- Laisse tes souvenirs reprendre le dessus, souffle une voix.

- Maman ?

- Tu es forte ma fille, souviens-toi.

- Papa ? Je ne sais pas comment faire.

- Laisse-nous t'aider ma chérie, ouvre les yeux.

- J'ai peur, murmurai-je.

- Nous le savons ma puce, mais tu dois affronter tes peurs.

J'ouvris les yeux et découvris les souvenirs de mon enfance comme un film au ralentit. L'aura de mes parents à côté de moi qui me souriait tendrement. Je revis toutes mes premières fois.

Mes premiers pas.

Mes premières dents.

Mes premiers mots.

Puis tout s'accéléra.

Fuir.

Encore et encore.

Changer de maison.

D'État.

Des hommes à nos trousses.

Les larmes aux yeux je continuais de revivre les évènements.

La chasse, nous étions le gibier.

La naissance de Pearl.

Une nouvelle maison, encore.

Puis ce jour, le jour où mon histoire à commencer.

Cette nuit.

Sanglante.

Mes parents.

Morts.

J'hurlais, fort, à plein poumons.

Ma souffrance.

Mon déchirement.

Mon cœur en lambeaux.

Brisé.

Mort.

- Réveille-toi Ruby ! hurla une voix.

J'ouvris les paupières en grand, en manque d'oxygène.

De l'air.

Rose extirpa mon corps de l'Onyx alors que je peinais à respirer correctement.

- Tout va bien, chuchote-t-elle en me couvrant d'un plaid.

- Mes parents, ils... claquai-je des dents.

- Je sais.

- Morts. Ils..., ma voix se brisa.

- Tu as déjà surmonté cette épreuve Ruby, ce n'était que tes souvenirs qui reviennent.

- Pourquoi j'ai autant mal, pleurai-je.

- Ce sont tes parents.

Je regarde autour de moi et quelques chose avait changer, l'endroit était ranger.

- Combien de temps suis-je restée là-dedans ?

- Quatre jours.

Comment était-ce possible ?

Je me suis assoupie que quelques minutes.

- Prend une douche bien chaude, tu as besoin de reprendre des forces. Nous irons manger ensuite. J'ai fait de mon mieux...

À présent qu'elle en parler, j'étais reliée à plusieurs poches. Je retire les cathéters, quitte le plaid et me dirige d'un pas chancelant vers la douche, mes mouvements sont lents et j'ai l'impression que mes membres pèsent une tonne. Je retire mes sous vêtement et me glisse sous le jet d'eau brûlante.

J'avais retrouvé la première partie de mes souvenirs.

Pas les plus réjouissant j'imagine.

Je frotte ma peau au sang pour retirer cette odeur de mort qui me colle à la peau, ce n'était que des souvenirs et pourtant, j'avais l'impression de les revivre en direct. Le bruit des détonations résonne dans mes oreilles et mon cri brûle mes cordes vocal.

Une fois que je me sentais un peu mieux dans ma peau, je coupe l'eau et m'enveloppe dans une serviette. J'attrape quelques affaires et m'habille en vitesse avant que nous quittions la cave pour remonter à la surface. Rose me soutenait alors que nous passions dans la salle à manger.

Tout était calme, il faisait nuit. Tout le monde devait probablement dormir.

Rose m'entraina dans la cuisine, m'aida à m'asseoir sur une chaise et s'occupa de nous préparer à manger.

J'étais à bout de force, tellement fatiguée.

Je croisais mon reflet dans les plaques en inox qui habillé la cuisine, mes joues creusent, mes yeux rouges et creusés me faisais face.

L'Onyx avait puisait dans mes réserves.

Un hoquet douloureux résonna derrière moi, je tournais à peine la tête que les mains d'Isaac se pressa sur mes joues. Ses yeux bleus scannèrent mon visage sous toutes les coutures.

- C'est quoi ce bordel ? J'ai pas accepter pour ça Ruby ! Où étais-tu ? Ça fait quatre putain de jours que je te cherche, Quatre jours !

Ma main recouvrit la sienne et rien que ça, ça me demander un effort monstre.

- J'ai retrouvé une partie de mes souvenirs, murmurai-je.

- Regarde-toi mon ange, on dirait..., s'étrangle Isaac.

- Je sais. Ça va. J'ai besoin de manger un peu et d'aller dormir.

- Tu pourrais dormir avec moi, dit-il.

- Dans « notre » chambre ? ricanais-je.

Il détourna les yeux.

Rose arriva avec un bol de soupe fumante et une cuillère à soupe qu'elle déposa devant.

- Merci, murmurai-je.

Je pris la cuillère qui me glissa des doigts une première fois.

Je suis tellement fatiguée.

- Laisse-moi faire, chuchote-t-il en effleurant ma pommette de son pouce.

Isaac vint à mon secours, prit la cuillère qu'il plongea dans le bouillon souffla dessus pour le refroidir et le porta à mes lèvres. Le liquide glissa dans ma gorge, une soupe au poulet et vermicelle. Simple et facile. Mes souvenirs d'enfance.

- Je suis désolé pour tout ça, souffle-t-il en ramenant une deuxième cuillères devant ma bouche.

- De quoi ?

- De voir le mal dans lequel je te mets.

- J'étais morte Isaac.

- Ce n'était pas une raison, dit-il en serrant les dents.

- C'est du passé.

Il glissa ses doigts dans mes cheveux humide et plaça une mèche derrière mon oreille, souleva mon menton à sa hauteur où il déposa ses lèvres. Ce contact raviva un peu mon cœur froid et brisé. Son souffle chaud caressa mes lèvres gelées et me fit trembler.

Il s'écarta aussi vite pour me donner une nouvelle cuillère de bouillon. Fit tomber un peu de vermicelle sur mon menton qu'il récupéra avec son pouce avant de le porter à ses lèvres.

Tout ce que faisait Isaac avait quelque chose d'érotique, n'importe quoi.

Son sourire s'élargit faisant apparaître ses fossettes, à croire qu'il est lu dans mes pensées.

- Merci pour se compliment, susurre-t-il.

Quand je vous disais que j'étais fatiguée.

Le bol terminé, Isaac le déposa dans l'évier. Rose avait disparu. Mon compagnon m'aida à me lever, glissa ses mains sous mes genoux et me porta pour m'emmener je sais où. Une fois arrivé, nous étions dans une nouvelle chambre, il me déposa sur le lit, grimpa à son tour, nous couvrit, m'encercla dans ses bras chaud et nous nous endormions sans un mot de plus.