Chap VIII


CHAP 8 : 

Il doit être environ 14 heures, assise sur le lit de Claire, je l'observe, mi-amusée mi-désespérée, fouiner dans son armoire à la recherche d'une tenue pour moi... Elle sort et jette aussitôt des vêtements à terre et le tas ne fait que grossir tandis que je balance mes pieds dans le vide en cogitant un plan pour ce soir.

Claire – Celle là ?

Elle brandit devant mon nez, une robe colorée et criarde et je secoue la tête.

Elle replonge la tête dans l'armoire et farfouille à nouveau avant de capituler.

Claire – Bon... Je ne vois plus qu'une solution.

Elle se dirige vers moi, m'agrippe fermement la main et me tire vers je ne sais quel endroit.

Sans un mot, elle m'expédie dans sa voiture et met le moteur en marche. Quinze minutes de mouillage de culotte plus tard, elle stoppe son engin de la mort sur le parking dans un MEGA, MEGA, et encore le nom est bien faible, centre commercial. Je jette un coup d'œil à Claire qui se dresse fièrement.

Moi – On est où ?

Claire – Nous sommes dans le plus grand centre commercial au monde. Ici, c'est l'endroit ou se fringuent toutes les stars et autres personnalités friquées. Malheureusement hier, c'était fermé et comment dire... Nous ne serons pas trop les bienvenus... J'ai frappé, il y a deux semaines, une fille avec une paire de chaussure. Cette garce voulait me la piquer alors que c'était la dernière en stock.

Mes yeux sortent de leurs orbites et elle croise rageusement les bras autour de sa poitrine.

Claire – Ils l'ont amenée à l'hôpital car apparemment Miss Chochotte avait une côte de cassée... Et maintenant par sa faute je n'ai plus le droit de venir dans mon « paradis » des chaussures...

Elle me fait une moue abattue tandis que je déglutis et me fourre dans la tête de ne jamais prendre le dernier vêtement convoité par Claire ...

Moi – Alors comment va-t-on entrer ?

Elle ouvre le coffre de sa bagnole, me fait un sourire complice, relève ses cheveux qu'elle dissimule sur sous une casquette puis se colle une moustache. Forcément, on a tous une moustache dans son coffre...

Claire – Ok, fais semblant que je suis... ton frère ?

Je m'étouffe de rire tandis qu'elle referme son coffre. Elle me fait un clin d'œil puis une tape dans le dos avant de m'entrainer dans l'immense machine à torture.

C'est parti !

Je n'ai jamais vu de ma vie autant de magasins réunis en un seul lieu...

Abasourdie, je la suis aveuglément jusqu'à un magasin de.... lingerie.

Elle me montre un soutien-gorge très... sexy ? Des clients la regardent bizarrement ... Un mec qui présente devant sa poitrine, un soutif rose pailleté, ils ne doivent pas voir ça tous les jours !

Je secoue plusieurs fois la tête mais elle ne m'écoute pas et achète les trucs les plus hots !

A peine ressorties de la boutique, elle me pousse dans un magasin de luxe.

La vendeuse nous salue dédaigneusement puis, après un rapide coup d'œil sur le chargement acheté dans la boutique d'en face, se jette sur nous avidement prête à nous lécher le fion... Elle nous propose « gentiment » son aide et je la laisse avec Claire discuter chiffon, restant à l'écart à admirer la caverne d'Ali Baba. A regarder de plus près, la vendeuse à l'air d'être sous le charme de Claire au masculin !

Moins d'une minute plus tard, la « vendeuse » me reluque et hoche la tête... Elle me fait flipper ... Elle m'entraîne dans une cabine avec l'aide de Claire et me passe toutes sortes de vêtements comme dans les films...

Aucune des robes ne me conviennent, soit j'ai l'impression d'être une prostitué soit d'être une bonne sœur.

Après être sortie de la cabine, mes yeux se posent sur une robe grise, longue, naturelle, et magnifique... mes doigts se baladent sur le tissu soyeux de cette merveille.

- Qu'est-ce-que tu attends pour l'essayer ?

Je lève la tête et aperçois Claire me fixer tendrement, comme une amie...

Je souris, saisis le cintre et file dans la cabine.

J'en ressors en lissant l'étoffe sur ma peau et tourne sur moi-même en attendant le verdict. Claire frappe des mains...

Claire – Celle là ! C'est celle là ! Tu l'as prends !

J'acquiesce et retourne me changer, satisfaite...

Pour compléter ma tenue, Claire m'emmène dans son « Paradis » des chaussures, où je trouve rapidement la paire de mes rêves.

Pendant que je finis de les régler en caisse, Claire se pencha à mon oreille et me murmure :

Claire – Tu ne le croiras pas mais derrière nous, c'est l'autre folle qui a essayé de piquer mes chaussures !

La fille en question a en effet deux béquilles et regarde avec insistance Claire relookée en mec. Puis ses yeux s'agrandissent de haine et de peur...

Elle arrête une vendeuse au passage, lui chuchote quelque chose et celle-ci ce retourne vers nous...

Elle fait signe aux gars de la sécurité et là ça fit « tilt » dans ma tête !

Claire avale difficilement sa salive et après un rapide signe de tête, nous nous mettons à courir jusqu'à la sortie.

Nous rions et nous courons en même temps et je me rends compte que cela fait un moment que je ne me suis pas autant amusée...

Nous arrivons comme des dératés à la voiture, sautons à l'intérieur et Claire démarre au quart de tour.

Elle enclenche la radio qui joue un tube de 2011 resté à la une des soirées rétro : J'aimerais trop qu'elle m'aime de Keen'V.

Sur le trajet nous la chantons en boucle comme deux amies d'enfance ...

Arrivées à la villa, je monte dans la chambre de Claire, les bras chargés de sacs.

Je regarde l'heure : 18 h ! Waouh, je n'ai pas vu le temps passer.

Après s'être séparées pour une douche rapide, je rejoins Claire qui me fait assoir et attrape ses vernis. L'odeur chimique me fait froncer le nez, mais je renonce à protester vaincue par le regard de Claire...

Après la pause vernis, je m'habille dans sa salle de bain tandis qu'elle s'habille dans la chambre.

Je m'observe quelques instants dans le miroir sans reconnaître la fille se tenant face à moi...

Elle ressemble à une personne sans passé horrible, à une personne gâtée par la vie, à une fille insouciante avec une vie...

A une personne ayant eu une enfance heureuse, connaissant l'amour maternel...

Une larme coule sur ma joue, je l'essuie vite et reprends mon air impassible.

Aujourd'hui j'ai commis une erreur... j'ai oublié ! Je me suis amusée et de plus j'ai ri avec une louve...

De la haine envers moi-même traverse mes yeux...

Avant de sortir de la salle de bain je souffle un coup.

Quand j'ouvre la porte, Claire me prend le bras et m'entraîne devant une coiffeuse.

Claire – Elles devraient arriver d'une minute à l'autre...

A peine a-telle prononcé ces mots que deux filles à peine plus âgées que moi entrent dans la pièce. Leurs cheveux sont rassemblés en un parfait chignon. Elles me regardent et sans que je m'y attende me font la... révérence ?

Fille 1 – Bonjour Luna, je m'appelle Paola et ma camarade se nomme Lia... Nous sommes là pour vous coiffer et vous maquiller...

Je questionne Claire du regard, elle me sourit...

Les deux filles attendent visiblement ma réponse.

Moi – Bien... Mais s'il vous plait ne m'appelez pas Luna... De plus je ne suis pas votre Luna...

Leurs yeux deviennent inquisiteurs mais elles hochent la tête.

Après avoir était coiffée et maquillée j'observe incrédule mon reflet dans la glace ...

Je ne m'étais jamais vu comme ça...

Paola et Lia ont fait comme je le souhaitais : au naturel.

Mes cheveux sont plus brillants, plus volumineux et lâchés.

Pour mon maquillage, elles m'ont appliquée un fard à paupière un peu brillant sur les yeux, un trais d'eye liner, et un peu de mascara, et pour finir du gloss clair de la même couleur que mes lèvres...

Je pivote vers Claire qui approuve un pouce en l'air.

Elle aussi est déjà prête !

Je remercie Paola et Lia... Je sais reconnaître les loups, elles n'en font pas partie. Claire a choisi des humaines pour s'occuper de moi et j'avoue que cela m'a mise en confiance.

Je sors de la chambre et m'encourage. 


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