Chapitre 59
Bonjour à tous,
Je tiens à vous avertir que ce chapitre n'a pas été soumis à la correction, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. N'hésitez pas à m'avertir si vous voyez des coquilles.
Bonne lecture!
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À quelques jours des festivités, j'avais besoin de solitude et de retrouver mon cocon. Le stress montait en flèche et je craignais de ne pas tenir ma langue. J'avais donc sans hésitation pris la direction de la cabane. Je n'y avais pas remis les pieds depuis que j'avais découvert pour Axel.
Axel, un prénom, un regard qui avait sans le savoir remué beaucoup de mes émotions. Il avait ravivé des sensations perdues. J'avais vécu les montagnes russes en le côtoyant. Malheureusement, il fallait se rendre à l'évidence, nos épreuves avaient bousculé ce que nous avions commencé à construire, réduisant à néant tout espoir d'une relation... Assise sur mon banc, je me reconcentrai sur le présent, il n'y avait rien à regretter. Admirant les rayons du soleil qui perçaient au travers des arbres, je savourai ce silence. Je fermai les yeux et écoutai le babillage des oiseaux. Le cœur plus léger, je redécouvrais la nature profonde. Les odeurs des feuilles de chêne, les brindilles qui craquelaient sous mes pas, la chaleur sur ma peau et ce délicieux vent qui caressaient mes cheveux. Pour la première fois, depuis la mort de Zac, j'étais là sans masque, sans larme, sans cri. J'avais prévenu mes parents que je souhaitais y passer la nuit. Faire le vide avant d'affronter, cette soirée qui marquerait un véritable tournant dans ma reconstruction. Ma renaissance.
Seulement un faible bruissement me tira de ma rêverie. Je me redressai rapidement et aperçus celui dont le regard ne cessait de me hanter.
– Qu'est-ce que tu fais ici, Axel ? demandai-je surprise de le voir face à moi.
Perturbée par sa présence, mon ton avait été bien plus sur la défensive que je ne le pensais. Je n'étais pas du tout en colère, mais je ne comprenais pas comment il avait pu arriver jusque là et surtout pourquoi. C'était mon monde, mon jardin secret. Je le vis ouvrir plusieurs fois la bouche pourtant aucun son ne semblait vouloir sortir. Il semblait préoccupé. J'aurais aimé le questionner davantage ; or je commençais à bien le connaître et je savais que si je voulais une vraie réponse, je devais le mettre en confiance. Sans rien ajouter de plus, je glissai ses doigts dans les miens et le guidai dans mon antre. Je l'aperçus observer les murs de ma cabane tout en reportant son regard sur moi. Je décidai de m'installer sur le canapé déjà déplié et lui fis signe de me rejoindre. Mais lorsque ses iris croisèrent les miens, je sus que cette soirée allait briser mes remparts. Debout les mains dans les poches, il me fixa longuement avant de prendre la parole.
– J'y arrive plus, Lou, je te jure, j'essaie, mais c'est trop dur...
– Axel, je suis désolée je pensais que ça allait mieux...
S'accroupissant devant moi, il releva mon menton. Les traits tirés de son visage trahissaient ses émotions. La fatigue, l'inquiétude et son profond attachement se mélangeaient, me touchant bien plus que de raison.
– Lou... J'ai lutté contre mes sentiments, mais putain j'y arrive pas. Ça fait des semaines que j'essaie de ne pas craquer, mais je ne tiens plus... Faut que tu saches tout, faut que tu comprennes que le jour où je t'ai vu t'effondrer au cimetière en novembre, tu as fissuré la carapace que je m'étais construite. Je savais que je n'avais pas le droit, que j'avais seulement fait la promesse à Juliette de veiller sur toi. J'aurais aimé me battre contre ce truc qui naissait en moi. J'aurais aimé découvrir que tu étais une fille différente de l'image qu'elle m'avait dépeinte. Mais ce n'est pas le cas. Quand on creuse au-delà de tes blessures, c'est de la folie à l'état pur, je te jure si tu pouvais te voir. Si tu pouvais admirer ton sourire, effleurer ta douceur, côtoyer ta gentillesse, te confronter à ta maladresse... Personne n'a le pouvoir de lutter contre ça. Donc au Nouvel An lorsque tu m'as embrassé, j'ai su. J'ai su que tu serais celle qui briserait tout ce que je m'étais construit, qui me transporterait dans un autre monde. Putain Lou, si tu savais comme ça fait du bien de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un, de ne plus hésiter, d'être entièrement soit. C'est magique de ressentir ce truc, d'aimer quelqu'un, si tu pouvais comprendre à quel point j'ai besoin de toi, c'est viscéral...
Sa déclaration me tordait les entrailles, me bouleversait, me consumait. Il venait de faire remonter à la surface tout ce que je me refusais d'accepter. J'étais soufflée par son honnêteté et sa passion. Je n'eus le temps de lui répondre que brutalement, ses lèvres se posèrent sur les miennes et toutes mes barrières tombèrent une à une. J'oubliai tout. Mon cœur prit le dessus. Je n'avais plus le pouvoir. J'étais guidée par la rythmique effrénée provoquée par mon organe vital. C'était une véritable explosion à l'intérieur de mon être. Sans réfléchir, je me relevai et savourai la douceur de sa bouche. Comme emportée par nos émotions, il me prit contre lui et intensifia notre échange. Bloquée contre le mur, je perdais le contrôle de mes gestes. Mes mains attrapèrent sa veste pour lui ôter. Je voulais sentir son corps contre le mien. Je voulais toucher chaque parcelle de sa peau, comme un besoin irrépressible de me rattacher à cette réalité. Alors prise d'une frénésie nouvelle, je lui enlevai un à un, chaque rempart, chaque bout de tissu. Ses doigts firent glisser mon gilet le long de mes bras, puis ce fut au tour de mon chandail. Rapidement, mon débardeur retrouva son tee-shirt sur le sol. Détachant sa bouche de la mienne, mon regard croisa le sien, faisant voler en éclat toutes mes incertitudes et mes craintes. Et pour la première fois, je ne voyais plus cette fêlure omniprésente. J'y voyais un sentiment que j'avais déjà côtoyé, il y a longtemps, un profond attachement. Ma main caressa sa joue et déposa de nouveau mes lèvres sur les siennes. Je ne voulais pas que ce moment s'arrête, je ne voulais pas que la flamme s'éteigne. Je voulais vivre cet instant à deux mille pour cent. Son torse nu brûlant contre le mien me transportait dans un autre monde. Je pouvais sentir son cœur battre à l'unisson avec le mien, comme une parfaite symphonie. Avec toute la douceur que je lui connaissais, il rompit le contact pour nous emmener sur le canapé-lit. Assis, il m'attira contre lui et je me plaçai à califourchon. Vêtue de mon soutien-gorge et de ma jupe, c'était une proximité nouvelle que je découvrais avec lui.
– T'es sublime Lou...
Cette confession avait le don de provoquer une tornade folle en moi. Ses iris me dévoraient et je me consumais sur place. J'avais la sensation de retrouver mes premiers émois, la peur d'être maladroite, de ne pas savoir comment m'y prendre, de mal comprendre la situation...
Je fermais les yeux et me calmais. Déposant ma paume sur ses pectoraux, je découvrais sa peau, sa faible pilosité et ses petits grains de beauté qui parsemaient son ventre. Il n'était pas particulièrement musclé, mais suffisamment fin, je pouvais sentir son corps se contracter sous mes caresses. Je le sentis dégager mes cheveux de ma poitrine et soupirer. Il m'attira de nouveau vers lui et m'embrassa passionnément. Chaque baiser était un second souffle et avait le don de me faire tout oublier. Je me rapprochais davantage pour approfondir cet échange. Tous mes sens étaient en émoi : sa respiration saccadée s'échouait sur ma joue, ses phalanges passaient le long de ma colonne vertébrale, sa chaleur m'enveloppait délicatement. J'en frissonnais. Je mis fin à notre étreinte pour me plonger dans ses émeraudes qui me bouleversaient tant. Et j'ai compris. J'étais prête, entièrement. Je tombais amoureuse. Alors d'une assurance nouvelle, je me relevai et fis glisser ma jupe sur mes jambes nues. Je lui avais déjà livré mon âme, j'étais désormais certaine de vouloir me donner à lui.
– Lou, tu es sûre ? Je ne veux pas que tu te for —.
Je déposais mes lèvres sur les siennes avant de nous allonger sur le canapé. Je n'avais aucun doute. C'était lui.
Il prit donc les devants et mena la danse. Il défit son pantalon, extirpa de son portefeuille un préservatif et se posta face à moi, simplement muni de son boxer. Si la chaleur était déjà étouffante, elle venait de grimper en flèche. Si jusque là, j'avais été plutôt sur la réserve, je craignais de perdre le contrôle. Car oui, là, maintenant, devant à cet homme, je ne pensais qu'à une seule et unique chose, fusionner avec lui. Attrapant son poignet, je le ramenai vers moi. Son corps sur le mien, je le laissai faire. Ses mains découvraient chaque parcelle de mon être, ma bouche goûtait le sien. Son regard me dévorait, mon âme le réclamait. Mes vêtements s'évaporaient, sa nudité me plaisait. Ces gestes me comblaient, mon plaisir grandissait. Son amour nous guidait, nos gémissements s'unissaient. Durant les minutes qui suivirent, il n'y avait plus rien, juste une déclaration charnelle de nos sentiments.
– Lou, souffla-t-il dans un dernier soupir.
Son abdomen contre le mien tentait de retrouver son calme. Je n'osais plus bouger. Pourtant veillant à ne pas me faire mal, il se releva délicatement et quitta le lit durant quelques minutes. Encore amorphe par ce que nous venions de partager, je peinais à retrouver mes esprits. Je tentais toutefois de me recroqueviller pour me cacher un peu. J'aurais aimé que cet instant dure indéfiniment, j'aurais aimé que nous restions ainsi l'un contre l'autre. Fermant les yeux, je l'entendis se rhabiller et s'il regrettait ? Et s'il partait ? Et s'il se rendait compte que je n'étais pas faite pour lui ? L'angoisse commençait à pointer le bout de son nez.
Soudainement, je sentis un tissu se poser sur mon corps. J'ouvris doucement les paupières et le vis se rasseoir près de moi, un verre à la main. Ses iris verrouillés aux miens me rassuraient. Son sourire me réconfortait.
– J'ai pensé que boire un peu te ferait du bien et j'ai trouvé ce drap sur l'étagère...
Cet homme visait toujours juste, il était si bienveillant. Je le remerciai et me redressai. Après avoir partagé un moment aussi intime, je ne savais pas comment agir. Je ne savais pas quoi lui dire, seulement j'avais envie de lui confier tellement de choses. J'aurais aimé lui dire que je venais de passer un instant incroyable, que je ne regrettais rien, qu'il venait de recoller une part de mon être. Pourtant rien n'arrivait à sortir. Alors je posai la boisson qu'il m'avait donnée et déposai un chaste baiser sur ses lèvres. Il se rallongea auprès de moi et me prit dans ses bras, faisant s'envoler tous mes doutes.
– C'était absolument parfait... murmura-t-il en caressant mes cheveux.
Le rouge me monta aux joues et je cachai immédiatement mon visage. Il avait raison, ce que nous venions de partager était magique. Je n'aurais jamais espéré que ce moment soit aussi doux, simple et naturel. J'avais l'impression de me réveiller d'un long cauchemar, de respirer de nouveau, de renaître. Il écarta délicatement mes doigts et prit appui sur son coude pour me regarder.
– Ne te cache pas Lou... À moins que tu regret —
– Non, le coupai-je. C'est juste nouveau, mais je n'ai aucun regret. C'est... Je...
Je peinais à m'exprimer sûrement perturbée par ce trop plein d'émotions. J'inspirai un grand coup et me lançais.
– C'était fantastique. Je suis encore chamboulée, mais tu as été parfait. J'aimerais qu'on reste comme ça pendant des heures. Je me sens bien, heureuse et... je tiens vraiment à toi.
J'osais enfin lui avouer à voix haute ce que je ressentais. C'était un cap pour moi, mais tout comme il l'avait fait, je me devais d'être honnête.
– Ce n'est pas simple à dire, mais oui j'ai des sentiments pour toi. Je suis profondément attachée à toi, à tes mots, à tes gestes, à ta façon de me regarder, à ta manière de te livrer et ça m'est tombé dessus, il y a déjà quelques mois. Et comme toi, je ne peux pas lutter. Ça faisait si longtemps que mon cœur n'avait pas vibré, que mon âme ne s'était envolée. Donc oui j'ai peur, mais j'ai envie d'y croire...
Je venais de tout dévoiler, sans rien cacher. Sans attendre, il m'embrassa en rapprochant son corps du mien. À bout de souffle, il se détacha et me chuchota :
– Je te promets de prendre soin de toi.
Je n'en doutais pas. Alors comme réponse, je lui adressai un sourire franc avant de déposer mes lèvres sur les siennes à nouveau. Ses mains retrouvèrent le chemin de ma peau tandis que j'aspirai à lui montrer que j'étais sienne...
Dans cette cabane, enfermée dans notre bulle, la suite de la journée n'appartenait qu'à nous et à nos êtres en symbiose...
Réveillée par une chaleur étouffante, j'ouvrais peu à peu les paupières. Il me fallut quelques secondes pour assimiler tout ce qui venait de se passer. Me retournant dans le lit, je me retrouvai face à cet homme. Celui qui avait su se faufiler dans mon âme, qui avait réussi à toucher mon cœur et qui avait brisé ma carapace. Encore endormi, j'en profitai pour admirer la beauté de ses traits. Sa mâchoire carrée, son nez parfaitement dessiné, sa barbe naissante et une bouche délicieuse, tout était un appel à la tentation. Délicatement, mes doigts caressèrent son visage. Je ne pus contenir un sourire niais. Cette nuit, il avait su être à l'écoute de mes envies, de nos désirs et de cette union nouvelle. Il avait été à la fois doux, bienveillant, mais aussi fougueux et passionné. Je ne regrettai rien parce qu'au fond je n'aurais pu rêver mieux.
– Bonjour Lou, marmonna-t-il en tentant d'ouvrir les yeux.
Papillonnant, il essayait tant bien que mal de se faire à la luminosité. Toutefois, cela ne l'empêcha pas de poser son bras sur ma hanche pour me rapprocher de lui. Même si je portais son tee-shirt et qu'il avait remis son boxer, j'étais encore surprise par notre proximité si naturelle. Il m'embrassa timidement avant de se blottir contre moi. Tandis qu'il humait ma peau, j'en profitai pour caresser ses cheveux.
– Tu as bien dormi ? osai-je lui demander.
– Tu me demandes si j'ai bien dormi. Je ne pouvais pas rêver mieux.
Je me retenais de glousser comme la jeune adolescente que j'étais. Déposant un baiser sur son épaule, je me relevai pour m'éclipser du lit. Nos aventures nocturnes m'avaient laissé de belles courbatures. Il fallait absolument que je me ménage pour les jours à venir. Je me dirigeai vers l'armoire et sortis de mon sac, un paquet de biscuits et des jus de fruits. Je ne savais pas ce qu'il souhaitait manger et malheureusement, je n'avais rien d'autre sous la main. Déposant le tout sur la table, je l'invitai à se joindre à moi.
– Le petit-déjeuner est servi !
Il se leva, m'enlaça et s'assit face à moi. Il me servit mon verre avant de boire le sien.
– Tu sais que je pourrais y prendre goût, souriant-il, en croquant dans un gâteau.
Il n'était pas le seul. Cette nuit m'avait permis de comprendre que la vie pouvait m'offrir de doux moments remplis d'amour, de joie, de bonheur et je voulais les croquer à pleine dent.
– Tu as quoi de prévu aujourd'hui ?
– Je pensais rester là jusqu'à ce soir pour profiter un peu de cet endroit. D'ailleurs comment as-tu su où me trouver ?
Soudainement, je vis ses joues s'empourprer. Le voir mal à l'aise était nouveau et assez drôle. Je ne connaissais pas cet aspect de lui et ça me plaisait de le découvrir.
– En fait, je me suis pointé chez toi pour te voir. À la place, je me suis retrouvé face à ton père. C'était... déroutant. J'ai dû expliquer que j'avais besoin de te parler, que c'était presque vital. Il s'est foutu de moi et m'a dit que je n'avais pas besoin de tourner autour du pot, que lui aussi avait été jeune et amoureux. Il a enchaîné en me disant où je pourrais te trouver et qu'il fallait que je me lance, sans hésiter... Je ne savais plus où me mettre.
Je reconnaissais bien mon père. Je n'avais jamais oublié ses paroles : « Lilou, je ne sais pas comment t'aider, mais quand tu seras prête accepte ses excuses. Il me semble être un garçon vraiment gentil. » Encore une fois, il avait visé juste et avait su m'aider. Toutefois, j'imaginais aisément la scène et si nos rôles avaient été inversés, j'aurais sûrement été rouge de honte. Je gloussai et m'excusai du franc-parler de mon géniteur.
En silence, nous finîmes de grignoter. Je me levai et saisis ma trousse contenant mon savon, ma brosse à dents ainsi que des vêtements propres. Déstabilisée par sa présence à mes côtés, je ne savais pas exactement comment me comporter. D'habitude, j'aurais fait un brin de toilette grâce au système d'eau recyclée fabriqué par mon père, mais je ne m'imaginais pas me laver face à lui. Avec Zac, j'avais appris à dire adieu à ma pudeur et mon intimité lorsque nous étions ici. Or, en cet instant, je ne savais plus comment agir, j'étais plantée là debout avec mes affaires en main. Rapidement, il comprit mon malaise, enfila son jean et sortit de la cabane avec son jus de fruits et son téléphone. Me retrouvant à nouveau seule, je n'arrivais toujours pas à réaliser du tournant que venait de prendre ma vie. J'avais passé un cap. Je venais de m'offrir à un autre homme sans hésitation, sans demi-mesure, sans côté malsain. Juste par envie, par désir, par sentiment. Un lavage express, une nouvelle tenue et un brin de maquillage plus tard, je le retrouvais dehors, assis sur un des bancs. Je ne pouvais détacher mon regard de ce garçon. Les yeux fermés, il profitait du soleil qui perçait au travers des branchages. Silencieusement, je le rejoignis pourtant arrivée à sa hauteur, il saisit mon poignet et m'attira vers lui. Je me retrouvai à califourchon sur lui.
– Je suis désolé si je suis collant, mais j'ai tellement attendu de pouvoir te serrer dans mes bras... Quand tu as su toute la vérité, j'ai cru que je ne pourrais jamais te dire à quel point tu comptes pour moi...
Touché, coulé. Si la guimauve qui me servait de cœur en cet instant n'était déjà pas en train de fondre, je me liquéfierais sur place. Il avait un vrai pouvoir sur moi, celui de m'atteindre avec une flèche. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait de moi, je comptais savourer tout ce qu'il pouvait m'offrir, je voulais croquer tous nos échanges, car il avait raison, ça faisait un bien fou. Une véritable résurrection. Alors comme l'éternelle handicapée des mots que j'étais, je l'embrassai pour lui montrer que j'aimais cette facette de lui. Je le vis m'observer longuement avant d'oser prendre à nouveau la parole.
– Est-ce que je peux rester avec toi aujourd'hui ?
Il était fébrile et marchait sur des œufs. Je voyais bien qu'il avait peur de me questionner, sûrement parce qu'il réalisait mon attachement pour ce lieu.
– Évidemment et je suis prête à répondre à toutes tes questions sur cet endroit.
Il relâcha soudainement tout l'air qu'il avait dû garder en réserve pour m'interroger. Je comprenais sa curiosité, surtout vu mon passé. Je le laissais se préparer avant de lui livrer mes secrets. Tandis qu'il se lavait, je restais dehors admirant cette vaste étendue qui se profilait devant moi. Tant de souvenirs, tant de confidences, tant de révélations et je pouvais ajouter cette nuit à la liste des beaux moments que j'avais vécu ici. Une fois de retour, nous nous installâmes sur le tourniquet. De là, nous avions une vue imprenable sur le bois. Je lui racontais alors l'histoire de ma cabane, de sa construction à sa rénovation en passant par son abandon. Je lui évoquais toutes les anecdotes dont je me souvenais que ce soit avec mes parents, avec mes sœurs ou encore avec son ami d'enfance. J'étais soulagée de lui parler aussi librement de Zac, sans douleur, sans larme. Et enfin, je lui parlais des gravures présentées sur les arbres. Il se leva et fit le tour de chacun d'entre eux en y passant la pulpe de ses doigts. Il y avait suffisamment à lire pour me poser des questions pourtant il n'en fit rien et cela me soulagea. À mes yeux, chaque mot se suffisait à lui-même quand on comprenait la signification de leur emplacement.
Il m'écoutait dans un silence religieux. Et même si aujourd'hui je ne voulais pas graver de précieuses petites lettres, il avait compris l'importance de cet acte.
– Merci, souffla-t-il en déposant un baiser sur mon front.
Blottie contre lui, je profitai du réconfort qu'il était capable de m'apporter. Toutefois il tenta de m'interroger sur les événements à venir, sur ma « surprise » et même s'il avait plus d'indices que nos amis, je fis l'impasse. Je ne voulais pas lui mentir et il était inenvisageable que je lui avoue quoi que ce soit. Alors pour esquiver le sujet, je fondis sur ses lèvres, oubliant tout ce qui le préoccupait. D'un geste habile, il me souleva et me porta jusqu'à la cabane. Ce qui a suivi se grava sur mon âme et mon corps.
Le reste de la journée fut à l'image des moments que nous avions vécu jusque là, intense et bienveillante.
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Coucou mes petits lecteurs,
Chapitre arrivé plus tôt que prévu mais que voulez-vous, en ce jour de Saint Valentin, je me sentais obligée de poster ce chapitre rempli d'amour et de tendresse.
A tous ceux et toutes celles qui attendaient le rapprochement Lilou/Axel, j'espère que cela vous a plu et que j'ai été à la hauteur. J'ai hâte d'avoir vos avis :)
J'en profite également pour remercier une lectrice qui m'a envoyé un message bouleversant. Merci du fond du cœur pour tes mots. Je suis touchée de savoir que mon histoire peut résonner et faire du bien. Merci, merci et merciiiii.
Bisous, bisous 🖤,
L.
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