~ Chapitre 1 ~ 1/2

Cette nuit-là.

La douceur et la chaleur d'une main qui caresse ma joue suivie des paroles de ma maman me sort de mon sommeil.

₋ Ruby, réveille-toi ma chérie ! chuchote-elle près de mon visage.

Quelque chose ne va pas, son ton est presser presque suppliant. Elle essaye de ne pas m'affolée mais ça ne va pas. J'ouvre les yeux et observe ma mère qui est assis au bord de mon lit habillé, je regarde par la fenêtre il fait encore nuit noire, d'habitude maman porte toujours sa robe de chambre quand il fait nuit. Je reporte mon attention vers elle dont les yeux semblable aux miens annonces quelque chose d'inévitable. Je me redresse d'un bond, tentant de déceler le moindre problème. Au rez-de-chaussée, papa fait un bruit d'enfer en ouvrant et refermant les tiroirs à toute allure, jurant à voix basse mais assez fort pour parvenir dans ma chambre.

Mais qu'est-ce qui se passe bon sang ?

₋ Lève-toi et habille-toi ma puce, rapidement, je dois préparer ta petite sœur ! m'explique maman.

₋ Dépêchez-vous les filles ! hurle la voix de papa depuis l'escalier.

Je me lève à la hâte, ouvre le premier tiroir et attrape des vêtements que j'enfile rapidement puis descends dans le salon, mon père à réuni plusieurs choses sur la table et continue d'arpenter le salon de long en large.

- Qu'est-ce qui se passe papa ? demandai-je doucement en avançant.

- Ils arrivent ma puce ! dit mon père.

Mon corps se crispe en entendant ce « ILS », c'est là que je comprends que la situation est beaucoup plus grave que ce que j'espérer.

- Quand ? demandai-je en priant le ciel qu'ils n'arrivent que dans très longtemps.

- Dans quelques minutes ! répond alors papa.

Voilà comment retomber de son nuage en un éclair.

- Allons-nous-en tout de suite dans ce cas ! Vite, implorai-je mon père.

- Il est trop tard ma chérie ! dit maman.

Je me retourne d'un seul bloc vers elle qui tient Pearl ma petite sœur de 2 ans dans ses bras.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandai-je en les regardant tour à tour.

Mon père rejoint ma mère et regarde avec amour ma petite sœur dormir dans les bras de maman. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Je jette un œil sur la table où se trouvent de l'argent, des photos, des papiers officiel, cartes d'identités, passeports, plusieurs carnets et des enveloppes.

Il embrasse le front de Pearl et attrape un sac à dos où il entrepose tout ce qui se trouve sur la table sans aucun regard, referme la fermeture et me tends le sac.

- Il ne reste plus beaucoup de temps ma puce ! dit mon père.

- Vous me faites peur tout les deux, murmurai-je.

- Cette fois-ci nous ne viendrons pas avec toi ma chérie, annonce doucement maman.

- Quoi ? répondis-je affoler.

- Tu vas emmener Pearl avec toi, ils sont trop proches et trop nombreux pour que nous partions tous ensemble, tu comprends ? m'interroge mon père.

- Souviens-toi toujours de ce que nous t'avons enseigné Ruby ! C'est important, ordonne maman.

- Veille toujours sur ta petite sœur Ruby, termine papa.

- Je ne veux pas ! couinai-je.

Il m'attrape par les épaules et me plaque contre son torse en me serrant aussi fort que j'ai du mal à respirer, j'ai l'impression que c'est la fin. Que quoi qu'il arrive, je ne reverrais plus mes parents. Ce sentiment à du mal à partir et reste ancré dans mon ventre. Il m'embrasse le front et respire mon odeur une dernière fois avant de me lâcher.

- Je t'aime ma chérie, murmure-t-il.

- Je t'aime aussi papa.

Je relève les yeux vers lui, le menton et les lèvres tremblantes que je mords pour éviter de pleurer, ses yeux brillent de larmes contenues. Je sens les miennes glisser le long de mes joues, il prend ensuite Pearl des bras de ma mère et la câline en lui murmurant des choses que je ne comprends pas. Ma mère s'approche à son tour et me prends dans ses bras.

- Soit forte ma puce, nous serons toujours avec toi et avec ta sœur quoi qu'il arrive ! N'oublie jamais que l'on t'aime de tout notre cœur.

- Je ne veux pas maman, pourquoi ?

- Ruby, soupire-t-elle.

- Pourquoi nous ? pleurai-je.

- La différence n'est pas apprécier de tous ma chérie.

- Je ne comprends pas !

- Tu le comprendras plus tard ma puce.

- Je t'aime tellement maman.

- Dans quelques secondes tu prendras ta petite sœur et tu quitteras cette maison, tu te rendras chez ton oncle qui habite dans l'état voisin. Tu lui donneras une lettre qui est dans le sac, tu as compris ? demande maman.

- Oui.

Mon père arrive avec un deuxième sac qu'il me tend aussi.

- C'est de la nourriture avec des vêtements chauds, explique papa.

- Chéri, il faut les laisser y aller ils arrivent ! rappelle maman.

- C'est tellement dur ! gémi papa au bord des larmes.

Il embrasse une dernière fois Pearl puis mon front et me donne ma petite sœur et nous nous dirigeons vers la porte, il fait encore nuit noire et un froid de canard.

- Je vous aime ! m'étouffai-je.

- Nous aussi, murmure-t-ils.

Je commence à marcher vers les bois qui bordent la maison, après quelques pas j'entends des hurlements provenant de la maison que je viens de quitter. Je pose mes sacs, ainsi que ma petite sœur qui dort encore sur les sacs et m'allonge par terre en analysant la bâtisse. Mes parents sont tout les deux dehors devant une dizaine d'hommes en tenu de combat, armes à la main.

- Où sont-elles ? hurle un homme en tenu de militaire facile à différencier des autres.

- Jamais vous ne les trouverez ! hurle mon père.

- Fouillez la maison ! Les autres attrapé-les ! ordonne le chef.

Mes parents se laissent faire, les obligeants à se mettre à genoux sur le sol, mains derrière la tête. Ma mère embrasse mon père puis tourne la tête de mon côté, je sais qu'elle m'observe, elle sait que je ne suis pas partie. Mon père tourne la tête de mon côté aussi me mimant un « Je t'aime » sur ses lèvres.

Les hommes ressortent de la maison les mains vident.

- Personnes à l'intérieur ! dit l'un d'eux.

- Tuez-les, exige le chef.

« Ne regarde pas ma chérie ! »

« Maman, je t'en supplie ! Je peux faire quelque chose ? »

« Non ma chérie, nous ne pouvons pas changer le futur ! »

« Maman ! »

PAN...

« MAMAN ! MAMAN ! »

Je relève la tête, ma mère est étendue sur le sol. Son corps ne bouge plus, du sang apparaît sous sa tête que la terre absorbe immédiatement. Mon père récupère le corps sans vie de ma mère, attrape une fiole sortie de sa poche et en verse dans sa bouche avant d'avaler le reste.

- Je t'aime mon amour, hurle mon père.

Je sais que ses paroles sont aussi bien pour ma mère, ma petite sœur et moi-même.

Je porte la main à ma bouche avant d'entendre la seconde détonation.

PAN...

Les larmes coulent le long de mes joues, mon regard dérive sur le chef qui a ordonné la mise à mort de mes parents afin de ne jamais oublier ce visage de ma mémoire. Ainsi que tous ceux qui ont tiré sur la gâchette.

- Emmenez-les ! Nous pourrons peut-être en tirer quelque chose, crache le chef.

Je retiens de justesse un sanglot qui me brûle la gorge, mes parents sont morts en donnant leurs vies pour moi et ma petite sœur, je zieute vers Pearl qui dort paisiblement. Elle est tellement jeune qu'elle ne gardera certainement aucun souvenir de cette nuit.

Des bruits de moteur interromps mes pensées, quand je distingue qu'ils transportent les corps sans vies de ma maman et de mon papa. J'essuie mes larmes rageusement, attends que les moteurs s'éloignent et me lève, les jambes tremblantes et vacillantes. Je récupère les sacs et ma petite sœur à laquelle je m'accroche désespérément et commence à marcher sans m'arrêter.

Mes pieds me font un mal de chien, mais je dois continuer d'avancer coûte que coûte. Il le faut ! Le soleil s'est levé il y a deux heures à peine, Pearl commence à se réveiller doucement.

Comment vais-je annoncer à ma petite sœur de deux ans qu'elle n'a plus de parents et que seule sa sœur de douze ans c'est-à-dire moi, doit veiller sur elle. Je ne suis même pas capable de veiller sur moi toute seule.

Je m'arrête sous un arbre et dépose Pearl sur un rocher, pendant que je m'affale sur la mousse trempé de rosé juste à côté. Le sac de provision à portée de main je lui tends une brique de lait au chocolat avec une petite brioche que j'ai pioché à l'intérieur.

- Maman ? réclame Pearl.

Seigneur, c'est le moment que je redoutais le plus de toute ma vie.

- Elle est partie ma chérie.

- Papa ?

- Il est parti aussi ma chérie.

Elle me regarde les yeux ronds, ne comprenant pas ce que je lui raconte. Je n'ai pas le choix j'utilise mon pouvoir d'illusion sur ma petite sœur. Ce pouvoir consiste à créer des images de nos parents en l'occurrence et de les transférer dans la tête de Pearl, lui créer les mêmes sensations que quant-elle est dans les bras de ma mère où celle de mon père. Je la remarque sourire tout en prenant son petit déjeuner, ce qui me prends pas mal d'énergie. J'essaie d'avaler quelque chose, mais la nourriture me donne la nausée.

Cette nuit me revient en mémoire et le peu de bonheur que m'a apporté ma petite sœur avec son sourire fond comme neige au soleil. La tristesse et la douleur reprenne le dessus, j'entends encore les détonations résonner dans ma tête qui me vrille les tympans. C'est un cauchemar éveillé !

Je peine à me faire à cette idée, mes parents ne se sont pas fait assassinés. C'est juste un cauchemar, je vais me réveiller et les revoir en vie. Une maudite blague !

Pour le moment c'est l'instinct de survie qui me permet de rester debout et d'avancer, mais quand le moment sera venu je vais m'effondrer. Imaginez une vie sans mes parents m'est insupportable et inimaginable. Même pour Pearl, elle a apprit à marcher il n'y a pas si longtemps et elle ne sait pas encore parler correctement a part maman et papa. J'essuie mes larmes qui recommence à couler et respire un bon coup, me relève plus déterminé que jamais récupère mes sacs ainsi que ma petite sœur car il faut reprendre la route.

- Tu monte sur mes épaules Pearl ?

Elle hoche la tête ravie en souriant, si seulement je pouvais avoir son âge. Elle est tellement petite et fragile. Je dois tout faire pour garder ma Pearl en sécurité. Je la hisse sur mes épaules et nous sommes repartis.

- Tiens toi bien ma puce !

Un pas après l'autre nous éloigne un peu plus de ce cauchemar qu'est devenue notre vie pour trouver quoi au final ?

Je ne sais même pas se qui nous attends de l'autre côté de la frontière.

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