~ Chapitre 32 ~ 2/2

Le début des blessés commencer à être transporter et évacués à l'intérieur. Certains en civière, d'autres en fauteuil roulant. Je pouvais à présent souffler, ils étaient en sécurité.

La nuit était tomber depuis un petit moment déjà. La lune éclaire la cime des arbres et traverse les branches touffus. Toute la pression me retomba sur les épaules. Lourde et pesante.

- Voudrais-tu voir Pearl ? demande Isaac en me sortant de mes pensées.

Voir Pearl maintenant ?

Je secoue négativement la tête.

Il n'en était pas question.

Pas comme ça.

- Je ... Non pas maintenant, j'aimerais m'isoler un peu. Tout ça, c'est beaucoup d'un coup.

- Dans ce cas, je t'emmène dans notre chambre.

Notre chambre.

Il m'accompagne tout le long des couloirs et me dirige dans la bonne direction, j'essaie au mieux de me couvrir le visage pour que personne ne me reconnaît et trace la route jusqu'à la chambre, alors que beaucoup de monde arrête Isaac sur son chemin. J'entre dans la chambre qu'il m'a indiquer et referme la porte derrière moi.

- As-tu besoin de quelque chose ? demande-t-il une fois à la porte.

- Juste d'être seule un moment, s'il te plaît.

Je pouvais apercevoir ses mâchoires se contracter, il ne voulait pas me quitter. Mais j'en avais besoin.

- D'accord, soupire-t-il.

Il avance jusque l'armoire en sort plusieurs affaires qu'il dépose sur le lit, je reste là au milieu de la pièce à regarder autour de moi tout ça me paraissait tellement loin.

J'avais l'impression d'avoir vécu plusieurs vie entre temps.

D'être morte aussi entre temps.

Je le remercie pour les affaires que je récupère doucement et en renifle l'odeur qui n'appartient qu'à lui. Je quitte avec du mal la veste en cuir que je dépose sur le lit et en sort la photo que je lui tends.

- C'est la seule chose qui m'a retenue vers toi. Mon seul souvenir de toi pour ne pas t'oublier.

La photo était chiffonnée, corner et abîmer.

- Ta veste ma sauver, si tu n'avais pas déposé cette photo de nous dans ta veste. Je ne serai probablement pas ici avec toi.

- Ruby, murmure-t-il ému.

- Ton visage m'a aidé à affronter se vide en moi, ses souvenirs perdus, tu as aidé à ma guérison, dis-je en caressant doucement son visage sur la photo.

Je m'éloigne vers la salle de bain et referme la porte le laissant seul dans la chambre. Le dos contre le panneau de bois j'inspire doucement en me raccrochant à la poignée et expire.

Les émotions me tombent dessus les unes après les autres sans que je puisse les anticipés et sans m'y être préparer.

La peur, la douleur, le manque, l'espoir, l'amour, le désir.

J'avance dans la pièce et pose les affaires sur un des meubles, me regarde longuement dans la glace et commence doucement à me déshabiller en les laissant tomber sur le carrelage froid, une fois nue j'observe tous les bandages souillés de sang que je découpe et laisse tomber sur le sol, certaines plaies saignent encore. Ma peau brûler est un rappel de ma douleur silencieuse, mon bras, ma jambe, ma hanche, le côté de mon cou et mon visage. La peau rosie et légèrement fripé. C'est ce que je suis maintenant, un amas de chair brûler, calciner. Le seul point positif malgré ça et le petit être qui grandi en moi, je descends les yeux vers mon ventre qui s'arrondi de jour en jour.

J'ouvre le robinet de la douche et laisse échapper un soupir tremblant avant de m'avancer sous les jets d'eau brûlant, un premier sanglot quitte mes lèvres puis un second, mes épaules sont secouées par mes sanglots et le tremblement incontrôlé de mon corps.

- Putain, entendis-je jurer près de la porte. Ruby ?

- Sort d'ici.

- Mon ange.

- Je t'ai dit de sortir d'ici ! hurlai-je en me cachant de sa vue.

- Jamais.

- S'il te plaît Isaac. Pars.

Mes sanglots avaient redoublé en intensité, je ne pouvais pas lui montrer la femme brisé que j'étais devenue. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça.

L'ancienne Ruby n'était plus.

- Bébé, murmure-t-il alors que ses mains encerclé ma taille.

- Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Va-t'en !

- Jamais, répète-t-il en glissant mes cheveux par-dessus mon épaule et embrasse la peau brûler de mon épaule.

- Isaac, suppliai-je.

- Je t'ai cru morte pendant des semaines, j'ai cru devenir fou sans toi. Il est hors de question que je t'abandonne encore une fois.

- Je ne suis plus la Ruby que tu connaissais, murmurai-je. Mon corps est marqué à jamais, je suis tellement laide maintenant.

- Laisse-moi en décider, dit-il en me collant contre son torse.

Il était lui aussi nu sous la douche, je le sentais à son sexe loger entre mes fesses.

- Tu crois que tu me ferais cette effet, si je ne te désirais plus ?

- Parce que je suis de dos, argumentai-je.

- Alors laisse-moi voir, laisse-moi te voir.

Il me tourna doucement vers lui alors que les jets d'eau battaient sur ma peau froide. Je garde la tête baisser vers le sol tandis qu'il inspecte mon corps de ses yeux et ses mains.

- Tu restes magnifique à mes yeux, murmure-t-il la voix tremblante.

Je relève doucement la tête vers son visage humide d'eau mais aussi de larmes.

- Quand je te vois, je réalise à quel point j'ai été lâche de t'abandonner là-bas, si tu savais à quel point je m'en veux.

- Je ne pensais pas m'en sortir non plus, tu devais vivre, c'était la meilleur décision que j'ai prise, te protéger Pearl et toi. Vous deviez vivre !

- Mais qui t'a protégé toi ? Tu es prête à tout sacrifier pour les autres mais qui t'a protégé toi ! s'énerve-t-il.

J'attrape ses mains que je pose sur mon ventre.

- Il m'a protégé, murmurai-je.

Je plonge dans son regard bleu arctique dont les larmes coulent avant qu'il ne baisse les yeux sur mon ventre qu'il caresse doucement.

- Notre bébé m'a maintenu en vie, souriais-je malgré tout.

- No... notre bébé, murmure-t-il.

- Tu vas être papa, acquiesçai-je.

Il y avait quand même du bonheur parmi la douleur.

Isaac agrippe mon visage à pleine main et abat ses lèvres sur les miennes, ses lèvres ont le goût du désespoir. Je me retiens à ses avant-bras pour ne pas tomber à la renverse. Sa bouche se fait conquérante, sa langue vient caresser la mienne avidement alors qu'un gémissement sonore sort de sa poitrine. Tel un roi, il reprend ce qu'il lui était acquis avant le drame. Ses lèvres se font autoritaire et ne laisse aucune chance de me défiler alors j'accepte mon sort et le laisse faire.

Il mordille ma lèvre avant de la sucer entre les siennes l'une après l'autre, mon corps s'éveille doucement après une longue période de sommeil. Il détache enfin ses lèvres et pose son front contre le mien en respirant par saccade.

- Il faut que je me calme, soupire-t-il. Je ne peux pas, pas comme ça. Tes lèvres m'avaient tellement manqué.

- C'est ce que j'ai cru comprendre, soufflai-je.

- Tu es blessé, murmure-t-il.

- Je sais.

Un grognement sort de sa gorge, il attrape la bouteille de shampooing et en verse une dose dans sa main avant de le faire mousser dans mes cheveux. Je soupire de gratitude, ça fait tellement de bien. Il me masse le cuir chevelu avant de le rincer puis continue sa tache en prenant un gant toilette et me laver le corps avec lenteur alors que je m'applique à lui nettoyer les cheveux à mon tour.

Après m'avoir rincé, il entreprend de se laver en vitesse et éteint la douche avant de m'enrouler dans un drap de bain avant de cingler une serviette autour de sa taille.

- Nous devons soigner ça, dit-il en me portant et me dépose sur le meuble du lavabo.

- Je peux m'en occuper.

- Il en est hors de question, je m'en charge.

- Isaac, soufflai-je.

- Laisse-moi prendre soin de toi, d'accord ?

- Ok, d'accord.

- Bien, dit-il en posant un baiser sur mes lèvres.

- Heureusement que je t'ai demander d'être seule, ironisai-je.

Il fronce les sourcils en sortant la trousse de secours, les gouttes d'eau lui caresse sa peau bronzé.

- Tu as changé toi aussi, murmurai-je.

- Comment ça ?

Je touche ses épaules ronde qui ont pris du volume, descends mes paumes sur sa poitrine viril qui a doublé et sur ses abdos sculpter. Alors que je continue mon exploration ses mains se glisse sous le drap de bain et s'accroche à mes cuisses.

- Ruby, souffle-t-il.

- Demande moi d'arrêter.

Je fais tomber sa serviette sur le sol et peut enfin l'admirer dans toute sa nudité, mes mains glisse sur ses flancs puis descends vers sa taille, j'entends sa respiration s'accélérer contre mon oreille.

- Tu as changé, répétai-je.

Mes doigts descendent encore plus bas avant qu'il me bloque les poignets.

- Si tu continues, je ne pourrais pas m'arrêter. Et je risque de te faire mal.

Je remballe mes mains pour moi et pousse un soupir.

- Laisse tomber, dis-je en sautant du lavabo, emportant la trousse avec moi et les affaires. Je vais me débrouiller.

Je quitte la salle de bain alors qu'il pousse un juron et m'installe sur le lit, Isaac sort à son tour habiller d'un boxer entrain d'attacher ses cheveux mouillé en chignon.

Ça n'a pas tarder.

J'enfile une culotte sous la serviette que je laisse tomber sur le sol avant de sécher et natter mes cheveux. L'une après l'autre je soigne et bande mes blessures. Isaac s'agenouille devant moi avec un pot de crème dans la main qu'il ouvre et prend une noisette qu'il chauffe dans ses mains. Attrape ma cheville et étale la crème sur ma jambe.

- Je ne t'oblige à rien, je peux m'en occuper, lui dis-je.

Un seul de ses regards colérique m'oblige à la fermer, je le laisse faire. Zone après zone il applique une dose généreuse de crème sur mes brûlures qu'il masse doucement, une fois terminé il récupère ma serviette à terre et s'essuie les mains. Il dépose un baiser sur mon ventre puis se lève.

- Maintenant au lit, dit-il.

J'ouvre la couette et m'engouffre à l'intérieur, la tête poser sur l'oreiller j'attends qu'Isaac me rejoigne mais au lieu de ça, il s'habille et sort de la chambre après avoir éteint les lumières.

Euh... J'ai manqué un épisode ?

Je sors du lit à mon tour, enfile des vêtements et noue mes rangers avant de relever la capuche de ma veste avant de sortir. J'ignore où se trouve Isaac et je ne veux pas le savoir. Qu'importe. J'emprunte le même chemin qu'à mon arrivé et file à l'extérieur. La lune est haute dans le ciel sombre.

Je me faufile entre les arbres et descends le petit sentier qui mène à une rivière, son ruissèlement est une mélodie rassurante à mes oreilles. Je me pose contre un tronc d'arbre, cacher entre les hautes herbes et repense à cette journée.

Une journée de dingue.

Toute la pression quitte peu à peu mon corps alors que la rivière me berce, je ferme les yeux et respire à plein poumons l'odeur de la nature. Quand je ne ressens plus mes fesses je décide de rentrer de nouveau.

J'ignore combien de temps je suis resté dehors mais les couloirs sont silencieux hormis quelques insomniaques.

Je retourne dans la chambre, découvre deux plateaux de nourriture sur le meuble mais personne dans la pièce, Isaac était parti nous chercher à manger. L'heure indique 3h00 du matin, je grignote un peu dans le plateau repas. File me déshabiller et retourne sous la couette. Le sommeil m'emporte rapidement.

Quelques minutes plus tard je sens le lit s'affaisser et deux bras m'entourer avant de me ramener contre une peau brûlante, les mains d'Isaac se resserrent sur mon ventre alors qu'il murmure à mon oreille.

- Ne m'abandonne plus, supplie-t-il d'une voix désespéré. Tu m'as fait tellement peur.

Je referme mes doigts sur les siens et les serrent doucement, alors qu'il s'accroche à moi. Son souffle chaud caressant ma nuque. Avant qu'il ne s'abandonne à son tour à une longue nuit de sommeil. 

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