C'est un chapitre assez court aujourd'hui, n'hésitez pas à me partager vos avis!
Bonne lecture les loulous❤

Jack.

C'est en passant devant le bar que j'ai senti son odeur. Un mélange de cannelle et de menthe, un combo,  certes, étrange mais dont j'apprécie la senteur.
Naturellement mes pieds ont fait demi-tour avant que je n'ouvre la porte du commerce. Une petite clochette a retentie, signalant ma présence mais il ne s'est pas retourné. Le loup un verre de whisky en main, secoue délicatement le breuvage, le regard vide.

Je me suis installé à quelques chaises de la sienne. L'observant depuis l'angle du comptoir.
Bien que je ne puisse pas consommer, je commande une boisson afin de ne pas être mis à la porte.
J'ai dû l'observer une bonne demi-heure. Aucun rictus n'a redessiné son visage, il n'a pas non plus trempé ses lèvres dans l'alcool. C'est une véritable coquille vide par ma faute.

-Il vous plaît n'est-ce pas?

Pris dans ma contemplation, je n'avais pas remarqué que le barman s'approchait.
L'homme me sourit tout en essuyant un verre.

-S'il vous plaît vous devriez faire le premier pas sinon il y'a peu de chance qu'il vous remarque. Il n'a pas l'air bien le pauvre.

S'il me plaît? Mes yeux s'ecarquillent à l'entente de cette constatation.
Pour être franc, cela fait déjà plusieurs mois que j'ai conscience qu'il ne me laisse pas indifférent. Mais l'entendre de vive-voix par un parfait inconnu me laisse une impression étrange.

Je ne sais pas quand cela a débuté, quand est-ce qu'il a commencé à attirer mon attention.
Peut-être à notre emménagement lorsque Mike m'a conseillé de jeter un coup d'œil aux raisons sociaux des membres de la meute.
Ou sans doute, la première fois que je l'ai aperçu dans La Push.  Contrairement à ses semblables son visage n'a exprimé ni méfiance ni rejet, simplement de la surprise.

Non, je dirais plutôt que c'était le premier week-end de notre arrivée. J'avais insisté pour explorer notre territoire seul ce que j'ai instantanément regretté. Ma méconnaissance des lieux m'avait conduit, malgré moi, sur leur propriété.
Certains étaient prêts à lancer les hostilités tandis que d'autres se contentaient d'attendre les ordres de l'alpha. C'est quand il a prit ma défense que j'ai enfin connu son nom.
C'est ce jour là qu'Embry Call a gagné mon estime.
Ce garçon est différent, il ne juge pas avant de connaitre. Il n'a pas l'esprit empli de préjugés absurdes.

-Vous avez raison!

Mon exclamation surprend l'homme. Occupé par la réalisation d'un ultime cocktail, il lève la tête vers moi.

-Vous avez raison, quand on souhaite quelque chose il faut faire le premier pas.

Le patron approuve avec conviction. Je quitte mon tabouret pour adopter une démarche assurée.
Une fois planté à la droite du quileute, celui-ci ne remarque pas ma présence.
Je pose ma main sur son épaule. Embry sursaute.

-Qu'est-ce que! Ah, c'est toi...
Il dépose les lèvres au coin de son verre, avalant quelques gorgées.
-Tu n'es pas au travail? je m'étonne.
-Je n'avais pas le cœur à y être.

J'emprunte le siège voisin en soupirant.

-J'ai été mordu à vingt-cinq ans et le premier à avoir été mit dans la confidence a été mon meilleur ami.

Embry s'incline légèrement vers moi, signe qu'il est attentif à mon récit.

-A l'époque il a souhaité que je le transforme mais j'ai refusé. Au début il ne comprenait pas pourquoi j'étais si intransigeant à ce sujet.  Plus tard, après avoir fondé une famille il m'a remercié. Je l'ai suivi jusqu'à son dernier souffle, ce fût soixante belles années d'amitié.

Je mêle mon regard au sien, lui  partageant par la même occasion un petit sourire.

-Je comprends ce que tu peux ressentir. Perdre son meilleur ami est une véritable torture.

Le loup renifle, les yeux rouges, il lève ceux-ci au plafond pour ne pas craquer.

-Comment s'appelait-il?
-Andrew.

Le brun lève son verre puis souffle,

-À Andrew alors!

Il boit la liqueur d'une traite avant de se relever.

-Où comptes-tu aller comme ça ?
-Chez moi, grogne-t-il.
-Et si je te proposais plutôt d'aller chez moi?

Embry fronce les sourcils. Je complète ma proposition,

-J'ai besoin de calme pour pouvoir mener une tâche à bien alors je pars quelques jours, ça te ferait du bien de venir aussi.

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Jess.

Dans un message envoyé une vingtaine de minutes plus tôt, Jack m'a ordonné de préparer un sac avec le strict nécessaire. Ça n'a pas été compliqué puisqu'il était déjà fait. Suite à notre rencontre au commissariat, Sam a insisté pour que je séjourne quelques jours chez lui. Il ne voulait pas que je reste seule chez moi, ses yeux se faisant suppliants et j'ai craqué.

Sam et Emily patientent à mes côtés depuis la porte d'entrée.
La voiture du vampire stationne devant la maison. Celui-ci ouvre sa fenêtre ce qui me permet de découvrir Embry à sa droite.
Je lâche un long soupire, mon regard alterne entre le couple marié et la future liaison qui se profile à l'horizon.

-Vivement que mon copain sorte de prison, je commence à en avoir marre de tenir la chandelle moi.

Emily glousse.
Je les salue puis me dirige vers le véhicule.

-Jess?

Je me retourne. Mon père hésite mais finit par se rapprocher. Il dépose un baiser sur mon front avant de souffler,

-Prends soin de toi ma grande.

Peu habituée à ce type d'attentions, j'affiche une mine crispée en le remerciant.
Je grimpe sur la banquette arrière, découvrant alors qu'un fond sonore parcoure l'habitacle du quatre roues.

-On est partis pour combien de temps? questionne le Call.

Tout en faisant marche arrière Jack répond,

-Deux semaines.

Je pose mes mains sur les épaules de mes deux improbables compagnons de route.

-Je sais que les vacances sont habituellement faites pour s'amuser mais tâchez de ne pas oublier que je partage aussi votre toit.

Je me tourne vers Embry,

-Il faudra que tu attendes que je sois partie faire les courses pour lui dévoiler ta tenue d'Adam mon petit exhibitionniste.

Le concerné retire ma main. Il grimace,

-Hilarant Jess. On aurait vraiment dû embarquer Laurene à ta place, bougonne-t-il.

Je me laisse tomber contre mon siège, le visage fermé. Jack m'adresse un sourire qui se veut réconfortant depuis le rétroviseur.

-Elle sera présente pour notre prochaine expédition, c'est promis, déclare-t-il.