2- Tɦe Dɑɾƙ Spectɾuɱ


J'avais mal. On sciait mon âme en deux. Lacérer de toute part, la douleur est aussi aiguë que chaude. On caresse mon corps avec ce métal brûlant, tel un fer chauffé à blanc. Cette douleur insupportable je la sens dans tous mes organes. Mes poumons sont désireux d'air, ils se contractent avec force, cherchant désespérément un peu d'oxygène et non cette épaisse masse grisâtre qui s'y trouvent. Mon cœur palpite à vive allure. Il se bat tant bien que mal. Tous les organes le sollicitent. Il ne sait plus où donner de la tête. Cette dernière me fait le plus mal. Le sang affut dans mon crâne, le quartier général ne peut pas s'éteindre. Je sais qu'à tout moment si l'un des deux me lâche c'est fini. A chaque seconde qui s'écroule c'est un brin de force qui me quitte. Paralysé, je me demande alors où sont mes sentiments? Je ne ressens plus rien, à part ce calvaire. Un grand vide m'entoure.

A quel moment je me suis perdu ? Tous ces derniers mois ce n'était pas moi. Toutes ses balivernes que j'ai crachées à mes proches, cette langue fourche, empli du venin... Ce n'était pas la mienne. C'est l'autre. Mon égo. Celui qui m'a mis ici aujourd'hui. Celui qui m'a fait faire les mauvais choix. C'est à cause de lui si je lutte aujourd'hui pour ma vie. Les vagues des remords me submergent. Je me noie dans ce vaste étang d'erreurs et de regrets. Tant bien que mal j'essaye de sortir la tête de l'eau. M'accrocher a des souvenirs, c'est ce qui me tient faiblement à la vie. Les images défilent et tout va trop vite pour moi. Les couleurs changent instantanément, les visages se décompose, les voix sont déformé par le son d'une sirène.

J'essaye de me concentrer sur les battements accélérer de mon cœur, mais ce dernier chantonne une symphonie sinistre, grave.
La marche funèbre j'entends. Un organe me lâche... ? Je sens au-dessus de moi une ombre froide et lugubre. Cette ombre me guette, elle flotte au-dessus de moi...je la connais. Elle est déjà venue me voir une fois, il y a déjà longtemps de ça. J'encre mes pupilles dans les siennes. Mais comme je l'espérais je ne trouve que deux grands trous noirs. Vêtu d'une sombre cape, la forme cadavérique danse au-dessus de mon corps inerte. Dans les billes du spectre je vois mon reflet. Hypnotisé par mon corps sans vie j'écoute attentivement l'avertissement que l'ange noir me donne. D'une voix calme et sereine elle me fait savoir qu'un jour elle viendra me chercher, mais que ce jour n'était pas arrivé. Ce n'est pas mon tour d'après elle...

Faire les choses bien et recommencer, c'est ce qu'elle me dit avant de me quitter... Je sens mes paupières lourdes. 

UṈ DERṈIER BΔISER ҒROID EΓ C'ESΓ DE ṈOUVEΔU LE ΓROU ṈOIR


Une voix.

Cette voix là je la connais. Comme une petite lumière au milieu de la nuit, je m'agrippe à elle. Je veux vivre. C'est elle qui me guidera au fond du tunnel. Comme je l'ai toujours fait depuis ma tendre enfance. Je me suis agrippé à elle, pour vivre chaque instant sans peur. Maintenant je m'accroche à elle pour vivre tout simplement. Des voix s'emmêlent à cette douce voix. Des voix que je ne connais pas mise à part peut-être une mais impossible pour moi de mettre un visage sur cette dernière apaisante. Je ne perçois que les sons qui profanent la voix de celle qui compte le plus pour moi. Elle est fragile presque inaudible et pourtant j'arrive à la discerné comme si elle était là, à mon oreille a prié les cieux pour que je reste avec elle.

Des pleurs intarissables, mon prénom qu'on appelle, comme un croyant qui appelle le seigneur dans les moments les plus sombres c'est sur cette note que je repars. Une phrase sur les lèvres, une excuse qui ne sera jamais dite sous la peau.

- ᕈΔRDOṈ MΔMΔṈ.


Où suis-je ? Impossible à dire. Mais je sais que j'avais froid. Terriblement froid. Les draps sous moi ne sont pas inconfortable et pourtant je gèle du haut de mon crâne jusqu'à mes... orteils. Bizarrement je ne sens que cinq doigts. Ma respiration s'accélère. Pourquoi je ne sens pas ma jambe. Pourquoi diable ma jambe droite n'existe pas ? Je ne sens pas les nerfs, je ne la sens pas accroché à ma cuisse. Mon cœur s'accélère. Déboussolé je veux ouvrir les yeux et soulevé le drap qui repose sur moi. Je veux voir, savoir pourquoi !? Mais rien ne bouge. En moi une guerre éclate et pourtant je sais que visuellement je ne bouge pas. Qu'aux yeux de tous je suis là, au beau milieu de je ne sais quoi, sans un bruit sans un mouvement. Et si...et si je ne me réveille pas ? Et si pour ceux que j'aime je suis mort? Et si la silhouette m'a pris pendant mon sommeil, sa première décision n'étant qu'un leurre pour me faire souffrir un peu plus. Et si finalement, j'ai atterri là où je le voulais le moins ? Pas assez digne pour le paradis, pas assez pourri pour les enfers. Je serais resté entre les deux à voir des âmes faire leurs entrés. Je serai resté là à mourir sans trouver ma place...encore une fois. Je refuse de rester là, sur le quai sans prendre l'une des deux barques. Je me bats alors de toutes mes forces pour me faire entendre. Faire un signe de vie. Un minimum, jusque pour qu'on me sauve... j'aurais tellement voulu que quelqu'un me sauve. Depuis des mois j'aurais voulu que quelqu'un sauve mon âme dépravée et impure. J'ai menti à la vie. A quel prix ? La mienne.

Alors que je me crois seul au milieu de ce trou noir, à attendre impatiemment mon châtiment, deux voix étrangement familière résonne.

Comme dans un tunnel, leurs voix cognent contre les murs, ricochent puis vienne à moi. Dans un écho, je perçois distinctement leurs intonations. L'une d'elle est grave sans pour autant être agressif. La voix caverneuse, saupoudré de mélancolie parle calmement. Une âme qui a déjà vu la même silhouette morbide que moi. La deuxième, aiguë, joyeuse. Un enfant dépourvu de malveillance. Vierge de toutes mauvaises actions. Une lumière à elle seule. Les deux parlent et par miracle j'arrive à comprendre leurs charabias incessants qui sont à double tranchant. Heureux d'entendre des voix, mais c'est un martyre pour moi car à chacune de leurs paroles ma volonté de m'accrocher à la vie est plus féroce mais fait plus mal. Rajouter a cela cette envie de les faire taire car leurs dialogues continue me donne un mal de chien.

La voix féminine circule autour de moi, est-ce donc finalement un ange qui survole mon âme ? Je me concentre sur le timbre de leurs voix qui bougent autour de moi. La voix grave est plus près de moi. Elle s'approche. Est-ce aussi un ange ?

«- Tu crois qu'il a un caleçon en dessous de sa blouse ? » Demanda la voix enfantine.

Finalement ce ne sont définitivement pas des anges. Mais deux idiots. Mon cœur s'accélère. J'ai peur.

Suis-je dans un autre corps ? Un autre monde?

Bordel je devine une respiration chaude contre mon visage. Je sens que je vais mourir, une deuxième fois dans ma vie. J'ai besoin d'ouvrir les yeux. Mettre une barrière entre moi et cet énergumène. Je déteste qu'on me touche. Elle est trop près.

«- Tu es complètement timbré comme meuf ! C'est pour ça que tu es dans l'unité psychiatre !» hurla l'homme à la voix grave essayant de me défendre et d'éloigner cette fanatique qui tente désespérément de voir mon anatomie.

«- C'est étrange je me rappelle t'avoir connu là-bas !»

Celle dont j'ignore toujours le prénom est toujours là à mes côtés. Je la sens près de moi. Son souffle est chaud, contre ma peau. Et bien qu'elle m'effraie légèrement je ne peux m'empêcher de rigoler en silence à sa répartie, et puis elle dégage inconsciemment une aura de bonté et de bienveillance. Je me sens soudainement moins menacé. Si seulement je pouvais bouger...ou même rire. Ça m'aurait fait du bien de rire à vive voix. Ça fait tellement longtemps que je ne connais pas ce sentiment heureux. Vais-je en jour réussir à revivre ?

Tellement longtemps que je n'ai pas ri à gorge déployée, une bière à la main, mes amis à mes côtés. Mais quels amis ? Je n'ai plus personne. A qui la faute Jungkook ? Me demande ma conscience en me regardant d'un mauvais œil. La mienne je sais. A cette triste pensée mon corps est parcouru par des spasmes invisibles. Je le sais, je le sens. Mon corps ne bouge pas et pourtant j'en suis sûr que tous mes membres gigotent dans ce qui me paraît être un lit froid.

Je cri de toute mes forces. J'implore avec toute la volonté qu'il me reste et le peu de force j'implore à nouveau qu'on m'aide.

Je veux refaire tout. Mais cette fois-ci je ferai les bons choix ! Je le promets ! Ma vie ne se résumera pas à la tentation des corps, a bousiller ma vie avec des venins ambrés, ou des poussières blanche. Trouver ce qui m'a manqué pendant ces années. L'amour peut-être ? Avoir la vie plus légère car à présent le seul poids qui m'étouffe est celui de la solitude. Connaitre toute ces choses qui pendant des années mon terrifié pire que la mort en elle-même. Car je fais partie de ces personnes qui tristement croient que l'amour tue plus que la mort en elle-même. Avec la mort ça va vite, elle arrive puis repart sans un mot sans de dégâts. Mais à présent je désire connaitre ce sentiment que les artistes appellent comme divin. Que tous les êtres sur terre connaissent. Je désire désirer quelqu'un, le chérir. Embrasser fougueusement ses blessures, enlacer les tempêtes qui font d'elle une femme. Ecouter ces philosophies sous la douche, me réveiller du mauvais côté du lit mais avec la bonne personne coucher sur mon torse. Savoir ce que finalement c'est d'aimer, et savoir si ça fait plus mal que mourir...

Soudainement je sens ma gorge qui me gratte. Des petits picotements remontent le long de mon œsophage. Ma langue est pâteuse mais finalement je la sens dans ma bouche qui quant à elle est sèche. Les bruits autour de moi sont plus nets. Je distingue toujours deux voix mais dorénavant elles sont accompagnées par un bruit de fond. Entre bruit de métal, de bips incessants, un nouveau sens revient à moi.

Ça sent l'eau de javel, le propre, et un peu de mercurochrome Non en fait ça empeste. L'odeur du liquide rougeâtre est abondante. C'est horrible. Mon nez me chatouille. J'essaye de levé la main, mais je sens mon bras lourd.

Il refuse de m'obéir comme si mon bras était à présent à autrui. Brusquement un halo lumineux blanc m'aveugle. Après quelques longs instants le voile se lève sur mes yeux. Tout est encore un peu flou, mais à chaque seconde qui s'écroule les couleurs deviennent plus vives, les formes plus défini. Mes cils papillonnent, je guette alors ce qui m'entoure. Tout est blanc, trop propre à mon goût. Rien n'est en trop, c'est simple, minimaliste. La seule touche de couleur dans la pièce lumineuse c'est cette tâche rose qui bouge dans tous les sens. Elle me donne le tournis, alors du coin de l'œil j'inspecte le reste. Les affiches aux murs. Je l'ai comprends aussi bien que je comprends les voix qui se chamaille entre elle.

Je suis à la maison. Je suis en Corée.

Brusquement j'ai un mal de crâne. Des images rapides traversent mon esprit.

Une voiture...puis une deuxième. Une route, le soleil qui se couche au loin, une silhouette découpée dans l'horizon. Les pompiers, la police, moi inerte face contre terre qui se noie dans mon sang. Les cris, l'agitation puis plus rien.


La Chine...Hong Kong....le vautour.

Mon cœur s'accélère à toute allure, et un son remplis la pièce. Un son strident qui scie mon crâne en deux. Ça y je repars c'est ça ? Mes yeux ronds se posent enfin sur la tâche rose qui est désormais immobile. Face à moi, une fille. Les traits de son visage sont docile, jeunes, ses cheveux blond presque blanc, qui recouvrent une grande partie de son visage rond de poupée, ainsi que ses grands yeux bruns. Derrière elle, une silhouette plus grande, mince. Un homme me juge du regard, ses cheveux gris voltigent dans les airs quand il prend place sur un lit face au mien.

La tâche rose disparaît derrière la porte en bois, en criant je ne sais quoi. Je jette un nouveau regard vers celui qui a pris place devant moi. Ce que je devine rapidement être un faux sourire se dessine sur son faciès.

«- Bien dormi superstar ?»






Alors que paisiblement Jungkook se réveillait d'un long sommeil empli de périples, le jeune homme ne se douta point que sur son épaule l'ombre de la mort le guette. Elle épiera tous ses gestes et au moindre faux pas, elle attaquera.


Love, 

En esperant que cette nouvelle aventure avec moi vous plaise. Je tente une nouvelle mise en page, je veux faire quelque chose de plus clean. J'espere que ça vous plaira.

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