Chapitre 5

Jess en média. 



-

Sans plus d'éclaircissements, le garçon me fait faux bond.  
Accompagné de son idée de géni et des hypothèses qui en découlent, Jack grimpe dans sa voiture, m'oubliant au passage.
Le moteur gronde, il s'apprête à prendre le volant en mains quand il se rappelle de mon existence. 
Estomaquée, je me dépêche de le rejoindre. J'ai la sensation de partir en quête d'un trésor sans aucune carte ni indices à ma disposition. Nous roulons des heures durant sans qu'il ne me touche un mot sur sa solution. Le voyant plongé dans ses songes, je ne l'interrompt pas par peur qu'un détail ne lui échappe par ma faute. La musique me berce sans pour autant me détendre. Hier encore j'étais au cinéma avec mon copain et félicitais ma meilleure amie d'avoir réalisé son rêve. J'opterai pour n'importe quel recours si cela me permettait de les retrouver l'un comme l'autre. La nuit tombe, le vent vient caresser mes cheveux et l'épuisement me pèse. 

L'aurore vient à peine de pointer le bout de son nez quand le vampire me réveille. Je lève la tête de mon bras pour découvrir un immeuble que je n'aurai jamais cru revoir. La bouche grande ouverte, je quitte le véhicule.

-Cela me paraissait étrange que cet endroit ai disparu dans cette réalité alors que c'est un élément important de la votre. J'ai fait quelques recherches, il ne porte plus le même nom et n'est plus placé au même endroit, mais il existe bien. 

C'est ici que Lau et moi partagions notre colocation. Je me sens nostalgique. 

-Pour les ramener plus rapidement  j'ai besoin qu'ils ne soient pas trop loin l'un de l'autre, m'explique-t-il, mais pour cela Laurene doit me témoigner ses nouvelles conditions de vie. Quil et elle n'ont sûrement plus le même lien à présent, peut-être qu'ils ne sont plus que des étrangers. 

-Tant qu'ils ne sont pas mariés, je pouffe, ça devrait aller. 

On s'échange un regard écoeuré.

-Je n'espère pas pour lui, le pauvre.

J'arque un sourcil. 

-Répètes un peu pour voir!

-Je plaisante, je plaisante! 

Je croise les bras, mes yeux le toisent. 

-Sinon, je grogne, c'est bien beau tout ça mais comment comptes tu communiquer avec elle? 

Il se dirige vers la banquette arrière et ouvre la portière avant d'en sortir un bloc notes. 

-On va lui écrire ma chère. Ce n'est qu'une hypothèse mais avec un peu de chance ça marchera. 

Jack pose son cahier sur le capot de son imposante voiture. Je l'observe faire peu convaincue. Dans son récit, il pose une multitude de questions à mon amie tout en y glissant des excuses.

-Tu crois vraiment que déposer un ridicule message dans notre ancienne boite aux lettres nous permettra de communiquer avec elle? Ce serait bien trop simple, ça ne fonctionnera pas... 

-Tu ne peux pas être positive pour une fois? souffle-t-il. Dans l'hypothèse que mon idée soit concluante, qu'est-ce que tu voudrais lui dire?

Je pousse un long soupire. 

-Demandes lui si je suis morte. 

Les yeux du blondinet doublent de volume. 

-Je m'attendais à beaucoup de choses mais pas à ça. Qu'est-ce que ça t'apporterais de le savoir?

-Ça me permettrai de savoir qui est venu à mon enterrement bien-sûr, ne fais pas l'innocent tout le monde c'est déjà posé la question! 

Il hausse les épaules en ajoutant mon interrogation dans le Ps en bas de page. Il pli le papier en quatre avant que nous pénétrions dans le hall. Le vampire glisse le message dans la bonne boite qui ne porte pas de nom  puis nous partons. 










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Jack me dépose devant chez moi. Les quelques heures de répit de cette nuit ne m'auront pas servi, je suis épuisée. Je n'ai pas d'autres choix que d'attendre, je ne pourrais rien faire pour Lau même si je le souhaitai. 

A mon arrivée, John est avachi sur le canapé devant les informations. Il  m'ignore, espérant sûrement que son comportement austère me pousse à lui présenter des excuses. 

Le présentateur tv expose les faits regroupés par la police, il n'aura  seulement fallut que vingt-quatre petites heures pour que le meurtre de Quil ne soit médiatisé. A coté du journaliste est affiché le portrait de Paul comme suspect, je déglutie. La voix de mon ex petit-ami vient couvrir celle de l'homme, 

-Tu devrais renier tes liens avec lui Jess, être la copine d'un futur tolard entachera ton image.

Je roule des yeux, saisie ma veste et quitte l'appartement de nouveau. Il faut que je vois Paul, maintenant. 








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Je me gare devant le poste de police avec appréhension. Le commissariat est assailli de journalistes que les forces de l'ordre tentent de repousser comme ils le peuvent. En marchant sur quelques pieds et en criant à gorge déployée, je me trace un chemin jusqu'à la porte d'entrée.
Je déblatère un long moment avec l'agent à l'accueil avant qu'il ne coopère. Je suis l'homme jusqu'à la cellule de garde à vue. 

-Lahote tu as de la visite!

Paul assit aux côtés d'inconnus, se tient la tête basse, interdit.  Il inhale mon odeur et lève la tête bien avant que le policier ne signale ma présence.  Ses yeux sont assombris par des cernes vivaces. Il m'adresse un faible sourire.

Je fais un grand pas en avant, prête à lui prendre la main lorsque l'officier place son bras devant moi. 

-Pas de contact physique autorisé. Vous avez vingt minutes. 

J'acquiesce puis me rapproche. Les deux mains contre les barreaux, il me contemple du regard. 

-Je n'étais pas sûr que tu viendrais.

-Bien-sûr que j'allais venir idiot, on est une équipe toi et moi non?

Il hoche la tête. Ça me fait un mal fou de ne pas pouvoir lui avouer toute la vérité. 

-Ils t'ont posé beaucoup de questions? je lui murmure. 

Ses yeux rougissent, il esquive mon regard. 

-Je ne veux pas en parler avec toi Jess, tu devrais rester en dehors de tout ça d'accord?

Je le dévisage. Je glisse ma main entre les barreaux pour la poser contre sa joue. Il ferme les yeux à se contact. 

-Tu n'as pas le droit de tout garder pour toi, ne te comportes pas comme si tu étais seul Paul. 

-Je ne sortirai pas Jess, ils sont persuadés que c'est moi. Je ne veux pas que tu perdes ton temps à m'attendre, je t'ai promis une relation épanouissante, je refuse que tu passes les prochains mois à essayer de retarder l'inévitable. 

Doucement, avec regret, il retire ma main puis part se rasseoir. Mon coeur se serre. L'homme qui m'a conduit jusqu'ici m'invite cette fois à sortir. 

Je quitte les lieux les yeux vides. Je m'assoie à quelques mètres du bâtiment, le dos contre un mur, je me laisse tomber à terre. Des heures s'écoulent sans que je n'y porte d'attention. Deux baskets viennent se planter devant moi. Je lève la tête et découvre Sam, un sourire compatissant aux lèvres. Il s'installe à ma droite. 

-Je vois que tu es passée le voir avant moi. 

Je garde mon attention rivée sur le sol. 

-Il avait piètre allure, je rapporte. 

-Ce n'est pas le seul. 

-Je vais bien. 

-Tu en es sûre? 

J'approuve. Il pose son index sous mon menton,  me poussant à le regarder. Je croise le regard de mon père. Un regard clairvoyant qui accroit le sentiment de brûlure présent dans ma poitrine depuis la veille. 

-Tu n'es pas obligée de faire semblant devant moi tu sais? 

-Il m'a repoussé, je souffle. 

-Quoi?

-Paul m'a repoussé et Lau n'est plus là. Je ne peux rien faire pour eux et ça me tue. 

Je sanglote comme une enfant. Il me blottit contre lui, me serrant aussi fort qu'il le peut. 

-Ça va aller Jess, tu verras. Tout s'arrange avec le temps.

J'encercle timidement mes bras autour de lui. 

-Merci papa. 

-Tu viens de m'appeler... 

-Pas de commentaire s'il te plait.

Ma réaction le fait pouffer. 

-Jess! 

Jack se matérialise à l'autre bout de la rue, il court, une lettre a la main.

-Lau nous a répondu! 

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