~ Chapitre 17 ~ 1/2
Deux jours...
Depuis deux jours j'errée entre les murs de l'école, nous avons enterrés nos morts, quatre personnes avaient péris durant la bataille. Puis la tâche de prévenir leur famille me revenait, j'avais tenu à le faire, je le devais.
J'ai d'abord entendu leurs cris après l'annonce, leurs pleures, pour au final n'être que la seule responsable de ce drame. Il leur fallait un responsable pour cette tragédie, la perte d'un proche était déchirant j'étais bien placée pour le savoir. J'acceptais de prendre la responsabilité sur mes épaules, si cela pouvait atténuer leur peine et leur douleur.
Une responsabilité de plus où de moins, quel différence ça fait ?
J'ai encaissée chacune de leurs brimades et insultes sans broncher, complètement stoïque, hermétique de tout sentiment.
Après tout je le méritais !
Mais tout doucement ma carapace se fendiller, craquer un peu plus. Je m'étais enfermée dans la bibliothèque pour téléphoner à ces quatre familles à l'abri des regards, en mettant le téléphone en haut-parleur. Laissant leur chagrin et leur peine glisser sur ma peau et remplir les murs, chaque écho me transpercer le cœur. Puis leur colère et leur rage s'est enrouler autour de mon corps et lécher mes entrailles jusqu'à m'étouffer.
Du bruit dans les rayons de bouquins attira mon attention, Isaac qui était alors caché parmi les volumes anciens sortit de sa cachette le visage déformé par la colère et l'agacement. Il approcha rapidement de la table basse et récupéra le téléphone et répondu d'une voix grondante.
Pour ma part, je n'entendais plus rien. Mon corps anesthésier par autant de reproche.
₋ Comment croyez-vous que Ruby se sent ? a-t-il cracher dans le combiné. Nous comprenons votre chagrin mais vos enfants étaient conscients du danger qu'ils encouraient. Chacun d'eux soit quatre, vous êtes la quatrième famille qui lui mettait ce drame sur les épaules. Elle n'y est pour rien ! Comment pouvez-vous mettre tout ça sur les épaules d'une jeune femme de 22 ans putain !! Vous qui vous croyez supérieur, venez donc nous rejoindre ! Vous êtes dotés de capacités alors venez vous battre contre notre ennemi commun au lieu de vous planquez en attendant que l'orage passe. Car une chose est sure, vous serez en sécurité grâce et seulement grâce à la jeune femme que vous venez de foutre vos responsabilité de parents furieux et rempli de chagrin au visage.
Il n'attendit pas de réponse et raccrocha en soufflant de colère.
₋ Pourquoi fais-tu ça ? réclame-t-il de savoir.
Que répondre à ça ? J'étais responsable de cette boucherie, point final.
₋ Tu n'aurais jamais dû les laissés te parler comme ils l'ont fait ! Chacune de ses putain de famille, ils n'étaient pas là ! Ce n'était pas ta faute !
Meurtrière... Meurtrière..., se répéter ma conscience.
Ses doigts agrippent mon menton qui tremble entre ceux-ci, mes dents se mirent à claqués avant de mordre ma lèvre à sang. Mes yeux s'emplirent de larmes, je voyais flou à présent, complétement trouble, les formes étaient déformées.
Comme l'était ma tête en ce moment, troublé... J'avais l'impression de nager en eaux troubles.
De grosses perles salées roulèrent sur mes joues, Isaac me plaqua contre son corps brûlant, brutalement et me serra de toute ses forces.
₋ Laisse-toi aller Ruby, je suis là, murmure-t-il.
C'est ce que je fis.
Cramponnée à l'arrière de son t-shirt, ma joue collée contre ton torse, mes larmes dévalèrent les unes après les autres sans savoir comment les arrêtés.
₋ C'est ça mon ange, laisse tout sortir, me console mon compagnon.
Quelque chose dans ma gorge noué craqua, un premier sanglot résonna dans la bibliothèque puis un second aussi déchirant que le premier. Mes cordes vocales serrés me faisaient un mal de chien, mon corps secoué de spasmes incontrôlable.
Cette culpabilité que je ressentais à l'intérieur de moi ne s'envolerait probablement jamais, mais je devais apprendre à vivre avec.
₋ Reste avec moi, d'accord ? réclame Isaac.
Je hoche la tête contre son torse massif et chaud alors qu'il pose le menton sur le haut de ma tête, enfermé dans ses bras. Mon rempart contre le reste du monde.
***
Une...deux...
Une...deux...
Une...deux...trois...
J'enchaîne les uppercuts sur le sac de frappe depuis bientôt une heure, mon t-shirt est trempé, il me colle à la peau. La sueur coule le long de ma colonne vertébral et contre mes tempes prenant la direction de mon cou.
₋ Tu devrais t'arrêter là Ruby, m'interpelle Liam.
Une...deux...
Une...deux...
Une...deux...trois...
₋ Ruby ! Ça suffit maintenant.
Une...deux...
Une...deux...
Une...deux...trois...
Liam agrippe le sac de frappe et le maintient hors de ma portée.
₋ J'ai dit, ça suffit ! Étirements et à la douche, aboie-t-il.
Depuis quand Liam donnait des ordres ? J'obéis néanmoins, étire tous mes muscles endoloris et sors de la salle, non sans un regard noir envers mon professeur. En réponse à mon regard meurtrier, il lève le bras et m'indique la sortie du doigt puis se dirige vers un autre élève.
Professeur / élève en cette période ne voulait plus rien dire !
Je retrouve Isaac dans sa chambre qui est occupé sur son bureau à étudier des plans, j'avance jusqu'au bureau pose une main sur son épaule et embrasse sa nuque alors qu'il a l'air absorbé par ce qu'il fait. Une paire de lunette sur le nez, lui donne un côté sexy. Il tourne légèrement sa tête et dépose un baiser sur mes lèvres, je lui souffle à l'oreille que je vais sous la douche.
Après la douche, direction le réfectoire, devenu notre QG pour parler de la marche à suivre. Une table était installée au fond de la salle qui était destiné aux réunions, rempli de feuilles, de cartes, de plans, différentes armes, talkie-walkie et papiers récupérés sur les cadavres des soldats et mercenaires.
₋ Nous avons suivi ton ordre Ruby, ç a ne devrait plus tarder à gueuler, annonce Jayden en secouant le talkie.
₋ Mon ordre ? répétai-je.
₋ Mettre les corps des soldats et mercenaires dans leurs camions et les foutres dans la zone industrielle qui était sur leur GPS.
₋ Oh ! fis-je alors qu'une bribe de souvenir me revenait. Bien, très bien. Vous n'avez pas été repérer ?
₋ Non, pas que je sache, répondit Jayden en faisant jouer ses sourcils.
Isaac arrive et m'apporte une assiette de nourriture qu'il dépose devant moi, soulève mes fesses de la chaise prend ma place et m'installe sur ses genoux.
₋ Mange, m'ordonne-t-il gentiment.
Je pioche une frite dans mon assiette et la fourre dans ma bouche, mon ventre grondant en réclame davantage. En un temps record, j'avale la moitié de mon assiette. Isaac embrasse ma nuque, une main autour de ma taille qui caresse la bande de peau découvert et l'autre sur ma cuisse.
Tous les regards étaient rivés sur nous, mal à l'aise je détourne mes yeux. Le bras d'Isaac se resserre sur ma taille alors que j'avale la boule logé dans ma gorge.
₋ Je t'admire Ruby, commença Elena en souriant doucement.
₋ Pourquoi ça ? demandai-je.
₋ Tu gères plutôt bien la situation, je t'ai vue te battre, tu as l'âme d'une guerrière et d'une Alpha.
₋ Dit ça aux quatre des nôtres qui n'ont pas survécus, murmurai-je.
₋ Et attends-toi à en avoir d'autres, réplique-t-elle.
Elle avait raison, il y en aurait beaucoup d'autres par la suite.
Ce n'était pas terminé, loin de là !
Les morts allaient augmenter, si nous ne les empêchons pas.
₋ Te miner le moral pour quatre morts ne sert à rien Ruby, ça ne les fera pas revenir. Des centaines seront à déplorer quand tout ceci sera derrière-nous. Nous ne serons peut-être plus là pour te faire la remarque, intervient Lahna.
₋ Tu as vue quelque chose ? lui demandai-je.
₋ Rien que tu ne saches déjà, dit-elle. Et nos quatre morts ne t'en veulent pas, ils savaient pourquoi ils se battaient.
₋ Tu...
₋ Ils me l'ont dit, nous en avons parler. Tu n'as rien à te reprocher.
À ses mots, mon corps entier trembla, les larmes montèrent rapidement roulant sur mes joues. J'en avais assez de verser des larmes à la moindre occasion.
₋ Tu vois, murmure Isaac en me serrant dans ses bras. Tu n'y es pour rien, ils ne t'en veulent pas. Arrête de culpabiliser mon ange.
₋ Merci, souriais-je à Lahna.
Elle hausse les épaules en me rendant mon sourire. Un poids énorme venait que quitter mes épaules, je me sentais beaucoup plus légère. Cette boule dans l'estomac s'envola pour l'instant, me laissant respirer tranquillement pour les prochaines heures du moins.
En parlant du loup, les talkies grésillèrent sur la table. Puis cette voix résonna dans le réfectoire. Voix qui m'écorcha les oreilles et faisait monter la colère dans mes veines.
Cette putain de voix qui me ramena dix ans en arrière.
Sa voix.
La voix de l'assassin de mes parents.
Homme à qui j'ai fait cracher l'avion, il n'y a pas encore si longtemps. Qui a échappé inévitablement à la mort.
Mais à qui je me suis promis une mort lente et douloureuse.
₋ Je sais que vous m'entendez, cracha-t-il. Votre temps est compté !
Quelqu'un s'apprêtait à lui répondre, mais l'empêcha de le faire.
₋ Vous entendez ! Je vous aurais tous autant que vous êtes, cachez-vous comme les maudits rats que vous êtes.
Mes doigts se referment sur la radio, à m'en faire blanchir les phalanges.
₋ Les seuls à vous cacher, c'est vous ! lui répondis-je d'une voix sifflante.
₋ Encore vous ! gronde-t-il.
₋ Encore moi ! Vous pensiez vous êtres débarrassez de moi ? riais-je.
₋ Je finirais moi-même le travail !
₋ Faîtes donc, je suis venu à bout de votre régiment de prétendu soldats, Général.
₋ Ses soldats avaient une famille, crache-t-il.
₋ Les nôtres également !
₋ Je suis ravi d'apprendre que nous avons réussi à en avoir tout de même.
₋ Quatre, rappelez-moi le nombre de vos morts ?
La radio n'émit plus de grésillements, il avait dût l'éteindre. Il pouvait se réjouir d'avoir compté quatre morts parmi les nôtres mais les siens avaient tous péris. Ce qui comptabiliser plus d'une centaines d'hommes.
₋ Où en sommes-nous dans le stock de l'armurerie ? demandai-je.
₋ Nous ne pourrons jamais égaler leur armement militaire.
₋ Continuer vos entraînements avec l'Onyx c'est important surtout.
₋ Concernant les enfants qui viennent d'arrivés ? demande Elena.
₋ Je vais mener un convois pour les ramener chez eux, déclarai-je.
₋ Un convoi ? Avec ce qu'il se passe dehors ?
₋ Mais leurs familles sont dans un autre état, ils leurs à fallu trois jours pour venir jusqu'ici Ruby, annonce Isaac.
₋ Et si..., commençai-je.
₋ C'est une mauvaise idée, me coupe Lahna.
₋ Ça ne fonctionnerait pas ?
₋ Je n'ai pas dit ça.
₋ Alors ça peut marcher ?
₋ Je refuse que tu fasses tout sauter Ruby !
₋ À quoi tu penses ? demanda Isaac.
₋ Ruby veux faire sauter l'école, répond Lahna à ma place.
₋ Mais t'es folle ! s'exclame Liam.
₋ Mais ça va pas ! dit Jayden.
₋ Parce que vous croyez que ce ne sera pas l'étape à suivre du gouvernement ? S'ils n'arrivent pas à nous avoir à terre, ils nous auront autrement. Je prends juste une longueur d'avance et les prends à leur propre piège, m'écriai-je.
Ce que je dis à du sens ! Si le gouvernement n'arrive pas à nous neutraliser à terre. Ils n'hésiterons pas à nous faire sauter. Je prends juste l'initiative de le faire en premier c'est tout.
₋ Elle n'a pas totalement tort, reprend Liam. Mais où irons-nous ?
₋ Ils nous prendrons pour morts et nous aurons du temps supplémentaire, hoche vivement la tête Jayden.
₋ Vous qui me croyez folle, ironisai-je. Qu'est-ce que vous en pensez alors ?
₋ Où irons-nous ? reprend la question de Liam.
₋ Mon père ne voudra jamais, ajoute Isaac.
Il fallait que je réfléchisse à la question est vide, je ne donnerais pas longtemps avant une prochaine attaque plus sanglante que la précédente.
Nous devions mettre les enfants en sécurité et les ramenés auprès de leur famille.
Trouvés une tactique pour évincer le gouvernement et gagné du temps.
Trouvés un endroit assez grand pour nous recueillir.
₋ Qu'est-ce que tu en penses Lahna ? réclamai-je de savoir.
₋ C'est risquer, élude-t-elle.
₋ Mais c'est possible, repris-je.
₋ Mais c'est possible, souffle-t-elle.
₋ Parle-moi ! exigeai-je fermement.
₋ Cet endroit est ma maison, ma famille est ici.
₋ Nous sommes ta famille, peut importe où nous allons, d'accord ?
₋ Tu as raison ! dit-elle en soufflant, un sourire aux lèvres.
₋ Bien, dans ce cas, charger ce qui doit l'être dans les camions. Armes, munitions, infirmerie, nourritures, vêtements... Ce que vous pouvez mettre, rassemblé vos affaires. Demain soir nous partons.
Tous le monde se lèvent et prennent la sortie, je reste quelques minutes de plus sur les genoux d'Isaac.
₋ Tu es sûr de toi ? demande-t-il.
₋ Pas du tout, soupirai-je. Je dois appeler Rose, elle pourra peut-être m'informer sur un lieu où nous accueillir, Concernant ton père...
₋ Je préfère l'informer demain soir.
₋ Pourquoi ?
₋ Je n'en suis pas encore sûr, mon ange.
₋ Bien, comme tu veux.
₋ Il nous faut trouver du C4, faire des explosifs.
₋ Je dois déménager la bibliothèque, je ne tiens pas à leur laisser.
₋ Ensemble, murmure Isaac dans mon cou.
₋ Ensemble, répétai-je en l'embrassant.
***
₋ Bonjour Ruby, j'attendais ton appel, décroche Rose.
₋ Bonjour Rose, comment allez-vous ?
₋ Venons-en au plus important Ruby, le temps est compté, dit-elle.
₋ Je sais, soufflai-je doucement. Nous partons demain soir.
₋ Oui, je sais ma petite.
₋ Vous savez alors pourquoi je vous appelle ?
₋ En effet, répondit-elle. J'ai ce qu'ils vous faut.
₋ C'est vrai ?
₋ Nous t'aiderons Ruby, autant que possible. C'est un ancien château abandonné, un peu rudimentaire mais vous serez à l'abris. Quelques amis sont partit faire des travaux.
₋ Je te remercie Rose.
Après qu'elle m'est donner l'adresse, nous raccrochons. Je retourne voir les autres en leur annonçant la bonne nouvelle. Me dirige vers la bibliothèque et transfère les colonnes de livres d'un point A à un point B . La bibliothèque complètement vide ainsi que mes forces épuisée nous sommes à la fin de la journée.
Le ventre plein, je vais prendre ma douche, Isaac m'injecte ma dose d'Onyx et me couche auprès de mon homme.
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