Chapitre 26 (2)

Wendu regardait par la longue vitre circulaire la magie des astres et des elfes éclairer la nuit. Elle s'accompagnait des torrents de flammes dus aux explosions technologiques et aux dragons.

— Les elfes d'Onyx prennent le dessus dans la bataille, informa un général une arme de tir dans la main, quant aux astres d'Arminassë, ils connaissent les défauts de nos machines.

— Laissez les deux camps s'entretuer, affirma froidement la reine en gagnant un laboratoire.

Elle versa le contenu d'une fiole dans un réservoir fumant. Le général laissait la reine avec ses gardes lorsque la vitre se brisa sous la puissance d'un dragon en plein vol.

L'immense créature noire, harnachée d'un équipement en or, freina dans la pièce. Wendu sortit une flamme de sa main mais le cavalier de la bête démoniaque ne craignait nullement sa magie. Il descendit de l'immense créature recouverte d'une armure noire et scintillante.

Morgal s'avança calmement vers la souveraine, la capuche de son long manteau noir rabattue sur son visage. Des assassins se téléportèrent auprès de lui, l'épée à la main. Les gardes de Wendu pointèrent sur eux leurs armes perfectionnées.

— Quelle heureuse retrouvaille, railla le roi d'Onyx, j'espère que vous n'avez pas oublié notre sympathique petit entretien romantique de la dernière fois !

— Ne vous y méprenez pas, contrattaqua Wendu, tous les muscles du visage crispés, les moqueries d'un homme qui a tué son propre fils ne peuvent m'atteindre.

Un rire horrible sortit de la bouche de Morgal :

— Il va falloir trouver un autre moyen pour me sensibiliser ! ricana-t-il, tuez ces hommes !

Ses assassins se précipitèrent sur les astres et laissèrent leur maître face à la reine. Wendu dégaina rapidement son sabre, contrant la lame noire de Morgal. Le son du fer retentit dans le laboratoire. Voyant une de ses machines devant elle, la reine précipita Morgal contre l'une d'entre elle pour l'enfermer dans cette cabine ovale et transparente. L'elfe stoppa l'élan : il avait deviné les intentions de la reine. Il lâcha son épée et empoigna son adversaire à la taille, le plaquant à terre. De ses mains, d'où étaient fixées des griffes d'argent, il entailla sévèrement le visage de la femme et lui creva un œil.

Wendu hurla de douleur et se releva dans un corps à corps violent. Brusquement, la vitre de la cabine se referma entre elle et Morgal. Un sourire apparut sur les lèvres de la reine de Lombal mais seulement le temps qu'elle réalise que c'était elle qui se trouvait dans la capsule.

Morgal scruta quelques instants la machine, mimant l'étonnement sur sa face, puis toucha aux boutons de réglage.

— Sortez-moi de là ! vociféra Wendu le visage sanglant.

— Mmh... Désolé très chère mais tous vos gardes sont morts. Vous savez, ça m'amuse beaucoup que vous alliez mourir dans une de vos propres machines de torture ! Votre peau entière va subir une putréfaction rapide, vos muscles se déchirer et vos os se nécroser... c'est tellement dommage !

— Je me vengerai ! Salaud !

Morgal lui répondit d'une grimace comme l'eut fait un adolescent immature et tira sur un levier. La capsule se remplit d'un liquide visqueux et brûlant en l'espace de quelques secondes. Le corps entier de la reine se décharna sous l'effet du poison et des vapeurs toxiques, dans d'abominables hurlements de souffrance.

Un dernier cri d'agonie et il n'y eut plus rien.



Sanar et Anarrima couraient sur la passerelle qui reliait deux usines. En dessous d'eux, se mouvaient d'énormes roues dentelées, que les ouvriers avaient oublié de stopper. Parvenus à une terrasse, ils aperçurent une garnison de Carnil se battre devant l'usine. Le roi d'Arminassë frappa son bâton sur le sol, pulvérisant trois assassins d'Onyx. Ses soldats peinaient à faire face aux elfes, mais un renfort vint les soutenir.

— C'est le moment d'agir, affirma Sanar à la magicienne.

L'humain dégagea son colt de sa veste et tira dans le crâne du roi d'Arminassë, lui extorquant un cri de douleur. Anarrima se précipita sur lui pour l'achever mais elle ne le trouva pas en si mauvais état que ça. Carnil se redressa, ses yeux virèrent au noir et il s'empara d'elle avant de la propulser à plusieurs mètres. Alors qu'il s'approchait d'elle, prêt à la réduire en cendres, Sanar tira à nouveau mais la balle n'eut aucun effet sur le plus puissant des astres. Certain qu'Anarrima allait mourir, il fondit sur Carnil et ramassa un des deux sabres de la magicienne pour l'enfoncer dans le corps de son adversaire.

Le roi d'Arminassë fit volteface et d'un geste, qui entraina un anneau fulgurant de magie, il envoya Sanar briser les garde-fous.

Anarrima resta figée quelques instants devant l'horreur de la scène, ne parvenant à utiliser sa magie, à la suite de l'attaque du roi. Sanar se tenait d'une main à la barrière retournée, le corps dans le vide. La mécanique de l'usine, à vingt mètres sous lui résonnait dans sa tête aussi rapidement que les battements de son cœur. D'un geste, Carnil fit sauter le garde-fou et envoya de ce fait Sanar vers le fond.

Anarrima laissa échapper un cri et courut vers le bord de la terrasse, voyant son compagnon disparaitre dans les rouages titanesques de l'usine. Pendant quelques instants, l'engrenage ralenti comme s'il faisait face à une légère résistance, puis repartit.

Elle ferma les yeux, n'osant voir réapparaitre les dents d'une roue souillée du sang de l'ex-roi. La jeune femme s'écroula sur ses genoux et sentit les larmes brulantes couler sur ses joues. Cette chaleur contrasta avec la froideur de la lame qui vint se loger sur sa gorge.

— Tu as encore un rôle à jouer, lui souffla Carnil, tu vas m'accompagner jusqu'à l'Ingenium !

À suivre...

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