Chap XIII
CHAP 13 :
Cet assassin me fait marcher à m'en faire des ampoules. Pourquoi les lieux choisis sont-ils si loin les uns des autres ?
Et pour couronner le tout les taxis et les bus sont en grève. Je n'ai aucune envie de faire du stop pour voyager en compagnie d'un hypothétique pervers qui me ferait perdre mon temps !
Et cette présence qui me suit toujours... bizarrement je ne la trouve pas effrayante même plutôt réconfortante, elle me rassure dans toutes mes actions. Parfois, j'entends des sons provenant de cette présence et à chaque fois que j'essaye de m'approcher, je n'aperçois personne.
C'est vraiment étrange mais je ne peux rien y faire, il faut que je me concentre à fond sur ma vengeance !
Le petit chat me suit toujours, et j'aime bien caresser sa douce fourrure le faisant ronronner. Mais à chaque fois que je le câline un grognement sourd retenti et je dois délaisser le chat malgré miaulements de désapprobation.
La ville dans laquelle j'arrive est grise, sans aucun signe de vie...
Les lampadaires sont cassés et la terre ravagée...
Des morceaux de murs, ou je ne sais quoi d'autre, trainent partout sur le sol. Je peux apercevoir des corbeaux croassant et volant autour du village. Des frissons désagréables parcourent l'échine de mon dos. J'entends un faible miaulement et, en baissant ma tête, vois le chat prendre la fuite derrière un buisson.
Mes mains sont glacées par la froideur ambiante et je les réchauffe entre elles en les joignant et en soufflant dessus à plusieurs reprises.
Je continue mon chemin, le ciel gris me donnant envie de boire un chocolat chaud et de m'éloigner de cet endroit aux abords effroyables me rappelant je ne sais quoi...
Je relève la carte et me concentre sur mon emplacement actuel et l'emplacement de la croix.
Ma main tremble, certainement à cause de l'air glacial, je présume...
Avoir peur ne devrait pas faire partie de moi, pourtant cet endroit ressemble à un cauchemar en bien réel.
Je plie la carte et la fourre dans une poche de mon jean.
Décidément, cet assassin à un béguin pour les lieux insolites !
Soudain, un bruit attire mon attention, je me retourne brusquement, mais rien, une hallucination auditive peut être...
Le craquement des morceaux qui jonchent le sol est désagréable sous mes pas, j'ai l'impression de marcher sur des os, des cadavres.
Je n'ose pas regarder mes pieds, de peur de voir ce que je redoute, des fragments d'êtres dépéris.
Des personnes innocentes qui n'ont sûrement pas mérité la mort et pourtant beaucoup d'entre elles ont rendu l'âme, seules les plus chanceuses ont réussi à fuir.
Je respire l'air fétide et grelotte.
Je sens quelques gouttes d'eau sur ma tête. Je la relève lentement puis la rebaisse en pestant contre le temps. Je continue à marcher malgré tout, mon objectif ancré en moi. Voir l'assassin mourir...
La soif de vengeance est trop forte, occultant toutes mes autres préoccupations, dont : Kyle.
Je distingue un autre bruit, je me retourne à nouveau, mais rien...
Sûrement la présence me suivant partout depuis le début, sûrement...
Enfin, c'est ce que j'essaye de me persuader, priant mentalement pour que ce ne soit pas encore un problème néfaste... A croire que les problèmes sont attirés par moi !
Un pas, deux pas, si je m'écroule, quelqu'un me rattrapera ?
Si seulement je pouvais voler tel pégase sans me faire mal aux pieds... Mais me ferais-je mal aux ailes ?
Je suis tellement fatiguée que ma cervelle invente des choses des plus surprenantes...
Je m'arrête, et scrute le plan de la carte, effectivement, je suis au bon endroit.
Je me dirige en face vers une petite maison écroulée avec quelques murs subsistant. Si ma vue ne me fait pas défaut, j'aperçois des objets restés à l'intérieur.
J'entre prudemment dans la maison, guettant le moindre bruit.
Une impression de familiarité me saisit à l'intérieur. À gauche, à côté d'un mur à moitié écroulé se trouve un aspirateur intact. Sans savoir pourquoi, mon ventre se noue provoquant une sensation horrible dans mon estomac.
Je me dirige vers la gauche, et le bruit sous mes pieds me semble être des os. Ma tête se baisse instinctivement, et je recule rapidement, écœurée ! Je viens de marcher sur un corps sans crane...
Je bifurque un peu vers ma droite, et vois une tête, celle qui devait être reliée au corps.
Soudain, de nombreuses sensations me reviennent dans un flashback, et je m'affole.
Si c'est ce que je crois...
Je cours dans la maison le cœur cognant contre ma poitrine, et une fois l' « inspection » faite, je dois me rendre à l'évidence que l'endroit où je me tiens est mon ancienne, ancienne, maison. La maison où mes parents sont morts, celle où j'ai juré de me venger... J'avais oublié la ville de mon enfance, je ne pensais pas me retrouver là.
Je serre les dents et les poings, et hurle de toutes mes forces.
Tandis que je crie à m'en casser la voix, un rugissement m'accompagne non loin de moi. Je devine sans me retourner qu'un lynx se tient derrière moi, prêt à me dévorer.
Je pivote, les jambes écartées, les genoux pliés, le regard assuré, enfin... Le plus assuré que je peux laisser paraitre.
Moi – Tout doux le minou, tout doux !
Au lieu de miauler et de se rouler par terre, comme je le souhaiterais, le gros matou me montre ses 28 dents. Il marche d'une démarche chaloupée vers moi, sa queue, d'environ 20 à 25 centimètre de long, se balançant lentement de gauche à droite. Grâce à la largeur de ses coussinets, il avance silencieusement. D'après mes connaissances animalières, c'est un Lynx du Canada ou un Lynx boréal car ses deux espèces ont une fourrure particulièrement dense sur le dos. Quand je pense que sa concentration de atteint 9 000 poils/cm2 je ne peux m'empêcher de penser à la fourrure soyeuse de Kyle.
Je reporte mon attention sur la grosse bestiole qui doit si c'est un Lynx du Canada, mesurer, 85 à 114 cm de long, 60 à 65 hauteur au garrot et 8 à 14 kg en poids et si c'est un Lynx boréal, : 77 à 135 cm de long, 65 à 75 cm de hauteur au garrot pour 9 à 35 kg en poids.
Peu m'importe qui il est ! Car en gros, le matou que j'ai devant moi peut me dévorer quand il veut... !
Moi – Meunier, tu dors, ton moulin ton moulin va trop vite, meunier tu dors, ton moulin ton moulin, va trop fort...
Je regarde le lynx qui a l'air de se ficher royalement de ma petite chanson, et baisse les bras.
Moi - De quoi ? Elle n'est pas jolie ma chanson ?
Alors qu'il saute sur moi grâce à la puissance de la partie antérieure de son corps et grâce à ses membres postérieurs particulièrement adaptés au bond, je sors rapidement de ma chaussure un couteau.
Je le lui plante rondement dans sa patte et fais un roulé-boulé pour éviter son attaque !
Il émet une sorte de couinement, mais reprend vite ses instincts, alors que je m'extirpe à l'extérieur.
Je sais que grâce à ses « pinceaux » auriculaires, il capte la direction du vent et que grâce à sa vision très sensible en faible luminosité, et très précise il peut détecter mes mouvements.
Il avance donc vers moi malgré sa blessure, sa démarche boitillante me laissant un petit avantage.
Je me stoppe dans ma course, le lynx un peu plus enragé, et moi déterminée à sauver ma peau.
Moi – Minou, minou, viens par ici. Au pied !
Le lynx émet une sorte d'aboiement façon félin, puis se prépare à l'attaque autant que moi.
Il s'élance enfin pour me sauter dessus, me faisant esquisser un sourire vite disparu. Un énorme loup noir, surgi de nulle part, lui saute dessus et le mord de tous les côtés.
Mon regard reste fixé sur le lynx qui parvient à s'échapper de la prise du loup et à trottiner difficilement vers un buisson...
Buisson, cela me rappelle quelque chose ?
Puis mes pensées dérivent sur le chat qui m'accompagnait et qui, pris de peur, avait sauté dans un buisson pour se cacher.
Sans réfléchir à ce que je fais, je cours vers le buisson en sautant dessus. Mon corps envahi par des branches, j'aperçois, derrière le buisson, le lynx qui regarde avec appétit le chat qui miaule sans discontinuer. Je me jette sur le dos du lynx, et plante mes ongles dans sa peau. Je passe mes mains autour de son cou et les presse sur un coin de sa gorge pour l'endormir, sans qu'il meure, comme un évanouissement voulut.
Le lynx tombe à terre dans un bruit sourd tandis que le chat reste pétrifié. Je le prends alors très doucement en le rassurant, dans mes bras.
Puis mon regard dérive vers mon protecteur, même si je suis convaincue que j'aurais pu battre le lynx, seule.
Le loup noir ressemblait étonnamment à Kyle, pourtant, ce ne peut être lui. Je lui avais demandé de me laisser réaliser ma vengeance.
Ma vengeance qui aura bientôt lieu.
Assassin, tu vas vite arrêter de me faire tourner en rond...
« La méchanceté est comme un boomerang, elle revient toujours à l'expéditeur »
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