You saved me
Heyaa ! Ici Reya a l'interphone ! Vous ne me connaissez sûrement pas encore, je suis toute nouvelle ! (Vous avez intérêt à êtres gentils avec ma merveilleuse femme 👀 #Drac')
Aujourd'hui c'est moi qui ouvre le bal de la célébration de ce superbe être qu'est Yukichi Fukuzawa avec un petit texte de 2000 mots bien angst (sortez les mouchoirs~)
J'espère que vous l'aimerez bien même si je l'ai fini hier a minuit !! (D'ailleurs remerciez Cycla et Drac qui ont réussi a le lire/relire avant même que je me lève ce matin :') cœur sur vous les filles <3)
Brefouille, enjoy ! ♡
/!\ CE TEXTE CONTIENT DES SCENES POUVANT CHOQUER UN LECTORAT NON AVERTI, PRÉSENCE DE VIOLENCE PHYSIQUE ET DE BREAKDOWN MENTAL /!\
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Froid. Il avait froid.
Les yeux fixés au plafond, Yukichi Fukuzawa réfléchissait. Pourquoi la vie ? Parce que la mort, évidemment. Il fallait un contraire pour que les choses existent : pas de nuit sans jour, pas d'obscurité sans lumière, pas d'amour sans haine. Mais alors quel était son contraire à lui ? Quel contraire y avait-il à un être vide ? Vide d'émotions, vide d'envie, vide de sens, froid. Un long soupir franchit la barrière de ses lèvres, cogiter ne servait à rien puisqu'il n'aurait jamais de réponses à ses questions.
Malgré tout, le plafond de sa chambre lui semblait bien plus intéressant que les forces d'attraction et la gravité qu'il devait réviser pour ses prochains examens. Le blanc du plâtre ressemblait étrangement aux nuages qui parsemaient le ciel gris du mois de janvier. Le blanc était gage de pureté alors pourquoi accompagnait-il le gris ? Pourquoi prenait-il le risque de s'assombrir ? Personne n'avait pris ce risque pour lui, jamais.
L'Homme avait toujours été d'une stupidité sans pareille. Les Hommes aimaient se sentir supérieurs, et ce depuis toujours alors pourquoi regarder en bas quand on pouvait être en haut. C'était une mentalité horrible qu'il haïssait au plus haut point.
Il jeta un dernier regard à l'extérieur et à l'heure, en passant une main lasse dans ses cheveux gris, et se leva en faisant racler sa chaise contre le parquet pour aller à ses cours du soir. Ces cours supplémentaires n'étaient pas une partie de plaisir mais il en avait absolument besoin pour passer ses derniers examens de l'année alors, bien qu'il n'ait pas eu cours de la journée, il mit son uniforme et son manteau pour rejoindre son académie.
Le vent qui soufflait lui déchirait la peau des mains, des joues, du nez, des oreilles, de tout le corps. Il rabattit sa capuche sur sa tête et fixa son regard sur le sol goudronné. Il n'osait pas relever la tête alors qu'il marchait, il n'osait pas croiser les regards méprisants des autres.
Il faisait partie de ceux qui avaient déjà chuté et qui n'avaient su se relever, au contraire. Chaque jour il avait la sensation de s'enfoncer plus dans ce trou obscur qu'il avait lui-même creusé sans aucun moyen de retour. Il était bloqué, condamné.
Les graffitis rouges du trottoir qui lui apprenaient toujours son approche de l'académie se présentèrent à ses yeux et pour la première fois depuis qu'il avait quitté son domicile, il releva la tête.
Le ciel devenait de plus en plus noir et les nuages blancs se faisaient de plus en plus rares. Voilà pourquoi il ne fallait pas mélanger la pureté et l'obscurité ; là où la lumière ne pouvait que disparaître, l'obscurité avalait et rien ne lui résistait. C'était la destruction ultime et Yukichi en connaissait l'incarnation même.
Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait vu cette personne, le nombre de fois où elle l'avait ignoré et le nombre de fois où il avait reçu de l'attention. C'était un lien toxique qu'il entretenait avec elle et il le savait, on le lui avait dit mais il ne savait s'en défaire. Mais s'il continuait ainsi, le trou allait se reboucher plus vite encore avec lui dedans, lui promettant une vie plus sombre encore.
On promettait de lui couper toute source de lumière mais lui ne voulait pas. Il luttait, jours après jours, pour garder cette minuscule lueur allumée. Il en connaissait des gens qui l'avaient éteinte et c'était définitivement son pire cauchemar.
Quoiqu'il en soit, le ciel était de plus en plus noir et promettait un orage dans les heures qui suivraient. L'orage, il trouvait ça beau. C'était un peu comme la nature qui déchaînait ses émotions et dieu savait qu'il voulait pouvoir le faire aussi. Il voulait pouvoir se mettre au bord d'une falaise, la pluie ruisselant sur son visage, fermer les yeux et crier.
Crier sa peine, hurler son désespoir, détruire ses cordes vocales pour dire tout ce qu'il gardait caché au plus profond de lui-même. Il n'avait jamais demandé à être comme ça, à être vide, on l'y avait forcé.
L'obscurité était devenue son seul refuge mais parallèlement il en avait peur. Une peur bleue. Quand il se retrouvait dans le noir il perdait tout repère. Nord, sud, est, ouest, plus rien n'avait de sens. Il avait l'impression de flotter dans une immensité vide. Il ne maîtrisait plus rien et c'était absolument terrifiant.
Ses paupières papillonnèrent quelques instants, le reconnectant avec la réalité, puis il fixa ses orbes émeraudes sur le bâtiment face à lui. Les toits bleu roi juraient avec le reste des bâtisses alentour. Pourquoi donc avaient-ils voulu se différencier des autres ? Ça ne servait à rien de plus que se faire remarquer et attirer l'attention.
Et rien dans cette académie ne méritait d'attention. Les enseignants étaient tous plus ignobles les uns que les autres, les lieux étaient sales et les élèves probablement pires une fois en groupe que le diable lui-même.
Yukichi n'avait pas envie d'y retourner, il préférait encore subir les assauts du vent sur sa peau, le sifflement de la vie dans ses oreilles et l'obscurité ambiante que de retrouver l'odeur de pourriture des lieux, le goût âcre qu'elle laissait dans la bouche et les coups qu'il se prendrait inévitablement.
Cette académie était une part de son enfer personnel car elle faisait partie de son monde. Cette académie était le territoire du Diable et lui n'était qu'une pauvre âme en peine qui lui était offerte, comme si ça n'avait pas suffit de grandir avec lui.
L'heure tournait, les secondes s'égrainaient inlassablement et lui ne bougeait toujours pas, aussi immobile qu'une statue. Il retira finalement sa capuche, libérant sa tignasse grise, et entra dans l'établissement scolaire, priant tous les dieux pour se faire oublier.
Aucune lumière n'éclairait les couloirs, les laissant dans une obscurité partielle seulement percée par la luminosité extérieure. Les portes et numéros de salles défilaient sous ses yeux mais il n'y prêtait pas - plus - attention. Son esprit était fixé sur son objectif, la salle E-04.
Il posa ses longs doigts tremblants sur la porte et la fit coulisser. La plupart des élèves étaient déjà arrivés et discutaient avec leurs amis autour de différentes tables en attendant que les cours commencent. Tous portaient exactement le même uniforme informe que lui. Une chemise blanche avec l'emblème de l'académie au niveau du cœur, une cravate noire, un pantalon de la même couleur et des chaussures de cuir, assez peu original en soit.
A peine se fut-il installé à sa place, au fond, que le diable apparut. Ses cheveux noirs flottant au vent, son sourire jovial collé sur le visage et ses habits sans un seul pli. Il était la perfection incarnée, même sa voix était douce mais il ne fallait pas oublier que le roi des Enfers avait, en premier lieu, été un ange. Cette même façade d'ange caractérisait son enseignant.
Durant les deux heures de travail, le ciel s'assombrissait et Yukichi ne fut pas interpellé une seule fois, ce qui l'emplit d'un bonheur sans nom. Même dans ses rêves il n'avait osé imaginer qu'un jour cela puisse arriver et pourtant ç'avait été le cas.
Il rangea avec un empressement non feint ses affaires et, lorsque la fin de la classe fut annoncée, il se leva et partit. Il savait que fuir son professeur au plus vite ne l'empêcherait pas de rentrer le soir même et d'enfiler le rôle de « père » mais il n'y pouvait rien, l'illusion était trop tentante.
Au dehors, le ciel était devenu noir, la nuit était tombée. L'obscurité était omniprésente partout maintenant, guettant la moindre occasion pour s'emparer de vous. Un coup de tonnerre retentit et un soupir échappa au gris, traçant un chemin entre ses lèvres jusqu'à l'extérieur. Il ferait mieux de se dépêcher de rentrer ou il allait se prendre la pluie.
Comme à l'aller, il mit sa capuche et fixa le sol. Il n'avait le droit de rien regarder d'autre de toute manière, ses yeux ne méritaient pas la vision de quelque chose ayant plus de valeur qu'un sol piétiné chaque jour par des centaines de personnes.
Il arriva enfin à son domicile et s'empressa de retirer ses chaussures et de jeter son sac de cours quelque part. Bon sang, il en avait enfin fini avec les cours pour cette semaine ! Il traversa rapidement le salon et monta à l'étage pour rejoindre une nouvelle fois sa chambre.
Étrangement, les murs gris et le planfond blanc lui semblaient plus accueillants que quelques heures auparavant. Se tenant toujours dans l'encadrement de la porte à fixer le bordel qui constituait sa chambre, il se passa une main dans les cheveux, alluma la lumière, soupira et se mit à ranger avant le retour de son géniteur.
Cela fait, il se jeta en étoile de mer sur son lit et prit son ordinateur pour regarder un autre épisode de son animé favori. Il pressa le bouton ON et l'appareil gris se mit en marche, faisant un boucan du tonnerre dans la petite pièce silencieuse. L'écran finit par s'allumer, dévoilant l'image de plusieurs personnages avec un ballon de volley à la main avec au centre un garçon plus petit aux cheveux roux. Ah, ce qu'il aimait son fond d'écran ! Il déverouilla l'ordi et lança la vidéo.
Un bruit sourd retentit à l'étage inférieur, le coupant dans son visionnage et Yukichi leva la tête de son ordinateur, une grimace déformant ses traits. Il allait s'en prendre plein la gueule ; le diable était de retour.
- Ramène toi en vitesse tas de merde, cria une voix éraillée et rocailleuse.
A ces mots, l'adolescent ne put retenir des frissons d'appréhension mais, doucement, il s'extirpa de son lit et sortit de sa chambre. Il savait par expérience qu'il ne fallait pas fâcher cet homme, c'était la pire erreur à faire. Lentement, il descendit l'escalier de bois qui marquait le bout du couloir. Il s'arrêta subitement. Seules quelques marches le séparaient du Diable mais il ne contrôlait plus ses membres. Il fallait descendre, il n'avait pas le choix, mais ses stupides jambes ne voulaient plus bouger.
Des pas lourds retentirent dans toute la maisonnée, s'approchant dangereusement de sa personne. Des effluves d'alcool lui parvenaient de là où il était, lui donnant la nausée. Il savait ce que cette odeur signifiait. Des coups.
La capuche noire de son sweat fut soudain attrapée par une poigne forte derrière sa tête. Il plaqua ses deux mains sur sa gorges alors qu'il se sentait levé en l'air et que l'air se raréfiait. Quelques points noirs piquèrent sa vue avant qu'il ne soit jeté de l'autre côté de la rambarde en acajou et qu'il ne s'éclate l'épaule contre le parquet en un craquement inquiétant. Ce n'était que le début.
Le début de l'enfer.
- Alors p'tit con, tu descends pas quand j't'appelle ?
Un coup de pied dans l'estomac.
- Pourtant j'vois pas d'autre tas de merde dans les parages.
Un deuxième.
- Réponds-moi quand j'te cause merdeux.
Un troisième.
Un goût métallique se répandit dans sa bouche et il grimaça. A trop vouloir paraître fort, il avait fait saigner sa lèvre qui déversait maintenant son liquide carmin en lui.
Yukichi peinait à garder les yeux ouverts alors que les coups pleuvaient. La seule chose qu'il puisse faire étant de se protéger le visage avec ses bras. En réalité, ce geste tenait plus du réflexe qu'autre chose puisque son bourreau évitait scrupuleusement de marquer son visage afin d'éviter tous soupçons.
Soudain, les coups cessèrent. Il prit une grande inspiration et une larme coula de son œil droit. Ses oreilles bourdonnaient et il ne se rendait plus compte de ce qui l'entourait. Cependant, l'homme aux cheveux noirs n'en avait pas fini avec lui, loin de là.
Le Diable revint quelques instants plus tard avec un manche en bois dans la main. Il le leva au-dessus de sa tête et l'abattit de toutes ses forces sur le corps étendu à ses pieds qui laissa échapper un hurlement de douleur. Le bâton avait touché ses côtés et en avait probablement fendu une ou deux au passage.
La douleur était telle que le gris était tout de suite revenu à la réalité. Le léger brouillard qui enveloppait son esprit avait disparu, le laissant seul, impuissant, face au mal incarné. Il ne pouvait toujours rien faire.
Un autre coup le frappa dans les jambes, puis un autre dans le ventre et un autre à l'épaule. Ils s'enchainaient plus vite que ne tombaient les gouttes de pluie pendant une averse. Sa gorge le brûlait mais il continuait de crier. Il espérait, oui, il espérait que si un de ses hurlements était assez puissant, quelqu'un viendrait le sauver mais personne ne venait et la puissance de sa voix commençait à diminuer en même temps qu'il se sentait sombrer.
Il était de retour dans l'immensité vide et noir. Finalement, elle était son seul refuge. Pourtant il ne comprenait pas, quel était ce picotement ? Qu'est-ce qui lui faisait mal ainsi ? Qui était-il ? Que de vaines questions. Elles étaient inutiles ici. Tout ce qui importait pour le moment c'était de se laisser faire.
Malgré tout, il se demandait vraiment qui il était. Il savait qu'il était un être détestable et pourri. Il savait qu'il n'était rien de plus qu'un tas de merde. Il l'entendait. Mais il ne savait pas ce qu'il avait fait pour, il ne savait même plus quel était son nom. C'était amusant quand il y pensait, il ne se souvenait plus d'un nom censé le différencier d'autrui alors qu'il était seul ici. Un rire lui échappa.
Puis la lumière.
Il ouvrit soudain les yeux. Ses vêtements étaient trempés au même titre que ses joues et tout son corps était endolori. Il se demanda ce qu'il se passait, pourquoi les coups avaient-ils cessé ? Mais il entendit le bruit excessivement lointain pour que ce ne soit normal, d'une fermeture éclair. Il releva la tête mais le Diable avait disparu. Oh, il n'était pas loin, il le sentait, mais il n'était juste pas là. C'était sa chance.
Il se releva, chancelant sur ses pieds. Tout son corps le faisait souffrir le martyr mais il s'en fichait pour le moment. Tout son sang s'était changé en adrénaline alors, malgré tous ses bleus, hématomes et autres blessures, il courut jusqu'à la porte d'entrée de la maison et s'échappa de l'enfer.
Il courait, courait, courait. Ses pieds tapaient le bitume avec une force qu'il ne connaissait pas et son souffle se fit erratique mais il ne s'arrêta pas. S'il s'arrêtait, c'était fini. Mais sa pauvre condition physique le rattrapa et il s'effondra au sol.
Deux pieds aux chaussures noires cirées apparurent alors dans son champ de vision et il leva la tête vers le ciel. Il était d'un noir d'encre mais parsemé d'un million d'étoiles et au milieu se tenait un homme aux cheveux tricolores et aux yeux semblables à ceux d'un chat. L'homme le releva doucement après s'être enquis de son état et n'avoir reçu qu'un vague grognement puis le prit avec lui et l'emmena loin de l'enfer.
Son sauveur était arrivé
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