~ Chapitre 28 ~ 1/2

Cette dose d'adrénaline pur parcourait mes veines et j'en réclamais encore, me donnant le boost nécessaire pour continuer. Tiago démarre en trombe dans un nuage de poussière et de gravillons.

- C'était qui eux ? demande-t-il précipitamment.

- Le Gouvernement.

- Ce sont des ...

- Des américains, exact.

- Qu'est-ce qu'ils cherchent ?

Je tourne la tête vers son profil qui fixe la route.

- La même chose que nous j'imagine. Sauf qu'ils ne s'attendaient pas à ce que je sois là.

Dans le rétroviseur, plusieurs fourgons noires nous avez prit en chasse.

- Fait chier ! sifflai-je. Ne retourne surtout pas chez ta grand-mère, elle n'a pas besoin de ça. Éloigne-les de la ville.

Tiago me jette un regard avant de reporter son attention vers le rétro puis la route en hochant la tête.

- Je vais trouver une solution, lui dis-je.

- Je n'imaginais pas que tu étais ce genre de fille.

- Quel genre de fille ?

- À avoir des ennuis.

- Je n'ai pas d'ennuis, c'est eux qui viennent à moi. C'est ma vie, je me bat contre ces gens-là pour notre survie à tous.

S'il pense que je le fais exprès, il se trompe.

J'observe mes mains, elles ont baigné dans le sang c'était une certitude. Des images où plutôt des souvenirs remontent à la surface.

Mes pouvoirs.

- La prochaine à droite, lui dis-je.

- C'est un village inhabité et en ruine.

- C'est tout l'idée.

Tiago braque le volant à fond et nous entrons dans un petit chemin escarpé et sombre, très boisé.

- Tu es sûr de toi ? demande Tiago.

- Il y a intérêt, murmurai-je.

Les premiers coups de feu des fourgons heurtèrent la carrosserie de la camionnette. La vitre arrière éclata en morceaux sous l'impact.

- Attention, hurlai-je à Tiago en le protégeant des balles.

- Tu es enceinte, merde ! C'est à moi de te protéger, maugréa Tiago.

- Contente-toi de rouler, dis-je en remontant mon bandana sur mon nez.

- Qu'est-ce que tu fou ? Bon sang ! s'écrit-il.

Je lui tourne le visage vers la route.

- La route, grondai-je à son oreille.

- Je plains l'homme de cet enfant, si tu n'en fais qu'à ta tête et te met constamment en danger, s'énerve le conducteur.

- Je crois que ça lui plaît au contraire, dis-je sans grande conviction.

J'enjambe le siège et me déplace à l'arrière alors que les balles sifflent à mes oreilles.

- Nom de dieu, Ruby ! siffle Tiago.

- Relax, ça va. Pourquoi tu hurles comme ça ? Je ne suis pas sourde !

- Non ça ne va pas ! Tu es encore convalescente et ...

- Tiago, la route. Détends-toi ok, ton stress me rend nerveuse et je risque de faire une connerie ok ?

Il se contente de se taire et serrer les dents, j'arme mon Glock, m'installe sur la banquette arrière stabilisé et vise la roue du côté conducteur qui perd le contrôle du véhicule et amorce des tonneaux au milieu de la route.

Ça nous laisse une petite longueur d'avance.

- Tu as un endroit où être en sécurité avec ta grand-mère ? De préférence loin d'ici ?

- Qu'est-ce que tu racontes, pourquoi ?

- Je dois vous mettre en sécurité.

Un rire incrédule quitte ses lèvres.

- Tu te fiches de moi ! Nous mettre en sécurité, répète-t-il. La seule qui doit être en sécurité ici c'est toi.

- Tu as tort ! Vous me connaissez maintenant et s'ils vous attrapent, ils vous tueront pour m'avoir logé et nourri, si vous ne leur donnez pas ce qu'ils veulent, ils vont vous torturer avant de vous tués lentement.

Je lui tends le téléphone satellite.

- Appel Gabriela, dit lui de préparer le strict nécessaire pour prendre la fuite.

Il hésite à prendre l'appareil.

- Prends-le.

- Ruby.

- Prends ce putain de téléphone. Je refuse qu'ils vous arrivent la même chose... Appelle-là, maintenant !

Il fixe la route, puis jette un œil au téléphone qu'il agrippe avant de faire le numéro.

- Grand-mère ?

- ...

- Oui, je vais bien. Nous allons bien.

- ...

- Écoute, ...

- ...

- Non, tu dois partir.

- ...

- Prépare quelques affaires.

- ...

- Grand-mère, ces hommes sont dangereux.

- ...

- Passe là moi, dis-je en récupérant le téléphone.

- Je ne partirais pas de ma maison, assène Gabriela.

- Gabriela, écoutez-moi.

- Ruby ?

- C'est moi, écouter vous n'avez pas le choix, je ne vous laisse pas le choix. Si ces hommes vous trouvent, ils vous tueront ! Vous et toute votre famille vous m'entendez ?

- Je ne peux pas, murmure-t-elle.

- Si, vous le pouvez ! Préparer quelques affaires à vous ainsi que celle de Tiago, fermer tous les volets, ranger vos objets de valeurs où emporter les, verrouiller les portes.

- Ruby.

- Ça va aller Gabriela, je vous l'assure.

- Et Tiago ?

- Je vous l'envoie rapidement, où allez-vous ?

- Chez ma sœur, soupire-t-elle abattue.

- Une adresse, il me faut une adresse.

- En Colombie.

- Je vais m'arranger, préparer vos affaires. Je vous donne quinze minutes pas une de plus. Dépêchez-vous.

Je raccroche et range le téléphone.

- Gare-toi près de la maison là, dis-je après quelques minutes de silence pesant en lui montrant un tas de ruine.

Il fait ce que je demande sans poser la moindre question.

Il nous reste peu de temps avant que les fourgons débarquent.

- L'adresse de la sœur de ta grand-mère ? demandai-je à Tiago.

- Je ne sais plus.

- D'accord, alors la ville ? La Colombie est trop vaste, le pressai-je.

- Euh... Nazareth.

- Maintenant, sort de cette voiture.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Sort !

Doucement, il sort du véhicule et claque la portière alors que je m'installe au volant.

- Ruby, ne fait pas ça.

- Ce n'est pas ton combat Tiago. Dit à Gabriela que je la remercie pour tout ce qu'elle a fait pour moi.

- Pourquoi dis-tu ça enfin ?

- J'espère vous revoir un jour.

- Ruby ? Ruby non ! hurle Tiago.

Je me concentre sur la maison de Gabriela et envoie son petit-fils la rejoindre en un battement de cils.

Il a disparu.

Puis je fais la même chose pour les envoyés tous les deux à Nazareth.

Je suis désormais seule dans la voiture, légèrement affaiblie avec une armée au cul.

- C'est toi et moi désormais mon bébé.

Ma peau me tiraille et me brûle, j'ai utilisé beaucoup d'énergie pour la téléportation alors que je ne suis pas à 100% de mes capacités. Je respire un bon coup et démarre la voiture.

À quelques mètres de là, gronder les moteurs des fourgons enragés.

Ils seront bientôt là.

Avec supplément renforts sur place.

- Me retrouver devant une armée entière, armer jusqu'aux dents, quel chouette idée Ruby. Vraiment une brillante idée. Si je ressors vivante, tu auras droit à une glace à la fraise mon bébé, c'est promis. J'aimerais juste que ton papa soit là.

J'arrête le véhicule au centre du village, au milieu des ruines d'anciennes maisons raser par je ne sais quelle catastrophe naturelle ou pas. Les lieux sont encore habités par les âmes, je les vois clairement se déplacer d'un endroit à l'autre entre les décombres. Ceux qui n'ont pas voulu rejoindre la lumière.

Peut-être m'aideront-ils.

Je descends à mon tour, m'équipe même si je sais que je n'en ai aucunement besoin. Remonte mon bandana et ma capuche sur la tête.

Je regarde le ciel qui s'assombrit petit à petit et des éclairs zèbrent l'étendue sombre.

Un autre souvenir refait surface mais ce n'est pas le moment, je le case dans un endroit et attend patiemment devant le véhicule phares allumés alors que des gouttes d'eau tombent sur le sol poussiéreux.

Jusqu'à ce que des dizaines de fourgons aux vitres fumées s'alignent devant moi, beaucoup trop pour tous les compter ou descend des dizaines d'hommes par véhicule, camouflés et armés. J'avais devant moi un groupe, que dis-je un bataillon de mercenaires prêt à tout pour éliminer la source de problème que je créée.

Exterminer la menace.

Moi.

Un homme se détacha du reste de la horde et s'avança devant eux. Malgré la distance je voyais clairement qu'il me dévisager et qu'il analyser à quel point je pouvais être dangereuse.

- Rien ne nous oblige à en arriver là, rendez vous et nous vous ferons aucun mal.

Quelle ironie, ce type vient de m'endormir avec son discourt à deux balles.

Crétin !

Au moins deux cent hommes étaient devant mes yeux prêt à se sacrifier pour me capturer vivante de préférence, mais aucun d'entre eux ne rentreraient vivant de cet endroit.

Tant de vies humaines perdus, pourquoi ?

Parce que les gens détestent la différence et pari notre avenir sur des à priori qui n'arriverons jamais.

Parce qu'une personne à mit dans la tête de centaines d'autres que nous « pourrions » asservir le pays entier à notre guise.

Mais c'est faux.

Par la pensée, je dresse un mur de flamme autour de nous. Une barrière infranchissable par le commun des mortels qui s'élever sur plusieurs mètres nous enfermant dans une véritable fournaise.

L'enfer ne devrait pas être différent.

- Je suppose que c'est un non, reprend l'homme.

- Vous supposez bien, dis-je.

Il penche la tête sur le côté et m'observe avec plus d'attention, a-t-il deviné le timbre de ma voix ?

- Vous êtes la reine, dit-il.

La reine ? Vraiment ?

- Ma fois, j'ai bien plus d'un titre, répondis-je en haussant les épaules.

Le tonnerre gronda au-dessus de nos têtes, la pluie s'abattez à présent sur la zone de plus en plus agressive alors que les flammes autour de nous ne faiblissez pas, elles gardèrent leurs intensités et leur chaleur.

- Où sont les autres ? demande-t-il.

- Est-ce un interrogatoire ? répliquai-je.

- Il vaudrait mieux pour vous de répondre aux questions si vous tenez à la vie.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire derrière mon bandana, un rire profond venant des entrailles.

- Vous n'avez toujours pas compris pas vrai ? riais-je.

- J'ai deux cent hommes prêts à vous abattre, dit-il sûr de lui.

- Alors je tiens à vous informer qu'aucun entre vous ne ressortira vivant d'ici, autant vous prévenir, hurlai-je à l'assemblé.

- Vous n'êtes qu'une femme ! cria alors un soldat.

- Certes, répondis-je.

D'un mouvement de poignet, sa nuque se brisa dans un craquement sinistre avant de s'écrouler au sol.

Mort.

- Vous disiez ? demandai-je.

Les centaines d'hommes en face de moi m'en menaient plus large à présent. Tous se regardèrent en chien de faïence pour savoir si oui où non il fallait prendre la fuite où me tirer une balle entre les deux yeux.

- Personne ne vous a prévenu de ça, j'imagine. Évidemment que non. Vous vous engagez dans des guerres sans en connaître le sens. Enrôler comme de simples chiots qui obéissent au doigt et à l'œil. Vous croyez que nous sommes les méchants, les monstres alors que c'est des gens comme vous qui tués nos enfants et nos parents pour quelques gouttes de leur ADN. VOUS ! Nous ne demandons rien à personne nous. Est pour ça, j'ai envie de tous vous exterminer !

- Si vous nous tués, ce sera un génocide, hurla le dirigeant.

- Vous parlez de génocide alors que vous ignorez le sens de ce mot. Le GÉNOCIDE c'est vous qui l'utiliser sur nous en voulant exterminer les êtres différents de VOUS ! Combien des miens sont morts sous votre joug ? COMBIEN ? Les corps ne se compte plus en milliers mais en centaines de milliers bande d'assassin ! Les corps s'amassent et s'entassent comme de simples cadavres d'animaux à qui VOUS refusez des obsèques décentes. Non, nous n'avons droit qu'à la fausse commune pas vraie ? PAS VRAI ?  

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