Chapitre 12
Je rentre le moral dans les chaussettes.
J'étais ravie d'être dans un film mais je n'avais pas imaginé que cela soit permanent.
Jake ouvre la porte d'entrée, je m'engouffre dans le hall.
-Tout va bien? me questionne-t-il, tu as l'air ailleurs depuis ta discussion avec le vampire.
J'hoche la tête. Il n'insiste pas. Je n'ai pas envie de parler de ça ce soir, et puis de toute façon je ne peux pas le faire avec lui.
Il y'a de la lumière à l'étage, j'en avais presque oublié qu'Embry crechait dans mon ancienne chambre.
Je crois bien que je ne suis pas la seule à ne pas être en forme ce soir.
-Je vais lui parler.
Jacob approuve.
-Bonne chance.
Je pose un pied sur les marches d'escaliers avant que,
-Laurene?
Je me retourne.
-Tu me le dirais si ce vampire vous obligeait à quoi que ce soit pas vrai?
J'acquiesce.
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Après un instant d'hésitation, je me glisse à l'intérieur. Embry est couché sur son lit, le bras relevé sur son front, il fixe le plafond.
-Je venais voir comment tu allais.
Il se redresse, se mettant en position assise.
-Je vais bien.
-Tu n'en as pas l'air pourtant.
Le Call soupire.
-J'ai des potes, je réussis bien dans mes études, je suis un loup, je vais bien.
Je m'assoies à côté de lui. Il ne me la fera pas à moi.
-J'ai dit la même chose à Jess quand mes parent m'ont mise à la porte, enfin peut-être pas la partie sur les études et le loup, je pouffe, mais moi aussi j'affirmais que j'allais bien. Et tu sais ce qu'elle m'a répondu?
Le quileute répond par la négative.
-Que se confier ce n'est pas se plaindre, qu'on pouvait être heureux et avoir envie de pleurer de temps en temps, qu'un pépin ça arrive et plus on met de temps à avouer qu'on a mal et plus ce mal prendra de l'ampleur.
-C'est vraiment l'armoire à glace sentimentale qui t'as dit ça?
Sa réflexion me fait malgré moi sourire.
-C'est vrai qu'elle n'écoute pas vraiment ses propres conseils mais elle n'a pas tort. Avouer qu'on a mal ne signifie pas qu'on est ingrat vis à vis de toutes les bonnes choses qui nous arrivent.
-Tu crois?
J'acquiesce.
-Qu'est-ce qui s'est passé, Embry? Entre nous, ce n'est pas moi qui te jugera.
Il baisse les yeux et prend sa nuque entre ses mains. Il n'est pas à l'aise je le sens, mais son comportement montre bien qu'il a besoin d'évacuer alors tant pis.
-Je...
J'hoche la tête.
-Je me suis fait jeter parce que...
Ses yeux s'humidifient, il lève les yeux au ciel pour que ça ne se remarque pas.
-Tu peux me le dire.
-Je me suis fait jeter parce que j'ai fait mon coming-out.
Je ne trouve rien à dire. Je pose ma main sur son épaule. Je ne veux rien dire sur ses parents qui le vexerait. Je sais ce que ça fait d'être rejeté par sa propre famille mais dans mon cas c'était un choix. J'ai décidé de me consacrer à ma passion, je ne voulais pas gâcher ma vie en suivant une voie qui me rendrait malheureuse, je voulais vivre pleinement les choses quitte à prendre des risques. Je trouve sa situation d'autant plus horrible que ce n'est pas quelque chose qu'il a choisit, sa sexualité s'est faite naturellement et il n'en reste pas moins le même que celui qu'ils ont toujours connu.
-N'en parles pas aux autres s'il te plaît, soupire-t-il.
Je fronce les sourcils.
-Jacob n'est pas au courant?
-Je ne pouvais pas leur dire!
La voix du garçon tremble. Il rapproche ses jambes et fourre sa tête entre ses bras. Je m'approche.
-Embry?
Il ne réagit pas.
-Embry regardes moi s'il te plaît.
Le Call relève doucement la tête, ses yeux sont rouges. Je prends son visage entre mes mains avant de mélanger son regard au mien. La fragilité que je vois en lui en cet instant me fait mal au cœur.
-Pourquoi tu ne peux pas leur dire?
Il tente de détourner les yeux mais je ramène son visage au mien.
-Réponds moi, pourquoi tu ne pourrais pas leur dire?
-Parce qu'on est comme des frères, on se change ensemble, on vit presque ensemble, si je leur dit tout ça changera. Je ne veux pas perdre la seule famille qu'il me reste Laurene.
Embry craque enfin et sanglote. Je cesse de l'observer pour le prendre dans mes bras. Il calle sa tête au creux de mon cou et se laisse aller.
-Je suis sûr qu'ils t'accepteront tu sais.
-Je ne peux pas prendre ce risque.
Je le serre un peu plus fort.
-Tu n'es pas obligé d'en parler à tout le monde c'est vrai, après tout aucun hétéro ne crie sur tous les toits qu'il l'est, la sexualité ça ne regarde que soit mais,
-Mais?
-Je pense que tu devrais le dire à la meute, savoir que tes proches t'acceptes c'est ce dont tu as besoin en ce moment, ce n'est pas comme si son orientation était un défaut.
Le brun relève la tête, étonné de mon discours.
-Crois moi Embry tu restes toi, tu as toujours été ainsi et ce n'est pas parce que tu l'annonces que tu changeras. Toi c'est toi, et c'est justement pour ça qu'ils t'aiment.
Adossés contre le mur près de son lit, il pose sa tête sur mon épaule.
-Merci Laurene...
On reste un long moment comme ça, sans rien ajouter de plus. Epuisé, il finit par s'endormir. Jacob entrouvre la porte et sourit en nous voyant ainsi. J'arrive avec délicatesse à me remplacer par un coussin et rejoins le Black dans le couloir.
-Ca ira pour lui? me chuchote-t-il.
Je jette un dernier coup d'œil au Call endormie.
-J'en suis certaine.
Lui s'en remettra mais qu'en sera-t-il de nous?
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Coucou mes loulous. Je tenais à vous dire que ce chapitre est important pour moi, en ce moment j'ai l'impression de voir à la fois une hausse de l'homophobie mais d'un autre côté beaucoup d'incitations à l'expression de soit et de messages de soutient.
Je ne sais pas si certains de vous sont dans ce cas en ce moment, le seront où l'ont été mais je tiens juste à vous dire que quand les autres l'apprennent certes ça peut changer la vision qu'ils ont de vous selon leurs mentalités c'est vrai, mais ça ne change en rien qui vous êtes. Vous étiez le ou la même avant et après l'avoir annoncé, ça ne doit pas changer la vision que vous avez de vous-même car vous c'est vous et c'est une bonne chose d'en avoir conscience. Vivez votre vie pour vous-même les loulous, et cela ne s'applique pas qu'à ce cas, peu importe ce qui vous fait différer des autres ou y ressembler, c'est ce qui fait votre personne et c'est une bonne chose.
Il y'a toujours une personne vers qui vous tourner, quelqu'un à qui se confier quand on doute, vous pouvez même venir me voir.
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