Chapitre 6
Ce matin là, je me levai avec un affreux mal de tête. J'avais passé la nuit sur le rebord de ma fenêtre, souhaitant désespérément trouver le sommeil. J'avais essayé toutes les techniques possibles, pourtant seul son visage m'apparaissait, me paralysant dans ma douleur. Ce ne fut qu'aux alentours de quatre heures que je réussis à tomber dans les bras de Morphée. Je me levai doucement traînant des pieds, cela devenait de plus en plus difficile de tenir...
Mais comme convenu avec mon père, je devais faire mon possible pour m'attirer le moins d'ennuis durant les jours à venir, à commencer par arriver à l'heure. Je me dépêchai donc de me préparer, enfilant un jean noir, un pull gris et mes boots. Je ne pris même pas le temps de me coiffer encore moins de me maquiller. Parce qu'à vrai dire qui cela pouvait-il encore intéresser ? Malgré ma rapidité, je n'avais pas le temps de déjeuner. Je partis à l'école le ventre vide, non sans un regard noir de Luce.
Une fois dehors, je regrettai amèrement de ne pas avoir pris de manteau, mais je n'avais pas réellement le temps d'y songer. Je devais me dépêcher. J'arrivai à l'école, dix minutes plus tard, un peu essoufflée par la course que j'avais dû faire pour ne pas être en retard. Après avoir monté les marches trois par trois, j'arrivai enfin devant la classe où tout le monde était attroupé attendant certainement que le prof de philo se présente. Je sentis alors que ma tête me tournait légèrement. Par réflexe, j'eus juste le temps de me poser contre le mur afin de ne pas tomber au sol. Puis je pris conscience que quelqu'un se positionna à mes côtés pour me maintenir.
– Lilou-Ann, ça va ? demanda cette voix que je reconnus sans pour autant savoir de qui il s'agissait.
Je levai le regard croisant ses yeux verts si particuliers. Je voulus dégager mon bras, gênée par ce contact que je n'avais pas souhaité, mais je n'étais pas assez forte pour cela. Mes jambes tremblaient, ma tête tournait et j'avais froid. Je devais m'asseoir avant de m'écrouler lamentablement sur le sol.
– Oui ça va... soufflai-je en posant mes paumes sur le béton froid.
Dos au mur, je me laissai glisser lentement le long de celui-ci, j'avais besoin de me poser, de souffler. Je mis ma tête entre mes genoux, inspirant, expirant, inspirant, expirant...
– Tu es sûre que ça va, ça n'a vraiment pas l'air, chuchota-t-il en me relevant le menton.
– Oui Axel, ça va, répondis-je durement.
Je le repoussai gentiment en dégageant sa main de mon bras. Je n'avais envie que d'une chose, le pousser violemment. Lui dire de me laisser tranquille, que je ne voulais personne près de moi. Je n'aimais pas la proximité de gens que je ne connaissais pas, ce qui était son cas. Mais je n'avais pas assez de force pour cette confrontation. Je remis alors ma tête entre mes genoux reprenant petit à petit mon souffle.
Après quelques minutes assise au sol, je me relevai tranquillement. J'entrai en classe et m'asseyai à mon éternelle place. Le prof de philo fit son entrée en prenant le soin d'attirer l'attention de tous. Je scrutai la salle des yeux avant de tourner mon visage vers la fenêtre afin d'observer ce qu'il se passait dehors et pouvoir laisser mon esprit vagabonder durant cette longue heure de cours qui m'attendait. Je n'écoutai que d'une oreille, seulement pour prendre en note, ce que nous racontait le prof. Après quelques conseils sur la réalisation d'une dissertation, il fut interrompu par quelqu'un.
– Excusez-moi de mon retard.
Cette voix me ramena soudainement à la réalité. Ses traits étaient tirés et il semblait vraiment mal en point. Si je n'avais pas aussi mal, si il n'avait pas fait de ma vie un enfer, s'il ne me rappelait pas de mauvais souvenirs, je pourrais avoir de la peine pour lui.
– Installez-vous monsieur Leroy.
Je vis Vincent regarder dans ma direction avant de se diriger à l'opposé. Je fus étonnée de ne pas le voir débarquer près de moi, me hurlant dessus, me prenant par le bras, me levant violemment pour que je lui laisse cette place, cette place qu'il affectionnait tout autant que moi.
– On se concentre, s'il vous plaît. Le sujet de cette semaine sur lequel vous devrez travailler porte sur la douleur : « La souffrance est-elle seulement morale ? ». Pour vous aider, posez-vous les bonnes questions : la souffrance était-elle douleur ? Qu'est ce que la souffrance selon vous ? Vous avez vingt minutes.
Si tu avais réellement souffert, tu ne nous poserais pas la question.
C'était la seule réponse qui me venait en tête pourtant je savais très bien que ce n'était pas cela qu'il attendait. Instantanément, je pris une feuille blanche et écrivis la question : « La souffrance est-elle seulement morale ? ». Je n'avais jamais été très douée en philo pourtant je savais que sur ce sujet, j'aurais pu en parler des heures et des heures. C'est alors que je me lançai sans vraiment savoir par où commencer. J'écrivis alors bêtement tout ce qui me passait par la tête. Je couchai sur papier les maux qui me torturaient depuis quelques mois.
« La douleur est pour moi une approche physique, tandis que la souffrance est d'ordre moral ou psychologique. Elle est celle qui vous tue à petit feu sans être visible. Elle est comme un cancer qui s'insinue dans votre cœur, sans pouvoir le maîtriser. Vous pouvez être blessé, avoir mal, être brisé intérieurement sans que personne ne le remarque. Vous êtes complètement seul face à la souffrance, à moins d'accepter que quelqu'un l'entrevoit. Tout comme la douleur physique, cette souffrance vous la ressentez, vous êtes conscient de sa présence mais vous ne pouvez pas la voir. Mais finalement à y regarder de plus près, que la souffrance soit physique ou morale, peu importe, le résultat est le même : vous pouvez crier, vous pouvez pleurer ou même vous murer dans le silence le plus total, elle est là et vous torture. Elle vous brûle, ne sachant pas si un jour un remède sera trouvé, laissant à jamais une cicatrice. Pourtant cette souffrance que l'on vous inflige ou que vous vous auto-infligez, peut-être bien pire que n'importe quelle autre douleur. Elle prend une place tellement importante dans votre vie dans vos actes même les plus anodins. Ouvrir les yeux est une torture, penser est un enfer, sourire est inenvisageable.
Cette souffrance morale peut vous laisser vide, comme si votre cœur s'était arrêté de battre, comme si la vie vous avait quitté. Elle peut s'insinuer en vous, ne vous laissant rien de plus qu'un corps qui agit automatiquement. Un corps qui dira stop tôt ou tard, ne pouvant avancer davantage sans votre tête. Malgré ce vide intense, il y a par dessus cette douleur physique présente, ce couteau en plein cœur, qui fait réellement mal, comme si vous pouviez sentir cette lame au fond de vous. Elle s'enfonce un peu plus chaque jour sans pour autant qu'aucune goutte de sang ne coule. Mais ça fait mal, terriblement mal...Vous sombrez chaque jour un peu plus dans les limbes. La douleur n'est pas en enfer. Elle est un entre-deux. Vous assistez impuissant à la poursuite de votre vie sans avoir la force de vous relever et d'avancer. Vous vous noyez littéralement...
Contrairement à la douleur physique, la souffrance morale ne peut pas soigner avec un simple pansement, avec un simple plâtre, une simple opération ou même un traitement. On prétendra que des médicaments peuvent vous aider, vous soulager pourtant ce n'est rien d'autre qu'un bandeau qu'on vous met devant les yeux, pour vous aveugler face à cette douleur qui vous brise de l'intérieur. On vous dit aussi que le temps guérit les blessures, combien de temps ? C'est cette question qui nécessite un réel intérêt, savoir qu'on sera guéri est une chose, le temps que cela prendra en est une autre. Combien de temps, notre tête, notre cœur, notre corps peuvent-ils endurer tant de dommages ? Et quand le mal est trouvé, que faire pour y remédier ? Pour la douleur physique, certaines choses peuvent la soulager tandis que la souffrance morale, rien ne peut y faire, rien, ni les larmes, ni les cris, ni les autres, ni même la solitude. La seule échappatoire, reste de tuer cette souffrance, de la faire taire. La faire taire à tout – ».
– On s'arrête s'il vous plaît, je sais que vous n'avez pas fini. Je veux juste avoir un aperçu de votre point de vue pour vous guider dans votre analyse, annonça alors le professeur en classant ses affaires.
Me sortant de ma torpeur, je ne compris cette annonce qu'en voyant mes camarades partir. Je m'activai pour ranger mes feuilles. Je devais absolument aller chercher quelque chose à grignoter avant le début du cours suivant, je savais que je ne pourrais pas tenir la journée.
Au moment de franchir le pas de la porte, le professeur m'interpella.
– Mademoiselle Morel, pourrais-je avoir votre copie ?
– Désolée, monsieur, mais je n'ai pas réussi à écrire.
Je commençai à baisser les yeux espérant qu'il m'oublie, qu'il oublie ce fichu sujet et qu'il me laisse partir.
– Je sais que vous avez écrit, je vous ai vu, je dois même vous dire que je vous ai d'ailleurs rarement vue aussi impliquée. Alors, donnez-moi votre copie s'il vous plaît Lilou-Ann.
Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans je n'ai pas réussi à écrire ?
Je ne voulais pas lui rendre. Ce que j'avais écrit n'avait pas de sens. C'était juste un étalage brouillon de mon désespoir. Pourtant je savais que si je ne lui donnais pas, j'allais m'attirer des ennuis et j'avais promis à mon père de faire profil bas. C'est non sans râler que je lui tendis ma copie, avant de partir hors de cette salle, craignant que mes nerfs lâchent encore.
Je me dirigeai vers la cantine lorsque je croisai de nouveau Axel, qui ne put s'empêcher de m'arrêter pour me parler.
– Lilou-Ann, tu vas mieux ?
Là c'était trop !
– Je t'ai déjà dit que j'allais bien, que te faut-il de plus ? Un justificatif médical sur mon état de santé ? crachai-je sans prendre de pincette.
Et voilà la colère avait encore repris le dessus, j'avais tout fait pour l'éviter, mais entre la fatigue, lui et ce prof, je lâchai le peu d'énergie qui me restait. Mais avant d'être complètement submergée par cette colère, je décidai de fuir ce couloir, de le fuir, je ne voulais pas me disputer avec lui ni me battre.
Je courus sentant l'air me fouetter le visage. Je soufflai en entrant en trombe dans les toilettes les plus proches. Et sans comprendre, je me retrouvai le visage au-dessus des toilettes, vomissant tout ce que j'avais en moi. Que m'arrivait-il ? Pourquoi me sentais-je si mal ce matin ? Est-ce que mon corps disait stop ? Je chassai lentement ces pensées de ma tête, j'allais bien.
Je sortis difficilement des toilettes en espérant que personne ne m'ait entendu, je n'avais pas besoin de commentaires supplémentaires sur ma personne. Je me dirigeai tranquillement vers le distributeur afin de prendre une bouteille d'eau et quelques bonbons. Il me fallait du sucre c'était une évidence, je savais que c'était une des rares choses qui me calmait vraiment. Après m'être goinfrée, je me sentis déjà un peu mieux, je n'étais toujours pas prête à courir le marathon pourtant j'allais mieux, je pouvais le sentir.
Au moment de ressortir de la cafet, je me rendis compte que j'étais déjà en retard pour mon prochain cours. Je me rappelai alors que j'avais fait une promesse, alors sans attendre je me mis à courir à travers les couloirs. Si quelqu'un me surprenait en train de courir, je serais sûrement collée, mais j’avais donné ma parole et je me devais de m'y tenir.
Arrivant enfin près de ma classe, je fus bousculée par quelqu'un me retrouvant immédiatement au sol. J'aurais aimé dire que j'étais tombée avec élégance pourtant je m'étais retrouvée les fesses par terre, la tête contre le sol et mes affaires jonchées autour de moi...
– Désolé Lilou.
Je me redressai, levant en même temps mon regard. Même si je ne savais pas très bien qui m'avait bousculé, j'avais reconnu cette voix. Je le vis.Vincent fit demi-tour aussitôt sans prendre le temps de m'aider, c'était une habitude chez lui.
Flashback — mi-oct. 2013
– Va t'excuser auprès d'elle, dit le jeune homme en retenant Vincent par le bras.
– Non je n'irai pas, elle avait qu'à faire attention, répondit-il sèchement.
Quoi ? Genre c'est à moi de faire attention du con, c'est toi qui ne regardais pas où tu allais !
À la place, je me contentai de croiser les bras sur mon torse, arquant un sourcil et attendant ses excuses.
– Vincent, vas-y !
– Non Zac, elle avait qu'à regarder où elle allait, cette idiote !
Quoi ? Je vais te faire ravaler ce que tu viens de dire !
Alors que je m'apprêtais à avancer vers Vincent, prête à le gifler, je vis ce Zac m'approcher. C'était lui qui m'avait conduite jusqu'à l'infirmerie quelques jours plus tôt. Il se tenait là devant moi, avec une telle gentillesse, je le sentais dans son attitude, dans son regard.
– Pardo–
– Désolé Lilou, intervint Vincent coupant ainsi la parole à Zac qui fit immédiatement demi-tour...
Fin du flashback
Toujours sous le choc, je vis une main se tendre vers moi. Levant les yeux pour voir qui avait pris la peine de s'arrêter, j'étais une nouvelle fois face à ses yeux verts. J'acceptai sans broncher son aide. Bien que je l'avais envoyé balader tout à l'heure, il était là pourtant à m'aider. Ma main saisit la sienne, prenant appui sur mes pieds pour me relever. Je me tenai maintenant face à lui, sa main toujours dans la mienne et je ne savais pourquoi, mais mon regard se posa directement sur mes pieds.
– Je suis désolée pour tout à l'heure, Axel.
Et sans un mot de plus, je rentrai en classe. Je n'avais pas pour habitude de m'excuser, à vrai dire je détestais ça surtout quant à mes yeux, ce n'était pas mérité.
J'entrai plus calme dans la salle de cours. Je scrutai la pièce et vis que ma place était libre, alors qu'il était rentré avant moi dans la classe. J'étais quelque peu surprise, entre nous, il n'y avait plus aucune gentillesse. Il avait sûrement dû se faire passer un savon par son père ce qui pouvait expliquer son comportement d'aujourd'hui.
Je m'assis donc à ma place observant toujours ce qui était autour de moi. Rien, voilà ce qui avait autour de moi, j'étais seule. Je tentai de prêter attention sans vraiment y parvenir. Le cours se déroula sans encombre. Je n'avais pas écouté un seul mot à vrai dire. J'avais passé mon temps sur mon application pour lire. J'étais concentrée sur ce qui arrivait à cette héroïne prénommée Jade. Comment pouvait-on être mariée de force à notre époque ? Comment pouvait-on pleurer autant ? Je l'enviai quelque peu. Pas sa situation, juste sa façon de voir le monde qui l'entourait, sa façon de gérer ses émotions... Je laissai alors mon esprit vagabonder sur cette lecture.
Depuis quelques mois, la lecture et la musique m'aidaient à sortir toutes ces pensées et questions que je n'arrivais pas à maîtriser et pour lesquelles je n'avais pas de réponses. Elles m'aidaient aussi parfois à soulager toutes les émotions qui se bousculaient en moi et que je ne savais pas gérer. Elles étaient telles une lumière au fond du tunnel, une lueur dans les ténèbres.
Le cours se termina enfin me surprenant alors que j'étais plongée dans ma lecture. J'attrapai alors mes affaires et me dirigeai vers la cafet. J'attrapai un plat au hasard peu importe je n'avais pas vraiment faim, un yaourt et un fruit avant de m'écrouler sur une chaise.
Cette matinée avait été épuisante. D'abord mon malaise, ce cours de philo, ma colère avec Axel, mon excursion aux toilettes et ma confrontation avec Vincent, c'était trop. Alors comme pour me reposer un peu j'installai mon casque sur mes oreilles et commençai à manger.
– Lilou-Ann !
Malgré mes écouteurs, j'avais entendu mon prénom depuis l'autre bout de la cafétéria. Tous les regards étaient braqués sur nous. La discrétion n'était vraiment plus à l'ordre du jour. Chloé arriva en trombe près de moi, rouge de colère. Je vis son visage se crisper, ses poings se serrer et sa respiration s'accélérer. Ça ne sentait pas bon pour moi....
– Tu ne m'as pas écrit ce week-end, je suis presque restée sans nouvelles. Je me suis inquiétée et là tu reviens comme une fleur sans un bonjour ni rien. Ce matin, je t'aperçois en train de parler à Axel. Et là tu vas manger seule ! Mais tu cherches quoi Lilou ? À te retrouver seule ? À ce qu'on se fâche et que je te laisse t'autodétruire ? Lilou-Ann, je n'en peux plus c'est trop dur. Je ne sais plus quoi faire Lilou... Ça fait tellement mal, tu n'es pas la seule à souffrir, autour de toi d'autres souffrent, mais toi Lilou... Lilou, réveille-toi, relève-toi ! Je ne veux pas te perdre aussi s'il te pl-
Son discours fut coupé par les larmes qui coulaient désormais sur son visage, elle éclatait. Je me levai et la pris sans hésiter dans mes bras. Passant mes mains dans ses cheveux, je la berçai doucement.
– Chut, je suis désolée Chloé, sincèrement, je vais aller mieux, j'ai juste besoin de temps... Chut, calme-toi, je t'en prie, chuchotai-je au creux de son oreille.
Chloé, je t'avais promis de ne jamais te mentir pourtant je viens de briser ma promesse. Je n'irai pas mieux, car cette blessure ne peut cicatriser, je n'y arrive pas, je ne peux pas me relever... Pardonne-moi.
– Respire et viens prendre l'air avec moi.
Je l'emmenai dehors la tenant par la main. Nous prenions place sur un banc, laissant le silence nous envahir. Je ne savais pas quoi lui dire, j'avais rompu notre accord tacite et elle avait craqué, elle qui était si forte. Elle allait mal par ma faute. Ce silence me tuait à petit feu, il n'y en avait jamais eu entre nous, on se disait tout et on se comprenait d'un regard.
– Je tiens à toi, Chloé, vraiment, mais laisse-moi du temps, murmurai-je en me levant.
Je me dirigeai désormais vers la sortie du lycée en me retournant une dernière fois. Chloé était toujours assise sur le banc, les mains sur son visage. Je lui avais fait du mal, je lui avais menti, je ne la méritais pas, je devais l'écarter de moi, comme tous ceux auxquels je tenais. Mais pour le moment, je voulais fuir et j'allais à l'encontre de l'engagement pris envers mon père aujourd'hui en franchissant le seuil de cette porte, mais c'était trop, trop pour moi... J'étais à l'image des promesses que je faisais... Brisée...
Casque sur les oreilles, je baissai la tête en sortant du lycée lorsque je fus retenue par le bras.
– Axel ? dis-je en me retournant.
– Lilou-Ann, tu ne devrais pas, dit-il calmement plongeant son regard dans le mien.
Toi non plus !
Je tentai tout de même de sortir en espérant qu'il me laisse partir, je n'avais pas envie de rester ici et encore moins de lui parler.
– Tu ne devrais vraiment pas, insista-t-il fermement en se plaçant devant moi.
– Lâche mon bras ! Premièrement, tu ne me connais pas et deuxièmement je ne vois pas de quoi tu te mêles !
– Non, je viens de voir Chloé en larmes, elle a besoin de toi, tu ne peux pas la laisser comme ça.
– Alors, occupe-toi d'elle !
Je sentis son emprise se resserrer sur mon bras, ses yeux commencèrent à s'assombrir, sa mâchoire se contracter. Pour la première fois, seuls quelques centimètres nous séparaient. Ces sourcils bruns contrastaient avec son regard si clair. Une des mèches lui tombait devant les yeux. Si je n'avais pas été si absorbée par notre joute verbale, j'aurais pu lui trouver un certain charme.
– Pourquoi es-tu comme ça ? Pourquoi laisses-tu ta meilleure amie seule ? Comment peut-on être aussi égoïste ? Aide-la !
– Comment aider quelqu'un qui va mal alors que je ne vais pas bien ? lâchai-je sous la colère.
Non, non c'est pas ce que je voulais dire Axel ! Oublie !
Je portai immédiatement les mains devant ma bouche comme pour effacer ce que je venais de lâcher. Merde qu'avais-je dit ? J'avais toujours fait en sorte de garder le contrôle comment avais-je pu déraper là maintenant avec lui ?
– Tu ne vas pas bien ? Oh oui pauvre petite, tu t'es faite bousculée aujourd'hui et —
Ma main frappa son visage avant même qu'il ne puisse finir sa phrase. Je pouvais en encaisser des choses, mais entendre son jugement alors qu'il ne me connaissait pas me mettait hors de moi. Je vis ses yeux écarquillés sous le coup. En une fraction de seconde, ses iris plongèrent en moi, anéantissant tout sur son passage. J'étais nue devant lui, j'avais l'impression qu'il venait de briser ma carapace.
– Tu ne sais rien de moi, alors ferme-la !
Je me retournai secouée par ce qui venait de se passer. J'entendis au loin un murmure incompréhensible alors que je m'éloignai. Je courus dans le lycée, je ne savais pas ce j'avais en tête en retournant à l'intérieur de l'établissement. Je n'avais personne à qui parler, personne ne pouvait comprendre ma douleur. J'étais seule, seule dans ce néant.
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Coucou mes petits lecteurs,
Avant de parler de ce chapitre, j'espère sincèrement que vous allez bien et que le confinement n'est pas trop dur à supporter. S'il vous plaît, restez chez vous et prenez soin de vous.
Alors ce chapitre ? J'espère sincèrement arriver à vous emporter dans la vie de Lilou et vous toucher un peu.
Ces tête-à-tête avec Axel ? Votre avis sur le jeune homme ?
Et Vincent ? Vous donne-t-il toujours envie de le tuer ?
Et notre Lilou ?
Je remercie encore tous ceux et toutes celles qui rythment mes journées avec leurs commentaires délurés et/ou leurs gentils messages 🤗 Merciiiiiii sincèrement !
Bisous, bisous🖤,
L.
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