Chapitre 8

Zac. Zac. Zac.

Non, ce n'était pas possible. J'hallucinai. Mais avant même que je ne puisse répondre, mon téléphone arrêta de sonner. Je le balançai immédiatement à l'autre bout de la pièce, l'écrasant violemment contre le mur. Je me relevai de mon lit et commençai à lancer tout ce qui pouvait se trouver sous mes mains. Les cadres et les livres posés sur ma commode atterrirent par terre. Mes cours finirent dans la poubelle. Mes vêtements pliés sur mon lit rencontrèrent le même sort que le reste... Mais je fus rapidement arrêtée par les bras de Laurianne qui m'enserrèrent aussitôt.

– Lilou stop ! S'il te plaît, tu me fais peur...

Je sentis sa tête posée entre mes omoplates, ma respiration s'apaisa et mon rythme cardiaque redescendit tranquillement. Elle sanglotait par ma faute, comment pouvais-je être aussi égoïste ?

– Je suis désolée Lau, je suis sincèrement désolée, murmurai-je en me rendant compte de mes actes.

Je déplaçai mes mains sur les siennes, posées sur mon ventre. J'entendis rapidement Luce arriver. J'appréhendai déjà sa réaction. Je savais qu'elle détestait quand je pétais les plombs.

– Lau, va prendre ton goûter il faudrait que je parle à Lilou s'il te plaît, dit Luce d'un ton dénué de tout sentiment.

Je sentis peu à peu les bras de ma petite sœur s'écarter et la pression revenir au galop. Je n'osai pas me retourner de peur de devoir affronter son regard. J'entendis les pas de Lau s'éloigner, mais je savais que Luce, elle n'était pas près de partir.

– Je sais que tu ne veux pas parler, ni sortir, mais j'ai peur pour toi Lilou, j'ai peur de cette colère que tu as enfouie en toi et — murmura-t-elle en s'avançant vers moi.

– Il m'a appelée Luce. Son nom. Je l'ai vu. Luce. Je l'ai vu. Je te jure, la coupai-je d'une traite.

Elle s'arrêta immédiatement à l'entente de ces quelques mots. Surprise, ses yeux me sondèrent dans l'espoir d'y trouver une faille. De mon côté, j'étais figée sur place, j'avais l'impression d'étouffer, de ne plus avoir d'air pour respirer.

– Lilou, tu es —

– Oui. Luce. C'était lui.

Sans un mot, elle saisit ma main et me fit descendre les escaliers à toute vitesse. Arrivées dans l'entrée, elle me tendit mon manteau et prit les clés de la voiture. Aucun mot, aucun regard, entre nous, seul le silence régnait. Un silence lourd et pesant. Un grincement, un claquement, deuxième grincement, deuxième claquement. Seul le bruit métallique et mécanique rythmait notre avancée. Au bout de quelques minutes de route, nous arrivions à cet endroit que je connaissais si bien. Mon refuge. Notre refuge.

Je ne voulais pas descendre, je n'étais pas prête, je ne voulais pas y retourner. Je ne pouvais pas. Ma sœur, quant à elle, sortit, fit le tour de la voiture et m'ouvrit la portière. Devant mon manque de réaction, elle m'obligea à sortir en me tirant par la manche et me fit avancer. Nous nous éclipsions du sentier sur lequel elle s'était garée pour rejoindre ce lieu que j'aimais tant. Nous passions devant ces arbres que je connaissais si bien sur lesquels étaient gravées de nombreuses choses. Nous étions là. Deux bancs en bois sombre, une balançoire un peu rouillée, un tourniquet en métal usé par le temps et une cabane, ma cabane.

C'était un lieu de mon enfance, cette partie du bois appartenait à ma famille, elle était attenante à la maison de mes défunts grands-parents. Mon père y avait fait installer des jeux d'enfants pour mes sœurs et moi. Même lorsqu'il avait fini par ne plus nous y emmener, trop pris par son travail, j'avais continué à venir. Je restais là des heures quand ça n'allait pas à la maison. Puis je l'avais emmené ici. Je lui avais montré mon refuge et nous avions décidé d'y retaper une petite cabane, notre cabane.

Cet endroit, qui avait été alors source de calme et de paix, était désormais devenu mon cauchemar. La main de Luce était toujours dans la mienne et sans m'en rendre compte, je resserrai mon emprise.

– Hurle, pleure, frappe-moi Lilou, mais sors cette colère, dit-elle en se plaçant devant moi.

Je ne pouvais rien faire. J'étais paralysée. Paralysée par ce choc. Je ne voulais pas revenir. Je ne voulais pas affronter les souvenirs.

Me sortant de ma torpeur, elle me fit faire quelques pas de sorte que je puisse m'asseoir sur un banc. Nous restions là des minutes entières dans le silence, bercées par les bruits des feuilles.

– Je t'aime Lilou, ne l'oublies jamais.

Flashback — mi-Févr. 2014
– Suis-moi, murmurai-je en le tenant par la main.

– Dis-moi où on va alors, trancha-t-il.

– Tu me fais confiance ?

– Plus que tout, souffla-t-il en me plantant son regard en moi.

– Alors, suis-moi.

Je voulais lui montrer cet endroit qui me tenait tant à cœur. Ce havre de paix et de calme pour moi, celui où j'extériorisais mes peurs et mes doutes, mais aussi mon bonheur et mes peines. Nous arrivions enfin et je ne pus m'empêcher de regarder son visage. Il semblait surpris par cette découverte.

– Lilou, on est où ?

– Dans mon jardin secret, avouai-je le sourire aux lèvres.

Ses yeux balayaient l'endroit et se posèrent sur les arbres. Chacun d'entre eux avait sa fonction. Sur ceux près des bancs, j'y inscrivais mes doutes et mes peines en un mot, tandis que sur celui près de la balançoire, j'y marquais mes envies, sur celui près du tourniquet mes peurs, et sur le plus grand mes bonheurs. Je voulais croire que j'écrirai plus de choses sur ce dernier.

Ces doigts passèrent sur le dernier avant de se poser sur celui de mes peurs. Sans un mot, je lui tendis un couteau afin que lui aussi puisse y graver ce qui l'angoissait. Il comprit immédiatement la fonction de chaque arbre et la raison de mon geste.

Il écrivit « père » et « maladie ». Je savais que c'était sa façon à lui de me faire part de ce qui n'allait pas. Mais il était inconcevable pour moi de le forcer. Il savait que quoi qu'il arrive, j'étais là pour lui.

Il se tourna vers moi et m'embrassa. Son front était posé contre le mien lorsqu'il me chuchota :

– Je t'aime Lilou, ne l'oublies jamais.
Fin du flashback

Luce me donna un couteau suisse qu'elle gardait sur elle et pointa du doigt l'arbre de mes peines. Je le saisis et sans réfléchir, je me mis à graver trois lettres, trois petites lettres, les trois lettres de toutes mes douleurs. ZAC.

À peine avais-je fini, que je m'effondrai au sol.

– Pourquoi m'as-tu laissée ? T'avais pas le droit ! Tu m'avais promis qu'on serait toujours ensemble ! J'ai si mal, tu avais pas le droit de m'abandonner ! Tu n'as pas tenu ta promesse, ça fait si mal !

Mes poings commencèrent à marteler contre l'arbre. À chaque coup, je laissais partir une partie de ma colère, à chaque coup je ne pouvais m'empêcher de répéter son prénom, à chaque coup mes mains s'écorchaient davantage. Je ne versai aucune larme, mais l'état de mes mains reflétait exactement celui de mon cœur. Abîmé, écorché, ensanglanté.

Cet instant parut durer une éternité, puis je sentis la présence de Luce à mes côtés. Durant ces quelques minutes, elle m'avait laissée exploser, avant de briser son silence.

– Lilou, tu devrais aller le voir, ça te ferait peut-être du bien, murmura-t-elle en passant sa main dans mes cheveux.

– Je ne peux pas Luce, je n'ai pas la force de l'affronter.

– Penses-y s'il te plaît.

Elle me saisit par les épaules et me força à me lever. Je ne ressentis rien, juste un grand vide. Je savais que je saignais, car la chaleur du sang me rappelait que j'étais blessée, mais je ne ressentais absolument rien.

Elle m'installa dans la voiture et je fermai les yeux. Au bout de quelques minutes, je sentis quelqu'un me porter et me déposer dans mon lit. Épuisée, je perçus quelqu'un me soigner, avant d'être emportée par le sommeil.

Je me réveillai quelques heures plus tard en entendant la porte d'entrée claquer. Par habitude, je voulus saisir immédiatement mon téléphone pour voir l'heure qu'il était, malheureusement j'avais oublié qu'il était au sol, en plusieurs morceaux.

J'attrapai donc un vieux téléphone, remis ma puce à l'intérieur et le ralluma. Je reçus dans la seconde qui suivit un message de Leïla.

* J'arrive dans 45 minutes soit prête *

Je n'avais donc plus le choix, je devais aller à cette fichue fête. Je m'habillai donc rapidement enfilant quelque chose d'un peu apprêté. Je savais bien que si ce n'était pas le cas, Leïla se chargerait de me déshabiller et de me changer elle-même, ce que je ne souhaitai absolument pas.

Je me maquillai légèrement, rassemblai mes longs cheveux bruns pour en faire une queue de cheval et enlevai les bandages que j'avais sur les mains. Plus de peur que de mal. Luce, comme à sa grande habitude, avait soigné avec minutie mes plaies. Ma peau était légèrement abîmée, mais rien d'irréversible contrairement à mon âme. Je n'avais pas le cœur à faire la fête, c'est donc en traînant des pieds que je descendis au salon pour enfiler mon manteau et sortir.

Au moment de franchir la porte, j'entendis Luce me courir après.

– Lilou, fais attention ce soir et appelle-moi si tu as un souci, dit-elle en m'embrassant le front.

J'acquiesçai et sortis. Je me retrouvai devant attendant Leïla. Quelques minutes plus tard, je vis une voiture noire s'arrêter. Je reculai en espérant que le chauffeur s'arrête seulement pour passer un appel ou me demander son chemin. Mais je vis Leïla sortir par l'arrière de la voiture, je ne comprenais pas vraiment. À dix-sept ans, nous n'avions pas le permis, alors qui pouvait bien l'avoir emmené ici ?

– Salut Lilou ! Je vois que tu as fait un effort, cette jupe est superbe. Je suis trop contente que tu aies accepté, avoua-t-elle en sautillant sur place.

Je n'avais pas trop le choix, non ?

– Merci Leïla. Par contre je ne resterai pas trop longtemps.

– On verra, ajouta-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Puis elle attrapa ma main écorchée et me fit monter en voiture, sans un mot ni même une explication. J'ouvris donc la portière arrière et m'engouffrai à l'intérieur. Je fus surprise quand j'aperçus le visage du conducteur. Axel. Super la soirée commençait bien.

Je ne lui avais pas reparlé depuis sa remarque blessante au lycée et je ne comptais pas le faire ce soir. Je détestais ce type et sa façon d'être n'arrangeait rien.

– Bonsoir Lilou-Ann.

– Salut, bougonnai-je.

– On passe chercher Chloé et on va directement à la soirée, m'informa-t-il.

J'acquiesçai et me tournai vers Leïla, mais avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit, elle prit la parole.

– J'ai trois milliards de choses à te raconter Lilou. Déjà l'autre pétasse de Mélina s'est pris un vent mémorable par Baptiste, si bien que même ses potes se sont foutus d'elle. Résultat, elle est pas là ce soir ! jubila-t-elle en tapant dans ses mains. Et Arthur est absolument adorable. D'ailleurs il a dit que t'étais une amie sympa et étonnante. C'est évident, t'es ma meilleure amie ! lâcha-t-elle avant de rire.

Leïla était la joie de vivre incarnée. Même après une rupture, elle trouvait toujours quelque chose de positif. C'était une tempête de bonheur qui dévastait tout sur son passage laissant dans son sillon des minutes de joie, de rire et de moments précieux.

Je la pris dans mes bras pour la remercier avant de me réinstaller. Je me retournai et contentai de regarder par la fenêtre en espérant que le trajet se passe plus rapidement, Chloé n'habitait pas très loin de chez moi pourtant le trajet semblait s'éterniser. On finit par se garer et j'aurais aimé dire que j'étais ravie de voir Chloé, mais ce n'était pas le cas, elle m'en voulait toujours.

Après quelques échanges cordiaux, nous arrivions enfin à la soirée. Au moment de sortir, je vis Axel murmurer quelque chose à l'oreille de Chloé, ce qui m'intriguait. J'avouai sans honte que la curiosité était un de mes grands défauts. L'instant d'après, elle prit la main de Leïla et l'emmena à l'intérieur, me laissant seule avec Axel. Je commençai à me diriger vers la maison lorsqu'il courut et se plaça devant moi.

– Laisse-moi passer Axel.

– Alors, laisse-moi parler avant, dit-il sèchement.

– Je n'en ai pas —

– Pour Chloé !

– Je t'écoute, dis-je sèchement en croisant mes bras sur ma poitrine

– Je ne te connais pas Lilou et honnêtement je n'en ai pas envie. Le côté dépressif chez quelqu'un m'insupporte au plus haut point, surtout si c'est pour faire du mal aux autres. Depuis que je suis arrivé dans ton lycée, tu passes ton temps à t'énerver contre tout le monde même contre tes meilleurs amis, tu leur fais de la peine et tu ne le vois pas. Je tiens beaucoup à Chloé et c'est pour cela que je vais m'excuser pour ce que je t'ai dit, mais ça n'ira pas plus loin, dit-il en levant les yeux au ciel.

– Je me fous de ce que tu peux penser de moi Axel. Je m'en fous royalement. Franchement t'es qui pour me — .

– Et voilà encore la fille désagréable. Tu me fais pitié Lilou-Ann. Il t'est arrivé quoi ? Tu t'es cassé un ongle ? T'as pas assez d'argent de poche ? Tes parents sont pas assez présents c'est pour ça que tu veux être le centre du monde au lycée ? Tu veux qu'on te plaigne ? Tu veux qu'on ait pitié, c'est ça ? Tu voudr —.

– Ferme-la ! Tu ne sais rien de moi, alors ferme-la ! hurlai-je en le contournant.

Je déposai mon manteau et me dirigeai immédiatement vers le bar, j'avais besoin d'un verre. Je bus la bière qu'on m'avait tendue d'une traite. Il fallait que je trouve Chloé, il fallait que je lui parle. J'aperçus au loin sa chevelure blonde et me précipitai vers elle. Je posai ma main sur son épaule pour lui faire face. Elle parut très surprise par mon geste.

– Qu'est-ce que tu veux Lilou ?

– Te parler s'il te plaît.

Elle acquiesça et nous nous dirigeâmes vers le jardin. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Je voulais juste qu'elle sache que j'avais vraiment besoin de temps, que je ne voulais pas qu'elle soit fâchée. Et je voulais aussi la prévenir d'Axel, plus ça allait moins, moins je le sentais, murmurai-je en trouvant un intérêt soudain pour mes chaussures.

Elle s'arrêta, croisa ses bras sur sa poitrine et me fixa.

– Je t'écoute Lilou.

– Je suis désolée Chloé, je sais juste pas gérer tout ce que je ressens. Je tiens à ton amitié saches-le, ce n'est vraiment pas contre toi. Je suis distante avec tout le monde. J'espère juste qu'avec le temps, tu me comprendras et me pardonneras.

– C'est si dur Lilou. Je t'ai perdu et ça me tue aussi. J'ai l'impression d'être face à une inconnue, je ne reconnais plus la fille souriante, pétillante, drôle que tu étais. Celle qui croquait la vie à pleines dents, qui aimait rire, faire des folies, sortir, vivre tout simplement, lâcha-t-elle en affaissant ses épaules.

Elle est morte Chloé, elle est brisée...

– Je sais, j'ai juste pas la force pour le moment...

– Je sais Lilou...

À peine avait-elle prononcé ces quelques mots, qu'elle se jeta dans mes bras.

– Tu me manques tellement Lilou, j'ai peur pour toi à chaque instant. Peur de ne plus jamais voir ton sourire, peur de ne plus jamais voir ton regard, peur de te perdre.

Elle commençait à sangloter, je détestais la voir ainsi surtout lorsque je savais que j'en étais la responsable.

– Je sais Chloé. Pardonne-moi, vraiment et s'il te plaît fais attention à toi, fais attention aux personnes autour de toi.

– Axel, souffla-t-elle, je sais que tu ne l'aimes pas...

Je préférais ne pas répondre, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie, elle était déjà mal en point. Pourtant j'aurais aimé qu'elle voie à quel point il est désagréable, blessant et odieux. Elle se détacha peu à peu de moi et me guida à l'intérieur. Elle attrapa deux verres, m'en tendit un et ajouta :

– Un verre pour notre réconciliation Lilou.

Flashback — Fin nov. 2013
– Un verre pour notre réconciliation Lilou.

Vincent et moi trinquions avec nos jus de fruits respectifs. C'était la brillante idée de Zac. Il avait organisé un goûter pour me prouver que je pouvais bien m'entendre avec Vincent. J'avais longtemps refusé avant de céder lâchement, face à ses fossettes.

– T'enflammes pas Vincent, avouai-je en riant. Je vais te tolérer pour Zac.

À vrai dire, il m'avait fallu seulement un après-midi pour que je me rende compte que ce qui servait de meilleur ami à mon amoureux n'était finalement pas si méchant. Après de nombreuses déceptions amicales et amoureuses, il s'était forgé une caparace qui le rendait absolument imbuvable. Mais sous ses airs de faux mauvais garçon, Vincent m'avait montrée ce jour-là que loyauté, honnêteté, amitié et gentillesse étaient ses principales armes dans la vie de tous les jours.
Fin du flashback

On trinqua et avala notre verre d'un coup. Elle m'emmena vers la piste de danse, mais avant d'arriver sur la piste, je me figeai, c'était trop dur. Pourtant elle me tira fortement sur le bras m'obligeant à avancer. Au bout de quelques minutes, nous nous mîmes à bouger. Enfin elle surtout. Elle se déhanchait comme une folle, c'était assez amusant à voir, ça me faisait du bien de la voir aussi insouciante, aussi heureuse. Elle me souriait sans cesse et je faisais en sorte de continuer pour la voir garder son sourire.

Au bout d'une heure, je m'éclipsai de la piste afin de prendre l'air. En sortant, je m'aventurai au fond du jardin pour être tranquille, mais je tombai nez à nez avec Vincent, qui était en train de fumer. Je m'apprêtai à repartir lorsqu'il prit la parole.

– Salut Lilou-Ann, murmura-t-il.

– Salut.

– T'en veux une ? demanda-t-il en me tendant son paquet de cigarettes.

– Non Vincent, j'y touche plus, tu le sais.

Je baissai immédiatement le regard me remémorant la dernière fois que j'avais touché à une cigarette. À une soirée bien évidemment, je ne fumai que très rarement. Je m'adossai contre la barrière, fermant les yeux, respirant calmement. Pourquoi étais-je venue à cette soirée ?

D'un coup, je sentis une présence près de moi, une odeur, celle de Vincent. Je ne voulais pas ouvrir les yeux, je ne voulais pas voir son regard froid et dur contre moi. Son regard rempli de haine, je ne voulais pas, je ne voulais plus. Son souffle était désormais au creux de mon oreille.

– Tu me manques Lilou, si tu savais, mais je t'en veux tellement...

Je sentis une boule se former au fond de ma gorge, entendre ces mots me faisait mal. Mal parce que je l'avais perdue lui aussi, nous étions devenus des gens qui se détestaient, qui se haïssaient au point de vouloir détruire l'autre.

Pour la seconde fois de la journée, je n'arrivai plus à bouger, j'avais ce vide au fond de moi, un vide qui venait de s'agrandir.

Je gardai les yeux fermés, respirant un grand coup, je tentai de me vider la tête et d'éviter toutes questions qui pourraient m'envahir.

Je sentis alors une main se poser sur mon épaule, je n'osai pas rouvrir les yeux de peur d'y voir Vincent. Alors que cette main était toujours posée sur moi, je sentis un souffle se rapprocher trop près de mon cou. J'ouvris alors immédiatement les yeux. Il s'agissait d'un garçon que j'avais déjà vu de nombreuses fois au lycée, mais dont le nom m'échappait.

– Stop, arrête ! dis-je brusquement.

– Non, laisse-toi faire, sois sympa ! Je suis sûre qu'on peut s'éclater un peu tous les deux !

Ses mains étaient maintenant sur mes hanches, il collait son bassin contre le mien, ses lèvres se rapprochaient dangereusement de mon visage. Il déposait des baisers sur mon visage. Je tentai de le repousser, mais cela ne semblait pas fonctionner.

– Arrête ! Je le redirai pas !

Alors que je tambourinai contre son torse, il attrapa mes poignets et me tenait fermement. Il se frottait contre moi, son souffle dans mon cou, c'était trop.

– S'il vous plaît, aidez-moi ! À l'aide !

Je hurlai de tout mon être, je m'époumonai réellement, mais je ne voulais pas que ce type me touche. Mais lorsque je sentis sa bouche contre mon cou. Je ne pus m'empêcher de crier comme si ma vie en dépendait.

– Vincent ! Aide-moi !

Ses mains commencèrent à se glisser sous mon débardeur, j'avais peur, j'étais vraiment effrayée. J'avais beau me débattre, cela ne servait à rien. Je commençai à être essoufflée et fatiguée. J'abandonnai.

– Zac...

Ce fut le dernier mot que je fus capable de dire, de prononcer. Je fermais les yeux, lâchant les bras le long de mon corps... Cela semblait durer une éternité pourtant j'avais envie d'en finir au plus vite...

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Coucou mes petits lecteurs,
Ce nouveau chapitre vous permet de comprendre ma couverture :)
Cette relation Lilou/Luce ? Je les adore ensemble !!
Cette fin de chapitre ? (Le sac de pierres est dispo, faites vous plaisir ^^)
Et Zac ? Vos idées ? Hypothèses ?

J'espère que tout ce flou vous plaît toujours :)

Merci à tous pour ce que vous m'apportez au quotidien !

Bisous bisous 🖤,
L.

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