8.Mystérieuse rencontre
Une fois à bout de souffle, je me mets à marcher. Je ne craquerai pas parce que ça ne m'avancerait à rien. Mon cœur me fait atrocement souffrir, je n'avais jamais plus ressenti un tel supplice depuis la mort de mon père. Venir chez elle était la pire idée que j'ai eue, je me sens rechuter. Je me rends dans la petite épicerie du village pour acheter de l'alcool pour faire taire cette souffrance qui déchire mon âme.
Je me rends au parc pour m'installer sur un banc pour vider sans répit mes bouteilles. Me voilà complètement saoule cependant, la plaie est toujours ouverte.
Je me mets à marcher sans réfléchir, j'ai beaucoup de mal à rester droite et debout. Je me sens horrible, l'unique chose pouvant me soulager, ce sont les sensations fortes.
Je m'arrête devant une intersection. Je vois une voiture venir dans ma direction alors une idée surgit soudainement dans mon esprit. Je traverserai devant la voiture, juste quelques minutes avant pour ne pas me faire écrabouiller, ainsi peut-être que j'irai mieux.
L'adrénaline commence à m'envahir peu à peu en voyant le véhicule approcher. Je vois trouble, ce qui fausse mes calculs, ce que je ne réalise pas vraiment. Je me prépare à traverser malgré mes capacités altérées. Je m'engage sur la route lorsque la voiture n'est plus très loin de moi. Une main puissante m'agrippe violemment le bras me faisant tournoyer surement vers lui. Une de mes mains frôle la carrosserie du véhicule, je comprends alors qu'elle était proche de moi. J'aurais pu être éjecté au loin car je n'aurais laissé aucune chance au conducteur de freiner.
Me voilà plaqué contre un corps musclé. J'ignore qui est cet inconnu, mais je m'en moque. Je suis dans un brouillard le plus obscur. Je hume l'odeur de pin que dégage cette personne, tellement qu'elle est envoutante. L'inconnu me décolle légèrement de lui. Je lève la tête pour contempler mon sauveur qui me domine par sa hauteur.
- Qu'est-ce qui vous a pris ? Le suicide n'est pas la solution à vos problèmes ! Si vous tenez tant à mourir, veuillez n'impliquer personne dans votre chute ! m'engueule, la silhouette vague d'un jeune homme.
- Premièrement... je ne... cherchais pas... mourir... et... deuxiè...mement... Vous... me parlez... sur un.... autre... ton ! je bafouille, complètement ivre.
- Je vous sauve la vie et c'est comme ça que vous me remercier ? Franchement... J'aurai dû vous ignorer, être déjà saoule en début d'après-midi faut avoir le cerveau dérangé.
- Méchant ! .... Je cherche juste à... trouver la paix dans... mon cœur tourmenté. Vous devez savoir que... le bonheur... ça n'existe pas ! je révèle, sans la moindre retenue de mes pensées à un parfait inconnu désagréable.
Je le toise du regard même si je ne le discerne pas vraiment. Pour qu'il se prend à me faire la morale alors que nous ne nous connaissons pas !
- Pour votre problème, je pense qu'il pourra vous venir en aide sinon... bon courage pour remonter la pente, dit-il, sans que je puisse comprendre le sens de sa phrase, tout en me tendant une carte de visite.
Je regarde bêtement l'objet métallique dans sa main. Voyant que je ne réagis pas, il me l'a glissé dans la poche de ma veste. En plus d'être cruel, il est sans gêne. De quel droit, il se permet de glisser ses mains près de mon corps !
Il a de la chance que je ne sois pas pleinement opérationnel car je lui aurai mis une belle gifle sur son visage immaculé de toute violence.
- Je ne sais pas pourquoi je fais tout ça, surtout pour quelqu'un qui ne le mérite pas, mais... Je vais quand même vous reconduire jusque chez vous pour être sûr que vous ne tenterez pas à nouveau de causer des dommages à autrui en voulant mourir.
- Je vous le répète une seconde fois, JE N'AI PAS CHERCHÉ A ME SUICIDER ! Je veux seulement VIVRE ! je m''emporte, furieuse contre cet imbécile qui ne semble pas comprendre grand-chose.
- Bah ! C'était plutôt louper dans ce cas... Passez sous une voiture, ce n'est pas ce que j'appelle vivre.
- Très drôle ! Je suis morte de rire ! Garder vos remarques désobligeantes pour vous-même ! je rétorque, agacer par son humour de merde.
D'un seul coup je ne me sens pas très bien, j'ai une envie de.... Je me précipite côté mur d'une maison pour vomir tout ce que je peux. Je me sens minable que cet inconnu assiste à mon état de décadence.
Une fois fini, mon sauveur me tend un mouchoir pour que je m'essuie le visage.
- Vous vous sentez mieux ?
- Non, mais vous ne pouvez rien faire pour moi.
Il me pique mon sac des mains facilement et farfouille à l'intérieur.
- Hé ! Faut surtout pas vous gêner !
- Je cherche votre adresse pour vous raccompagner chez vous en toute sécurité, répond-il, en gardant son calme face à mon caractère désagréable.
Il rentre l'adresse dans son portable pour le guider jusqu'à la maison tout en me tirant par le bras pour être sûr que je reste sage.
- Bon ! nous voilà arriver à destination. Je vous conseille une bonne douche et ensuite d'aller vous reposez pour évacuer l'alcool dans votre sang. Comme vous allez surement oublier la moitié de notre conversation, je vous laisse la carte de visite de la personne susceptible de vous dans votre sac. Veuillez éviter de vous suicider en impliquant les autres. Au revoir !
Bon débarras ! Il m'a sérieusement gonflé avec sa morale à la noix et son obstination pour mon suicide qui n'en est pas un. En entrant, je regarde ma mère installer à la table du salon, café à la main et son air d'avoir pris un coup de vieux a force d'avoir pleuré. Elle se lève précipitamment en remarquant mon état pitoyable.
- Eva ! Où étais-tu passée ? J'étais morte d'inquiétude ! Ne me dit pas que tu es allée te saouler ?
Tant de questions aussi chiantes les unes que les autres. Je lui donne pour seule réponse.
- Je dois aller aux toilettes.
Je monte dans ma chambre et m'enferme dans la salle de bain pour être certaine d'avoir la paix. Je crois bien que ça était ma douche la plus longue de ma vie. Je suis tellement épuisée que je me dirige en mode zombie jusqu'à mon lit pour m'écrouler dessus comme une masse.
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