I have a question

heyy~ ici Rainy uwu
pardonnez moi pour ce texte rapidement écrit, j'espère qu'il vous plaira quand même o/
(excusez moi du retard aussi, et du fait de poster si tard ^^"")
je continue avec du angst hehe ~

~

Il pleuvait.
Mori regardait les gouttes d’eau s’écraser contre la vitre avant de poursuivre leur chemin, glissant le long du verre. Son regard était perdu dans le gris orageux des nuages qui surplombaient Yokohama, l’enveloppant dans brouillard terne et épais. 
Il avait conscience que son travail l’attendait, mais il ne pouvait détourner le regard du paysage qui s’offrait à lui, ensorcelé par ce gris qui lui rappelait étrangement deux prunelles remplies de mépris et de regrets à chaque fois qu’elles se posaient sur lui.

Mori réprima un frisson. 
Au plus profond de son esprit, il espérait qu’un jour il pourrait admirer d’autres émotions que la haine et la tristesse dans les pupilles délicieusement mortelles de Yukichi Fukuzawa.
Mais intérieurement il savait que ce souhait s'apparentait plus à une chimère inatteignable. Le docteur n’arrivait pas à s’en soucier : il n’avait jamais pensé une seconde que Fukuzawa puisse l’aimer, alors son cœur était libre de désillusions.

(Il ne fallait jamais sous-estimer la puissance de l’espoir qui réduisait à néant les cœurs et les esprits.)

Son téléphone sonna à ses côtés, le tirant hors de sa rêverie. Le nom de Koyo s’afficha sur l’écran, et il soupira. Il pouvait toujours compter sur la jeune femme pour le rappeler à ses obligations en tant que proviseur du lycée.
— Quoi ? lâcha-t-il un peu trop abruptement. Il y a une urgence ?
Le soupir exaspéré de Koyo parla pour elle.
— Le professeur Fukuzawa vient de me signaler que cela fait déjà plusieurs fois qu’il se rend dans ton bureau et que tu refuses de lui ouvrir. A quoi tu joues, bon sang ?

(Peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir réprimandé le terrifiant proviseur du lycée comme un enfant, mais Koyo défiait toutes les règles.)

— Oops ?
Il essaya de prendre le ton le plus convaincant mais le grognement de la jeune femme lui apprit qu’il avait échoué.
— Ce qu’il s’est passé entre vous dans le passé ne me regarde pas, et je n’ai pas envie de savoir. Mais tu ne peux pas passer ta vie à l’éviter. Essaie de penser à la réputation de ce lycée pendant au moins quelques secondes. Assume pour une fois.
— Je déteste dire ça, mais j’imagine que tu as raison.
Mori soupira doucement.
— Mais ça ne veut pas dire pour autant que je vais le faire !

Sur cette phrase, il raccrocha rapidement avant de subir le courroux de Koyo.
Néanmoins, il n’arrivait pas à se débarrasser du sentiment qu’il devait faire quelque chose avant de devenir totalement fou.

Malheureusement, la vie semblait particulièrement le haïr car à peine il avait reposé son téléphone et ouvert le dossier d’un élève au hasard, que quelqu’un toquait contre la porte de son bureau.
Ne réfléchissant pas et partant du principe qu’il s’agissait d’un élève, Mori répondit machinalement et lança un “entrez” désinvolte.
Quand il leva la tête et qu’il remarqua qui était entré, il faillit s’étouffer.

Fukuzawa Yukichi se tenait en face de lui, en chair et en os. Un orage naissait dans ses prunelles.

(Peut-être qu’il aurait dû s'inquiéter mais la haine et le ressentiment dans ces yeux lui étaient trop familiers pour qu’il puisse s’en soucier.)

— Fukuzawa…, soupira-t-il. Mori n’avait nulle part où fuir pour éviter cette confrontation, alors il croisa les bras sur sa poitrine, attendant sa sentence.
— Il paraît que tu me cherchais ? demanda-t-il avec toute l’hypocrisie qu’il put trouver.

Le regard noir de l’argenté lui apprit qu’il n’était absolument pas dupe.
— Epargne moi tes formalités, grogna Fukuzawa. Je sais que tu m’évites. Tu sous-estimes mon intelligence.
Mori haussa les épaules afin d’avoir l’air le plus décontracté que possible. 
— Peut-être ?

La vague de colère qui traversa les yeux de l’argenté n’était pas le moins du monde rassurante.
Mais Fukuzawa sembla prendre sur lui-même et il inspira profondément, refoulant ses émotions au plus profond de lui-même.
— Je croyais que tout allait mieux entre nous, qu’on s’était enfin expliqué. Visiblement je me suis trompé.
Le regard de profonde déception qu’il posa sur lui était si douloureux que Mori entendit son cœur se briser. Mais il se ressaisit rapidement, ne laissant aucune émotion transparaître sur son visage.

Fukuzawa n’avait pas totalement tort : après une guerre froide entre eux qui avait duré pendant quelques années - Mori avait fait une seule petite erreur qui lui avait coûté si cher - ils avaient fini par lever le malentendu après une conversation houleuse.
(Et l’espoir était revenu, encore plus fort que les fois précédentes. La chute ne pardonnerait pas.)

C'était majoritairement pourquoi Mori avait si mal pris l'annonce que lui avait faite Fukuzawa quelques semaines après leur réconciliation. L’annonce de ses fiançailles avec une certaine personne dont il n’avait même pas fait l’effort de se souvenir de son nom.
Cette pensée l’avait plus brisé qu’il ne souhaitait l’admettre.

Fukuzawa lui avait demandé les raisons de sa froideur après ce semblant de trêve, et il n’avait pas été capable de lui fournir une réponse digne de ce nom. 
— Je crois que tu me dois des explications, Ogai, murmura doucement Fukuzawa comme s’il s’adressait à un chaton effrayé.
(J’aimerais être à sa place.)

— Je crois qu’il n’y a rien à expliquer. J’ai juste été débordé récemment. Rien contre toi, mon cher Yukichi~

(J’aimerais capturer toute ton attention jusqu’à ce que tu ne puisses plus détourner le regard.)

Fukuzawa ne parut pas convaincu, mais il hocha tout de même la tête, se contentant des vagues excuses qu’il lui avait offertes. C’était sûrement mieux que rien.
— Eh, Yukichi ?
Le jeune homme se retourna en entendant son nom alors qu’il était sur le point de sortir de la pièce.
— Mmh ?
— Est-ce que je peux te poser une question ?

L’argenté lui lança un regard rempli de curiosité mais il n’ajouta rien, se contentant d’hocher la tête tout en attendant ladite question.
Mori déglutit rapidement, espérant que sa nervosité passerait inaperçue.

( Est-ce que tu aurais pu m’aimer un jour ? )
— Est-ce que tu es heureux ?
Fukuzawa fronça les sourcils, légèrement déstabilisé par sa question.
— Oui ? Pourquoi soudainement cette question ? Qu’est-ce que tu caches ?

Mori se dépêcha de placer son plus beau sourire resplendissant de fausseté.
(Est-ce que tu penses que notre relation aurait pu donner quelque chose de plus mis à part la souffrance et la haine ?)

— N’ai-je pas le droit de m’inquiéter pour mon vieil ami ?

Fukuzawa sourit, visiblement rassuré par son ton moqueur qui lui était familier.
L’homme aux mèches argentées se contenta de lui lancer un bref hochement de tête avant de se détourner et de quitter la pièce d’un pas lent.
Quand il fut totalement hors de vue, Mori laissa toute sa contenance se désintégrer et un goût amer commença à envahir sa bouche.

Il céda à ce sentiment qui grandissait dans sa poitrine au point de l’étouffer, celui qui mordait sa gorge sans pitié et qui le dévorait de l’intérieur.
Il céda et il se laissa sombrer dans la douleur qui brisait son cœur.

(Si je t’avais demandé de m’aimer, qu’est-ce que tu aurais répondu ?)

Mori eut un sourire dénué de joie.
Tant de questions qui avaient rongé son esprit. Il avait ses réponses désormais.
Une unique larme roula le long de sa joue.

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