Zoé n'a jamais vraiment aimé l'école.

Elle la haïra du premier jour où elle y a mit les pieds jusqu'au jour où elle la quittera finalement non sans quelques remords.
Parce qu'au fond, il n'y a pas toujours eu que des orages noirs dans cette vie enfantine.

Zoé a 6, 7 ou peut-être 8 ans.

Elle n'a pas vraiment confiance en elle. Elle n'a jamais vraiment réussi à la rencontrer celle-là.

Zoé est aussi stressée et c'est ça le problème.
Ça a été le premier de ses soucis et il restera pour toujours l'un de ses plus grands démons.

Ses copines sont jolies.
Elles sont très belles, très blondes, très minces. Elle est brune, grande pour son âge et un peu trop rondelette.

Et au fond d'elle, elle se sent déjà si mal.
Sa peau brûle et sa gorge se noue.

Si seule, si différente.
Et pourtant pas tout à fait.

À Zoé, on lui a déjà dit de vilaines choses. Des mots qui blessent. Quelques cadavres de méchancetés qui restent ancrés.

- "Arrête de manger"

- "Dents de lapins"

Cœur déchiré.

Confiance brisée.

Esprit chamboulé.

Ces mots, on essaie de les oublier. Ils nous paraissent si petit dans ce monde infini.

Ils sont stupides et sans importance réelle.

Pourtant, ces drôles de phrases qu'elle n'aurait jamais voulu entendre, aussi infimes soient-elles, vont conditionner sa façon d'agir et de penser.

Zoé se trouve laide. Affreusement laide.

Zoé se voit et se pense énorme. Elle ne veut plus se regarder dans un miroir.

Zoé ne fait confiance à personne. Elle est effrayée par ce que les autres pensent d'elle.

Zoé a peur de ne jamais être à la même hauteur que les autres.
Ils ont l'air  tellement plus heureux et ils sont tous si beaux.

Ils sont si brillants et elle est si terne.

Ce soir (et depuis quelques mois), Zoé a 18 ans.

Les crises d'angoisses sont envolées.
Le chagrin est passé.
Les oiseaux de son coeur peuvent commencer à chanter.

Malgré tout ça, elle n'a pas vraiment beaucoup changé.
Elle est toujours restée cet enfant qui voulait faire le bonheur des autres.

Rendre heureux le monde autour d'elle, c'est son vrai combat.
L'objectif qu'elle a toujours désiré atteindre, c'est bien celui-là.

Et tout compte fait, c'est peut être ça qui la fera briller à son tour.

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Parce que je me rends compte que l'école se termine pour moi dans 2 semaines et que finalement, c'était pas si mal que ça.

Ce n'est ni beau, ni laid et ce n'est surtout pas pour me plaindre.
C'est juste moi et c'est sûrement bien comme ça.

Ne soyez pas méchants avec les gens.
Aimez sans retour (ça peut être une autre douleur, mais bon c'est plus joli).

Et une dernière petite chose : vous êtes beaux, beaux, beaux.

Je vous embrasse.

(si quelqu'un lit ça, bienvenue sur mon recueil de pensées express nocturnes!)