Chapitre IV
Désolée pour le retard, désolée pour ce chapitre xD j'avais fait un plan tout beau tout propre et... Je l'ai suivi jusqu'à la moitié de mon plan et après... freestyle. Désolée il est pas fou, l'action arrivera bientôt, c'est promis. A la base en plus je voulais le faire un peu plus long, mais ma tête a dit non. Du coup voilà, bonne lecture et j'espère que vous continuerez à lire cette fanfiction qui me tient à coeur, parce qu'il n'y a pas beaucoup de HayaMune ou MuneMata.
A la prochaine !
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Lorsqu'Emiko arriva dans le bus, elle sut tout de suite quoi faire, car son cousin avait fait la même chose pour elle, et ils fonctionnaient de la même façon tous les deux. Elle lui donna une bonne gifle sans hésiter, sachant que rien d'autre ne le ferait réagir. C'était étrange, mais cela avait toujours été ainsi. Sa réaction fut immédiate. Il ouvrit les yeux en grand d'un coup, l'air épuisé et perdu. Il tourna la tête vers Emiko, ne comprenant pas. Puis, à son regard, il devina :
- J'ai recommencé ? Demanda-t-il simplement.
Elle hocha la tête. Il avait fait une crise d'angoisse qui l'avait fait s'évanouir, mais n'avait absolument aucun souvenir de ce qui l'avait provoquée. Cela devait sans doute avoir un rapport avec ses démons habituels. Même s'il était désormais conscient, il était quelque peu désorienté. Emiko s'autorisa à être naturelle : elle sauta dans ses bras et il rit doucement. Elle était si adorable, pensait-il en refermant ses bras sur elle et en la serrant fort. Dieu qu'il tenait à elle. Ce petit être de lumière. Son petit ange. Dire que sans elle, il n'aurait même plus cherché à continuer à vivre depuis longtemps. Dans un sens, c'était grâce à elle qu'il était là aujourd'hui. Qu'il parlait avec ses anciens coéquipiers, qu'il était là, dans ce bus, prêt pour disputer à nouveau des matches, comme avant, quand il avait encore des parents... Ibuki se gifla intérieurement. Ce n'était pas le moment. Il ne devait pas laisser ses funestes pensées prendre le dessus sur lui et gâcher ce moment de tendresse et de partage.
Du bruit attira l'attention de Munemasa et sa cousine. En effet, Shindou et Matatagi n'avaient pas été très discrets en montant dans le bus. Ils paraissaient troublés. Encore plus lorsqu'ils virent la petite enlacer son cousin, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage. Et ce dernier à la fois perdu, épuisé et apaisé.
- Emiko, on t'a vu courir pour venir ici, tout va bien ? Demanda Takuto, surpris par cette scène.
La petite tourna la tête et souris.
- J'ai cru que Mune était pas bien du coup je suis venue et je l'ai réveillé, en fait il dormait, dit-elle simplement en souriant.
Son mensonge arrangea Ibuki, qui en rajouta une couche pour que le tout soit plus crédible. Il remercia intérieurement Emiko, qui était sacrément intelligente pour son âge, elle qui avait compris qu'il ne voulait pas que ses amis sachent quoi que ce soit. Elle savait qu'il avait peur de parler. Au fond, elle le voulait tout de même, mais elle désirait qu'il le veuille aussi. Sa parole les libèreraient à tous les deux, le problème étant que son cousin était comme bloqué, sous l'emprise du père d'Emiko. Tant qu'il n'arriverait pas à s'en libérer psychologiquement, il serait incapable de parler de cette histoire, de leurs problèmes. Elle ne pouvait pas le forcer. Néanmoins, cela faisait depuis quelques temps qu'elle réfléchissait à une stratégie pour alerter les autres sur leur situation, sans que Munemasa ait besoin de parler.
- Je me reposais juste, tu sais bien que je n'ai pas bien dormi cette nuit, mais ne t'inquiète pas ma p'tite, dit-il en souriant et en lui ébouriffant les cheveux.
Dans son malheur, il avait tout de même de la chance de l'avoir.
Shindou et Matatagi se regardèrent, indécis. Ils ne savaient pas quoi penser de la situation actuelle. Néanmoins, ne voulant pas mettre leur coéquipier dans l'embarras, ils ne restèrent pas longtemps dans le bus. Déjà qu'il était sur la réserve, ce n'était pas en le mettant tout de suite devant le fait accompli qu'ils réussiraient à en obtenir quelque chose. La seule chose qui risquait d'arriver, c'était qu'il puisse se braquer et rester fermé pour un bon moment. Or, il allait sans doute falloir y aller en douceur. Et puis, à quoi cela pouvait-il servir de brusquer quelqu'un qui semblait déjà meurtri ?
~
Le bus reprit la route comme prévu. Shindou reprit place à côté d'Ibuki, qui le regarda un instant, méfiant. La curiosité précédente du brun le stressait un peu, ce que ce dernier avait bien évidemment remarqué. Il fit alors ce qu'il pouvait pour lui faire baisser sa garde, le mettre en confiance. Il ne lui posa plus une seule question fâcheuse, ce qui permit alors au blanc de se détendre petit à petit –même s'il tenta d'éviter la conversation, au début. Néanmoins, rien que cela prit une bonne demi-heure. Shindou ne put s'empêcher de se demander ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il agisse de la sorte. Une boule se forma dans son ventre lorsqu'il se rappela de ce qu'il avait vu. Ces marques de strangulation sur son cou, habilement dissimulées par le foulard gris. L'envie de harceler le blanc ne manquait pas, mais le musicien se rappela qu'il devait prendre son temps et gagner sa confiance, sinon, il n'obtiendrait rien.
Le temps passant, la discussion avec le gardien de but se fit progressivement plus facile. Il cherchait moins à l'éviter, répondait et même, embrayait sur certains sujets. Dans ces moments-là, Takuto avait l'impression de retrouver le Munemasa d'autrefois, la fougue et l'assurance en moins. Cependant, le blanc coupa court à leur conversation durant quelques instants, après avoir entendu un petit « bip ». Il sortit de sa poche son téléphone portable, un vieux modèle, dont l'écran avait bien besoin d'être changé et consulta ses messages. Il n'y avait aucun suspens, Ibuki savait fort bien qui lui en envoyait. Seul son oncle lui faisait des menaces, seule cette abjecte personne lui promettait les plus horribles choses.
« Tu as un mois de liberté, pas plus. Si jamais tu rentres plus tard que ce délai, je pense que tu préfères ne pas savoir ce qui attend ta cousine. »
Et Ibuki savait qu'il était sérieux. L'homme connaissait la corde sensible du jeune homme et l'utilisait sans vergogne pour le manipuler à sa guise. Bien sûr que le gardien en était conscient, mais que pouvait-il faire ? Parler de sa situation à quelqu'un ? Son oncle avait des relations. C'était quelqu'un qui pouvait vous faire payer et faire de votre vie un enfer lorsqu'il se sentait inquiété. Et même s'il parlait, quelles preuves aurait-il contre cet homme ? Si jamais Munemasa prévenait qui que ce soit, son oncle se débrouillerait pour tout arranger en sa faveur : il ne frapperait plus son neveu pendant un temps, histoire qu'il n'aie plus de marques le temps de l'enquête, réfutant ainsi ses arguments, pour ensuite reprendre de plus belle lorsqu'il serait soulagé par les autorités. Le blanc perdrait donc le peu de crédibilité qu'il avait, sachant que, si jamais, le père d'Emiko pouvait très bien donner quelques pots de vin, si sa première technique ne marchait pas. Il était parfois bon d'être l'un des juges les plus appréciés du pays.
Munemasa tapa simplement ceci : « On sera rentrés, monsieur. » Puis, il rangea son téléphone dans sa poche et reprit le cours de la conversation comme si de rien n'était. Il allait de soi que Shindou était plus que perplexe. Il n'était pas aveugle. Le léger changement d'attitude du blanc ne lui avait pas échappé. Il avait vu son corps se contracter, sa mâchoire se serrer, avant de retrouver un semblant d'air détendu.
Munemasa, pour cacher son trouble, se montra plus ou moins bavard. Shindou en était-il heureux ? Seulement en partie. Oui, le jeune homme au regard particulier lui parlait et ça lui faisait plaisir. Mais, d'un autre côté, il agissait ainsi pour le berner, ce qui n'était pas difficile à deviner. Par conséquent, c'était pour Ibuki un jeu à double-tranchant, car il n'était pas bête non plus. Il n'était pas sans connaître l'intelligence de son ami. Il savait qu'il n'était pas dupe. Ce qu'il savait aussi, c'était que si Shindou forçait et essayait de savoir, il se retrouverait face à un mur.
~
- Hé, on se reveille !
Ibuki sursauta et ouvrit subitement les yeux. Après avoir longuement discuté de tout et de rien avec son ami, il avait fini par s'endormir, plus ou moins sans s'en rendre compte. Il fallait dire qu'il était toujours très fatigué et que ce ne serait pas avant quelques jours qu'il retrouverait son sommeil perdu, ses dernières nuits ayant été affreuses. Il vit Shindou le regarder. C'était donc lui qui l'avait réveillé ?
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Munemasa, la voix un peu pâteuse.
- On est arrivés.
Sans ajouter quoi que ce soit, le blanc regarda par la fenêtre et constata que le pianiste disait vrai.
Une dizaine de minutes plus tard, tous les jeunes étaient passés du bus terrestre au galactique, d'ailleurs beaucoup plus petit que la dernière fois. Les quelques adultes présents les avaient aidés à porter leurs bagages, nombreux pour certains, qui ne voulaient manquer de rien. Le nouveau coach de l'équipe leur expliqua toutes les modalités et règles du voyage, qui, globalement, étaient simples à respecter. Il apprit à ses poulains que les chambres n'étaient pas individuelles : en effet, deux chambres de quatre étaient à disposition, ainsi qu'une chambre de trois. Une salle spéciale transformée en chambre pour les enfants avait été mise à disposition.
- Maintenant, vous n'avez plus qu'à choisir vos compagnons de chambre et vous installer. On se retrouve ce soir pour le repas.
Bien qu'un peu froid, le coach Villis semblait plus abordable et moins spécial que le coach Kuroiwa. Il salua ses nouveaux joueurs avant de s'éclipser. La majorité d'entre eux étaient heureux : il était parfois beaucoup plus sympathique de dormir à plusieurs dans la même chambre. Seulement, Ibuki était loin d'être cet avis. Il pensait que l'organisation serait la même que lors de leur dernier voyage : chacun sa chambre, son espace vital. Cependant, ce bus-là n'était pas le même que celui d'autrefois : beaucoup plus petit. L'espace avait donc été optimisé, ce qui n'arrangeait pas les affaires du blanc. Lui qui avait besoin de tranquillité et d'être seul, c'était raté. De plus, ce fait n'allait pas l'aider pour garder secrète sa situation, bien au contraire. Il se mordit la lèvre inférieure et, au lieu de se morfondre, s'estima heureux d'être quelque part loin du père d'Emiko. Il vit d'ailleurs cette dernière sautiller de joie, se précipitant déjà, toute excitée, vers les jumeaux. Munemasa sourit simplement, sans chercher à la rejoindre. Depuis son départ, il commençait à se sentir plus tranquille. Ses différentes peurs restaient là, présentes, tapies au fond de son être fragile. Néanmoins, le fait d'être entouré par des gens qu'il avait bien connus le rassurait, dans le sens où il savait qu'Emiko n'était pas seule et que si elle avait un problème, n'importe lequel des joueurs pourrait lui porter secours. De plus, son adorable cousine possédait une capacité d'adaptation hors normes et ça, c'était grâce à lui, grâce à ses sacrifices. Il la préservait de tout autant que possible et même si elle n'était pas bête et était consciente de tout ce qu'il subissait à sa place, elle essayait de vivre pour lui montrer que ses efforts n'étaient pas vains. Et Ibuki l'en remerciait, c'était le plus beau cadeau qu'elle pouvait lui faire. Son intelligence et sa trop grande maturité pour son âge faisaient d'elle un soutien indéfectible malgré tout. Après tout, n'était-ce pas Emiko qui gardait Munemasa en vie ?
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Ibuki n'avait pas eu son mot à dire. Pourquoi se retrouvait-il dans cette chambre, avec trois autres de ses compères ? Il n'avait même pas eu le temps de réfléchir à qui le gênerait le moins que les groupes s'étaient déjà formés. Pour sa part, il allait devoir partager sa chambre avec Kyousuke, Tenma et Shindou. En soi, le musicien semblait avoir compris qu'il valait mieux ne pas lui poser de questions, mais le gardien n'était pas sans savoir qu'il était particulièrement curieux et savait analyser en silence. C'était d'ailleurs un de ses points forts. Par conséquent, Munemasa allait devoir faire très attention à ses faits, gestes et attitudes. Il devait paraître le moins suspect possible. Cependant, c'était quelque chose de plus facile à dire qu'à faire.
Ibuki réfléchissait tandis qu'il sortait ses maigres affaires de son sac à dos pour les mettre sur une des étagères de l'armoire commune aux quatre garçons. Une seule lui suffisait, ce qui n'était pas le cas de ses amis, qui avaient prévu de quoi s'habiller pour plusieurs mois. Heureusement pour Munemasa, une machine à laver était disponible dans le fond du bus. Autrement, il serait impossible pour lui de tenir ne serait-ce que trois pauvres semaines avec ses quelques vêtements. De toute manière, il ne pourrait rester qu'un mois en compagnie de ses coéquipiers, quoi qu'il puisse arriver. Il espérait alors que l'équipe remporte tous ses matches, et ainsi il pourrait terminer le tournoi avec eux. La durée de ce grand évènement dépendait des défaites et victoires de chaque équipe.
Alors qu'il rangeait sa dernière paire de chaussette, Munemasa se perdit dans ses réflexions. Son cerveau tournait à plein régime. Entre trouver des stratégies pour camoufler ses blessures, penser à étoffer son jeu d'acteur plus ou moins potable, se rappeler très régulièrement de ses soucis et sa vie merdique –à cause de son corps qui le tiraillait constamment, protéger Emiko, se rappeler comment il jouait avant, le jeune homme était un peu perdu et stressé. L'angoisse attendait d'ailleurs son tour, tapie dans l'ombre, attendant qu'il perde le contrôle de son pseudo sang-froid. Il en vint même à se mettre la pression pour pas grand-chose, se tendant un maximum, à tel point que Tenma lui demanda s'il allait bien, ce à quoi il répondit bien évidemment positivement, justifiant son air tendu par le fait que cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas fait de football qu'il appréhendait un peu l'entraînement. Il y avait certes une part véridique dans ses paroles, mais elle était moins grande qu'il ne le laissait entendre. Oui, il appréhendait en effet le premier entraînement de l'équipe qui aurait lieu le lendemain. Cependant, sa tête était polluée par tant d'autres pensées que le stress concernant cette affaire ne viendrait réellement que plus tard, le moment venu, un moment où il n'aurait rien d'autre pour se torturer l'esprit.
Les garçons furent informés que les douches étaient ouvertes. Ayant passé les trois quarts de la journée dans un bus plus ou moins climatisés, la majorité désirait aller se laver. Ibuki ne faisait pas exception. Cependant, il était hors de question d'y aller au même moment que ses pairs. Il leur indiqua d'y aller sans lui, de ne pas l'attendre, il avait quelque chose à faire avant de venir. Seul Shindou le regarda d'un air sceptique avant de sortir de la pièce. Bien évidemment, en sortant de la chambre, le musicien sortit son téléphone de sa poche et écrivit un rapide message à l'attention de Matatagi, les deux joueurs ayant décidé de se tenir au courant.
Lorsqu'il fut seul, Munemasa ne put s'empêcher de s'allonger sur son lit. Ses yeux s'écarquillèrent. Il n'imaginait pas retrouver le confort d'un vrai matelas un jour et en eut la gorge serrée. Y avait-il droit ? C'était si confortable qu'il eut l'impression que ses douleurs s'en allèrent d'un coup, bien que cela ne soit pas réellement le cas. Son esprit était simplement ailleurs, trop occupé par cette simple constatation qu'il avait momentanément oublié l'état de son corps. Munemasa se fichait pas mal de cela à l'heure actuelle. Le matelas n'était pas la seule surprise. S'étant allongé en boule au milieu du lit, il remarqua tout juste à cet instant l'oreiller en son bout supérieur. Ses yeux s'illuminèrent. Péniblement mais rapidement, il s'installa correctement, se mit comme n'importe qui dormirait sur un lit normal, étendu de tout son long. Il était comme un enfant découvrant un nouveau jouet, un enfant à qui l'on faisait une surprise. Le blanc ne pouvait pas dire qu'il était heureux, mais était en l'état actuel des choses capable d'affirmer que son cœur se voyait réchauffé par ces simples trouvailles.
Toute cette fatigue qui écrasait son corps se rappela à lui et il plongea insidieusement dans le royaume des songes.
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En fin de compte, aucun des compagnons de chambre de Munemasa n'aperçut celui-ci les rejoindre. Les douches étant communes –celles des filles étant séparées de celles des garçons bien évidemment, Tenma avança que peut-être le gardien était-il pudique. Kyousuke se contenta de cette supposition et Shindou fit semblant d'être de leur avis avant de tourner la tête vers Hayato, qui le fixait déjà. Un regard, et chacun comprit ce que l'autre pensait. Pour eux, tout ce que le gardien faisait ou ne faisait pas était suspect, c'en était presque à la limite de la paranoïa. Mais bon, ils avaient leurs raisons de se méfier et n'avaient pas tort. Lorsqu'ils eurent terminé, les deux amis s'habillèrent et s'en allèrent à la chambre du tacticien. Ils ouvrirent la porte normalement, sans se douter de ce qu'ils allaient trouver. Ils tombèrent sur un gardien profondément endormi, serrant son oreiller d'un bras. Shindou, qui savait qu'il avait plusieurs fois dormi dans le bus, en fut grandement étonné et expliqua cela à Hayato en chuchotant pour ne pas réveiller son ami, qui semblait avoir besoin d'un grand repos. Appelés par Sakura qui voulait leur parler, ils sortirent silencieusement de la chambre, refermant doucement la porte derrière eux.
A ce moment précis, Munemasa ouvrit les yeux.
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