28. Fin de cache-cache
Avant-dernier jour pour nous préparer et je ne suis pas en grande forme.
Je me rends dans la salle de bain pour faire un brin de toilette, en me voyant dans le miroir je prends peur. Mes cernes et ma peau blanchâtre me donnent un joli effet zombie.
J'ai dû oublier de verrouiller la porte car Jade fait son apparition.
— Ah... Tu es là. Navré de te déranger, ce n'était pas fermer. Laisse-moi te dire que tu as une mine affreuse.
— Je ne t'ai pas attendu pour le constater, je rétorque sur un ton sarcastique.
Elle lâche un petit soupire comme à chaque fois que nous nous envoyons des piques. Le jour où elle n'en fera pas, je commencerais à paniquer.
Alors que je m'apprête à partir pour ne plus la voir, elle me retient par le bras.
— Je ne peux pas te laisser dans cet état.
Elle sort ces affaires de maquillage et commence à badigeonner mon visage. S'il y a bien quelqu'un pour me redonner un semblant d'humanité, ça ne peut être qu'elle.
Le résultat est époustouflant, je dois admette qu'elle a un sacré don pour embellir les gens. Dommage, qu'elle est un caractère de merde.
— Merci pour ton aide.
— Je ne l'ai pas fait pour toi, mais pour la représentation de la gent féminine, dit-elle en faisant semblant de refuser mon remerciement.
Je retrouve mes amies en bas puis nous discutons de ma petite virée avec Elian.
Elles étaient déçues par mon récit peu attrayant.
J'ai également raconté ma rencontre avec le gang, en évitant de parler de l'accident.
Ariel veut que j'informe son père, afin de s'assurer que le gang ne m'approche plus et ne compromette pas la mission.
Elle était tellement insistante, que j'ai cédé.
Nous avons rendez-vous dans quelques minutes dans un café.
A notre arrivée, je remarque les hommes de Sprite qui sont éparpillés un peu de partout.
Comme toujours, il est déjà assis en train de boire sa boisson.
— Bonjour les filles, pas trop stresser pour demain ?
— Salut Sprite, un peu comme chaque début de missions, mais ça sera bientôt fini, je déclare en prenant place.
— Je suis de tout cœur avec vous. Vous serez les premières à approcher ce fameux gang d'aussi près, j'espère comme vous découvrir leur identité.
— Merci pour votre encouragement. Ariel m'a obligé de vous parler d'un « éventuel problème », j'énonce, en feuilletant la carte.
Je lui raconte dans les grandes lignes la raison de cette entrevu inattendue.
— Je vois... Ne t'inquiète pas. Je vais les faire surveiller et s'ils osent répandre quelque chose sur toi, je n'hésiterais pas à les ramener à l'ordre, divulgue-t-il, en affichant son air sérieux.
— D'accord.
— Tu es certaine de ne pas vouloir intégrer mon gang une fois sorti de Rebirth ? Tu as un énorme potentiel et je te promets un poste très important.
— Papa ! Je t'interdis de l'embarquer dans tes affaires louches ! s'écrit Ariel, contre cette idée.
Son paternel se met à rire.
— C'est une proposition d'exception, cependant je me vois dans l'obligation de refuser. J'aspire à autre chose, je formule sincère.
— Pas de souci, je comprends. Toutefois, si tu changes d'avis, cette offre d'emploi est éternelle, jusqu'à ma mort.
Il me veut à ce point, c'est flippant.
— Je m'en souviendrais.
Finalement, nous sommes allés dans un diner dans un excellent restaurant grâce à Sprite. Il voulait passer du temps avec sa fille.
Ariel adore son père seulement elle n'est pas encore prête à se retrouver seule en sa compagnie.
Elle ne veut pas se faire embarquer par mégarde dans son business.
Cette après-midi, nous rejoignons les autres filles dans une boutique pour trouver nos tenues en lien avec le thème de la soirée.
Nous rentrons à temps pour nous faire belles et nous nous équipons d'oreillettes pour rester en contact.
Ernest m'a envoyé un SMS pour me prévenir qu'une limousine passera nous chercher.
Nous attendons impatiemment dans le salon. Par précaution, les garçons sont allés dans la maison des profs au cas où on nous espionne.
Nous avons beaucoup de mal à rentrer dans le véhicule à cause du volume de nos robes.
Pendant le trajet, Océanne demande le silence. Elle se prépare à me mettre en rogne.
— Bon ! Interdiction de trop boire et on se focalise sur la mission. C'est la dernière ligne droite.
— Bien patronne, autre chose à dire, je réplique sur un ton détaché.
Elle me jette un lourd regard, je crois bien que je l'ai provoqué.
— Eva, tient toi tranquille et évite de t'attirer des ennuis, me met en garde Awen, un peu mécontente de mon attitude.
Je hausse les épaules en me refrognant.
— Stresser ? me questionne à voix basse mon partenaire pour ne pas inquiéter les autres.
— Non, tu sais bien que je suis du genre à foncer tête baisser sans la moindre peur dans les bagarres.
— Heureusement que je veille sur toi, dit-il en se prenant pour mon sauveur.
— C'est normal c'est ton rôle d'être mon garde du corps et ne laisse pas tes émotions prendre le dessus.
— Ça ne va pas être facile, mais je prendrais sur moi. Au fait, je te trouve sublime dans cette robe, me complimente-t-il en me dévorant de ses yeux hypnotique.
— C'est adorable, mais tu devrais arrêter.
— C'est que je pense à chaque fois que je te vois. Tu es magnifique en tout point et je ne cesserais jamais de te le dire car...
— Tu m'aimes, c'est ça ? je le coupe en complétant sa phrase.
Son sourire veut tout dire.
— Tu as bien deviné.
Nous arrivons dans une grande demeure hautement sécurisée.
Le chauffeur a dû se présenter au poste de garde pour décliner son identité.
Elian descend le premier et tend sa main pour m'aider à sortir.
Un véritable gentleman, qui joue son rôle à la perfection.
— Merci Elian.
En observant les alentours, je ne constate rien en particulier, à part un grand nombre d'agents de surveillance.
Ariel repère les « éventuelles » échappatoires en cas de problème.
Mr T vient à notre rencontre.
— Bonjour Mlle Kline, je vous souhaite la bienvenue. Le chef s'excuse de ne pas avoir pu personnellement vous accueillir, il doit régler une affaire importante.
— Je comprends parfaitement, le business en priorité, je déclare d'un faux sourire.
— Veuillez me suivre à l'intérieur.
Nous arrivons dans un grand hall où sont déjà regroupés pas mal d'invités.
Des serveurs et serveuses déambulent parmi les hôtes de marque avec leurs plateaux en main.
Je prends une coupe de champagne au passage.
— Faite comme chez vous, je dois m'absenter un court instant pour voir où en est le chef, énonce-t-il, toujours aussi professionnel.
— Pas de soucis.
Je m'assure qu'il monte bien à l'étage pour m'adresser à mes camarades.
— Nous devons nous disperser pour trouver des indices, commande Océanne en voulant nous répartir les pièces.
— Je ne pense pas qu'il laisse trainer des dossiers importants au rez-de-chaussée, à la merci de ses ennemis qui se trouvent surement parmi les invités. Il faut aller à l'étage, le bureau du chef doit surement si trouver, je réplique pour éviter qu'on perde du temps.
Mon intervention semble déplaire à Océanne parce que je viens de contredire son ordre.
— Et nous faisons comment ? Il doit avoir des gardes à l'étage étant donné que l'accès à l'escalier est gardé par un agent et je ne te parle même pas de ceux qui circulent à notre niveau, commente Jade, défaitiste.
— Il faut détourner leur attention, intervient Elian pour soutenir ma proposition.
— J'ai des explosifs sur moi, il faut que nous nous répartitions pour les lancer un peu partout, comme ça ils penseront qu'ils se font attaquer par un autre gang, communique Cécylia, prête à sommer la terreur.
Je jette un regard en direction d'Océanne.
Elle soupire résilier.
— Je te laisse décider.
— Cécylia va jeter un pétard depuis la fenêtre des toilettes, quand Ariel, elle va le lancer depuis la salle de bain qui donne sur le jardin. Océanne lancera le dernier pétard dans un coin du salon pour davantage affoler la foule.
— Les personnes sont trop éparpillés, il faut les regrouper pour en faire fuir le plus possible, commente Océanne avec son esprit stratégique.
— Le charme de Jade ne suffira pas, je réplique pour la taquiner.
Ça n'a pas loupé car je sens son sombre regard sur moi.
— Ce qui attire les gens, c'est un concert, déclare Awen pour nous donner un coup de pouce.
Nous dévisageons tous Kaya, qui ne comprend pas pourquoi nos yeux sont rivés sur elle.
— Quoi ? Il n'en est pas question...
— Nous avons besoin de ton talent de chanteuse, je sais que tu peux le faire, je formule en sachant que je lui en demande beaucoup.
Elle se recroqueville, elle n'arrête pas de se frotter les mains et son regard est fuyant.
Elle est stressée à l'idée de monter sur scène.
— Tu n'as pas à être parfaite, ni plaire, tu dois juste être toi-même. Tu es Kaya et personne d'autre ou un objet de fortune. Tu dois ne chanter qu'un court instant.
Je la vois hésitante malgré mes encouragements.
Je vais faire quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire.
Je me demande si je le fais par pur intérêt de clôturer cette mission ou parce qu'il s'agit d'amitié.
Je la prends dans mes bras pendant quelques minutes.
— J'ai confiance en toi, je lui murmure pour la booster.
En me détachant d'elle, j'aperçois des larmes coulées sur sa joue.
Ce n'était pas le but escompter.
J'espère que les autres ne vont pas s'imaginer que je lui ai dit des choses blessantes étant donné que je lui ai parlé à voix basse.
— Je vais charmer tout ce petit monde, s'exprime-t-elle, remonter à bloque.
Nous nous dirigeons à nos positions, le temps que Kaya se mette en place.
Je me rends dans le hall d'entrée, en compagnie de ceux qui n'ont pas de rôle à jouer.
— Tu as une grande force de persuasion, me chuchote Elian pour le féliciter.
— Je pensais que tu allais me charrier.
— A propos du faite que tu as enlacé Kaya ? En effet, je suis jaloux, révèle-t-il en se rapprochant davantage de moi.
— Vraiment ? Devrais-je me rattraper en te faisant un ?
Il me dévisage de son air médusé.
Je me délecte de cette petite farce.
La voix angélique de Kaya enchante l'ensemble de la maison.
Les gens sont complètement hypnotisés par sa chanson, même les gardes essaient d'approcher de la scène.
Elle ressemble à une araignée piégeant ces proies dans sa toile d'araignée.
Boum ! Boum ! Boum !
Les pétards ont été lancer et la foule panique. Les invités se dirigent vers la sortie pour fuir ce lieu, tandis que les gardes se précipitent vers les sons.
Nous attendons que les gardes armés à l'étage descendent aider leurs camarades.
Les pièces sont presque vides et Kaya vient de nous rejoindre.
Alors que nous apprêtons à monter, nous nous faisons encercler par des soldats survenus de nulle part.
Aucun d'entre nous ne semble comprendre cette situation.
Instinctivement je me mets en position de combat, prête à me battre.
Elian pose sa main sur l'une de mes épaules pour me retenir.
— Ils sont bien trop nombreux et armés, ne prenons pas le risque de mourir pour rien, s'exclame-t-il pour me dissuader d'attaquer.
J'admets qu'il n'a pas complètement tort, les filles ne sont pas capables de se défendre.
Je baisse les bras et me recolle au groupe.
Mr. T fait son apparition en descendant les marches de l'escalier.
— Quelqu'un nous a balancés et ça ne peut pas être Mr Siger étant donné qu'il est sous la garde d'Argus. Je ne vois qu'une seule autre personne qui soit au courant, le père d'Ariel, formule Océanne en rejetant la faute sur mon amie.
Je me retiens de lui donner une gifle pour son insolence.
Nous sommes tous dans le même bateau et au lieu d'être solitaire, elle préfère nous monter les uns contre les autres.
— C'est du grand n'importe quoi ! Il ne mettrait jamais la vie de sa propre fille en danger et lui aussi veut voir le gang disparaitre. Tu as donc intérêt à vite oublier cette pensée, je m'emporte furieuse contre elle.
Je ne suis pas la seule à la regarder de travers.
— Je ne suis pas toujours d'accord avec Eva, mais pour une fois je suis du même avis qu'elle.
Je fixe Jade quelque peu étonner.
Je ressens une immense gratitude pour sa bienveillance.
— Il y a forcément quelqu'un qui nous a dénoncé, enrichit-elle pour découvrir à tout prix le coupable.
C'est alors que je me suis souvenue de mon rendez-vous avec mon coéquipier.
— C'est peut-être ma faute, lors de ma journée avec Elian, nous avons croisé un ancien membre de mon ex-gang. Cependant, nous avons averti le père d'Ariel pour qu'il le fasse surveiller.
— Et c'est ce que j'ai fait, intervient une voix masculine grave que je connais bien.
Mr Sprite fait sa grande entrée accompagnée de ses toutous.
J'ai du mal à croire qu'il soit derrière ce bordel.
Ariel est trop importante à ses yeux.
— Papa ? Qu'est-ce qui se passe ? L'interroge-t-elle, pour comprendre la raison de sa présence.
— Vous allez bientôt le savoir.
Nous patientons dans le plus grand des silences que quelque chose se produit.
Des pas se font entendre à l'étage.
J'observe la réaction de Sprite qui fixe l'escalier, je fais de même.
Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de voir.
Mes camarades sont tout autant médusés que moi.
Cette situation est de plus en plus étrange.
La personne qui descend les marches n'est autre que...
— Argus ?
Eh ! Elian vient de me piquer ma réplique.
Tout part de travers dans cette affaire.
Mon intuition me pousse à jeter un coup d'œil en direction d'Awen, même elle est étonnée de le voir là.
C'est bien la première fois que je vois ses yeux aussi écarquillés.
— Mais... Pourquoi ? Je bafouille, complètement perplexe.
J'aimerais tant lui effacer ce stupide sourire sur son visage seulement il reste le directeur.
— Un simple test grandeur nature dans un environnement concret. J'ai pu vous observer, vous analyser, mieux cerner vos problèmes dans l'unique but de déterminer qui est apte à partir et qui a besoin encore d'apprendre.
Quoi ! Il nous prend pour ces cobayes ?
Depuis le début, ce n'était qu'un jeu ?
Un moyen de nous manipuler pour dévoiler nos vraies attentions.
— Vous vous êtes bien moqué de nous. En acceptant d'être inscrite à Rebirth, je pensais guérir et non servir de pantin pour vos expériences, je déclare agacée.
Les dents serrées, je me retiens d'exploser.
— Que veux-tu... Dans les autres établissements normaux, les étudiants sont évalués grâce à des notes. Pour ma part, je préfère évaluer mes élèves par leur comportement et leur envie de vivre. Je suis navré que tu le prennes ainsi.
J'ignore ce qu'en pensent mes camarades, mais je ne suis pas prête à lui pardonner.
— Quels sont les résultats, du coup ? Demande Cécylia timidement.
— Je dois faire un point sur mes notes pour établir un verdict. Pour le moment, vous allez préparer vos affaires et rentrer à Rebirth, énonce-t-il sur un ton peu agréable.
Est-ce que mon attitude l'a déplu ou l'espoir qui peut se lire sur nos visages ?
Quoiqu'il en retourne, j'ai hâte de pouvoir en converser avec mes amis.
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