Partie 2 :
«C'est qui celui là encore ? Un nouveau de l'école des sans style ?», pensai-je en grimaçant devant le physique du mec devant moi. Il semblait s'évertuer à essayer d'ouvrir son casier.
Il était moche. Vraiment moche. Cheveux courts banals, visage inexpressif, tenue négligée. Un garçon en fait.
Je le bousculai en passant à côté de lui. Il se retourna et me toisa.
- « T'as quoi moucheron ? », lui crachai-je à la figure.
Il ricana, renonça à ouvrir son casier et partit d'une démarche nonchalante.
Mes joues devinrent cramoisies. Mon regard devint noir charbon. Mon nez se retroussa d'un air dégoûté.
- « Eh le débile ! Reviens là pauvre lâche, dis-je d'une voix tranchante.
- Et pourquoi donc ? », me répondit-il en se retournant, un sourire narquois affiché sur sa face de babouin.
Plusieurs mecs ricanèrent. Un d'eux lui lança une pique, sous-entendant qu'il ne savait pas à qui il avait affaire.
Je haussai un sourcil. Ma colère se rangea au fond de moi et je lui fis un sourire chaleureux. Un beau sourire hypocrite. Je m'avançai vers lui jusqu'à ce que nos pieds se touchent.
- « Tout simplement parce que les microbes dans ton genre je les pulvérises en moins de quelques heures. Tu me dois le respect si tu veux rester plus de trois jours mobile. », dis-je de la voix la plus mielleuse qui soit.
Sans lui laisser le temps de répondre, je partis en roulant des fesses. Mais pour la première fois de mon existence, un sentiment désagréable s'immisça en moi.Je retroussai légèrement le nez et enfouis cette agaçante sensation loin de mon cœur avant de reprendre mon masque de reine du lycée.
Je me réveillai de bonne humeur par les rayons de soleil sur mon visage. Je m'étirais et me levai en direction du petit déjeuner.
Mon frère était déjà attablé quand j'arrivais. Il buvait son café en lisant un livre sur les statistiques. Je soupirai. À part notre lien de sang, nous ne partagions vraiment rien.
- « Comment ça va frangine ? Bien dormi ? me demanda mon frère en m'apercevant.
- Qu'est-ce que t'en as à foutre que j'ai bien dormi exactement ? Tu te moque de ce que je fais je te rappel. Je ne suis « qu'un pion dans le cœur des gens » pour te citer. Alors ne joues pas les hypocrites avec moi, Sam, ça te donne un air pitoyable. »
Je serrai les poings. Mes yeux lui lancèrent un regard de braise. Je le détestai. Mes yeux me piquèrent violemment et je tournai les talons après avoir remarqué son apparence surprise. Une façade.
Je claquai la porte de ma chambre. Je lui en voulais. Plus qu'à quiconque d'autre.
Je filai dans la salle de bain, me déshabillai et rentrai dans la douche. L'eau tiède courut sur ma forte poitrine, sur mes hanches bien marquées. Elle glissa sur moi.
Mon frère avait juré qu'il me protégerait, qu'il s'occuperait de moi comme un père le ferait. Si il avait juste failli à sa promesse ça n'aurait pas était aussi grave, mais il m'avait blessée. Il avait prononcé des mots que jamais ni lui, ni moi, ne pourrions oublier.
Au début il était tellement surprotecteur que ça en devenait étouffant, puis après il était devenu de plus en plus distant,jusqu'à m'oublier complètement. Et le jour où j'ai osé lui rappeler que j'existai, il m'a fait clairement comprendre que quoique je fasses, je n'étais qu'une cruche superficiel et machiavélique et que je le resterai toute ma vie.
Alors j'avais décidé de lui donner raison. Aujourd'hui j'étais cette personne qu'il m'avait peinte d'une voix dédaigneuse un an auparavant.
Et je compris.
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