Le sol verdoyant de Teyvat maintenant aussi sec que mort, la prospérité de Liyue laissant maintenant place au chaos et à la destruction, l'éternel Inazuma maintenant en pleine guerre civile, Fontaine déserte, Sneznaya eux-mêmes détruits par leur propre œuvre, toutes les régions en cendre.

Ce qui avait cause tout ce chaos ? Timmie le savait bien. La défaite de ce meurtrier à pigeon, ce voyageur, face aux Fatuis. Sans personne pour protéger leur pouvoir comme des grands, les autre Archons perdirent leurs pouvoirs et l'Archon de Glace renversa Celestia dans sa révolution dévastatrice. Cela causa de multiples désastres, dont la perte du soleil et de la lune, gardant Teyvat dans une infinie froideur et obscurité.

Il regarda le pont sur lequel il avait tant l'habitude de rester des heures durant pendant cette tendre période de paix à voir passer chaque jour ce maudit voyageur faire baisser drastiquement la population pigeonnière de Teyvat. La nostalgie eut comme l'effet d'une lame pour le cœur poignant du jeune garçon de maintenant 10 ans. Il avait peut-être le devoir de retourner au campement des survivants de Mondstadt, mais il n'en avait pas envie. Il voulait revoir cet endroit.

Il marcha le long de ce dernier, se remémorant les bons moments qu'il avait passé à sans cesse punir le voyageur en le faisant aller nourrir les canards, avant d'arriver devant les autrefois si grandioses portes de la cité-Etat de Mondstadt.

Il entra dans la cité dont il avait vécu si loin pendant longtemps pour échapper à la catastrophe. L'ambiance si joviale d'antant n'avait plus rien à voir : ses étals généreux en marchandises étaient vides, le chahut et le soleil laissaient maintenant le silence et le froid vous mordre à peine entriez-vous dans la ville.

Timmie passa sa main sur la table poussiéreuse du forgeron Wagner, ayant combattu avec le reste de la garde de Favonius pour défendre la cité. Mais plus jamais quelqu'un n'utilisera cet établi.

Un craquement sonore soudain surprit le jeune garçon qui tourna vivement la tête.

- Qui est là ! Lança ce dernier d'une voix bien moins assurée qu'il ne le voudrait.

Il s'avança d'un pas fébrile avant d'apercevoir devant lui quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis longtemps.

Un pigeon. Qui plus est, un pigeon qu'il reconnaîtrait entre mille autres pigeons.

- T/P ?! S'écria le jeune garçon en s'accroupissant.

Le petit oiseau allongé contre le bas d'une porte était enveloppé par ses propres plumes, comme cherchant à se protéger de la température anormalement froide de Mondstadt. En entendant son nom prononcé par son ancien maître, l'oiseau releva le bec et vola à toute vitesse sur son épaule.

- T/P.. répéta-t-il une nouvelle fois comme si lui-même n'y croyait pas. Tu es vraiment vivant...

L'oiseau lova amicalement sa tête contre sa joue en roucoulant de plaisir, très heureux de retrouver son vieil ami. Ce plaisir était réciproque au jeune garçon, ayant enfin pu revoir un de ces vieux amis qu'il n'avait pas vu depuis déjà des mois. T/P était le seul qu'il ait croisé, peut-être qu'ils s'étaient tous cachés pour échapper aux conditions catastrophiques du climat mondstadtois. L'ait plein d'espoir, il réchauffa le pigeon entre ses paumes.

- Mais où sont les autres ?

Le pigeon s'arrêta, roucoulant une courte réponse. Son roucoulement était bref, si bref qu'il en devenait tranchant pour le jeune garçon. Les chaudes plumes que Timmie sentait, au milieu de ce Mondstadt figé dans le temps et l'espace, vide et parsemé de déchirures violettes, ces failles étranges qui s'étaient créées ici et où tout être y étant entré n'en est jamais sorti.

Une larme coula de la joue de Timmie.

- Comment ça.. murmura-t-il fébrilement.. Le seul survivant ?

Ils avaient tous disparu. Ils ne laissaient derrière eux que des plumes et des nids vides. Timmie emmena alors une dernière fois Tépé sur son épaule sur ce pont autrefois rempli par ses amis à plumes. Maintenant il n'y avait que la pierre froide. Autrefois, il y avait leur roucoulements en chœur, maintenant il n'y a que le silence. Timmie ne jetait plus ses maigres miettes de pain, il n'avait même plus assez de nourriture pour lui.

Il en avait marre.

Même son ami imaginaire avait disparu, il n'y avait plus personne, plus aucune vie, plus aucun pigeon et plus aucune nourriture. Le monde de Mondstadt n'avait plus la même allure chaleureuse et la même odeur délicieuse de Toast du pêcheur ou d'œuf cuit, ou même de vin. Mondstadt n'était plus que le fantôme de la cité si pleine de vie qu'il était autrefois.

Y avait-il encore à sens à vivre dans ce monde qui avait perdu son essence ?

Les roucoulements réconfortants de Tépé n'avait plus aucun impact sur le petit garçon, qui pleurait à chaudes larmes au milieu de tout ce vide. Il baissa le regard sur l'eau sous le pont, où plus aucun poisson ou canard ne vivait encore. Le reflet de Timmie dans l'eau calme lui faisait l'effet d'une terrible torture. Il détournait le regard, ne voulant plus voit le petit garçon seul qu'il était, même si tel Narcisse il voulait pourtant s'y immerger. Peut-être y rester.

Comme s'il avait deviné son idée, Tépé lova ses plumes contre le cou froid du garçon, et y roucoula calmement en fermant des yeux. S'il voulait vraiment se jeter dans les torrents profonds, l'oiseau fidèle l'y accompagnerait. Timmie n'avait jamais vu un tel témoignage d'amitié. Il l'émouva tellement que ses larmes en devenaient à présent amères.

Il se leva sur le bord du pont et se laisse tomber, et comme si le climat maintenant glacial de Mondstadt ne suffisait pas, sa chute laissa l'air fouetter ses cheveux et son visage avec violence. T/p resta collé à la nuque de Timmie, cachant son bec et fermant les yeux.

L'eau autour de lui enfermait le jeune garçon dans une prison glacée qui le brûla, et ce malgré la réconfortante chaleur de son pigeon, désespérément accroché à son cou.

"Papa..."

Soudain, Timmie sentit autre chose que de l'eau. Il sentit au contraire le sol, et de l'air chaud.

Il redressa vivement la tête, comme réveillé par ces sensations qu'il n'avait pas ressenties depuis bien longtemps.

Une sorte de chaleur profonde l'engloutit entièrement, avant qur plus aucun bruit ne soit entendu à l'oreille di jeune garçon. Il essaya d'ouvrir les yeux mais ne vit que le vide.

"Qu-... Qu'est-ce qui se passe ? J'ai peur.."

- Pourtant tu ne devrais pas avoir peur de moi, Timmie, tonna une voix grave.

Timmie ouvrit grandement les yeux. Le vide noir autour de lui avait laissé place à une salle propre et claire, où flottait un vent doux et agréable. Une chose que Timmie ne voyait plus depuis trop longtemps : le soleil. Il caressait son visage comme la plume de son pigeon qui ouvrit les yeux avec confusion.

Au milieu de la salle si belle et blanche, une figure accroupie d'un homme encapuchonné restait immobile.

Timmie haussa un sourcil en essayant de s'approcher.

- Heu ?

Le visage de ce dernier se leva et fixa le jeune homme avec des yeux vides.

- Timmie. Je n'ai pas de temps à perdre, je dois t'expliquer rapidement.

En un éclair, sans que Timmie n'ait le temps de réagir, l'homme en question attrapa son poignet en approchant son air menaçant vers lui.

Timmie ouvrit les yeux avec surprise, totalement désorienté. Il se recula vivement avec un air paniqué.

- Q-Qui êtes-vous ! Et où est-ce qu'on est !!

- Nous sommes dans mon palais mental, Timmie. Et je viens t'annoncer que tu possèdes un grand pouvoir.

Timmie regarda vers lui avec un air eberlué. Lui ? Un grand pouvoir ? Alors qu'il comptait se jeter misérablement du haut du pont ?

- PFF vous dites n'importe quoi. J'ai 10 ans, vous voulez que je fasse quoi !

- Ce que je veux que tu fasses ?

L'homme sembla réfléchir à à réponse avec sérieux, ce qui ennuya Timmie. Pourquoi est-ce que ce vieillard venait le déranger ? Il voulait simplement mettre fin au cauchemar qu'il vivait. Pas question de remettre les pieds dans les terres désertiques de Teyvat.

Finalement, l'homme retira sa capiche et observa le jeune homme fixement.

- ... J'ai besoin que tu sauves ce monde, Timmie. Toi seul le peut.

Timmie prit un air interloqué mais il n'eut pas le temps de s'exclamer car le vieil homme le coupa.

- Il existe dans ce monde 7 pierres, les pièces de réalité ou "Reality Chards".

- Ce nom là est quand même plus classe on va pas se le cacher..

T/P roucoula en accord avec eux, restent posé sur l'épaule frêle du garçon.

- Je suis d'accord, dit l'homme mystérieux. Bref. Ces sept pierres possèdent un grand pouvoir, que seul le plus grand des héros peut porter à son front, pour combattre ce que les Fatuis ont libéré, et ouvrit un nouvel avenir pour Teyvat.

Timmie ouvrit le yeux avec un air ému.

- Il est possible... de ressusciter tous les pigeons ?

- Oui, Timmie. Tous n'attendent que ton aide pour que tu les libères de ce qui les attend.

Timmie sentit une vague de courage l'envahir, rejointe par l'air décidé du pigeon sur son épaule. S'il était possible de ramener tous ses amis à la vie et accessoirement l'équilibre du monde, il était de la mise.

- Très bien, j'accepte. Mais comment est-ce que je récupère ce pierres ?

- Il te faudra traverser les failles violettes qui se sont créées dans Teyvat. Ces dernières amènent à des mondes parallèles au nôtre, où les pierres sont cachées.

L'air grave de l'homme fut partagé par Timmie, serrant du poing. Peu importe ce qu'il allait endurer, il était déterminé.

- Je ramènerai ces pigeons à la vie. Coûte que coûte. Je le jure.

L'homme arbora un léger sourire en voyant l'enthousiasme du garçon. Mais rapidement, il grimaça et tomba lourdement au sol. Timmie ouvrit les yeux et s'approcha de lui.

- Quoi toi aussi tu meurs ???

- N-non... je suis trop faible... Celestia veut ma mort, cet endroit ne peut plus exister.. Mon palais mental... est perdu à jamais. Mais tu as besoin de mes conseils pour survivre. Je transmettrai mon âme à ton pigeon une fois que tu seras parti, et que tu auras quitté cette dimension.

Timmie fronça les sourcils.

- Tu promets de pas le blesser ?

- Oui.

- Et tu lui laisses son esprit à lui ? Tu cohabites juste avec lui ?

- Oui.

Timmie soupira.

- Bon très bien.

Il tourna un regard inquiet vers son pigeon et caressa le haut de sa tête en prenant un air triste. Pour rien au monde il perdrait le dernier de ses compagnons alors non il fallait que T/P garde sa vraie nature au fond de lui, aussi infime soit-elle.

Le vieillard se redressa et soupira. Mais à peine eut-il temps de commencer à prendre la parole que le sol trembla. Timmie ouvrit les yeux en regardant autour de lui.

- Q-Qu'est-ce que c'était !!!

L'air grave de l'homme fut d'autant plus marqué.

- Ils m'ont trouvé... Nous n'avons plus de temps, Timmie.

Mais le sol sous Timmie se brisa presque instantanément. Il poussa un cri de peur déchirant quand il sentit le sol dérober sous ses pieds, s'accrochant à son pigeon avec vivacité. Autour de lui, l'extérieur de la salle donnait sur un tourbillon de pourpre et d'éclairs qui faisait tourner la tête de Timmie. Ce monde... Toutes ces choses... Tout allait dans un sens étrange, rien n'allait.

L'air perdu, Timmie ferma les yeux en laissant ses petites joues larmoyants se coller à celles du petit animal chaud dans ses bras.

- Pitié, je veux pas mourir...