FLASH-BACK

Adossé contre le mur en pierre, Douze attendait que la blonde revienne de derrière la maison. Il l'avait vu sortir et avait attendu avant de la suivre. Heureusement pour lui, elle n'avait pas été très loin, jusqu'à la maison où ils avaient joué au basket. Il était installé là depuis presque une heure à attendre dans le silence. Puis il l'entendit. Ses pas sur les dalles. Il attendit qu'elle soit au niveau de la route avant de se manifester.

— Alors ? C'est quoi le plan ?

La blonde sursauta en entendant la voix rauque du plus jeune. Elle se tourna et vit Douze sortir de l'ombre pour venir à sa hauteur.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— N'essaie pas de me mettre dans la mauvaise position. Le comportement louche ici, c'est toi.

Noa le regarda un moment. Maintenant elle commençait à le connaître. Il ne la laisserait pas retourner à la maison sans explications. Ou alors il balancerait tout. Après tout, ce serait bien son genre.

— Je vais partir.

Douze fronça les sourcils pour l'inciter à continuer. Elle fouilla dans sa poche et lui tendit un papier.

— À l'ancien Bâtiment. Avant de quitter l'entrepôt, j'ai volé ça. Le « Cimetière » ce serait un lieu en Virginie, à Arlington. C'est là que je compte aller. Dans la Simulation il y avait un cimetière militaire là-bas. Qui sait ce que je peux trouver. Ou qui je peux trouver.

Le garçon avait déplié la feuille pendant qu'elle parlait et la regardait attentivement. En effet il y avait un itinéraire d'indiqué jusqu'en Virginie. Il passa de la feuille, à l'arme que tenait Noa puis à elle.

— Je viens avec toi.

— Non.

Sa réponse était intransigeante.

— Tu dois rester avec eux. On n'a pas fini ici.

— Ils peuvent se débrouiller tous les quatre.   

— Tu ne viens pas.

Le ton ferme de la blonde commençait à agacer le garçon.

— Tu crois qu'en partant seule pour faire la sauveuse dans ton coin tu vas nous préserver ?

— Non.

Douze semblait perdu et il la fixa un moment.

— J'ai besoin de faire ça. Seule. Je n'ai pas l'intention de faire la sauveuse. Tu es au courant. Je veux seulement prendre de l'avance pendant que vous récupérez d'autres infos dans les Zones qui restent, maintenant qu'on a disparu de leurs écrans (elle jeta un coup d'oeil vers sa poche) enfin presque.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Demande à Ash de contrôler toutes les armes, il y a des puces, je pense que ce sont des traceurs. Je les ai retiré par précaution.

Le garçon acquiesça sans rien ajouter.

— Occupe-toi d'eux, de les aiguiller, qu'ils ne baissent pas les bras mais sans qu'ils sachent que tu sais. Quand tu sentiras que c'est le bon moment, venez me chercher.

— Et comment je serai censé savoir que c'est le bon moment ?

Elle lui décrocha un sourire en coin comme il avait l'habitude de le faire après une remarque désobligeante.

— Tu le sauras.

Ils regagnèrent la maison en silence, profitant du calme de la rue. Douze retourna rapidement à l'intérieur avant de ressortir et de tendre les clés de la voiture à Noa. Elle monta, posa les armes par terre et le bout de papier avec la carte sur le siège passager avant de mettre le contact. Par chance la voiture avait un bruit de moteur silencieux. Elle referma la portière et Douze lui fit signe de baisser la vitre pour se pencher et s'y accouder.

— Fais attention.

— Vous aussi.

Ils se regardèrent d'un air entendu avant qu'elle remonte la vitre et passe la marche arrière pour quitter l'allée. Le jour commençait à se lever au loin quand elle prit la route, jetant un dernier regard à son coéquipier qui regagnait la maison, la boîte à outils orange dans la main.

FIN FLASH-BACK

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