Chapitre 57
Bonjour à tous,
Je tiens à vous avertir que ce chapitre n'a pas été soumis à la correction, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. N'hésitez pas à m'avertir si vous voyez des coquilles.
Bonne lecture!
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Passant les mains sur les plis de ma robe, j'enfilai mes bottines ainsi que mon perfecto. J'étais prête. Dans ma tête, j'effectuais une dernière fois un des exercices sur la respiration appris avec Madame Ross. Je ne devais pas paniquer, c'était une simple sortie entre amis. Posant mes doigts sur la poignée, c'était mon ultime moment avant cette rencontre.
Allez, Lilou, tu peux le faire !
Je respirai un grand coup et sortis rapidement avant de changer d'avis. Me précipitant dans les escaliers, je m'étalais de tout mon long face au brun qui se tenait dans l'entrée, manquant de lui montrer ma petite culotte. En rencontrant ses iris rieurs, je sentis le rouge me monter aux joues.
Adieu dignité, bonjour honte !
– Je sais que tu es pressée de voir Leïla, mais évite de te casser une jambe, s'il te plaît. J'ai prévu autre chose que de passer la soirée aux urgences.
J'étais terriblement mal à l'aise par ce qui venait de se passer. Je levai les yeux et aperçus ses délicieuses fossettes qui se creusèrent immédiatement me gênant encore plus. Je me relevai tant bien que mal et lui adressai un sourire. Je tentais de faire bonne figure et annonçais mon départ à mes sœurs qui n'avaient pas manqué une miette de notre échange et sortis de la maison. La fraîcheur de la nuit me fit le plus grand bien et me détendit.
– Ils nous attendent sur place, finalement, j'espère que ça ne te dérange pas, me demanda-t-il en m'ouvrant la portière de la voiture.
Je secouai le menton en guise de réponse. Je m'installai dans le siège et soudainement le stress remontait en flèche. Cependant je devais profiter de cet instant pour le questionner sur tout ce qui m'était passé par la tête durant les vacances. Je ne voulais plus me torturer avec mes questions et imaginer des choses. Mettant un fond de musique, il prit la route avec beaucoup de douceur. J'avais presque la sensation qu'il souhaitait faire durer le trajet bien plus longtemps que prévu. Alors que je m'apprêtai à prendre la parole, il eut la même idée. Après un flot d'excuses, il décida de me laisser parler en premier.
– Merci pour cette sortie, après toutes ces révisions, ça fait du bien, soufflai-je en fixant le chemin que nous empruntions.
– Merci à toi d'avoir accepté...
Je ne pouvais pas refuser, j'avais réellement envie de passer du temps avec lui-même si cela me gênait. Observant les maisons défiler, je réfléchissais à tout ce que j'aurais aimé lui demander ; or il y en avait tellement que je choisis ce qui me semblait le moins douloureux pour lui. Je triturai mes ongles une dernière fois et replaçai une mèche de cheveux avant de me lancer.
– J'ai des questions à propos de Chloé et toi, osai-je m'aventurer.
Je le vis m'observer soudainement du coin de l'œil. Il ne devait surtout pas s'attendre à ce que j'aborde le sujet de ma meilleure amie, cependant j'en avais besoin, je ne voulais plus de secrets, plus de non-dits, plus de doutes...
– Quand vous vous êtes séparés et que tu es revenu à Noël, je sais que vous vous êtes vus...
– Et tu aimerais savoir ce qu'on s'est dit ?
Je baissais le visage honteusement. Même si j'étais extrêmement curieuse, je me sentais gênée de l'nterroger ainsi.
– Ne t'inquiète pas, je n'ai plus rien à te cacher. Quand je suis rentré de chez mes grands-parents pendant les vacances, je l'ai croisée en allant chercher Mathilde à la danse. Finalement, on s'est installé sur un banc quelques minutes. Elle était mal en point et perdue. Je lui devais des explications sur notre séparation, mais elle m'en demandait bien plus. Elle voulait savoir pourquoi toi, pourquoi je lui avais menti, pourquoi j'étais parti et surtout elle voulait une seconde chance. J'ai refusé en lui expliquant que même si je tenais à elle, nous deux ça ne mènerait à rien...
Il s'arrêta quelques secondes avant de reprendre encore plus calmement, l'air contrarié par ces souvenirs.
– Au Nouvel An, ainsi qu'à la rentrée en janvier, elle a redemandé, mais j'ai dû lui dire non, je ne pouvais pas, je ne voulais pas, c'était toi, tout simplement. On s'est disputé et elle m'en a voulu terriblement, encore plus quand elle a appris pour nous deux...
Je me souvenais parfaitement de ce jour.
Ses mots étaient profondément ancrés en moi : « Sérieusement Lilou ? T'as pas trouvé mieux que de te taper mon ex ? Nous prendre pour des cons ça vous amuse ? Hein ça fait combien de temps que tu te paies notre tête ? Que tu passes ton temps à nous mentir sur tout et n'importe quoi ? Quoi Vincent t'es pas au courant ? T'es pas au courant qu'elle se fout ouvertement de notre gueule ? Elle se tape Axel dans notre dos, petit rendez-vous, câlin ! Je te laisse imaginer la suite... »
Ses paroles, telles des lames tranchantes, avaient lacéré mon cœur, n'en faisant qu'un tas de lambeaux. Je ne pensais pas que ma blonde était si accrochée à ce garçon pourtant cela n'aurait pas dû m'étonner. Il était quelqu'un de surprenant à la fois mystérieux, froid, mais aussi prévenant, sensible, protecteur. D'ailleurs, je me doutais que ces échanges tendus avec elle avaient dû le mettre mal. Je me sentais encore plus gênée de lui avoir posé toutes ces interrogations.
– Je suis désolée de t'avoir causé tant d'ennuis.
– Ne le sois pas Lou, c'est du passé et surtout même si ça la blessait, je ne voulais pas la faire espérer pour rien. Ça risquait de la détruire davantage.
C'était tout à fait lui. Il songeait aux autres avant lui. J'avoue que cet aspect de sa personnalité était quelque chose qui me touchait particulièrement. Je comprenais comment l'homme de ma vie avait pu être ami avec lui. D'ailleurs, j'avais besoin qu'on parle de lui...
– Pourquoi tu me posais des questions sur lui ? Je veux dire tu le connaissais bien mieux que moi...
Il s'arrêta soudainement et tourna immédiatement son visage dans ma direction. J'avais la mauvaise habitude de passer du coq à l'âne et de livrer tout ce qui me passait par la tête. Cette impulsivité que j'avais mise de côté des mois durant revenait petit à petit.
– J'avais ce désir de le voir à travers tes yeux. J'avais envie d'avoir ta vision de lui. Je m'excuse si ça a pu te blesser, mais je ne vais pas te mentir, ça me soulageait de voir à quel point, il n'avait pas changé. Il semblait être le même garçon que j'avais connu. Et puis j'espérais que ça te débloquerait de parler de lui avec un presque inconnu... murmura-t-il.
Sa réponse me laissait sans voix. Il avait eu comme moi un besoin d'être rassuré, comment lui en vouloir ? Sans rien ajouter de plus, il reprit la route et nous arrivâmes bien trop vite à destination. J'aurais aimé le questionner sur sa vie d'avant, sur ses retours, sur son lien avec Zac... Malheureusement je devrais attendre patiemment que nous nous retrouvions de nouveau en tête à tête. Je tentais de faire abstraction de ces questions et décidais de profiter de cette soirée en si bonne compagnie.
Alors sans attendre, nous descendîmes du véhicule, prêts à rejoindre nos camarades. Les néons bleus éclairaient le trottoir, nous invitant à entrer. Évidemment, le bar était déjà bien rempli pourtant l'atmosphère semblait plutôt calme.
Cherchant Leïla et Arthur du regard, je vis qu'ils n'étaient pas là. Rapidement, je composais le numéro de ma meilleure amie, mais au bout de quelques sonneries, je tombais sur son répondeur. Je me promettais que si elle avait eu la mauvaise idée de nous poser un lapin, elle me le paierait cher. Elle savait que j'étais gênée à l'idée de me retrouver seule avec lui toute la soirée, elle ne pouvait vraiment pas m'avoir fait cela. Une vague d'angoisse commença à se faire sentir au creux de mon ventre. Toutefois face à Axel, je tentais de faire bonne figure et lui proposais qu'on s'installe à une table. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise ni qu'il croit que sa présence me dérangeait bien au contraire. Pour faire diversion, j'interpellai le serveur et nous passâmes commande, j'optai pour une Pina Colada tandis qu'il décida qu'un simple virgin mojito lui irait. Il était encore une fois très raisonnable et ne prenait pas le risque de boire une goutte d'alcool vu qu'il conduisait, cependant j'espérais qu'il ne se prive pas par ma faute.
– Si tu veux boire juste un verre, ne t'en empêche pas à cause de moi.
Il fronça les sourcils alors que nos cocktails arrivèrent. Il saisit sa boisson, trinqua avec moi et la porta à ses lèvres. N'ayant pas de réponse, j'attendais patiemment quand il se mit à me fixer intensément.
– Je ne bois quasiment jamais. Je ne bois plus depuis que Zac est mort, sauf quand mon passé me rattrape...
Mon cœur tomba immédiatement au fin fond de mon être. C'était la première fois que j'entendais ces mots-là dans sa bouche et mon dieu ce que cela faisait plus de mal que je ne le pensais. Zac est mort... Ils avaient une connotation particulière celle d'une nouveauté à assimiler, celle que seul quelqu'un qui avait ce lien pouvait comprendre. Il souffla discrètement et reprit.
– Il faut que tu saches que de mes seize ans jusqu'à mes dix-huit ans, j'ai eu une sale période. Comme beaucoup, j'ai trouvé refuge dans tout ce qui pouvait se boire. J'ai essayé la drogue, mais ça me faisait bader et clairement ce n'était pas ce que je voulais. Je voulais juste oublier, ne plus me souvenir du bruit de verre brisé, de l'odeur métallique ou du silence qui a suivi. Alors tous les week-ends, je buvais jusqu'à tomber. Et puis il y a eu ce jour, celui de la bouteille de trop, j'ai fait un coma éthylique, un coup classique quand on abuse vraiment trop. Et j'ai perçu dans le regard de ma grand-mère, ce truc. Celui où tu sais que tu vas trop loin et que tu peux la briser davantage, j'ai vu ma mère en elle. J'ai décidé d'arrêter, j'y arrivais sans mal, ça allait. Et ensuite quelques semaines plus tard, Juliette me téléphonait. Ça a été la goutte de trop.
Je déglutis difficilement. Ce garçon avait bien trop subi. Il avait beaucoup trop souffert et pourtant, il se tenait là prêt à aider son entourage, à secourir la veuve et l'orphelin. Je posais ma main sur la sienne tentant de cacher mon émotion. Un raclement de gorge nous sortit de notre bulle. Plongée dans son récit, je n'avais pas vu nos partenaires de soirée arriver.
– Oups, on va repartir, lâcha Arthur en observant nos doigts liés.
Ma meilleure amie lui donna un violent coup dans les côtes, faisant grogner son amoureux. Je la vis se mordre la lèvre inférieure avant de lever le regard vers moi.
– Désolée Lilou, on n'a pas vu l'heure. On est venu et je me suis rendue compte que j'avais oublié mon téléphone chez lui donc on a fait demi-tour et enfin... Voilà, je m'excuse, je t'avais promis...
En voyant sa mine défaite, sa coiffure peu commune et son gilet à l'envers, je ne pus m'empêcher de rire. Je n'avais pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'une fois sur place, elle n'avait pas récupéré que son smartphone, elle avait sûrement dû trouver le chemin de la braguette de son copain.
– Pose tes fesses avant d'essayer de trouver une excuse bidon à votre retard, ris-je en me décalant sur la banquette.
Je vis ses joues s'empourprer alors que son petit-ami gonflait le torse en arborant un sourire salace, ce qui ne sembla pas échapper à Axel. Un serveur vint prendre nos commandes, nous interrompant dans nos premiers échanges. Deux mojitos et deux planchas, de quoi éponger l'alcool que j'avais ingurgité. Évidemment en cette période, notre unique sujet de conversation était les épreuves du bac. Chacun racontait ses vacances ou plutôt ses journées de révision. Arthur avait dû prendre un professeur particulier pour combler ses lacunes, tandis que Leïla, qui avait déjà certaines aptitudes, avait seulement révisé les langues : anglais et espagnol. Nos tourtereaux s'étaient bien sûr vus plusieurs fois, mais c'était soi-disant pour parler des cours. Je connaissais les expériences de début de relation et généralement la passion est si forte qu'on souhaite passer tout notre temps avec celui qu'on aime. On veut tout tester, tout connaître, tout partager. Cette sensation me manquait, celle de vouloir passer chaque instant auprès de l'être qui bouleverse toutes nos conceptions.
– Lou, ça va ?
Je relevai le regard et me plongeai dans ses iris si perçants. J'aurais pu tenter de lui répondre un truc bateau or je savais que c'était peine perdue, j'étais un livre ouvert. Il fallait que j'arrête de me perdre dans mes pensées, ce n'était bon pour personne. Je le rassurais comme je pouvais et me reconcentrai sur nos échanges. Une fois repu, Arthur nous proposa de jouer à un des jeux présents. Malheureusement pour moi, leur choix se porta sur le billard. Même si j'adorais cela, cette activité me rappelait forcément lui. Je soufflai un bon coup et pris sur moi, il ne voudrait pas que je me morfonde. Sans attendre, je saisis une queue et cassai le triangle. Par chance, ils avaient choisi un billard américain, celui que je préférai. Ma partenaire se débrouillait plutôt bien, nous avions ainsi toutes les chances de battre nos adversaires masculins. Arthur tenta par tous les moyens de déconcentrer ma meilleure amie, tandis que je m'amusais à raconter des âneries à Axel, mais rien y faisait. Il avait une habileté incroyable à rester focaliser sur son jeu. Finalement, après deux parties, nous étions ex aequo. Leïla proposa le air-hockey pour nous départager. Je n'en avais jamais fait donc autant dire qu'il y avait peu de probabilités que nous gagnions. Et lorsque je vis mon brun commencer le match, je sus que nous venions de signer la fin de notre challenge. Il était précis et réactif, impressionnant.
– Jackpot mec ! cria Arthur en tapant dans la main de son coéquipier. Les filles, il va vous falloir un gage !
Je me tapai le front, le connaissant, il serait capable de nous demander tout et n'importe quoi. Je ne donnais pas cher de nos peaux. J'espérai qu'Axel serait capable de le raisonner un peu. L'heure avançant, nous décidâmes de rentrer chez ma marocaine pour finir la soirée. En parfait gentleman et seul ami à avoir le permis, Axel prit le volant pour nous ramener. Afin de libérer toute la tension, il lança la musique à fond et comme deux folles, nous chantions aux rythmes effrénés des titres pop qui étaient diffusés.
– Merci, on est enfin arrivé ! claqua notre quatrième passager. On aurait dû les laisser sur le bord de la route dès qu'elles ont commencé à ouvrir la bouche...
Leïla lui assena un coup dans l'épaule pour le faire taire, ce qui sembla fonctionner. Alors que nous apprêtions à rentrer, elle nous expliqua de ne pas faire trop de bruits, car sa mère dormait en ce moment même. Dans le plus grand silence, nous nous déshabillâmes et nous installâmes dans le canapé, prêt à regarder un DVD. Mais c'était sans compter sur les idées loufoques d'Arthur.
– Vu que vous avez perdu, je choisis REC ! dit-il en brandissant la boite.
Mon dieu cet homme voulait ma mort. Je détestais profondément les films d'horreur. J'étais facilement effrayée et sursautais au moindre son suspect. C'était de la pure torture, malheureusement je devais jouer le jeu et accepter notre défaite. Alors sans un mot, je m'enfonçais dans les coussins moelleux et confortables, tentant de faire bonne figure.
Coincée entre mon brun et ma marocaine, je n'en menais pas large. Dès les premières minutes, nous étions plongés dans l'ambiance. Caméra embarquée sur l'épaule du cadreur, nous étions en totale immersion, à la place d'un personnage. Les mains fermement posées sur les cuisses, il a suffi du premier cri pour me faire sursauter et me blottir lâchement contre Axel. Le visage caché contre son torse, je n'osais plus bouger. Noyé dans ma honte, je ne savais plus comment me comporter. Bloquée dans cette position, je sentis les doigts fins de mon compagnon dégager les mèches rebelles qui s'étaient déposées devant mes yeux.
– Ça va Lou ? souffla-t-il en me relevant légèrement le menton.
Je hochai la tête en me redressant doucement. Les joues cramoisies, mon regard croisa le sien et je compris que j'étais la seule à être gênée par cette proximité. Évidemment, ma meilleure nota notre rapprochement, mais ne fit aucune remarque et je l'en remerciais silencieusement. Je tentai de reporter mon attention sur le film, mais c'était bien trop difficile. Je ne supportais pas la tension et l'angoisse provoquées par les images. J'aurais aimé me cacher sous une couette et ne plus voir cet écran. J'étais bien trop sensible et effrayée. Je décidais de me lever et me dirigeais vers la cuisine. Avalant un grand verre d'eau, je soufflais lourdement. Avec ces âneries, j'allais finir par faire un arrêt cardiaque.
– Tu es sûr que ça va ?
Je sursautai encore une fois et portai la main sur mon cœur. Cette soirée allait finir par avoir ma peau. Mon organe vital battait à un rythme effréné et allait finir par sortir de ma cage thoracique.
– Je vais bien... Je... Juste je déteste ce genre de film. Je suis une vraie poule mouillée.
Il s'approcha de moi et s'appuya à mes côtés le long du plan de travail. Je le vis croiser ses bras sur la poitrine et me fixer soudainement.
– Rassure-toi, je n'aime pas ça non plus. Mais avec un peu de chance, j'espérais que tu te blottisses contre moi.
Il se mit à pouffer en me donnant un léger coup d'épaule. Sans le savoir, je lui avais donné raison. Je m'étais laissée aller, me raccrochant à lui comme une vulgaire bouée de sauvetage. Me réservant un verre d'eau, je m'installais à la table présente dans la cuisine, l'invitant à me rejoindre.
– Est-ce que je peux te poser une question ?
Son murmure était à peine audible toutefois il devait savoir que je n'avais rien à lui cacher. Nous étions désormais transparents l'un pour l'autre. Il connaissait mes doutes, mes angoisses, mes peines. Je lui fis signe de pour suivre.
– Je sais que ça ne me regarde pas, mais toi et Vincent... Vous êtes ensemble ?
Oh. C'était donc ça. Je sentis au son de sa voix, une légère pointe de jalousie. Je le comprenais, une part de moi aurait beaucoup de mal à le voir avec une autre fille, pourtant il le mériterait. Il aurait le droit de trouver une jeune femme douce, bienveillante et souriante. J'aurais aimé lui dire que oui, que nous étions en couple, ça lui permettrait d'avancer seulement je ne voulais pas lui mentir, c'était inenvisageable.
– Il n'y a rien, on s'est cherché, mais nous sommes simplement amis... rien de plus.
C'est un vrai pilier pour moi. Il nous a fallu du temps, mais nous ne pouvions pas avancer l'un sans l'autre. Ça aurait été plus facile de se consoler mutuellement, mais nous ne sommes pas faits pour être ensemble.
Au fur et à mesure, il semblait assimiler mes paroles. Et lorsqu'un sourire prit place sur son visage, je sus que je venais de le rassurer et même de lui faire plaisir. Ses petites fossettes qui se creusaient avaient le don de réchauffer mon âme. Nous restâmes ainsi de longues minutes à discuter de mon amitié avec Vincent, de l'évolution de notre relation. Je lui révélai que nous nous étions embrassés à plusieurs reprises sans jamais rien ressentir. Je perçus dans ses gestes corporels qu'il semblait stressé par notre lien pourtant il n'avait plus rien à craindre. Il fallait juste qu'il accepte que mon blond reste à mes côtés.
– Lilou ? Axel ? Vous êtes où ? demanda ma belle marocaine depuis le salon.
À ce rythme-là, elle allait réveiller Inès et je ne suis pas sûre qu'elle apprécierait de nous voir regarder ce type d'œuvre cinématographique en pleine nuit. Elle n'était pas du genre à surcouver et brider sa fille, mais je savais qu'elle n'aimerait pas le concept. Sans attendre de second appel de sa part, nous nous levâmes et rejoignîmes nos deux tourtereaux. Par chance, la projection touchait à sa fin, me soulageant par la même occasion.
– Vous voulez qu'on relance un film ? Plus tranquille cette fois ? me questionna ma brune.
Personnellement je n'étais pas contre, mais je devais attendre l'accord de mon chauffeur. Tournant la tête dans sa direction, il cherchait mon approbation, je lui adressai un léger signe, lui laissant ainsi le choix de décider de la suite de la soirée. Lorsqu'il s'installa, je sus qu'il venait de donner son avis. Après un court débat, Axel avait choisi Sexy Dance. Je ne pouvais qu'approuver cette décision. En grande danseuse romantique, je l'avais déjà vu à de nombreuses reprises, allant même jusqu'à apprendre certains pas du final. Absorbée par les images, la musique et les rythmes, je ne rendis pas immédiatement compte de ma posture. En effet, mon corps avait fini par s'abaisser et me poser contre Axel. Alors que je m'apprêtai à me redresser, son bras se décala et se posa le long de mes épaules pour m'offrir une position plus cosy. Je calai contre lui et profitai de cet instant.
– Lou, réveille-toi... On est arrivé chez toi.
Confortablement assise, je ne voulais pas ouvrir les yeux, la chaleur qui m'enveloppait était bien trop agréable pour m'échapper. J'aurais pu rester des heures dans cette atmosphère aussi silencieuse et douce. Je tentai de me retourner et compris rapidement que je ne me trouvai plus dans le canapé de Leïla. Soudainement, j'ouvris les paupières et compris que j'étais désormais dans la voiture d'Axel. Observant ce qui m'entourait, je reconnus ma maison, même en pleine nuit.
– Lou est ce que tu veux que je te porte ?
Je reportai mon attention sur mon interlocuteur et assimila ses paroles. Je me détachai et tentai de me lever. Toutefois, mon corps ne semblait pas vouloir obéir. Encore une fois, il avait dû porter pour me mettre sur le siège, quelle honte...
– Ça va aller, merci... Je suis désolée de m'être endormie lamentablement...
– Ne t'inquiète pas, c'était un plaisir de partager ces moments avec toi.
Je sortis tant bien que mal du véhicule et récupérai mes affaires. Cherchant mes clés dans mon sac, je les enfonçais dans la serrure avant de me retourner vers lui et de déposer un bisou sur sa joue.
– Merci pour tout, Axel.
Je refermai la porte avant de me caler contre elle. Cette soirée allait vraiment finir par m'achever, trop d'émotions, trop de révélations, trop de proximité avec lui... Je me sentais réellement perdue dans toute cette tornade de sentiments. Je ne pouvais pas me battre continuellement contre ce que je ressentais pour lui toutefois je n'étais pas prête et je ne le serais sûrement jamais.
Sur la pointe des pieds, je me dirigeai dans ma chambre et trouvai mon refuge, le seul capable d'écouter mes mots et apaiser mes doutes... Saisissant mon cahier et mon stylo, je livrais mes dernières pensées avant de sombrer dans un pays où tout est possible...
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Coucou mes petits lecteurs,
Tout d'abord, je vous souhaite une très belle année, qu'elle soit synonyme de joie, de bonheur, de réussite mais surtout de bonne santé.
Ensuite, je m'excuse pour cette longue absence, les joies de la maternité ^^.
Pour en revenir à ce chapitre, qu'en avez-vous pensé? Que pensez-vous de la relation qui commence doucement à s'apaiser avec Axel? Des idées sur la fin qui se profile petit à petit?
Bisous, bisous 🖤 ,
L.
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