Mon corps entier est détendu, aussi léger qu'une plume. Je me laisse envouter, sombrer dans un profond sommeil sans m'en rendre compte. Je me répète en boucle sa question.

Je suis ailleurs, au bord d'un magnifique lac bleu avec un splendide soleil. Je suis assise sur une serviette entourer de sables chaud. Un parasol me protège des coups de soleil. Je me sens agréablement bien, détendue et .... Heureuse. Il surgit de l'eau, un homme à la musculature rayonnante, que même les dieux seraient jaloux. En s'avançant vers moi, je reconnais aussitôt de qui il s'agit : Elian !

Qu'est-ce qui vient faire dans mon rêve ? Suis-je réellement entrain de rêver ? J'attrape une poignée de sable donc je ressens la chaleur. J'arrive à attraper le parasol, tout ce que je touche semble réel ! Je me demande bien ce qui s'est passé dans cette chambre. Mieux ne vaut pas trop y penser sinon je me mettrais à pleurer.

Elian est de plus en plus près.

- Quelque chose ne va pas ma chérie ?

QUOI ! A-t-il réellement dit ce que j'ai entendu ? hélas, il n'y a pas de témoins, nous sommes seulement nous deux. Ce n'est pas un rêve que je fais, c'est un cauchemar !

- Tout va bien Eva ? me questionne-t-il inquiet.

Il pose sa main sur mon front.

- Tu n'as pas de fièvre pourtant.

Depuis quand il est aussi gentil envers moi et surtout quand est-ce que nous sommes devenus si intimes ?

Il faut que je me réveille ! Il me fixe d'un regard tendre et non celui froid dont j'ai l'habitude, c'est déstabilisant.

- Bien sûr que oui je vais bien ! C'est juste le soleil qui me tape sur les nerfs ! je rétorque, agacée par sa frimousse trop charmante.

Il fait une drôle de grimace et se met à rire.

- Ça faisait longtemps que tu ne t'étais pas mis en mode défensif, commente-t-il en souriant.

Sérieux ! c'est quoi cette réaction trop mignonne ? L'eau lui a lavé le cerveau ou quoi ?

Il pose l'une de ses mains sur mon visage. Je le regarde en mode : « Quoi ? J'ai du sable sur le visage » ?

Son sourire ne part pas et semble s'amuser de la situation. Il est un peu flippant à agir de cette façon.

- Je t'aime tellement Eva, chuchote-t-il, avant de déposer ses lèvres sur les miennes.

Je suis tellement choquée parce qu'il vient de dire que je n'ai pas réagi au moment où s'approcher dangereusement de mon visage.

Il recule sa tête pour mieux observer ma réaction. Je sens le rouge me monter aux joues. Je n'arrive plus à penser, ni parler. C'est alors que je commence à le voir flou, tout est en train de partir dans un fil de fumée blanche. La dernière chose que je vois, c'est ce magnifique sourire pour moi. Pendant mon retour, je vois des images de moi mais.... Je suis différente.

Je me réveille avec un mal de crâne pas possible dans la chambre d'Awen. J'ai bien rêvé. En me redressant, je remarque que tout lemonde est dans le même état que moi.

- Alors, comment se sont passés vos voyages ? nous demande-t-elle curieuse.

Elle nous donne une boisson pour faire passer notre mal de tête. Elle ouvre les rideaux, ce qui est une mauvaise idée car les rayons du soleil agressent mes yeux.

- Qu'est- ce que tu nous as fait ? je l'interroge, pour mieux comprendre ce qu'il s'est produit.

- Vous avez tous vécu des aventures différentes. Avez-vous pu trouver votre « véritable vous » ?

C'est moi ou elle vient d'éviter ma question ?

- Ce que nous avons vu était-il réel ?

Elle pose ses yeux marron foncé sur moi avec un immense sourire.

- C'est à vous de décider si vous voulez que ça soit vrai ou pas.

Elle ne répond toujours pas à ma question.

- Quelqu'un veut parler de son expérience ? Eva peut-être ?

Je tressaille, il vaut mieux que je garde pour moi ce qui s'est passé. Je ne tiens pas à mettre mon partenaire dans une situation embarrassante, déjà que j'ignore comment je vais me sentir dès que je le verrais.

- Non merci, mon rêve ne concerne que moi.

Elle rigole amusée par ma réponse. Je me demande si elle a vu ce qui s'était passé dans mon rêve.... Non, je me fais trop d'idée.

Notre petit voyage nous a bien pris toute l'après-midi sans nous rendre compte.

Je quitte la pièce suivit d'Ariel.

- Tu vas faire quoi avant le diner ?

- Je vais aller me servir un verre au bar pour me remettre de mes émotions, je dis, contrarier par ce que j'ai vu.

- Toi aussi ce que tu as vécu ta chamboulé ? Tu penses que c'était vrai ? Un futur possible ?

- J'ignore si c'était réel mais, tout ce que je touchais me semblé concret. Ça m'étonnerait qu'il s'agisse d'un futur, c'était trop ... irréel à mon goût.

- Nous ferons mieux d'oublier, surtout si ça ne se réalise jamais, commente-t-elle, en faisant une mine attristée.

Je me demande bien de quoi elle a rêvé pour être aussi peiné. Elle a raison, je devrais ne plus y songer. Ce n'était qu'une illusion. Elian ne restera une tête de mule, de plus, il y aurait trop de choses à changer chez lui.

- Je peux me joindre à vous ? sollicite, timidement Cécylia.

- Oui bien sûr. Tu n'as pas à nous demander à chaque fois, tu n'as qu'à t'imposer parmi nous.

Bien que mes mots me semblé un peu cinglant, j'aie cru voir ses yeux pétillés de bonheur. Si elle veut être mon amie, elle va devoir s'affirmer et être moins réservé.

Nous sommes toutes les trois adossées au bar à boire notre remontant dans un silence interminable, jusqu'à l'heure du repas.

Depuis le salon, j'aperçois Elian installer à sa place. Je m'assieds à toute vitesse sur ma chaise, yeux rivés au sol. Finalement, je n'ai pas le courage de lui faire face. Dès que je revois la scène du baiser, j'ai la sensation que mes joues s'enflamment.

Durant tout le repas, je sens le regard insistant et étouffant de mon partenaire et il n'hésite pas à me donner des petits coups de pied dans les jambes pour me faire réagir. Toutefois, je fais comme si je ne sentais rien.

Une fois finit de manger, je me dépêche de regagner ma chambre pour faire redescendre toute la tension que j'ai contenue à l'intérieur de moi.

Alors que je m'apprête à fermer ma porte, quelqu'un m'empêche de la fermer.

Elian entre dans la pièce avec violence. Je bouillonne de colère, il se croit tout permis.

- Je peux savoir ce qu'il te prend de rentrer dans mon espace privé sans ma permission ! je m'emporte, furieuse à cause de son comportement déplacer.

- Tu m'as ignoré pendant tout le repas, je veux en connaitre la raison ! Quelqu'un t'a dit des choses à propos de moi ?

- Arrête de t'imaginer que tu es le centre de mon intention ! je réplique avec hostilité.

- Dans ce cas, quelle en est la raison ?

Il est vraiment obligé de hausser la voix à chaque fois qu'il veut me parler, ça devient agaçant à force. Il veut savoir, alors je serais franche et directe envers lui.

- As-tu des sentiments pour moi ?

Il ne s'attendait pas à une telle question, je l'ai déstabilisé. Il est incommodé. C'était la seule chose à faire pour que je puise à nouveau le fixer droit dans les yeux.

- Je ne sais pas qui t'a mis cette idée en tête mais, je vais devoir te décevoir. Je n'ai pas le moindre attachement à ton égard. Si tu avais bien lu le règlement, les relations amoureuses sont interdites, me répond-il sérieusement, comme si les émotions ne pouvaient pas l'atteindre.

- D'accord, si tu as fini, je voudrais me coucher à moins que tu veuilles dormir avec moi ? j'énonce d'un air malicieux, en sachant qu'il se sentirait gêner.

- C'est une invitation ?

Hein ! Je ne m'attendais pas à ce qu'il joue à mon jeu. Je le pousse vers la sortie de force et claque la porte que je verrouille. Il fait encore trembler les murs de la bâtisse à râler.