2
— Changement ! Allez ! Bougez-vous !
Le plus jeune lança un regard insolent à la surveillante qui lui faisait signe de changer de partenaire.
— Douze.
Voyant qu'il ne lui répondait pas, la brune le tira par l'épaule pour le faire réagir afin qu'il se concentre à nouveau sur l'entraînement.
— Arrête de les provoquer.
— Non mais t'as vu comment ils nous traitent depuis qu'ils nous ont ramenés ? Ils oublient que ce sont eux les coupables dans l'histoire. Et puis franchement...
Il ne finit pas sa phrase mais montra le bracelet en argent qui était attaché autour de sa cheville.
— Ça fait deux mois, bientôt trois qu'on est revenus et qu'on est sous surveillance. Tu dois t'y faire.
— Il faut qu'on reparte.
Evie leva les yeux au ciel, agacée par le caractère têtu de son coéquipier et pour éviter qu'il continue de parler mal, elle lui mit une balayette. Se faisant surprendre, Douze perdit l'équilibre, se retrouva au sol et se vengea en faisant une prise avec ses pieds pour faire tomber sa coéquipière à son tour.
— Je déteste être pris en traître.
— Tu parlais trop.
Au même moment le signal de fin des entraînements pour la journée se fit entendre. Evie et Douze se relevèrent tous les deux et allèrent rejoindre les trois autres garçons en dehors du ring. Le plus jeune fut le premier à partir pour retourner à la chambre. Maxance le regarda s'éloigner.
— Qu'est-ce qu'il a ?
— Besoin d'air.
Le blond, sa cicatrice froncée, dévisagea Evie sans rien montrer et ils partirent à leur tour jusqu'à leur étage.
À leur retour ils avaient retrouvé la même chambre avec toutes leurs affaires au même endroit, comme s'ils n'étaient jamais partis. À l'exception près qu'un des lits avait été retiré.
*
Maxance était assis avec Ulrich dans le Réfectoire quand le reste de l'Unité vint les rejoindre.
— Ils vous suivent comme votre ombre c'est flippant.
Ils regardèrent tous en direction des deux gardes postés en bas des escaliers, les yeux rivés sur eux. Depuis leur retour au Bâtiment, les Dirigeants avaient fait comme si de rien n'était, comme si les avoir retrouvés sains et saufs relevait du miracle. Mais ils avaient quand même pris soin de leur faire mettre des bracelets électroniques aux chevilles et deux gardes sur leurs talons dès qu'ils se déplaçaient dans l'enceinte du Bâtiment. Les membres de l'Unité avaient repris les entraînements à l'exception des sorties en ville. À côté de ça, des Nouveaux avaient été réveillés chaque mois et la vie avait repris son cours comme s'il ne s'était rien passé.
— C'est insupportable. C'est limite s'ils viennent pas me la tenir quand je pisse.
Ulrich ricana.
— Vous comptez rester là ?
L'Arbalète le dévisagea. Le brun était au courant de la vérité, Maxance avait juré à l'Unité qu'ils pouvaient lui faire confiance. Ulrich ayant été soldat dans la Simulation, son mental et sa perception des choses restaient proches de ceux de l'Unité.
— Tu veux qu'on aille où avec eux et les bracelets ? Ils ont les yeux braqués sur nous. Si les jeunes ne sont pas au courant, eux le sont. Ils doivent forcément être sur leurs gardes au cas où on préparerait quelque chose.
— Ce n'est pas le cas ?
Ulrich dévisagea les membres de l'Unité tour à tour.
— Ne me faites pas croire que vous n'avez pas l'intention d'aller la chercher. Vous n'avez pas subi tout ça pendant plusieurs mois comme de bons petits soldats, sans arrières pensées.
Un blanc s'installa pendant lequel chacun semblait réfléchir.
— On ne sait même pas où aller, par où commencer et si elle est toujours en vie.
— Elle l'est.
Cette fois c'est vers Douze, assis en bout de table, que les regards se tournèrent. C'était le bon moment. Il le sentait. Comme elle le lui avait dit.
💥💥💥
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top