~ Chapitre 17 ~ 2/2
À mon réveil, tous le monde était sur le pied de guerre. Occupés à ranger les derniers cartons dans les camions et ils étaient encore nombreux.
Tout cela sans éveiller les soupçons du directeur, ce qui m'impressionner car habituellement il aurait sauté comme un clown hors de sa boîte pour surveiller l'ensemble de l'école. Ce qui était surprenant de sa part.
Tellement que ça me pousser à me poser des questions.
Que valait monsieur Sullivan ?
C'était un ami de mes parents, il appréciait mes parents pas vrai ?
Je me dirige à l'infirmerie qui à était totalement vidé et repère Isaac penché sur une petite table qui prépare lui-même les explosifs pour ce soir.
₋ Tu es là depuis longtemps ? lui demandai-je en m'installant à ses côtés.
₋ Je n'ai pas réussi à dormir, avoue-t-il en reliant des fils entre eux.
₋ Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ?
₋ Tu avais besoin de dormir, l'Onyx t'as rendu KO.
₋ Si quelque chose te tracassais, tu m'en parlerais pas vrai ?
₋ Ruby, souffle-t-il.
₋ Tu as l'air épuisé et ce n'est pas la première fois que tu ne dors pas cette semaine.
₋ J'ai peur de m'endormir, me révèle-t-il les mains posés à plat sur la table en courbant le dos et sa nuque qui craqua.
₋ Pourquoi ? le questionnai-je en glissant ma main le long de sa colonne vertébrale.
₋ J'ai des flashs où plutôt des souvenirs qui me revienne.
₋ À quel propos ?
₋ Ma... ma mère, murmure-t-il.
₋ Tu m'as dit qu'elle était morte, soufflai-je doucement.
₋ Elle l'est, enfin d'après les dires de mon père.
₋ Qu'est-ce que tu vois dans tes souvenirs ?
₋ Je lui demande de me raconter l'histoire de la prophétie, j'adorais cette histoire enfant.
₋ Et ensuite ?
₋ Elle me répète que je ne dois jamais oublier la prophétie, c'est important. Elle me répète qu'elle m'aime, que mon père ne connaît pas la valeur de la prophétie. C'est confus dans ma tête.
₋ Tu comprends ce qu'elle voulait dire ?
₋ C'est notre prophétie Ruby.
₋ Bien et ensuite ?
₋ Je n'ai plus jamais revu ma mère après ça, mon père m'a annoncé qu'elle était morte.
₋ Oh, Isaac ! le consolai-je.
₋ Pourquoi ça me hante maintenant ? Chaque nuits !
₋ Tu penses qu'elle l'est ?
₋ Quoi ? m'interroge-t-il.
₋ Est-ce que tu ressens ici ce vide, demandai-je en posant la main sur son cœur. Cette douleur qui t'empêche de respirer, est-ce que tu ressens sa perte ? Penses-tu vraiment qu'elle nous est quittée ?
₋ J'ai ressenti cette douleur enfant.
₋ C'est normal, tu étais un enfant qui croyais ce que disait son père. Je te demande si maintenant tu ressens cette douleur, cette perte ?
₋ Je ne sais pas, dit-il après quelques secondes de réflexion.
₋ Je t'aiderais à y voir plus clair Isaac, je te le promets. Tu n'es pas seul.
₋ Et si elle ne l'est pas ? murmure-t-il.
₋ Alors nous la retrouverons ensemble.
₋ Ensemble, souffle-t-il contre mes lèvres.
₋ Je serais là pour toi.
Sa bouche happe la mienne dans un baiser lent et profond. Je glisse mes mains sous son t-shirt et pose mes paumes contre la peau chaude et lisse de son dos.
₋ Que ferais-je sans toi ? demande-t-il une fois nos bouche séparé.
₋ Je me pose également la question, lui souriais-je.
Il me dépose un dernier baiser sur les lèvres et se remet au travail. La discussion était close. Le dos vouté au-dessus de la table, le fer à souder entre les doigts prêt à souder des fils entre eux. Un nuage de chaleur s'éleva par volute dans les airs, caressant son visage qui prit une teinte rose.
Si c'était la vérité, comment un père pouvait priver un enfant de sa mère ? Son propre enfant qui plus est !
Était-elle vraiment décédée ?
Si ce n'était pas le cas, où était-elle ?
Comment réagira Isaac à cette nouvelle ? Je craignais le pire pour la famille Sullivan.
Me voilà désormais avec encore plus de questions, alors que mon esprit en avait déjà beaucoup trop. Encore une affaire à élucider. À croire que ma vie n'étais pas assez compliqué comme ça en ce moment.
Isaac termine les derniers explosifs qu'il enferme dans une boîte, avant de remonter dans le réfectoire avec son paquet sous le bras.
Les images de ma dernière rencontre avec mes parents me reviens à la figure, le souvenir de l'école en ruine, c'était de moi. Tout partais de mon initiative, je l'ignorais encore à ce moment-là, mais c'était de ma faute. Je me rappel le déchirement que j'ai ressenti quand j'ai vue les ruines. Par ma faute, mais il le fallait !
₋ Nous aurons terminé le chargement des camions avant midi, annonce Liam en me sortant de mes pensées.
₋ Est-ce que ça va ? me demande Isaac.
₋ Oui, ça va. Concernant les adresses des enfants ?
₋ Elena et Lahna s'en occupent encore.
₋ Bien. Le bus à était préparer ?
₋ Vitre teinté, anti-balle, renforcé de l'intérieur avec double armature.
₋ Ce bus est un tank, sourit Jayden.
₋ Toujours pas de nouvelle de la radio ?
₋ C'est le silence total.
₋ Ce qui ne vaux rien de bon si tu veux mon avis, râle Liam.
₋ Ses salopards prépare quelque chose, renchérit Jayden.
₋ Je suis de son avis, renifle dédaigneusement Liam.
₋ Après 19h30, nous installerons les enfants dans le bus. Pendant que je les déposerais chez eux, vous vous rendrez à cette adresse. Rose vous y attendra avec ses amis pour vous installer. Je vous rejoindrais après ça. Isaac s'occupera des explosifs. Tout le monde a compris ?
Ils hochèrent la tête avant de retourner à leurs tâches. Le reste de la journée passe à toute vitesse jusqu'au moment d'annoncer nos intentions au directeur de l'école qui n'est autre que le père d'Isaac, monsieur Sullivan.
J'avais réuni les affaires du directeur cet après-midi alors qu'il était enfermé dans son bureau. Le tout était déjà entreposer dans le camion.
Avec Isaac, nous nous apprêtions à faire notre entrée dans le bureau. Conscient des risques que l'on prenait en annonçant cette nouvelle.
₋ Entrez ! cri-t-il à travers le panneau de bois après que l'on est toqué à la porte.
Il leva la tête, une fois que la porte fût refermée.
₋ Fils, mademoiselle White, que puis-je faire pour vous ?
Nous échangions un regard avec mon compagnon qui prit la parole.
₋ Nous devons partir, annonça Isaac.
₋ Combien de temps partez-vous ? où ça ? s'enquit-il.
₋ Tu ne comprends pas, nous partons tous et tu nous accompagnes, réplique le fils.
₋ Je ne peux pas partir d'ici Isaac.
₋ Il n'y aura plus d'école.
₋ Qu'est-ce que tu racontes ? s'exclame le père.
₋ Ce que votre fils essaie de vous dire monsieur, c'est que nous allons faire exploser l'école et que nous devons donc évacuer les lieux maintenant, ne puis-je m'empêcher de reprendre pour qu'il comprenne.
₋ Vous allez quoi ? hurle-t-il en frappant le bureau du poing.
₋ Le bâtiment sautera avec où sans vous à l'intérieur monsieur, confirmai-je.
₋ Qui a prit cette décision sans mon accord qui plus est ?
₋ Moi, dis-je en m'avançant vers le bureau.
₋ Tu l'as laissé faire ? demande-t-il à son fils hors de lui.
₋ Son raisonnement tient la route, je lui fait confiance.
₋ Tu as complètement perdu l'esprit mon fils.
₋ C'est toi qui a complètement perdu l'esprit en amenant ses enfants innocents ici alors que nous étions en danger.
₋ Je t'interdit ! Je suis ton père.
₋ Je ne suis pas près de l'oublier, vocifère Isaac.
Je jette un œil à ma montre qui affiche 19h20.
₋ Dans dix minutes, il sera trop tard pour vous échapper.
Monsieur Sullivan empile plusieurs dossiers à la vitesse de l'éclair ainsi que plusieurs classeurs et réuni plusieurs autres documents dans des cartons. Quand se fût terminé, les volontaires les embarqua pour les entreposer dans un des nombreux camions garés à l'extérieur.
₋ Je monte avec vous ! me montre-t-il du doigt un air mauvais sur le visage.
Pour un peu, il me ferait presque peur !
₋ Comme vous voudrez, je ramène les enfants chez eux.
₋ Parfait !
Une fois qu'il est franchi la porte et sortit d'un pas rageur, je me retourne vers Isaac qui n'avait pas bougé.
₋ Ça s'est plutôt bien passé, soufflai-je.
₋ Quelque chose cloche, mais je ne sais pas quoi.
₋ Tu crois ?
₋ J'ai un mauvais pressentiment.
₋ Il avait l'air plutôt réticent à partir, c'est normal.
₋ Fait attention à toi, tu me promets ?
₋ Je te promet.
Nous sortons du bureau et nous nous dirigeons à l'arrière du bâtiment où tous les camions sont garés, Elena faisait monter les enfants dans le bus. Tous nos valeureux guerriers montèrent dans les différents blindés et véhicules. Un professeur au volant où élève ayant le permis.
Isaac m'isole dans un coin, sa boîte d'explosifs sous le bras.
₋ Tu les enclenches et tu te tires d'ici, grondai-je.
₋ Je sais encore comment installer des explosifs mon ange.
₋ Je ne plaisante pas, râlai-je.
₋ Je sais.
₋ Bien. J'emmène Jasmine, Tania et ton père avec nous.
₋ Je sais et ça ne me plaît pas beaucoup !
₋ Je serais de retour dans une semaine.
₋ Justement, je n'aime pas ça !
₋ Ça va aller, je serais vite de retour.
Il agrippe ma nuque et pose brutalement ses lippes contre les miennes. Sa langue envahi ma bouche, conquérante et exigeante. Elle prend tout ce que je suis capable de lui donner en m'en regorge en retour. Les personnes autour de nous disparaissent pour nous laisser dans notre bulle. Sa prise dans ma nuque se resserre me laissant probablement des marques, ses dents maltraites mes lèvres mais je m'en fiche. Une semaine, nous devions tenir une semaine. À bout de souffle et les lèvres douloureusement gonflés, nous nous séparons.
₋ Reviens-moi ! susurre-t-il contre mon oreille.
Son bas ventre collé contre le mien, je peux sentir à quel point il me désire en ce moment, mais nous n'avons pas le temps pour ça. Des vies sont en jeux. J'embrasse une dernière fois ses lèvres humides et mordu sa lèvre inférieur, me détache de ses bras et cours vers le bus.
Isaac conduira ma voiture où sont entreposé nos affaires pour son trajet vers le château et nous nous reverrons dans une semaine si mon trajet se passe sans embûche.
Installé derrière le volant, j'observe la silhouette de mon homme s'engouffré de nouveau dans l'école alors que le soleil se coucher derrière les montagnes. Le dôme de protection sera maintenu encore deux jours le temps que les ruines où de probable incendie pourrait se déclarer avec les explosions qui seront atténuer avec le bouclier et n'alertera pas la population et les fédéraux.
Je suis la première à quittée mon stationnement au volant du bus. J'actionne la poignée des fermetures des portes. Jette un coup d'œil au rétroviseur intérieur où des rangers de petites têtes regardaient dans ma direction.
Ils étaient tellement jeunes, ils ont encore la vie devant eux.
Beaucoup trop jeunes pour mourir.
Nous leurs devions un avenir heureux, en paix. Sans peur, où qu'ils soient.
Un coup d'œil vers ma droite, le directeur se calla contre son siège en bouclant sa ceinture et fixa la route sans m'avoir jeté un coup d'œil dans ma direction.
Qui me flanqua la frousse et pourtant il en fallait pour me faire peur.
Une fois sûre que je pouvais démarrer, je tourne la clé dans le contact et avance le véhicule vers la sortie. Le convoi de véhicules suivirent le bus puis nos chemins se séparèrent. Un léger flash lumineux éclaira la nuit, preuve qu'Isaac avait réussi sa mission.
Espérons juste qu'il n'y soit pas resté !
Il n'avait pas intérêt de m'avoir fait ça !
Isaac devait à présent rejoindre le reste de nos guerriers dans notre nouvelle planque dont j'ignorais tout. Continuer les entraînements et s'acclimater à de nouveaux repère. Rose sera les accueillir, je n'en doutais pas un seul instant.
Nous égrainions les heures et les kilomètres depuis un certain temps, à l'arrière les enfants étaient endormis contre leurs sièges, Jasmine et Tania leurs ont donner à manger avant de leur distribuer des couvertures et des oreillers à chacun d'eux.
Nous n'avions croisé personne sur la route de nuit, au petit matin j'avais échangé ma place avec Tania qui prenait le relais, le temps pour moi de faire une petite sieste.
Le fait que monsieur Sullivan ne sorte pas un mot et faisait que m'observer quand il croyait bon que je ne m'en rendais pas compte, me mettait de plus en plus mal à l'aise.
Je ne savais pas à quoi il pensait et ça me perturber.
Vous savez ce mauvais pressentiment que ressentait Isaac avant notre départ ?
La sonnette d'alarme sonné à présent dans ma tête de façon permanente, un bloc de plomb venait de peser dans mon estomac. Je ne pouvais plus dormir sur mes deux oreilles c'était évident.
Avais-je volontairement fait rentrer le loup dans la bergerie ?
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