CHAP 12 :

Depuis mon départ de la villa hier, je sens cette présence qui me suit toujours, j'ai passé la nuit dehors avec la petite boule de poils blottie sur mes genoux.

Nous nous sommes éveillés en même temps et après nous être étirés façon chat, j'ai repris ma route accompagnée par mon nouveau compagnon à quatre pattes. La carte en main, je me dirige vers la prochaine croix. C'est plutôt difficile de suivre ce fichu plan, il aurait pu me confier un GPS au lieu de ce torchon illisible. J'essaye de repérer chaque rue et avenue mais rien à faire c'est trop compliqué.

Un homme passe à côté de moi en me bousculant et en me criant de marcher plus vite et de regarder où je vais. C'est facile pour lui, il sait où il va ! Moi, je suis Boucle d'or perdue dans une forêt à la recherche d'une maison !

Je ne prends la peine de lui répondre, trop occupée à chercher mon chemin. Un autre homme me dépasse silencieusement. Je soupire et l'interpelle.

Moi – Monsieur ? Excusez-moi mais je suis perdue, un... Un ami m'a demandé de le retrouver dans un de ces endroits notés par des croix sur cette carte. Savez-vous comment je peux me rendre à cette croix là ?

L'homme se penche pour examiner l'endroit que je pointe sur la carte. Il relève sa tête, un sourire carnassier sur son visage.

Il m'indique comment m'y rendre et je le remercie.

Homme – Amusez-vous bien !

Il rit jaune et s'en va en se dandinant, cet homme est vraiment biscornu !

Je suis la route indiquée en soupirant.

...

Pincez-moi je cauchemarde... Cet abruti d'assassin m'a conduit dans un bar à stripteaseuses. Je vais le buter !

Je m'avance vers l'entrée où se trouve un homme grand, très grand, les bras croisés sur son torse, il se tient droit comme un piquet avec une tête de bulldog en prime. Bref la tête de l'emploi pour un vigil.

Moi – Bonjour, je peux entrer ?

L'homme me toise de haut en bas sans se gêner puis secoue la tête.

Homme – Les femmes ont interdiction d'entrer à part si elles sont stripteaseuses !

Je ris amèrement dans mon fort intérieur et regarde l'... Je vais l'appeler Shrek !

Moi – Mais... Vous n'aimeriez pas peiner une femme quand même !

Je papillonne des cils en lui faisant un sourire forcé.

Shrek me regarde de haut puis fixe un point.

Shrek – T'as des couilles ? Non, alors bonne soirée.

Quel malpoli ! Je vais lui apprendre comment on traite les femmes moi !

Je relève mes manches tout en le pointant.

Moi – Ecoute moi bien Shrek ! Je te conseille de déguerpir de mon chemin si tu ne veux pas te retrouver à l'hosto ! COMPRIS ?!

L'homme ne me répond pas et je sens presque la fumée sortir des mes oreilles.

Moi – Tu l'auras voulu !

Alors que je m'apprête à le dégommer, il me tend des fringues dignes d'une stripteaseuse.

Shrek – Si tu veux rentrer, tu fais du striptease ! Je te le conseille vivement si tu ne veux pas te faire lyncher par le loup aux pupilles jaunes.

J'écarquille les yeux, il sait qui je suis ! Et malgré tout, je vais être obligée de porter cette horreur ! Puisque le « loup au pupilles jaunes » veut jouer, on va jouer !

J'arrache les vêtements des mains de Shrek qui se pousse pour me laisser passer, un sourire satisfait sur les lèvres.

Je me dirige vers la deuxième porte indiquant « vestiaires » la voix de Shrek m'interpellant.

Shrek – Oh et en fait ! Shrek t'emmerde !

Je ronchonne et rentre dans le vestiaire sous son rire tonitruant.

Franchement, tuez-moi tant qu'il est temps ! Des filles à moitié nues se pavanent en se maquillant, se matant dans le miroir ou encore en parlant du vernis qu'elles ont mis aujourd'hui. Hors de question que je fasse du striptease ! Et puis quoi encore, que je devienne loup garou ?! Non mais ils rêvent s'ils croient que je vais me déhancher pour des psychopathes en rut ! Je m'assois dans un coin et observe les poufs sur-maquillées.

Elles me toisent de haut et se regardent d'un air entendu.

J'entends des chuchotements du type : « Elle va nous foutre la honte » ou « Elle va nous voler des clients ». Comme si je m'intéressais à leurs clients sans neurones mais apparemment bourrés d'abdos. Franchement comme si tout cela m'intéresse !

Soudain une lampe s'illumine au dessus de ma tête et je me lève d'un coup.

Moi – Les filles... J'ai un marché à vous proposer...

Après un laps de temps nécessaire à l'explication de mon marché, elles se jettent des regards entendus remplis de malice.

...

Je me regarde dans le miroir sous les regards approbateurs des filles.

J'aime bien l'allure que j'ai !

Les filles m'ont donné quelque chose comme un corset qui m'aplatit la poitrine. Elles m'ont enfilé un pantalon moulant avec un haut chic d'homme puis une casquette pour cacher mes cheveux.

Elles m'ont maquillée le visage pour me donner un air moins féminin.

Je me tourne vers elles.

Moi – Super travail !

Elles rigolent en tapant dans leurs mains.

Je me faufile discrètement par la porte et me retrouve devant l'accès à la boîte de striptease.

Mais qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour tuer quelqu'un !

La boîte est très grande, des barres verticales au centre sur une plateforme avec des filles se dandinant autour.

J'examine la pièce et reluque chaque gars s'y trouvant. J'en observe un, grande musculature, qui surveille chaque recoin. Il regarde régulièrement son portable pour voir si il a un message et profite du spectacle autour des barres en fer ainsi que du bar proche de lui.

Je suis à peu près sûre qu'il a des informations sur le loup aux pupilles jaunes.

Je m'avance vers lui et m'assois dans un fauteuil voisin de sa place.

Il me regarde un instant puis détourne le regard.

Moi d'une voix plus grave– Ça t'amuse ?

Je pointe les filles sur leurs barres et il commande une bière.

Homme – Toi, ça t'amuse pas ?

Je secoue la tête négativement.

Homme – T'es gay ?

Je fronce les sourcils.

Homme – Je te dis ça car t'as une tête efféminée, et la plupart de ceux qui ont une tête efféminée sont gays.

Je me retiens de lui jeter la bière que le barman vient de poser devant lui et me contente de tapoter le fauteuil.

Moi – Je vais être direct, donne-moi des infos sur le loup aux pupilles jaunes.

L'homme boit sa bière de sa main gauche.

Homme – Non.

J'arque les sourcils.

Moi – Et pourquoi non ?

Il ricane.

Homme – Ne cherche pas à savoir ! Fais-moi plaisir et déguerpis de mon chemin, petit !

Je lève la tête et aperçois sur le mur, un jeu de fléchette.

Je pose mes mains sur le fauteuil, une lueur de défi dans les yeux.

Moi – Je te propose un deal, si je gagne à ce jeu, tu me donnes les infos que je veux...

Je lui pointe le jeu en question et son air renfrogné devient intéressé.

Homme – Et si tu perds ?

Moi – Tu fais ce que tu veux de moi.

J'enlève le chapeau camouflant mes cheveux et affronte son regard médusé.

Homme – Mouais... intéressant ! J'ai hâte de gagner...

Il ricane et se lève, j'en fais de même.

Shrek, qui est rentré à l'intérieur de la boite, remarque ma présence. Il commence à s'avancer vers moi mais l'homme lui fait un signe de main pour lui dire de nous laisser.

Le vigil s'arrête tout en me surveillant. Je ne peux m'empêcher de tirer la langue discrètement au vigil qui serre les poings.

L'homme me tend la main que je regarde curieusement.

Homme – J'ai pour principe de toujours faire connaissance avec le futur perdant. Je suis Gregor.

Je souris narquoisement et lui serre sa main.

Moi – Vous avez raison, je dois faire connaissance avec le perdant, en l'occurrence vous. Je me nomme Mandy.

Il lâche un rire sarcastique et attrape une fléchette.

Je le défie du regard tandis qu'il se concentre sur sa cible.

Puis il l'envoie mais pas tout a fait au centre. Il sourit de toutes ses dents.

Néanmoins, ce qu'il l'ignore, c'est que le jeu des fléchettes est l'un de mes jeux préférés... J'imagine à chaque fois mon pire ennemi à la place de la cible et le vise pour le tuer dans d'atroces souffrances.

Je prends une flèche rouge et esquisse un sourire railleur, puis sans me retourner, dos à la cible, j'envoie la fléchette au centre.

Je perçois l'incompréhension et l'admiration sur le visage des hommes présents dans la salle et je devine que j'ai, encore en fois, touché ma cible.

En effet en me retournant je remarque que j'ai visé en plein dans le mille.

Moi – Gagné... Maintenant, les infos.

Il secoue la tête négativement et j'attrape un couteau posé sur le bar pour jouer avec.

Moi – Vous êtes sûr de votre choix. Vous savez, je joue aussi bien aux fléchettes qu'au jeu : « Tue-le si tu le peux ».

Bien sûr ce jeu est complètement inventé par mon cerveau délirant mais j'aime bien voir cet air indécis sur son visage. Même si je préfère largement quand il est dévoré par la peur. C'est tellement exaltant !

Homme – I... Il m'a dit de te transmettre un message si je croisais ton chemin... Le message est : « Tu ressembles tellement à ta mère, dommage qu'elle ne soit plus de ce monde... »

Je serre mes poings le visage rongé par la colère. D'où cet assassin parle de ma mère, et ça l'amuse de me transmettre des petits messages ?! Prochainement, la seule chose qui pourra transmettre c'est l'odeur infecte que produira son cadavre.

Je lance le couteau en arrière et il rejoint lui aussi le centre, transperçant ma fléchette.

Bientôt, cet assassin finira dans le même état que cette flèche... !

_________________________________________________________________

Salut à tous, j'espère que le chapitre 12 vous a plu !

Une bande annonce est en média, réalisée par moi, n'hésitez-pas à me donner votre avis.

Voici le lien Youtube :

Mon Pseudo Youtube :

Ydil Writing

Big Bisous, et n'oubliez-pas que je lis tous vos commentaires qui me font plaisir malgré mon manque de réponse parfois...