10 - Aestɦete
«-Je suis sûr que tu lui as fait quelque chose.»
«-Pour la vingtième fois, je prends une grande respiration par le nez pour que Sejun comprenne enfin qui me tape sur le système avec ses accusations. - Non. Je n'ai rien fait à Hyunah.»
C'est à son tour de souffler. Son souffle est amer, froid. Du coin de l'œil il me fixe. Sejun joue nerveusement avec ses mitaines noires qui m'intriguent autant qu'elle m'énerve. Car désormais mon tendre -chiant- ami passe ses journées à faire claquer l'élastique de ses mitaines sur sa peau. Croyez-vous que ça lui fait mal ? D'après mes calculs, la réponse est non. Si c'était le cas il aurait arrêté depuis longtemps. Dès qu'il cesse son nouveau jeu agaçant, je me pince l'arrête du nez, je sais que son attention va de nouveau se reporter sur moi.
«-Je ne te crois pas.»
«-Ça m'aurait étonné», ironiquement je lui réponds en attrapant mon portable.
Quand la conversation me déplaît c'est ce que je fais maintenant. Je me retourne vers mon cellulaire, pour admirer la vie que mes amis partagent sur les réseaux. Avant même que je n'ai pu ouvrir l'application photogram, Sejun m'interpelle de nouveau.
«-Tu lui as dit quoi la dernière fois ?»
«-Encore ?! Putain Sejun je te l'ai dit dix fois.»
«-J'ai oublié», il s'excuse en levant les main en l'air.
«-Tu oublies ça en deux heures ?»
Je ne prends même pas la peine de le regarder. Il me soule avec ses suppositions à la con. Tout ça car notre chère photographe n'a pas mis un pied dans l'hôpital depuis maintenant cinq jours. Et comme Sejun n'a rien d'autre à faire que de me casser les burnes, il passe ses journées, voir, ses nuits à me faire un interrogatoire. De son point de vue, si Hyunah n'est pas , c'est de ma faute. Alors que tout comme lui, je suis inquiet de la disparition de l'ancienne amante de Taehyung. Elle ne nous a rien dit, enfin, elle ne nous a pas prévenus. La seule dernière chose donc je me souviens c'est de sa chevelure brune qui chatouille mon visage, son odeur rassurante qui m'enlace, mes bras autour de son corps svelte. Nos deux corps unis. Elle paralysé par la surprise de mon geste, moi, soulagée de sentir son cœur qui frappe contre ma poitrine. Après cette accolade revitalisante, je me suis couché sur mon lit comme si de rien n'était et Hyunah a disparu.
«-Je suis inquiet pour elle», avoua Sejun en se levant.
«-Tu es amoureux ou quoi ?»Je plaisante en faisant défiler les images sur mon écran.
«-Non...c'est que Hyunah n'est pas comme ça...»
«-Tu la connais bien toi, d'après ce que je vois...»
«-Et toi ? Tu la connais mieux peut-être, monsieur superstar qui ne fait que de se gratter les couilles alors que son amie n'a pas donné signe de vie depuis cinq jours.»
«-Oui je la connais mieux ! Et qui te dis que je ne suis pas inquiet moi aussi ?»
«-Tu l'es ?» Il est surpris.
«-Oui,» j'avoue en murmurant.
Évidemment, l'absence de la brune me rend soucieux. Mais je ne pouvais rien faire à part attendre. Je l'aurai bien appeler ou même lui rendre visite pour écourter mon anxiété. Mais je n'avais jamais eu son numéro et l'idée d'aller faire à sa porte ferait de moi un stalker de haut niveau et puis je pense que Hyunah n'aurait pas compris mon soudain changement de comportement. Un jour je la déteste et subitement je suis inquiet ? Même moi ça me donne le vertige et je ne comprends pas mon comportement envers elle. Peut être les effets secondaires d'un des nombreux cachets que je prends.
Sejun agacé que je l'ignore - encore - quitté notre chambre pour aller vaquer à sa deuxième occupation : essayer de voir Chin- Sun. Notre petit ange blond avait refait surface, une mine triste, le teint balafre On l'avait vu au loin, derrière les portes blindées du couloir d'accès à la zone psychiatrique. Donc voilà à quoi ressemblent mes journées : je passais mes journées au lit. Pas qu'il y ai beaucoup de choses à faire à l'hôpital. Mais je n'avais envie de rien. Même la nourriture qui nous servait était fade. Elle avait un goût de rouille dans ma bouche. J'avais loupé plus de trois séances de rééducation. Entre ses long moment de solitude, Sejun me faisait l'honneur de m'énerver, pour d'après lui "ensoleillé mes journées".
Je continue de vagabonder sur mon portable. J'inspecte la vie des amis et celle de mes connaissances. Un jour je demanderai à Sejun si il a un compte photogram. Peur être que ça m'aiderait à en connaître plus de sa vie antérieure à son hospitalisation.
Je vais sur mon compte, celui que j'ai créé quelques semaines après avoir mis un pied à " l'Amazone". Mon user n'est pas aguicheur, je me sens même gêné d'avoir osé mettre ça sur mon compte même s'il reste privé. Je prends le temps aussi, je faire le ménage dans les comptes que je suis. J'efface tout ceux qui font partie de mon ancienne vie...de ma mauvaise vie.
Mon pseudo changé par quelque chose de moins provocateur, je divague de nouveau sur le fil d'actualité de photogram. Dehors la vie continue son cours, alors que la mienne est toujours en pause. En pause depuis plus d' un mois. Je soupire agacé. J'éloigne mon cellulaire, essayant d'oublier les fantômes de mon passé. Je les enviait. Eux qui avait une vie. Je les jalouse eux qui prennent pour acquis, leurs familles, leurs amis. Ceux qui pensent que rien n'est éphémère. Pendant longtemps j'ai chanté pour ne pas crié. J'ai hurlé a l'aide, ou désespoir malheureusement personne ne m'a compris, même moi a cette époque j'ai pris pour acquis cette belle vie.
Je ferme les yeux et essaye d'imaginer la vie que j'aurai pu avoir si j'avais suivis le conseil de Cha Eun-Woo. Si je n'étais pas a l'Amazone ce soir là. Si j'avais stopper toute cette mascarade. Si j'avais eu le courage de couper les files, et courrir loin du mon marionnettiste. Je me concentre de toute mes forces à rêver ce ma vie avec un "si", mais rien. Je preciste mais dans ma rêverie, qu'un trou noir.
Subitement la porte s'ouvre à la volé. Une visite quelque peu inattendu...
«- Jeon Jungkook !»
Son sourire était radieux, ses cheveux soigneusement tirés en arrière avec un bandeau blanc. Comme toujours elle était bien habillée. Sobrement et avec classe elle porte ses vêtements. Bo-Ra entra dans ma chambre toujours son sourire scotché au visage. Elle s'approcha de mon lit où elle y jeta presque son sac à main avant de tirer une chaise. De manière élégante elle croisa ses jambes puis elle patienta que je parle.
Bien évidemment je n'avais aucune envie de parler encore moins avec elle. Bo-Ra n'est pas méchante, loin de là, mais disons qu'elle a un sacré caractère. Elle ne fatigue jamais. Ajoutez à son caractère de feu, un bonne dose d'intelligence, une pincée de coquetterie et vous aurez un cocktail parfait nommé Chong Bo-Ra, et pour tenir cinq minutes il faut avoir de l'endurance et j'en avais pas.
«- Alors surpris de me voir ? »Elle me demanda.
«- J'ai entendu tes talons de pétasse à l'autre bout du couloir,» je la taquine gentiment.
Elle me regarda puis elle commença à rigoler. Et en bon enfant je la rejoins. Bo-Ra était à une époque mon égo féminin. Puis l'un de nous a changé. Je suis heureux de savoir qu'elle n'a pas pris la même route que moi.
«- Avoue que je t'ai manqué.»
«- Non, »je lui répondis en souriant de toutes mes dents.
Comme à chaque fois elle ne dit rien et prend ma parole à la rigolade et c'était le cas. Bien que je sois heureux de retrouver un visage familier, j'étais tout de même perturbé de retrouver mon ancienne conquête ici à l'hôpital. La coutume était que quand elle et moi on se retrouve, l'un des deux finit nus et avec un orgasme. Et disons que l'endroit était terriblement mal choisi. Mes désirs charnelles n'avaient pas cessé depuis mon arrivé ici, il s'était même décuplé mais malheureusement aucunes de mes "trois" jambes n'arriverai à tenir la course.
«- Tu m'as manqué Jungkook.»
Elle continua de sourire mais pour la première son sourire était autre. Il se voulait rassurant.
«- J'ai eu peur pour toi», elle continua en me caressant la main amicalement.
«- Tu as surtout eu peur de perdre un sacré bon coup au lit», il fallait que j'anime l'atmosphère. Je n'étais pas en condition pour avoir quelconque conversation profonde. Je n'avais ni la patience ni le cœur à ça.
«- Non. Vraiment Jungkook. Je suis ravi de voir que tu vas bien, elle délaisse ma main, soulève le draps qui recouvre mes jambes laissant ma peau au contact de l'air frisquet. - Et en un seul morceau.»
«- Je n'ai rien perdu là où tu penses.»
«- Contente de le savoir, elle rétorqua - Si tu as besoin d'aide pour la rééducation je suis là.»
«- Me vois-tu comme l'un de tes futurs élèves ?»
Outré elle me regarda puis de nouveau elle partit dans un fou rire contrôlé.
Car oui, derrière cette sublime femme assoiffé de pouvoir et avide de sexe se cache une femme ambitieuse. Son allure est trompeuse. Je vous avoue que ça m'a surpris moi aussi, la première fois que je l'ai rencontré. Bo-Ra était le contraire de toute la panoplie de la parfaite pétasse qui aime l'argent et le sexe. Mon amie venait d'une famille modeste, depuis sa tendre enfance elle a voulu être professeur. Et me voilà aujourd'hui à vous dire que je peux blaguer avec mes amis en disant que j'ai déjà baiser une prof. Certes pas la mienne mais une professeure tout de même. De physique-chimie en plus! Pour son jeune âge, c'était un exploit qu'elle puisse enseigner dans un collège. Elle était fière d'elle et moi de même.
«- Sérieusement, pourquoi es-tu là Bo-Ra ?»
«- Pour voir si tu avais encore de l'endurance. Ça doit faire un moment que nous ne sommes pas partis en promenade dans ta voiture», sa voix était enjôleuse.
«- La dernière fois tu allais troué le cuir de mes sièges avec tes putain de talons aiguilles», aguicheusement je lui souris.
Bien qu'au début je ne veuille pas lui parler, avoir une discussion simple et joyeuse me faisait du bien. J'avais l'impression de m'échapper de ce trou à rat pendant quelques instants. Oublié le poids qui étouffe mes poumons, la blessure à l'âme qui refuse de se fermer, ainsi que la peur qui enroule mon corps. J'étais de nouveau normal. J'aurais presque voulu me mettre debout pour m'en persuader que je n'étais pas là. Mais si je le faisais, la chute serait irrévocable. Alors je devais me tenir à ce moment de répit. Tant bien que mal je tenais à ses quelques minutes de paix, mais c'était comme essayer d'attraper de la fumée avec les mains...
«- Tu as d'autres voitures Jungkook, ne soit pas égoïste.»
Je lui souris, puis je laisse les sentiments nouveaux se dissiper le long de mon corps. La pause terminée, tout redevient comme avant. L'hôpital, les sirènes des ambulances, l'odeur de l'eau de javel, mon traumatisme.
«- Bo-Ra pourquoi tu es là ?»
«- Yejun t'a donné un nouveau portable. Il t'a dit de m'envoyer un message, pourquoi ne l'as-tu pas fait ?» Elle me questionna avec un peu d'amertume.
«- Pour te dire quoi ?» La légèreté de la discussion d'avant s'envola loin dans les airs emportant avec ma bonne humeur.
«- Que tu vas bien.»
«- Et le crois-tu vraiment Bo-Ra ?! Ai-je l'air d'aller bien ? Je suis enfermé ici depuis des semaines! J'ai passé mon putain d'anniversaire dans le comas! L'automne est déjà là et j'ai peur de le passé encore attaché à ce lit ! Je ne vois aucune évolution...je tombe dans l'oubli. J'ai peur du vide et du futur qui arrive..».
«- Tu es en vie Jungkook.... n'est ce pas le plus important ? » Sa voix était suave et douce.
Je ne lui répondis pas. Évidemment que j'étais heureux d'être en vie et je savais que j'étais terriblement chanceux d'être sorti indemne de mon accident. Les blessures bien que certaines lourdes et d'autres superficielles étaient peu comparé à ce qui aurait pu m'arriver. La tête baissée je fixais sans relâche mon lit. Bo-Ra réalisa que je n'étais toujours pas prêt pour parler. Puis elle et moi n'avions qu'une relation physique, rare furent les fois où nous avions eu une conversation qui dura plus de cinq minutes. Normalement elles se stoppèrent par des gémissements et des vêtements au sol.
«- Yejun tient bien le bar. Le monde ne cesse de venir..., Elle change de conversation et silencieusement je la remercie. - Beaucoup de monde demande comment tu vas...Même des fans!»
«- J'ai encore des fans ? »J'étais surpris et une lueure s'allume dans ma poitrine.
«- Oui...Certes moins qu'avant tout....tous tes scandales à gogo mais oui, elle me sourit fière de m'apporter une bonne nouvelle. - Tu as encore des fans!»
Ses mots eurent l'effet d'un pansement sur mes maux. Soulagé que malgré tout encore des étrangers me soutiennent.
«- Tu es vraiment sûr que tu es venue exclusivement pour ça ? Pour voir comment j'allais et pour me dire que Yejun fait un bon travail ? Heureusement pour lui, vu combien je le paye !»
Une demie sourire apparut à nouveau sur son visage peu maquillé. Elle hocha les épaules en signe de réponse.
«- J'ai vu Yuki hier ! Elle m'a demandé de tes nouvelles !»
«- Yuki ? C'est qui ça ?»
«- Tu ne te rappelles même plus des gens qui passent dans ton lit ? C'est bon de savoir que tu te rappelles du mien. Je me sens privilégiez,»
Elle pouffa en mimant une personne hautaine en soulevant son menton vers le plafond et battant des paupières.
«- Mais sérieusement, tu ne te rappelles pas de Yuki ? Jungkook.... C'était sur mon balcon ? Tu ne te rappelles pas de notre petite expérience», elle me fait un clin d'œil lourd de sens.
C'est alors qu'avec ses informations je me remémore la fameuse Yuki. Une japonaise, fort sympathique avec qui j'ai eu d'agréables conversations.
Cherchez l'erreur... L'avez- vous trouvez ?
Évidemment que je ne sais absolument de rien de cette femme, mis à part qu'elle a un sacré cul et qu'elle n'était pas contre un plan à trois. C'est l'unique chose dont je me rappelle d'elle.
«- Bien sûr que je me rappelle d'elle. Ses cheveux longs et châtains ! »Je ments et feins d'être offensé.
«- C'est drôle, Yuki avait les cheveux courts et noirs...»
«- Oui, bon c'est vrai je me rappelle plus de son boule que de son visage après vu la position dans laquelle elle était je ne pouvais pas voir grands chose a part ça et sa cha-»
«- Jungkook j'ai compris !» Elle hurla en me faisant taire.
Bo-Ra avait les yeux posés sur la porte de la chambre. Derrière cette dernière se trouvait une silhouette grande de carrure imposante. La porte s'ouvrit et un parfum agréable m'arrive aux sinus. Un air frais, une odeur de cèdre rouge, et de linge propre. Abordant un sourire amical, tenant fermement une plante contre son torse , l'un de mes modèles. Namjoon n'a jamais aimé tenter, c'est pourquoi il porte toujours la même palete de couleur, un cardigan beige, un pantalon kaki, un pull marron et une casquette marron. Du Kim Namjoon tout craché. Me retrouver face à lui me rend tout drôle. J'ai l'impression de retrouver mes jeunes années. J'avais quinze ans quand j'ai rencontré Namjoon pour la première fois. J'ai vu en lui un homme fidèle à ses valeurs, un bosseur et un frère. Et face à moi il n'a pas changé. J'aurais voulu être comme lui. Intellectuel, sensible au monde qui l'entoure, j'aurais tué pour n'être que le tiers de ce qu'il est.
«- Hyung...»je me redresse sur mon lit surpris de le voir ici.
«- Bonjour», il s'inclina à moi ainsi qu'à Bo-Ra.
Oh quelle garce cette Bo-Ra. Je fais rouler mes yeux quand je la vis faire les yeux doux à mon ami. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait Namjoon et pourtant c'était toujours le même film. Namjoon était son préféré dans le groupe, elle ne me l'a jamais caché.
«- Si tu as de la visite je peux attendre dehors,» Namjoon était prêt à faire demi tour mais c'était sans compter la volonté absolue de mon amie de lui faire plaisir.
C'est comme ça que Bo-Ra lui céda sa place. Elle le regardait tel un petit chiot abandonné qui ne cherche que de l'attention. Pathétique.
«- Je vais vous laisser, elle dit souriante à mon aîné. - Toi !?»
Elle pointa son doigt sur ma personne et d'une voix grave et menaçante elle s'engagea à je cite : " te couper les couilles, puis boire ton sang dans mon Martini Pornstar si tu ne m'envoies pas de message plus souvent. "
Elle quitta la chambre mais avant ça, elle laissa sur ma table de chevet ma montre en or que je croyais perdue ainsi qu'un paquet de cigarettes.
𝒯𝒾𝑒𝓃𝓈 𝓁𝑒 𝒸𝑜𝓊𝓅 𝒥𝓊𝓃𝑔𝓀𝑜𝑜𝓀
Avait été écrit à la main sur un bout de papier laisser lui aussi là.
«- Cette fille me fait peur», avoua Namjoon en chuchotant, visiblement terrifié à l'idée qu'elle fasse demi tour et qu'elle le trucide.
«- Crois moi tu serais le dernier homme sur terre a qui Bo-Ra ferait du mal.»
«- Ravi de l'apprendre.»
Namjoon prit la place occupée plus tôt par mon amie professeur. Il me tendis la plante décoré d'un ruban jaune.
«- C'est une calathea.»
«- Merci hyung»
«- C'est symbole de nouveau départ», il termine timidement en attendant ma réaction.
Ça m'aurait surpris que mon ami ne pense pas à la symbologie de la plante. Pour lui la nature était la réponse à de nombreuses de ses questions et la nature avait toujours un but. Toute la nature était là pour une raison. Je ne sais pas qui était le plus incommodé par cette situation. Il y avait de la gêne entre nous alors que jamais je n'avais ressenti ça envers mon aîné.
«- Je sais que tu ne voulais pas de visite...Je peux comprendre...Mais j'avais besoin de venir te voir.»
«- Hyung...»
Car comme Bo-Ra, mon meilleur ami n'est pas venu à l'hôpital sans raison. Je connais son regard, et cette fâcheuse manie qu'il a de se pincer à l'intérieur de la joue quand il est soit énervé soit nerveux.
Il sourit également dans le silence. Avant de prendre une grande inspiration et dit d'une voix imperceptible.
«- Je vais être papa.»
Mes yeux s'écarquillent, ma bouche s'ouvre mais aucun mot ne sort. J'étais sur ce qu'on appelle: être sur le cul. Une farandole de questions ne fait qu'apparaître. Chamboulé j'étais au début puis l'image de mon ami avec un nouveau né dans les bras me fit fondre. C'était son plus rêve, bien avant d'être chanteur. Jamais il ne l'a caché, jamais il n'a eu honte de le dire fièrement : mon plus grand rêve c'est de former une famille. Mon cœur s'emballe. J'étais si heureux pour lui que larme de joie apparu au coin de mon œil.
«- Elle est enceinte de cinq mois...Je voulais que tu l'apprennes de moi et pas d'autres personnes.»
C'est ainsi que j'ai compris que j'étais le dernier de la liste à être au courant de cet heureux événement. Mon égo a pris un coup. J'étais triste de ne pas avoir été prévenu plus tôt.
«- J'ai prévenu les garçons il y a deux semaines à ton bar...»
«-Hyung je suis heureux pour toi.»
C'était sincère. Il allait être le plus fier des hommes et le plus incroyable des pères. Je le savais.
«- Je suis désolé d'avoir mis du temps à venir te le dire...Mais tout ça, il fait signe de la main. - C'est beaucoup trop. En plus comme tu ne voulais pas de visite de notre part...»
«- Hyung...»
«- Mais je comprends.»
«- Hyung, je répétais pour qu'il se taise et qu'il me laisse dire ce que j'avais sur le cœur. - Je suis désolé.»
Il me regarda les yeux ronds, déboussolé par mes aveux.
«- Tu as fait les mauvais choix.»
«-Je suis désolé non seulement de vous avoir mis dans l'embarras mais surtout des choses que je vous ai dites. A vous tous... »Un nœud s'était formé à ma gorge et ma respiration s'était arrêtée le temps de mes excuses.
Namjoon me regarda surpris. J'avais le cœur en miettes. Les mots durent que je leur avait dit, m'assomererent. Je m'en voulais d'avoir été le roi des cons. Comment avais-je pu être aussi crétin? Je les avais tous sans exception blessés j'avais pour tous usé de notre amitié, de leurs confidences pour leurs faire mal. Je me rappelle du regard de dégoût de Yoongi ainsi que celui de Hoseok après que son poing a atterri dans ma face. Les épaules de Jimin qui s'affaissent après que je l'ai insulté ouvertement, m'étant en question son orientation sexuelle. Le souffle chagriné de Namjoon quand je lui ai claqué la porte au nez. Je me rappelle du bruit du cœur de Taehyung quand ce dernier a éclaté contre le sol. Le hochement d'aversion de Jin quand je l'ai viré lui et Yoongi de mon bar. Je me rappelle du sentiment de m'être senti supérieur à eux, sadiquement j'étais heureux de les avoirs humilié, insulté même critiqué. Pendant un millième de seconde j'avais eu de nouveaux leurs attentions...de la pire des manières certes, mais ils s'étaient inquiétez pour moi.
Et voici comment je les avais remerciés. Mais me voilà désormais couché sur mon lit, honteux face au premier que j'avais heurté. Je n'arrivais pas à regarder Namjoon dans les yeux. J'avais si honte, mes poumons se vident d'air à chaque seconde qui passait et que Namjoon n'ouvrait point la bouche. Pourquoi un poids m'écrase ? Serait-ce le poids de la culpabilité ?
«- Jimin a noyé sa peine dans l'alcool...»
La larme de joie qui était restée au bord de mon œil fut rejointe par une larme de détresse.
Mes paupières se fermaient. Je laisse mes larmes laver mon âme dépravée. Pourquoi sa fait si mal alors que c'est moi qui est tapé en premier ? Finalement tout ce qui m'arrive n'est d'autre que la monnaie de ma pièce.
«- Je voulais que tu le saches Jungkook. Ce que tu m'as dit m'as fait mal....mais ce que tu as dit à Jimin et à Taehyung.... ce n'était pas une simple douleur..tu as réveillé en eux de mauvais souvenirs...Tu as été face à eux leurs pires cauchemars.»
«- Je suis si désolée Hyung...» je sanglote encore incapable de le regarder.
«- Jungkook...je suis désolé moi aussi.»
Si surpris, mes yeux s'ouvrent soudainement. Vitreux, je vois le spectre de Namjoon, mes larmes me brouillent la vue. Mais j'arrive à percevoir un triste sourire sur son visage.
«- Je suis désolé que aucun de nous de ne t'ai protéger. Je suis désolé...On aurait dû rester avec toi...Tout faire pour que tu t'éloignes d'eux.»
«- Hyung...tu n'as pas à être désolé.»
J'étais sincère. Tous ses mauvais choix, toute cette rage que j'ai longtemps mis sur leurs dos...tout ça n'était que de ma faute. J'aurais dû fuir le jour où mon instinct m'a crié danger. Je ne l'ai pas fait. Pour oublier la solitude et car je voulais oublier ma frénésie. Mon aversion envers ceux que je croyais détester.
Namjoon et moi on est restés là en silence. Les deux, on était absorbé à regarder la plante qui était posée encore sur mon lit. Chacun de nous regardions chaque feuilles méticuleusement. Un nouveau départ nous attendait. Une nouvelle vie. La sienne allait être plus joyeuse et ensoleillée que la mienne certes mais c'est le chemin qu'il a choisi. Ce silence calme était nécessaire. Moi je retrouvais peu a peu les sentiments que j'ai longtemps refoulé quant à Namjoon c'est une manière à lui de réfléchir aux prochains mois.
Après ce qui dura je pense une demie heure, le portable de Namjoon sonna. Il prend l'appelle et pour la première fois je fus spectateur d'une conversation entre Namjoon et celle qui sera la futur maman.
«- Oui bébé. Je suis allé à l'hôpital (...) oui je suis allée le voir(...) oui je lui ai dit (...) D'accord bébé on se retrouve à l'appartement (...) Je t'aime, toi et les petits.»
Sa bouille d'amour me fait fondre. Je compris que depuis le début Namjoon avait toujours eu raison sur l'amour et la satisfaction qu'est d'être aimée et aimer en retour. J'aurais tué pour être à sa place. Avoir mon chez moi avec quelqu'un que j'aime. Que quelqu'un m'attende...
Je ne sais pas ce que c'est d'aimer. Et vous le saviez vous ?
Je crois qu'on n'aime pas tous de la même manière...enfin j'en suis sûre.
«- Je vais devoir y aller Kook», m'annonça mon ancien leader en se levant de sa chaise.
Il prit son cadeau et le posa près de mes cigarettes sans faire de commentaires. Il caressa le feuillage de la plante puis il me dit:
«- Un nouveau départ pour nous deux. J'espère qu'on sera pleinement heureux.»
«- Tu seras un père formidable hyung...»
«- Tu apprendras à aimer Jungkook...je pense que c'est qui te manque...Un vrai amour.»
«- Tu l'aimes a quel point cette femme hyung? la mère de tes enfants ?»
«- Comme si je l'avais déjà aimé dans une autre vie. Comme si elle et moi nous nous étions déjà rencontrés dans une autre vie, un autre monde, une autre histoire. Et quelle moi s'était destiné. Depuis le début, le destin a tracé mon chemin pour qu'on se croise, Namjoon a les yeux qui pétillent de bonheur quand il parle d'elle. Il caresse une feuille et trace délicatement les nervures de cette dernière. Je ressens tout l'amour qu'il porte pour cette femme mystérieuse - La vie c'est un train kookie et moi j'étais à la bonne station...»
«- Un train ?»
Je suis surpris de sa comparaison. Un rictus se dessine sur son visage et mon hyung me dit d'une voix calme et posée. Avec la plus grande certitude il m'explique alors que la vie c'est comme une ligne de chemin de fer. Ça avance, il y a des stations, des arrêts. Des fois le train s'arrête, des gens rentrent dans ta vie, d'autres en sortent. Des fois, l'attente est longue sur le quais. On peut prendre le mauvais train et devoir retourner en arrière pour tout recommencer. Je comprends alors où il veut en venir.
«- J'étais dans le bon train ce jour-là...et elle aussi.»
«- Tu l'a attendu longtemps hyung.»
Ce n'est pas une question. J'ai toujours vu Namjoon attendre son âme sœur comme s' il savait a quel heure de quel jours elle irait apparaître face à lui. Comme si dans son ADN s'était marqué.
«- L'attente en valait la peine.»
Il est heureux et je ne saurai vous dire à quel point le voir ainsi me comble de bonheur. Grâce à lui. J'y crois. Je crois en la beauté des paysages. A la nature qui parle à l'âme. Je crois à l'amour qui soit difficile ou pas. Je crois que j'ai envie d'aimer. Non j'en suis sûr. Je veux aimer. Je veux enfin...me sentir comblé. Connaître toutes ses sensations. Prendre le bon train...
Mon regard se perd sur le paysage hors de ma chambre. L'automne est là et c'est la saison du changement . Une remise en question. Je vais changer...je me le promets.
Surtout pour toi... A toi , celle que j'aimerais et que je protégerais. A toi ma futur addiction, celle qui me tortura amoureusement, toi qui me fait attendre. Ma très chère crois moi, je suis un homme impatient mais pour toi j'attendrai le temps qu'il faudra. Jusqu'au jour où la mort me prendra la main. Je tiendrai ton cœur dans l'autre main pour être sûr de te retrouver dans une autre vie.
Namjoon me sourit tendrement. Son cœur pur a entendu le bien battre de nouveau.
«- Je vais y aller...», murmure-t-il.
Il passa sa main sur mon épaule. Me transmet une grande dose de courage et d'amour. Puis la porte s'ouvrit de nouveau. Je pestais silencieusement. C'est la journée des visites où quoi ?!
Je ne sais pas lequel des deux était le plus troublés par cet instant. Quoi que le regard de Namjoon va de moi à elle, une dizaine de fois en à peine cinq secondes alors je penche sur mon hyung. C'est beaucoup en effet mais je pense que mon hyung n'était pas prêt à se retrouver face à elle.
«- Hyunah...?»
«- ... Namjoon...»
Encore une minute de silence. Aucun des deux n'a le courage de parler. Trop bouleversé. Namjoon ne s'attendait pas à voir Hyunah, et vice versa.
L'ancien leader me regarde avec des gros yeux. Il patiente. Je vois défiler dans ses prunelles des centaines de questions. Mais avec classe et respect, il évite de me poser ses questions intimement personnel maintenant.
«- Je vais vous laisser», annonce Hyunah en reculant, elle essaye de s'échapper mais c'est sans compter sur la voix persuasive de Namjoon qui lui dit de rester.
«- Je ne savais pas que tu avais de la visite», elle s'adresse à moi, le regard baissé vers le sol. Je l'intimide encore.
«- Vous...vous êtes ensemble ?»
Mon Namjoon a beau être hyper respectueux et intelligent, il n'est pas toujours au top de sa forme....
«- Non ! Réponds Hyunah en s'approchant de mon aîné. - J'ai été embauché par votre agence...pour suivre Jungkook pendant sa rééducation.»
«- Tu continues avec la photographie ?» Il lui demande calmement, ce qui détend la brune.
«- Oui oui...je travaille pour plusieurs boîtes. Je suis travailleuse indépendante...»
«- C'est génial...», dit Namjoon, mais il cherche ses mots.
Je sens que mon aîné a encore une question sous la langue impossible à garder. Mais étrangement il se retourne vers moi cette fois ci.
«- Taehyung est au courant...enfin est-ce qu'il sait que tu travailles avec elle ?»
«- Non , je lui avoue sans hésiter. - et j'aimerais que ça reste ainsi.»
Namjoon m'observe. Moi même je ne sais pas pourquoi j'ai répondu ça. Je ne sais même pas d'où m'est venue cette réponse. C'est une autre voix en moi qui a décidé de ses mots à ma place. Il fronce les sourcils puis il souffle favorablement.
«- Je crois que c'est mieux aussi...»
«- Pourquoi ?» Demande Hyunah curieuse.
«- Je crois que toi et lui vous avez encore des choses à vous dire....je ne veux pas que ça t'empêche de faire ton travail,» lui répond Namjoon sur un ton mystérieux, remplis de sous entendu.
Tout comme moi, mon hyung a vu la rupture de Hyunah et de Taehyung en live. Tout comme moi il a vu notre ami brisé mais éperdument amoureux d'elle. Alors il connaît le lien étroit qui unit ma photographe et son ancien amant.
«- Je ne veux pas que tu te laisses impressionné par sa présence. Le plus important maintenant c'est ton travail. Donc moi. Garde ça en mémoire», je lui ordonne.
«- Comment t'oublier avec ton humeur de chien et des comportements bipolaires ?»
Je suis surpris de sa répartie. Elle qui m'a longtemps répondu par un mépris et le silence. Namjoon pouffe visiblement enjoué de nous voir nous chamailler.
«- Je vais vraiment partir cette fois-ci, il nous annonce en s'inclinant face à Hyunah qui fait de même. - Jungkook...si tu ne veux pas que Taehyung le sache...et toi Hyunah si tu ne veux pas le voir, il marque une pause puis avoue - Faite attention. Taehyung risque de venir dans les prochains jours.»
Je le gratifie d'un sourire et Hyunah fait de même. On le suit du regard quand il quitte la chambre. A peine la porte refermée, me voilà silencieux face a Hyunah. C'est elle qui parle en premier.
«- Je ne suis pas prête à le voir Jungkook...J'ai encore mal.»
«- Tu l'aimes encore ? »Je chuchote.
«- Je crois qu'on ne cesse jamais d'aimer...»
Sa réponse aussi belle et romantique qu'elle quel soit me fait mal. Je n'y connais rien à ça . A l'amour alors comment on fait ?
Je veux changer de conversation, je sens Hyunah qui est tendue face à moi. Elle s'obstine à regarder la porte comme si à tout moment cette dernière aller s'ouvrit sur mon meilleur ami.
«- Pourquoi tu n'étais pas là...?»
Elle se retourne vers moi, surpris que je m'intéresse à sa vie.
«- Je suis tombée malade...un petit rhume, » elle déclare.
«- Hyunah...on peut parler de la dernière fois...?»
J'ai besoin de m'ouvrir à elle. Qu'elle sache ce qui m'a traversé pour que je la prenne dans mes bras et que je hume le parfum de sa chevelure. J'ai besoin de quelqu'un sans jugement, j'ai besoin de quelqu'un à qui parler...lui dire que étrangement son étreinte m'a fait du bien. Et qu'avec ce geste j'ai oublié mon animosité envers elle. Ses grands yeux bleus me fixent. Pourquoi quand j'ai envie de m'ouvrir à elle, lui dire le fond de ma pensée, ma trachée de referme, mes poumons se vident d'air, mon cœur palpite dans ma cage thoracique. Pourquoi est-ce si difficile ? Pendant trop longtemps j'ai mis mon coeur de côtes ainsi que mes sentiments que je ne sais plus comment on fait.
«- Jungkook...» Elle m'incite à parler.
«- Je ne veux pas, les mots restent coincés, je m'étouffe presque avec les syllabes. - J'ai eu peur pour toi... Hyunah ces gens...ce que j'ai fait...je suis désolé.»
«- Jungkook...»
- S'il te plaît....ne me laisse pas tomber. Je vais merder, je ne sais plus comment on fait...je n'ai plus eu d'amitié...mais s'il te plaît Hyunah...ne me laisse pas.... Enfin...laisse moi essayer d'être ton ami.»
«- Je croyais qu'on était déjà amis.»
«- Mais officiellement. Juste Hyunah et Jungkook.»
«- Sans Taehyung veux tu dire? »Son regard était lourd de sens.
«- Sans Taehyung. Je ne veux pas te faire payer pour son malheur....ne me fait pas payer pour sa trahison.»
Elle pris une grande inspiration puis elle sourit tendrement. Son regard sur moi me troubla pour la énième fois.
«- D'accord pour recommencer depuis le début.»
J'étais rassuré. Cette journée était riche en rebondissements intense mais étrangement je sentais mon cœur moins lourd dans ma poitrine.
«- Vous êtes là ?»
Sejun fit son apparition, mais ses traits étaient graves. Tout comme le ton de sa voix qui n'était que signe de mauvais présage.
Mon colocataire s'avança dans la chambre suivi par deux hommes. Rien de bon. Automatiquement je me relevais de mon lit et j'attrapai une de mes béquilles et je me mis sur mes deux pieds...enfin un et demi vu que l'un a encore du mal à faire son taff.
«- Sejun ?» Je l'encourage à me parler.
Mais avant qu'il ne puisse parler. L'un des deux hommes ouvre la bouche. Et en a peine quelques secondes ma journée si agréable disparaît sous le brouillard. Apportant avec lui de terribles souvenirs.
«- Jeon Jungkook? Je suis l'officier Hwang et voici mon partenaire, l'enquêteur Kim. Nous avons des questions à vous poser.»
La chambre disparaît sous de la fumée. La silhouette des enquêteurs se dissipe, celle de Sejun avec. Il n'y a que celle de la brune qui reste intacte. Je suis près à courir vers elle. A la supplier de ne pas me laisser revivre ça. Pas encore un cauchemar éveillé. Je suis près à l'implorer qu'elle me guide vers ma nouvelle vie. Je marche vers elle avec facilité.
Jusqu'à ce que ces pupilles bleues ne disparaissent...
𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘳𝘦𝘵𝘳𝘰𝘶𝘷𝘦 𝘢̀ 𝘉𝘦𝘳𝘭𝘪𝘯.
Les posts sont de retour et bah oui 😊🤷🏼♀️ Plein de love sur vous et sur Namjoon ♥️
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