High
heyy! ici Rainy pour mon dernier texte uwu
désolée d'avoir pris autant de temps pour l'écrire ^^""
j'ai essayé de tenter un nouveau style, j'espère que ça vous plaira owo
~
Tu fixes l'écran de ton téléphone depuis une bonne demi-heure. Au fond, tu espères voir apparaître un certain nom, mais tu refuses de te l'avouer.
Tu essaies de te convaincre que les choses sont déjà bien, que le changement est inutile, mais tu sais que c'est un mensonge.
Un joli mensonge destiné à éclipser la réalité pendant quelques secondes.
Tu songes que c'est déjà un progrès, une petite victoire gagnée sur l'existence.
Le vent se lève, et tes mèches de cheveux aux reflets argentés commencent à bouger doucement au rythme du souffle.
C'est une nuit paisible, aucun nuage n'est visible à l'horizon.
Et pourtant, l'intérieur de ton cœur est déchiré, mis à feu et à sang par un dilemme que tu as préféré ignorer toutes ces années.
Tu expires lentement tandis que tu laisses ton regard se fondre dans le noir du paysage s'offrant à tes yeux.
La vibration de ton téléphone reposant dans le creux de ta paume te tire hors de tes pensées, mais tu t'y attendais.
(Et tu détestes sentir ce sentiment d'excitation envahir tes veines pour se propager jusqu'à ton cœur. C'est un poison mortel, mais vivre sans est devenu impensable.)
— Oui ? tu réponds avec une voix posée, comme si tu ne savais absolument pas qui était à l'autre bout de la ligne.
— Mon cher Yukichi~
Le timbre de Mori Ogai est grave, peut-être un peu plus que les autres fois, et il résonne dans tout ton corps.
Tu fermes brièvement les yeux, savourant ce moment devant le jugement silencieux du ciel.
— Qu'est-ce que tu veux ?
— Je crois que tu le sais très bien, réplique rapidement le parrain de la mafia.
Tu ne peux pas t'empêcher de laisser un sourire naître sur tes lèvres.
C'est une routine, une bien réglée, qui s'est mise en place. Tu sais très bien pourquoi il appelle, pourquoi chaque nuit se répète encore et encore.
— Qu'est-ce que tu as pris ? tu souffles, même si tu sais qu'il ne sera pas franc. Il ne l'a jamais été de toute façon.
— Rien de très fort. Pas comme les autres fois.
Tu hoches la tête même si tu sais pertinemment bien que ce geste ne sert à rien.
— J'arrive, tu finis par déclarer.
Le lieu ne change jamais, et au fil des soirs, tu as fini par connaître la route sur le bout des doigts.
Pourquoi ? Pourquoi faire tout cela pour un seul et unique homme ?
Il n'y a pas de bonne réponse, il n'y en a jamais eu.
Peut-être parce que la première fois que tu as croisé les pupilles rubis de Mori Ogai, tu as su que c'en était fini de toi, que tu serais inexorablement attiré par cette étrange couleur qui dénotait avec les autres.
Peut-être parce qu'au plus profond, tu as compris que résister ne servirait à rien, que ton cœur ne t'appartenait plus, du moins plus dans sa totalité.
Peut-être que c'est ce qu'on appelle communément un coup de foudre.
Tu hais prononcer cette expression, même à voix basse dans ta tête. Cela donne un degré trop réel aux sentiments qui logent sagement dans ta tête.
(Mais pour combien de temps vont-ils encore rester là, sans bouger ?)
Espoir désespéré de voir ces émotions s'envoler et disparaître en même temps que les années s'égrènent.
Mais la vie n'est pas aussi clémente, et tu es bien placé pour le savoir.
C'est sûrement pour cette raison que tu as cédé si rapidement devant les regards explicites de Mori et le doux son de son rire.
Cela ne t'a apporté rien de bon, et pourtant tu n'arrives même pas à regretter cette relation perdue dans le temps.
Tout ce qu'il te reste maintenant, c'est une liste d'appels entrant, tous du même numéro, ultime preuve qu'une relation sincère t'as relié un jour à cet homme.
Pourquoi continuer à s'accrocher à un vestige ? Tu n'as jamais été d'humeur sentimentale.
Il y a pourtant une explication, mais tu as peur de la signification des mots à prononcer, de tout ce qu'ils impliquent.
Tu ne peux pas laisser ces trois mots fatidiques s'échapper de ta gorge, alors tu te contentes de déglutir nerveusement.
Heureusement ou malheureusement, tu as mis un point d'honneur à briser ce semblant de relation qui s'était développé.
Parce qu'il valait mieux s'infliger soi-même des défauts contrôlés que de s'en remettre totalement à la clémence de l'autre.
Blesser avant d'être blessé à son tour.
Est-ce que ça valait le coup ? Est-ce que voir son visage défait par la colère et l'incompréhension, ses yeux remplis d'une tristesse à peine dissimulée et ses poings serrés de colère en valait la peine ? Est-ce que vivre sans Mori Ogai valait ce déchirement interne ?
En même temps que tu saisis les clés de ta voiture, prêt à démarrer pour le rejoindre, tu connais ta réponse même si tu refuses de l'admettre.
Tu as peur.
Le paysage nocturne qu'offre la ville défile devant tes yeux tandis que tu continues à conduire sans l'ombre d'un doute dans tes muscles.
C'est destructeur d'attendre chaque soir cet appel, rongé par l'angoisse d'une mort par overdose qui entoure Mori, mais pourtant tu le fais quand même.
Parce que tu es comme un de ces papillons, désespérément attiré par quelque chose d'impossible, par une flamme brillant dans le noir.
Ce désir inavouable, ce regret dévorant, tu les enterres au plus profond de ton esprit, espérant les oublier comme tu as cru pouvoir oublier Mori Ogai.
Alors tu appuies toujours plus fort sur la pédale d'accélération parce que la seule chose qui importe est le trouver avant qu'il ne soit trop tard.
Les lumières défilent devant tes yeux. La nuit sourit, un sourire mauvais qui fait froid dans le dos.
Tu sais pourquoi tu continues à espérer, à désirer, à répondre aux appels, même si tu hais cette dépendance qui s'installe lentement.
Tu t'appelles Fukuzawa Yukichi, tu as vingt-cinq ans, et tu aimes Mori Ogai.
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