5.Une journée avec Nohan

Les rayons du soleil me tirent de mon profond sommeil. Je prends le réveil qui se situe sur la table de chevet pour savoir quel heure il est. Il affiche 11h05, je me prépare en quatrième vitesse. Mon ventre se met à gargouiller. Je quitte ma chambre, en espérant croiser personne.

Je suis seule. Je remarque un petit mot afficher sur le frigo de la cuisine quand je vais chercher le jus de fruit.

Simon est au travail. Je suis également absente toute la journée. Nohan rentre à 12h30, tu peux manger avec lui si tu veux, ça lui fera très plaisir.

A ce soir, maman.

Je jette le petit mot à la poubelle. Pourvu que cet après-midi ne soit pas ennuyante à mourir en compagnie de Nohan.

J'attends patiemment le retour du fils prodigue, assise confortablement dans le salon. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir.

Nohan me fixe, il hésite à me parler. Pour cette fois, je décide de faire le premier pas.

- Salut.

- Bonjour, tu as mangé ? me questionne-t-il pour savoir s'il doit me préparer mon repas.

- Non, je t'attendais. Je ne sais pas où sont rangés les affaires dans cette maison.

- Je vais déposer mes affaires dans ma chambre et je reviens, m'explique-t-il avant de monter.

Il me sort les couverts pour que je les mette sur dans la table pendant qu'il réchauffe le repas. Nous mangeons en silence, ce qui me plait plutôt bien.

Je l'aide à débarrasser, même si ce n'est pas dans mon habitude.

- Tu as besoin de quelque chose ? me demande-t-il retissant.

- Je dois faire des recherches pour trouver une école.

- Ah ! Oui ! Tout le monde à son propre ordinateur et celui qui se trouve dans le bureau de mon père on n'a pas le droit d'y toucher à cause des dossiers privés. Comme je n'ai pas cours cet après-midi, je te propose une journée shopping, déclare-t-il heureux de passer du temps avec moi.

Je ne l'imaginais pas être fan de shopping.

- Je n'ai pas d'argent et je ne suis pas sûr que Maude soit d'accord pour que je quitte la maison.

Il sort son portable pour contacter à ma mère.

- Oui ! C'est Nohan. Non, tout va bien. Eva a besoin d'acheté un ordinateur portable ainsi que d'autres bricoles. Je voulais ton autorisation pour l'emmener dehors.

Il raccroche.

- C'est bon ! Nous pouvons y aller. Je vais récupérer ta carte bancaire pendant que tu te prépares pour sortir.

Je n'ai pas tout compris, mais je fais quand même ce qu'il me dit.

Je l'attends tranquillement dans le salon quand il arrive enfin.

- Nous allons emprunté la voiture de ta mère.

Je le regarde perplexe.

- Tu as ton permis au moins ? je le questionne pour être sûr de ne pas finir à l'hôpital.

- Oui rassure-toi. Je conduis souvent sa voiture étant donné qu'elle l'utilise peu. Maude est vraiment cool pour ça.

Il connait mieux ma mère que moi il est vrai que ça va faire huit ans que je ne l'avais pas vue donc il est normal que je ne sache pas grand-chose sur elle. Nohan semble à l'aise en ma présence, malgré ma froideur envers lui.

- Tu écoutes quel genre de musique ? m'interroge-t-il pour mieux me connaitre.

- Du rap principalement. En ce qui te concerne, c'est surement la musique classique, je commence à le taquiner.

- Ne te moque pas ! J'aime en effet la musique classique, toutefois, j'aime aussi le rap, le jazz, se confie-t-il sans se sentir embarrasser de se dévoiler à moi.

- Tu veux faire quoi plus tard ?

- Je l'ignore, je suis bon en tout cependant ... chirurgien me semble une bonne idée ? me retourne-t-il la question.

- Je n'ai aucune idée. Je n'ai pas la tête à réfléchir à mon avenir.

- Tu dois être contente de vivre avec ta mère depuis le temps que tu ne l'as pas vue, lâche-t-il en ne sachant pas que ça aurait l'effet de me planter un couteau en plein cœur.

- Ne me parle pas d'elle ! je m'écris furieuse contre lui.

- Je... Je suis désolé. Je ne savais pas que c'était un sujet sensible.

- Non c'est de ma faute. Tu ne pouvais pas le savoir, je m'excuse, en réalisant que je l'ai blessée.

Nous arrivons dans un grand centre commercial.

En descendant de la voiture, l'air frais me fait un bien fou. Nohan s'avance vers moi pour me tendre quelque chose.

- C'est ta carte bancaire.

Je le regarde étonner.

- Tu peux répéter ? Parce ce que là, tu m'as complètement perdu.

- Ta mère t'a créé un compte depuis longtemps sur lequel elle verse régulièrement de l'argent dessus pour l'alimenter. C'était au cas où tu en aurais eu besoin, même si tu ne voulais pas vivre avec elle, m'explique-t-il, en sachant qu'il est sur un sujet pointilleux.

- Ma question pourrait te déranger, mais... d'où elle sort autant d'argent ?

- Ta mère gagne très bien sa vie en tant que traductrice de livres, puis il y a eu l'héritage de ta grand-mère, révèle-t-il sans se douter que j'ignore totalement de quoi il me parle.

- Quelle grand-mère ? Je n'étais même pas au courant que j'en avais une, je soupire attrister de ne rien savoir sur ma propre génitrice.

- Je suis désolé.

- Et j'ai combien sur cette carte ? je réplique pour changer de sujet.

Il sort son portable, puis me le montre. J'ai cru halluciner, en voyant le nombre de zéro. Bien que je déteste ma mère, que je ne sache rien d'elle, je me sens sale d'utiliser son argent pour subvenir à mes besoins. Elle se fourre le doigt dans l'œil si elle croit pouvoir se racheter avec autant de fric auprès de moi.

Nohan me conduit dans de nombreuses boutiques, m'obligeant même à m'acheter de nouveaux vêtements pour refaire ma garde de robe.

- Je dois aller à la boutique de téléphonie, peux-tu m'attendre devant l'entré ?

Je trouve cela curieux parce qu'il a déjà un portable, à moins qu'il a un problème avec. Bref ! Après tout, ça ne me regarde pas.

- Pas de souci, prend ton temps.

Nous nous apprêtons à rentrer à la maison quand une voix féminine l'interpelle. Je les observe se faire la bise, en espérant que leur conversation ne va pas durée. Elle m'a tout l'air d'être une bourge, je ne suis pas sûre que je vais la supporter longtemps avec ses rires aigues.

- Tu ne me présentes pas ton amie ? Dit-elle en me dévisageant.

Elle cherche la petite bête et bien, elle va me trouver.

- Cécile, je te présente Eva. C'est la fille de la compagne de mon père. Elle est arrivée hier, donc nous faisons quelques courses.

Elle s'avance vers moi pour me contempler de haut grâce à ses 10 cm de talons aiguilles.

- Enchanté de faire ta connaissance... Eva.

- Ravie de te connaitre... Cécile, je réplique sur le même ton strict qu'elle.

Dommage que le regard ne tue pas, sinon je suis sure que je serai morte depuis un bon moment. Elle se rapproche de Nohan, en s'accrochant à son bras.

- Nous allons tous au cinéma ensuite nous irons manger quelque part. Tu veux te joindre à nous ? Bien sur ton amie peut également venir, mais ce n'est pas une obligation, propose-t-elle, en me lançant un regard disant « tu n'as pas intérêt à accepter l'invitation sinon tu le regretteras ».

Je soupire intérieurement de devoir faire face à un esprit aussi médiocre. Elle n'est nullement une menace à mes yeux, de plus, je me moque de Nohan.

- Désolé Cécile, mais j'ai envie de passer ma journée avec Eva uniquement, afin de mieux la connaitre. Elle est devenue un peu comme ma sœur, énonce-t-il pour échapper à ses filets.

Il retire son bras du sien pour lui faire comprendre sa décision.

Il faut vraiment que je mette les choses au clair avec lui. Je lui ai fait comprendre que je ne serai jamais son ami, alors qu'il n'espère pas que je devienne sa sœur.

- C'est trop dommage ! Bon, nous nous voyons toujours samedi pour le match de basket ? dit-elle pour être sûre de ne pas le louper, tel un petit toutou à son maitre.

- A demain.

Elle lui dépose un baiser sur sa joue avant de partir. En passant devant moi, elle affiche un sourire triomphant sur son visage, elle s'imagine que je suis jalouse. C'est n'importe quoi !

- La prochaine fois, tu lui dis clairement que tu ne veux pas la voir au lieu de te servir de moi comme prétexte pour l'éviter, je le gronde sévèrement d'avoir servi d'objet.

- Je suis navré... je ne voulais pas la blesser néanmoins il est vrai que je n'aurai pas du t'utiliser.

- C'est bon, laisse tomber ! Tu n'es pas de taille à affronter sa colère hystérique. Rentrons ! j'ai envie de gouter ! je lâche en voyant sa mine de dépiter.

Il me donne un paquet de biscuit que je dévore, en buvant un verre de jus de fruit frais.

Nohan est partit s'enfermer dans sa chambre, tandis que j'effectue mes recherches d'établissements scolaires paisiblement installer sur mon lit.

Quelqu'un toque à ma porte, me coupant dans le fil de mes pensées. Nohan apparait dans l'encadrement de la porte.

- Entre !

Il pénètre timidement dans la pièce, à croire qu'il n'a jamais mis les pieds dans l'espace privé d'une fille.

- Tu as besoin de quelque chose ? je le questionne intrigué par la raison soudaine de sa présence.

Il sort un petit paquet de derrière son dos.

- C'est un petit cadeau pour toi, en signe de bienvenu et par la même occassion me faire pardonner de mon comportement déplacer de tout à l'heure.

Je déballe délicatement la surprise sous ses yeux émerveillés. Il est trop sensible ce mec.

Je reste bouche bée par son présent.

- Pourquoi m'avoir acheter un portable ?

- J'ai su hier que tu avais cassé le tien alors j'ai voulu te faire plaisir, me dévoile-t-il un peu attristé que je ne sois pas aussi enthousiaste par son cadeau.

- Tu n'aurais pas dû te donner cette peine, non pas que je n'apprécie pas ton geste, c'est juste que... je n'ai personne à contacter.

- Tu as moi ! Je t'ai inscrit mon numéro, ainsi que celui de mon père et de ta mère, même si tu ne l'appelles pas, divulgue-t-il dans l'espoir que je le contacte.

- C'est très gentil, j'aime beaucoup mon nouveau portable.

Un gigantesque sourire illumine son visage rayonnant de joie. Pour le remercier, je décide de faire une exception à mes principes.

- Ça te dirait de prendre une photo avec moi pour mon fond d'écran ?

J'ai bien cru qu'il allait se mettre à pleurer, il m'a semblé apercevoir deux petites larmes au coins de ses yeux qui se retenaient de tomber. Il saisit l'appareil de mes mains pour prendre la plus belle photo.

- Tu veux que je t'aide dans tes recherches ? me demande-t-il, en s'installant sur mon lit.

- Non merci ! Je ne veux pas être influencer.

Nous discutons de tout et de rien jusqu'à ce que Simon débarque dans la chambre après avoir pris soin de toquer.

- Bonsoir, les jeunes ! J'étais surpris de ne voir personne en bas. La journée a été bonne ?

- Oui ! Nous sommes allées au centre commercial pour Eva, elle avait besoin d'affaires, dit-t-il content à son père.

- Et toi Eva ? Comment ça va ? me questionne-t-il, en reportant son attention sur moi.

- Très bien, Nohan a été adorable.

- Tant mieux sinon n'hésite pas à le gronder ou le taper s'il va trop loin, m'autorise son père sur ton sérieux.

- Quoi! Je n'ai jamais fait de mal à quiconque !

- Encore heureux ! Je commande pizza pour ce soir ?

- Oui ! s'écrit Nohan soudainement, ce qui me fait sursauter.

- Je ne parle pas à toi. Eva, ça te ferait plaisir ? me propose-t-il en ignorant son fils qui fait la tête.

- J'aime la pizza, donc ça sera avec plaisir.

- Bien ! Allons en bas choisir celle que vous voulez sur le prospectus, déclare Simon en nous motivant pour que nous bougeons.

Cette ambiance familiale va finir par m'étouffer, je dois à tout prix trouver un établissement loin d'eux.

Une fois la commande passée, nous nous installons devant la télévision à attendre qu'elles arrivent. Ma mère rentre enfin de je ne sais où.

- Je ne suis pas fâchée d'être là ! Dehors il pleut averse, je suis toute trempée.

Et le « bonsoir » est en option chez elle ? quel manque de politesse. Elle nous rejoint et s'assoit à côté de Simon.

- Alors tu as trouvé tous ce dont tu avais besoin Eva ?

- Oui merci pour la carte, je formule sans m'attarder, je ne tiens pas à lui parler.

- Je continuerai de te verser l'argent sur ton compte tous les mois, donc, n'hésite pas à utiliser ta carte bancaire.

- D'accord, je conclus sans dénier la regarder.

Je sens son regard triste et pesant sur moi, dû surement au fait que je ne lui adresse pas la parole. Je dévore ma pizza, tout en les écoutant discuter.

- Eva, demain tu dois venir assister à mon match de basket, insiste Nohan déterminer à ce que je sois présente.

- Je ne sais pas.... Je ne suis pas sportive et ça ne me passionne pas plus que ça.

- S'il te plait ! Vient ! me supplie-t-il, en me faisant les yeux doux.

Je finis par céder à sa requête.

- C'est d'accord.

Il explose de joie, on dirait un gamin. Pour un étudiant modèle, ça me surprend de le voir agir ainsi. Simon m'a proposé de regarder le film en leur compagnie, mais j'ai refusé en prétextant d'être épuiser. Nohan est déjà au lit pour être en forme demain.

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