Knows
Heya~ ici Drac'
Voilà un petit os sans prétention pour aujourd'hui parce-que sérieusement, Fukuzawa quoi, je l'aime fort TwT (moins que toi Reya bien sûr 👀💞)
C'était censé être du hurt comfort mais ça a tourné assez fluff je crois jpp laissez moi écrire du malheur TwT
Anyways bonne lecture bande de petits pois 💕
Il n'y avait aucun doute là-dessus, Fukuzawa Yukichi était un homme doué d'une force mentale inébranlable. Naturellement calme et posé, il dirigeait son agence d'une main de fer, mais toujours avec une grande justesse, et sans jamais se laisser dépasser, ni montrer aucune faiblesse. Et à cause de ce comportement qui était devenu naturel pour lui, beaucoup pensaient qu'il était un homme sans peur et sans doutes, dénué de toutes faiblesses.
Et pourtant, cela ne l'empêcha pas de se réveiller en sursaut au beau milieu de la nuit, en nage et tremblant, avec encore dans la tête les bribes d'un cauchemar particulièrement saisissant, et une vice sensation de déjà-vu.
Soudain paniqué, il se redressa brusquement dans la pénombre de sa chambre, la respiration saccadée. Après un bref instant de confusion, il finit par retrouver ses repères et ses sens grâce à des sensations auditives et visuelles : un papier peint qui lui était familier, des draps chauds, une respiration calme et profonde à côté de lui. Il se souvint enfin qu'il était en sécurité, sans réellement y croire.
Essayant de calmer son souffle, il passa une main tremblante sur son visage. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce genre de rêve, mais tout semblait toujours si réel… Il ne pourrait jamais s'y habituer.
Il avait beau essayer, il ne parvenait pas à faire taire le sentiment d'angoisse qui avait recommencé à lui tordre la poitrine. Il avait peur. Peur que tout recommence, que ses cauchemars deviennent réalité, qu'il n'y ai aucune échappatoire...
-Yukichi ? Tout va bien ?
Une voix endormie à côté de lui lui fit soudain reprendre ses esprits. Le corps crispé, il tourna brusquement la tête.
À côté de lui, Mori s'était réveillé, et le regardait d'un air mi-inquiet mi-confus, un peu hébété. Une partie de lui se sentit atrocement coupable d'avoir réveillé son conjoint, surtout que le voir réellement dormir était plutôt rare, mais le soulagement de le voir près de lui fut plus fort. Alors, sans réfléchir, il prit l'autre dans ses bras et le serra contre lui comme s'il avait peur qu'il ne s'échappe.
L'autre se crispa à ce contact, peu habitué à ce genre de marques d'affection soudaines. Puis il se détendit légèrement, de toute façon trop épuisé pour protester, et passa doucement une main dans les cheveux de l'autre. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, mais il savait reconnaître quand son homme avait besoin de réconfort.
Caressant doucement son dos de sa main libre, Mori se mit à lui murmurer doucement :
"Shhhh… Ça va maintenant."
La sensation du corps du brun contre lui semblait être la seule chose qui le maintenait dans la réalité. Ses cheveux lâchés et ébouriffés lui chatouillaient la nuque. Petit à petit, sa respiration se calma, et il réussit à mettre un peu d'ordre dans son esprit. Il était en sécurité. Tout allait bien.
Après de longues minutes, il s'écarta lentement de Mori, rompant leur étreinte, et resta assis en face de lui. Son regard violet semblait le sonder,comme s'il essayait de deviner ce qui n'allait pas au plus profond de lui. Le gris sentit la culpabilité l'étreindre quand il remarqua à quel point le parrain avait l'air épuisé. Même s'il ne devait sûrement pas avoir meilleure mine que lui, sa peau était très pâle, et ses yeux cernés. Il s'en voulait profondément de l'avoir privé du repos dont il avait grand besoin.
-Je… Désolé de t'avoir réveillé.
Il passa une main sur ses yeux et bailla légèrement, en secouant la tête :
-Ce n'est pas grave.
Fukuzawa se tut un moment, les yeux rivés sur le matelas. Il se sentait mal, comme s'il venait de commettre un terrible faux pas. Il n'avait pas le droit de se comporter comme ça. Il détestait qu'on le voit dans cet état, et en particulier ses proches. Il était censé rester fort pour les autres en toutes circonstances. Alors pourquoi était-ce si compliqué parfois ? Pourquoi était-il incapable de contrôler son propre esprit, de l'empêcher de jouer avec lui comme ça ?
-Encore un cauchemar ?
La voix de Mori était calme. Étonnement, elle l'était toujours quand il se sentait mal. Il le connaissait vraiment bien, depuis le temps. Il savait très bien quoi faire à chacune de ses crises.
Fukuzawa hocha doucement la tête, en avalant difficilement sa salive. Sa gorge était sèche. Le brun se pencha sur la table de chevet près du lit et lui tendit une bouteille en plastique. Décidément, il était si prévoyant que ça en devenait presque énervant.
Reconnaissant, le gris saisit la bouteille et bu à petites gorgées. La sensation de l'eau fraîche dans sa bouche sembla lui redonner un peu de contenance. Il se redressa légèrement, osant enfin regarder l'autre dans les yeux.
Le parrain le regardait d'un air inquiet. Il savait très bien ce que le détective allait faire ensuite. Ce genre de choses arrivait presque toutes les nuits de toute façon. Il allait se taire, prétendre que tout allait bien et faire comme si de rien n'était. Il le faisait à chaque fois. Mais il ne voulait pas qu'il le fasse.
D'un geste hésitant, il prit doucement la main de l'ancien garde du corps et la serra dans la sienne. Ce contact le fit légèrement frémir, mais il ne retira pas sa main. En temps normal, il n'aurait pas essayé de le toucher. Mais il se sentait trop épuisé pour avoir l'air détaché cette fois.
-Tu… Tu veux en parler ?
Sa voix était hésitante. Il ne savait pas vraiment comment s'y prendre face à ce genre de situations. Personne n'avait jamais agi comme ça pour lui. Mais il devait bien essayer. Il n'avait jamais osé agir de peur de franchir une limite, mais maintenant, ça ne pouvait plus durer.
-Je… Non, je ne peux pas. Tout va bien, vraiment.
Le regard du gris était fuyant. Dieu savait à quel point il détestait le voir comme ça. Au moins autant que lui même détestait montrer ses faiblesses. Mais il savait. Il savait que Fukuzawa n'était pas si fort qu'il le prétendait. Il voulait qu'il l'admette.
-Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu fais toujours ça ?
Les mains de Fukuzawa se crispèrent un peu plus. Il avait peur de nouveau. En réalité, ce sentiment ne l'avait jamais quitté.
Il était terrifié. Terrifié à l'idée de se montrer faible, et d'en faire payer les conséquences aux personnes qui lui étaient chères. Il ne voulait perdre personne. Plus jamais. Il n'avait pas le droit de faiblir. Jamais.
Sans qu'il ne s'en rende compte, sa respiration s'était de nouveau accélérée, et il s'était remis à trembler. Mais cette fois-ci, Mori l'avait compris
-Hé-
Sans crier gare, le brun l'attira contre lui et le serra dans ses bras, si fort que l'argenté en eut le souffle coupé. Ce genre de choses n'arrivait jamais, en général. C'était toujours lui qui cherchait les contacts physiques avec l'autre, jamais l'inverse. Personne ne l'avait jamais pris dans ses bras comme ça. Il ne se serait jamais douté que cela pourrait lui faire autant de bien.
En passant une main dans ses cheveux, Mori lui murmura doucement :
-Tu peux te cacher à tout le monde, mais je te connais. Tu n'as pas besoin de porter ton masque devant moi. Tu as le droit de respirer un peu.
Ces mots ne semblaient pas être grand chose. Ce n'était que de simples phrases improvisées, après tout. Et pourtant, elles suffirent tout de même à faire pleurer Fukuzawa.
Sans qu'il ne puisse rien contrôler, il se mit à sangloter doucement contre l'épaule de son petit-ami. Soudain, il avait l'impression qu'il ne pouvait plus rien cacher. Tout ce qu'il gardait pour lui depuis des années était en train de s'échapper. Et cette fois-ci, il se laissait complètement aller.
-C'est tellement dur parfois, réussit-il à dire entre ses larmes. Je dois tout le temps rester fort, ne rien laisser paraître… Mais je les vois sans arrêt. J'ai constamment toutes ces images dans ma tête. L'Agence, Natsume, toi… J'ai peur de vous perdre et que ce soit de ma faute.
-Mais tu n'es pas seul. Tout le monde est là pour se battre à tes côtés. Tu n'as pas à tout supporter par toi-même.
Quelque part, ça ressemblait un peu à un mensonge. Évidemment, à cause de son statut de chef, il aurait des complications à gérer par lui-même. Mais il pouvait se reposer un peu sur ses subordonnés. La charge qui pesait sur les épaules des meneurs était toujours lourde, Mori était bien placé pour le savoir. Il y avait beaucoup trop de choses sur leurs consciences, des choses dont ils ne pouvaient pas parler, pour avoir l'esprit tranquille. Et tout ça les poursuivait à chaque instant.
C'est pour cette raison qu'il ajouta :
-Je suis là pour toi, maintenant.
Fukuzawa marqua une pause.
-... Ça sera toujours comme ça, pas vrai ?
-... Oui, je pense. Mais c'est à nous de savoir comment nous pouvons gérer ça, et vivre avec.
-Tu y es arrivé, toi ?
-... Non, pas vraiment.
Le loup d'argent eut un rire sans joie. Ils faisaient une belle paire, tous les deux. Ils étaient deux chefs d'organisations soi-disant ennemies qui devaient continuer de jouer la comédie, toujours à courir pour empêcher les démons derrière eux de les rattraper. Deux hommes qui avaient un peu trop surestimé leur statut de simples mortels, quelque part.
Les mots de son homme avaient réussi à le soulager un peu, comme si le poids sur ses épaules était désormais moins important. Il s'écarta de lui et essuya son visage humide en reniflant, sous le regard rassuré du brun.
Il y voyait plus clair, maintenant. Ils ne pourraient jamais se débarrasser de leurs démons, ni Mori ni lui. Ils pouvaient toujours se reposer sur leurs subordonnés, mais ils n'auraient jamais le droit d'être complètement honnêtes avec eux. Certaines choses ne devaient tout simplement pas sortir. Mais entre eux deux, ce genre de précaution n'existait pas. Car chacun connaissait les démons de l'autre. Alors ils pouvaient continuer d'avancer. Lentement, laborieusement, mais main dans la main. Parce que l'un pour l'autre, ils savaient.
Demain serait un nouveau jour, avec de nouveaux problèmes, de nouvelles difficultés… Mais maintenant, il voulait juste profiter de la présence de son amant près de lui. Tant qu'ils seraient ensemble, il savait que tout irait bien.
Le silence dans lequel ils baignaient fut interrompu par le bâillement de Mori, qui se frottait les yeux d'un air un peu absent. Cette vision fit esquisser un léger sourire à Fukuzawa, qui venait de remarquer à quel point il était décoiffé. Le fait qu'il ait l'air si épuisé n'était pas vraiment étonnant, vu qu'il ne dormait pas tellement quand il travaillait beaucoup, et qu'on venait de le réveiller en plein milieu de la nuit. Il était grand temps qu'ils puissent se reposer un peu, tous les deux.
Il saisit doucement le bras du plus jeune et l'attira contre lui, en rabattant les couvertures sur eux. Appréciant la chaleur du gris, l'autre se serra contre lui en soupirant légèrement de contentement. Somnolant déjà à moitié, il lui demanda :
-Tu te sens mieux, maintenant ?
-Oui… Merci.
-Tant mieux.
Soulagé, il ferma les yeux, et sembla se rendormir tout de suite. Vu ses insomnies constantes et répétées en général, Fukuzawa fut plutôt content qu'il s'endorme aussi rapidement pour une fois.
En prenant garde à ne pas trop bouger, il s'enfonça un peu plus dans son oreiller et soupira légèrement. Il se sentait étonnamment détendu, maintenant. Il avait l'impression que parler avec son conjoint lui avait fait plus de bien qu'il ne l'aurait cru.
Il ne disait pas qu'il n'avait plus peur. Les cauchemars ne prendraient sûrement pas fin aussi rapidement, et il aurait toujours des problèmes à régler, des croix à porter. Mais même s'il devait s'enfermer dans son rôle de leader aux yeux de tous, il savait qu'il n'aurait jamais besoin de se cacher à au moins une personne. Un ancien médecin un peu louche et assez énervant, mais qui savait étonnement bien l'écouter, et le comprendre. Alors même si ce ne serait pas facile, il voulait continuer d'essayer.
Malgré les apparences, Fukuzawa Yukichi n'était définitivement pas un homme sans peur et sans faiblesse qui ne doutait jamais et restait toujours détaché. Ôgai Mori le savait très bien. D'ailleurs, l'inverse aussi était vrai. Et il pouvait sans mentir affirmer que cela ne lui posait aucun problème.
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