7.Révélations
Le lendemain, les garçons sont partis ensemble pour passer une journée entre « mec ». Ma mère ne devrait pas tarder à revenir des courses. Je l'aide à ranger la nourriture sans rien dire, même si je sens qu'elle veut discuter.
Nous dinons face à face dans un silence le plus absolu. Elle affiche un sourire maladroit, surement gêner par cette ambiance pesante. Il est vrai que je dois être effrayante en ce moment, je la fixe d'un lourd regard sombre.
- Quelque chose ne va pas ?
- Non... Je pense qu'il est grand temps de parler de papa, j'énonce sur un ton des plus sérieux que j'ai pu avoir.
Elle me regarde surprise, elle ne s'attendait pas à ce que j'évoque un tel sujet « hautement sensible ».
- Tu veux savoir quelque chose en particulier ?
- Tout ce qui peut le concerner. Je désire avoir ton point de vue sur l'histoire, je lui demande, en prenant sur moi malgré que je fulmine intérieurement.
- Dans ce cas, passons dans le salon, ça sera plus confortable.
Je la suis sans protester.
- Par quoi veux-tu que je commence ?
- Pourquoi es-tu allée voir ailleurs alors que tu avais papa ? je l'interroge sur un ton autoritaire.
Je me répète de rester zen, de ne pas être impulsive et exploser de colère.
- J'aimais ton père, mais tu sais ... l'amour n'est pas éternel. J'avais besoin de changement. Il s'occupait de tout à la maison alors je n'avais pas vraiment cherché à faire quoique ce soit par moi-même. J'avais l'impression de passer à côté de ma vie. J'ai enchainé de courtes liaisons en espérant que ça casserait ma routine. Je croyais qu'en agissant ainsi, je pourrai rester avec vous. Toutefois, ça n'a pas fonctionner. Pour ne pas faire davantage souffrir ton père, j'ai décidé de divorcer et partir loin pour construire ma propre vie, raconte-t-elle nostalgique du passé.
Je réalise que pour elle, ça n'a pas dû être facile. J'ai toujours pensé à mon père, à sa souffrance. Je n'ai jamais cherché à comprendre la raison du départ de ma mère. Pour moi, elle était la parfaite coupable.
- Pourquoi tu n'en as pas discuté avec papa ? De ce que tu ressentais, ton besoin de t'affirmer ? je m'emporte exaspérer par son attitude paisible.
- A quoi bon... Il aurait tout fait pour me retenir. Il n'aurait fait que m'étouffer encore plus pour s'assurer que je reste parmi vous. Il n'aurait pas accepté que notre vie parfaite soit bouleverser.
Comment peut-elle croire cela, si elle ne lui en a pas parler ? Comment peut-elle prétendre savoir sa réaction face à cette révélation, si elle ne lui a rien dit ? Je préfère poser une autre question.
- Pourquoi tu n'as pas voulu de moi ?
- Ma nouvelle vie impliquait de tout recommencer à zéro. J'ignorais où j'allais vivre, ce que j'allais faire. Tu étais trop jeune pour vagabonder sur les routes avec moi. En te laissant avec ton père, tu avais un toit, ton école, tes amis, des attaches pour bien grandir. Cette décision a été un déchirement pour moi, tu ne peux même pas l'imaginer. Cependant, je m'étais promise de rester en contact avec vous pour savoir comment tu allais. Tu refusais de me répondre donc ton père le faisait à ta place. J'étais chagrinée, blesser que tu me repousses à chaque appels. J'avais peur qu'à tes yeux, je sois un monstre. Avec le temps, j'ai fini par accepter que tu me considères comme l'unique coupable du déclin de la santé de ton père. Mais je veux que tu saches que je t'ai toujours aimé, chaque jours qui passer, je pensais à ma petite fille. Peut-être que si j'en avais discuté avec ton père, tout serait différent aujourd'hui, raconte-t-elle limite en larme.
- Qu'est-ce que tu as fait durant toute ces années ?
- J'ai fait des études, j'ai aussi pas mal voyagé. En ce qui concerne ma vie sentimentale, elle n'a pas été intrépide. Juste quelques rendez-vous jusqu'à ce que je croise le chemin de Simon il y a cinq ans. Depuis, je vis avec eux. Je t'avais envoyé des sms, des lettres, des mails et je t'avais même appelé pour que tu vives parmi nous, mais je n'ai jamais eu la moindre réponse de ta part. Je me suis dit que tu avais tout changer pour couper tout lien qui nous relier. Ce qui compte maintenant, c'est que tu sois là avec moi, révèle-t-elle, heureuse que ce soit du passé.
Nohan vit avec elle depuis déjà cinq ans, il a eu pas mal de temps pour connaitre son « nouveau elle », tandis que moi, j'ai vécu avec « l'ancienne elle » donc ma vision est faussée. Que dois-je penser de tout cela ? Je suis partagée entre mes deux parents.
D'un côté, sa raison est valable et d'un autre côté, je ne parviens pas à lui pardonner l'état dans lequel a fini mon paternel.
- Si tu n'avais pas été aussi égoïste et que tu en avais parler, rien de tout cela ne serait arriver ! Je n'aurai pas perdu mon temps à m'éloigner de toi, à vivre comme si tu étais morte ! De même que papa serait peut-être encore en vie ! Ton choix a eu des conséquences négatives sur ma vie et celle de mon père, mais toi, tu t'en sort plutôt bien avec ta nouvelle famille. Pas de tristesse, pas de rancœur, pas de haine, pas l'envie de mourir ! je m'écris, furieuse contre elle.
Des larmes ruissellent ses joues, sa main étouffe des sanglots. Je soupire exaspérer par sa réaction. Non mais ! Elle s'attendait à quoi ?
- Tu veux que je t'avoue une chose ? Je suis jalouse de Nohan. Il a pu vivre avec toi, il te connait mieux que moi alors que je suis ta propre fille ! Jamais tu n'es venue me voir, ni me récupérer chez papa, même quand il est mort ! J'aurai pu te pardonner... J'attendais simplement que tu te décides à faire le premier pas, que tu renoues avec ton passé car oui, je représente ton ancienne vie ! Tu as tout gâché ! je divulgue, bouleverser par la tournure de la conversation.
Je me devais une bonne fois pour toute déballer ce que j'avais sur le cœur.
Avoir confier ce que je ressens envers elle, ne m'a pas pour autant libérer de ce poids, ni me sentir mieux. Elle ne dit rien, pleurant toutes les larmes de son corps.
Son comportement ne fait qu'empirer l'attente que j'ai envers elle, elle me déçoit une seconde fois.
Je ne peux plus rester ici, j'ai besoin de prendre l'air.
Je prends mon sac avant de claquer la porte d'entrée derrière moi. Je suis tellement frustrée que je me mets à courir comme une folle. Je veux fuir cet enfer.
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