Chapitre 18
C'est un chapitre particulièrement long qui vous attend aujourd'hui. Ne vous inquiétez si vous ne comprenez pas tout c'est normal.
Bonne lecture !
( désolée s'il y'a des fautes je suis dessus depuis un moment alors je ne les ai peut-être pas vu)
Jess.
-C'est bien ce qui me semblait, soupire-t-elle. On a un problème Jess, un gros problème.
Le tas d'informations récoltés se forme dans mon esprit. L'intensité avec laquelle mon amie m'expose sa conviction me désempare,
-Ok, euh... je peux t'emprunter des vêtements avant qu'on aille lui rendre visite? Je n'ai pas pensé à prendre le nécessaire en me rendant chez Paul hier.
Elle accepte. En me dirigeant vers sa chambre je remarque que la pièce voisine, l'ancienne chambre d'ami, a été condamnée. Laurene se relève d'un bond en me voyant titiller la poignée, elle se glisse entre la porte et moi, un sourire qui se veut innocent pendu au visage.
-Dépêches toi d'aller t'habiller, me presse-t-elle.
-Mais...
-Files, du balais!
-Je vois que tu me fais des cachotteries. Qu'est-ce qui se cache là-dedans? Je fréquente peut-être la prochaine miss Grey sans le savoir.
-T'es bête, pouffe-t-elle. Vas te changer maintenant !
Je m'exécute malgré la curiosité qui me démange. Lau a toujours été une sorte de livre ouvert pour moi. Je connaissais par cœur jusqu'à la moindre de ses facettes qui continuaient pourtant à me surprendre. Je ne m'attendais pas ce qu'une valeur manque à l'équation. Pendant que je me change, elle s'exclame depuis le salon,
-J'ai glissé le chemisier rouge que tu aimes tant dans la sac sur la commode, tu pourras le mettre le week-end prochain pour le repas de famille des Lahote. Je sais que ça t'angoisses et que tu tiens à leur faire bonne impression mais tu devrais moins te prendre la tête Jess, ils t'adorent.
Je quitte la chambre, fin prête. Je dépose un baiser sur sa joue au passage,
-T'es un amour, merci.
Elle glousse, mal à l'aise face à mon sérieux,
-Ce n'est rien qu'un chemisier tu sais?
Je la contemple un instant. Laurene et son sourire si contagieux. Laurene et sa tendresse qui cache un caractère bien trempé. Il m'arrive parfois de me demander ce que je ferais sans elle. Mais, tel un cauchemar chassé par l'esprit au réveil, j'éloigne cette pensée comme la peste.
-Ce n'est pas seulement le chemisier, tu sais. Merci pour tout ce que tu fais pour moi.
-Arrêtes tu vas me faire rougir! Dépêches toi d'enfiler tes chaussures, on a un barman à démasquer.
-Je l'avais oublié celui-là, je m'esclaffe.
Mon amie ajoute une casquette à sa tenue pour se donner un " air mystérieux". Je ne sais pas pour la soit-disant aura de mystère, en tout cas cela lui prodigue une certaine assurance, c'est le principal.
Lau campe devant le bar/restaurant depuis plus d'une heure. Je ne sais pas vraiment pourquoi je l'ai suivi, sûrement par habitude.
-Donc, si je comprends bien, tu es entrain de me dire que le mec avec qui j'essaye de te caser depuis deux ans est un taré qui en sait plus qu'il ne le devrait à notre sujet?
-C'est à peu près ça.
Elle croise les bras d'un air renfrogné,
-Comment ai-je pu me laisser avoir si bêtement! Cette enflure a bien dû laisser d'autres indices avant, comment ai-je pu être si aveugle?
-Lau... et si c'était simplement, enfin tu sais...un malenten...
-Je te vois venir Jess, n'oses pas prendre sa défense!
-C'est juste que...
Ses yeux appellent les miens à réagir. Elle a besoin de moi mais pour la première fois je ne peux, en toute sincérité, me placer de son côté. Sa théorie abracadabrantesque me laisse des doutes.
Mon téléphone vibre, c'est le travail. Le regard de mon amie alterne entre le portable et moi,
-Prends cet appel, soupire-t-elle, nous en reparlerons plus tard.
-Merci, je te promets qu'on en rediscutera!
Je file. Le dossier sur lequel je suis affectée ce mois-ci est d'une importance cruciale pour l'entreprise. Laurene s'installe à une des tables extérieures du commerce, la connaissant elle y vaquera sûrement jusqu'à obtention des informations qu'elle recherche.
Laurene.
-Tiens, tu es matinale aujourd'hui.
Il apparaît enfin, les clés du commerce en mains. Pour être franche, je n'étais pas sûre qu'il se présenterait devant moi.
-Je suis toujours matinale, je bougonne.
-Pas faux. Tu veux entrer? Nous avons des donuts aux abricots aujourd'hui, tu es bien la seule à aimer ça.
-Volontiers.
Je ne parviens pas à me détendre. Mon ton est rude tandis que le sien est doucereux, si mielleux que cela m'en rendrait presque malade. La naïveté dont j'ai fait preuve jusque là me fait honte.
Je descends les tabourets hauts pour m'y installer. Le garçon se faufile derrière le comptoir à la recherche de ma pâtisserie.
-Au fait, merci de m'avoir raccompagner hier soir Nolan, c'était très...sympathique de ta part.
Du fin fond de la remise où il s'est niché pour dégotter les réserves de donuts, il s'écrit,
-Tu t'en souviens? Je ne pensais pas qu'il te resterait des souvenirs de la soirée. Tu n'étais plus toi-même, je ne t'avais jamais vu ainsi avant, ça m'a surpris!
Ma commande enfin en sa possession, il vient à ma rencontre.
-Mais il y'a quelque chose qui me perturbe, je lui confesse.
Il approuve tout en encaissant le produit.
-Comment as-tu su où j'habitais? Jess ne t'a jamais confié non plus son prénom.
Il se fige un instant. Un quart de seconde qui vient consolider mes dernières incertitudes. La tête baissée pour taper sur les touches de la caisse, son profil me révèle un certain affolement. Le tiquet sort de la minuscule machine. Il se redresse, m'adressant soudain un sourire.
-Tu as vraiment une mauvaise mémoire Laurene, tu ne t'en rappelles donc pas?
-Me rappeler de?
-La première fois que vous êtes venues boire ici je vous ai demandé vos cartes d'identité.
-Et tu te serais souvenu de toutes ces informations juste après cela?
-J'ai une bonne mémoire contrairement à quelqu'un dont je tairais le nom.
Son ton taquin m'horripile. Il se moque de moi.
-Je vois, merci du petit dej alors.
-Mais de rien, c'est toujours un plaisir de te recevoir.
J'attrape le sachet qu'il me tend avant de m'éclipser. On me prendra sans doute pour une folle mais je ne me fourvoyais pas. Quelque chose cloche avec ce garçon, je m'obstinerai jusqu'à découvrir ce que c'est.
Une demi-heure plus tard je me trouve chez Jacob. En chemin je rapporte ma discussion à Jess dans un message.
A mon arrivée, le garçon s'occupe d'un véhicule dans le garage. Ma présence semble le surprendre au point qu'il relève la tête avec tant de précipitation qu'il se cogne le front contre le moteur. Il essuie hâtivement la suie sur son visage avant de balbutier,
-L...Lau mais qu'est-ce que tu fais là?
Les premiers temps ici, je percevais Jacob Black comme un garçon d'une assurance déconcertante. Je ne me sens pas peu fière d'être celle qui lui fait perdre ses moyens encore aujourd'hui. Sa réaction me fait rire,
-Je suis toujours fourrée chez toi avec le reste de la meute je te rappelle.
-Justement " avec le reste de la meute" sont bien les termes appropriés, tu ne pointes jamais le bout de ton nez lorsque je suis seul.
-Je ne démentirais pas.
-Que me vaut l'honneur ?
Jacob.
Elle se retourne me dévoilant son sac à dos qui lui ferait presque une petite carapace.
-Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ?
-Ça attise ta curiosité n'est-ce pas?
La malice imprègne les traits de son visage. J'aime lorsque mon imprégnée affiche cette expression bien qu'elle m'incite à appréhender la suite des évènements.
Laurene saisit son bagage. Elle ouvre la fermeture éclair euphorique avant de s'agenouiller pour étaler sa marchandise au sol.
-Tadam! Je m'entends bien avec le vendeur, ils me les offraient à un bon prix je n'ai pas pu refuser.
Je reste un instant dubitatif. Ce qu'elle me présente n'était pas allé toquer à la porte de mon imagination un instant plus tôt.
-Des buzzers ?
-Exactement! Aux dernières réunions vous vous plaigniez du manque d'écoute dans le groupe, c'est la solution parfaite pour vos problèmes de communication! A présent celui qui voudra prendre la parole devra signaler sa présence par l'intermédiaire du buzzer. Qu'en penses-tu?
Un sourire jusqu'aux oreilles, son idée l'enthousiasme. Un fait de plus que j'adore chez elle. Je ne comprendrais sans doute jamais comment chaque petit élément, chaque once d'avancée aussi infime soit elle, la ravie. Laurene vit avec une intensité qui lui est propre. Elle savoure le bonheur qui l'entoure et empoigne les problèmes qu'elle et ses proches rencontrent avec fermeté. J'ai combattu nombre de vampires pourtant c'est cette humaine à la fois puissante et fragile qui m'impressionne. Elle agite sa main devant son visage,
-Jacob? Tu es avec moi? Ça ne te plais pas, c'est ça?
-Tu veux savoir ce que j'en pense en toute sincérité?
Elle hoche la tête.
-Je pense que le titre d'alpha te conviendrait bien parfois. Tu te comportes comme une parent d'élève avec le reste de la bande.
-Une parent d'élève? s'étonne-t-elle. C'est un compliment? Lequel de ces fripouilles est mon enfant ?
Je me rapproche pour ébouriffer ses cheveux,
-Bien-sûr que c'est un compliment petite tête.
-Jacob, je n'étais pas venue juste pour cela. Je voulais te parler de quelque ch...
-JACOB ON A UNE URGENCE!
Jared fait irruption dans le petite garage. Nous nous relevons.
-C...c'est Paul, il s'est fait attaquer durant sa ronde par la meute d'Ella ce matin !
Quil.
Le soir même, nous sommes réunis chez l'alpha. Paul n'est pas beau à voir mais il n'est pas sérieusement blessé. Jess bouillonne de rage tandis que Jacob culpabilise d'avoir laissé sa matinée à Seth qui avait un devoir à achever.
-Je ne comprends pas, intervient Embry, il y'a toujours eu des tensions entre nos meutes mais pourquoi attaquer maintenant?
-Je ne parviens pas à joindre Ella, soupire Jacob, j'aurai une discussion avec elle d'ici demain je vous le promets.
-Il n'y a pas de discussion à avoir avec cette garce! Je vais refaire le portrait à son toutou, ça lui apprendra à toucher à mon copain.
D'ordinaire, Laurene se serait levée pour calmer son amie mais pas aujourd'hui. Elle séjourne sur une chaise du salon, pensive.
-Jess...
Ses yeux contemplent toujours le vide,
-et si c'était à cause de Nolan?
L'étonnement submerge la meute,
-Nolan? Comme le barman? je la questionne.
-Qu'est-ce qu'elle raconte? renchérit Paul.
Jess lâche un long soupire,
-Rien, ne l'écoutez pas...
-Mais Jess, il savait pour ton prénom, il a même obtenu mon adresse! Et la soirée alors! Peu importe ce qu'il dira, je suis persuadée qu'il m'a saoulé pour obtenir des informations. Tout cela ne peut pas être une coïncidence, et si je lui avais confié que Paul serait vulnérable durant sa ronde?
-Attends, répètes ce que tu viens de dire. Cette ordure t'as fait boire? s'emporte Jacob.
-Des informations? Cet homme n'est ni un loup ni un vampire pourquoi aurait-il besoin d'informations? Tu deviens paranoïaque là, Lau. Il t'a prouvé son innocence ce matin, que veux-tu de plus?
Le soulagement apporté par le discours de Jess au sein du groupe contraste avec l'état émotionnel de Laurene. La tension entre les deux filles est à son paroxysme. Laurene prête à en démordre, se tient debout, rigide, face à la Johnson.
- Tu sais pertinemment que je n'affirmerai pas de telles choses sans preuves, tu es celle qui me connaît le mieux ici!
-Justement, je sais aussi que tu t'entêtes un peu trop quand tu t'y mets!
-Je t'assure que j'ai senti qu'il était étrange. Son explication ne tenais pas la route, comment aurait-il retenu tout cela simplement avec une vague lecture de nos cartes d'identité il y'a deux ans, ça ne te parait pas insensé? Jess si toi tu ne me crois pas, personne le fera, je t'en prie.
Jess semble lassée du débat. Elle lui souffle, agacée,
-S'il te plaît n'insistes pas, la journée a été rude, Paul est blessé, nous sommes tous épuisés, rentrons juste chez nous d'accord?
Le spectacle touche à sa fin. Les garçons, se dirigent vers la porte d'entrée. La Johnson s'apprête à se joindre à eux lorsque,
-Il savait ce qu'on est les seules à savoir, qu'est-ce qu'il te faut de plus! Je suis vraiment persuadée de ce que j'affirme. Tu l'as dit toi-même, je suis du genre à m'entêter, je n'en ai pas honte. Arrêtes de te voiler la face!
Jess roule des yeux. Elle se retourne, répliquant sur le même ton.
-C'est plutôt à toi que je devrais dire ça! Quand vas-tu donc cesser?
-Cesser de quoi?
-Cesser de vouloir te créer une place dans la meute que tu n'auras jamais.
Tous les regards se braquent sur la quileute. Nos souffles se coupent. Ses mots sont sortis comme des lames aiguisées. Laurene serre le poing, se rétractant. Elles se fixent dans le blanc des yeux, la suite ne présage rien de bon. La Cooper articule avec hargne,
-Répètes ce que tu viens de dire.
-Oh pitié admets le Lau! Tu veux absolument faire tourner cette histoire autour de toi pour en oublier la vérité.
Jess prend une grande inspiration, le regard de son amie l'a fait hésiter à poursuivre pourtant elle s'y atèle tout de même.
-La vérité c'est que tu hais ta condition d'humaine, tu as beau me le cacher je le vois bien. Tu la hais à peu près autant que tu détestes le fait qu'à cause d'elle, jamais, au grand jamais, aucune de tes si fabuleuses d'histoires ne pourra t'arriver. Tu es cloîtrée dans ton apparence qui t'insupportes tant, à te voiler la face. Tu ne seras jamais la clé d'un quelconque mystère car si Nolan est bien celui que tu prétends ce n'est pas toi qu'il aurait approché mais l'un d'entre nous. Pitié Laurene reviens à la réalité pour une fois, bien-sûr on t'adore mais tu ne seras jamais, enfin tu,
-Je ne serais jamais l'une des vôtres, la complète-t-elle.
Face à cette scène nous restons interdits. J'effectue un pas indécis et timide vers la Cooper qui n'a pas desserré le poing. Je ne sais si ce que je perçois en elle est de la rage ou de la tristesse, peut-être un mélange des deux. Elle reste digne, le visage sévère. Une fois ses paroles prononcées, Jess lève lentement les yeux sur elle, prenant conscience de ses propos.
-C'est tout ce que tu avais à dire? Rien d'autre?
-Lau ce n'est pas ce que je voulais dire, je...
-Très bien. Merci de ton honnêteté.
Laurene se dirige vers la porte d'entrée, inaccessible, sans-voix.
-S'il-te-plait Lau ne le prend pas comme ça, souffle Jess.
La concernée se tourne. Je n'aurais jamais cru apercevoir une telle dureté dans son regard envers son amie. Elle baisse la tête avant de marmonner,
-Je t'aurai laissé une chance, même si je n'étais pas convaincue. Je t'ai toujours laissé une chance Jess.
-Lau...
-Je resterai à ma place à présent.
Ses pas font grincer le parquet
Nous l'observons tous, les yeux pendus à ses gestes.
La porte claque, provoquant une fissure, une minuscule craquelure qui pourtant brisait en miettes ce que nous appelions notre meute.
Pour le prochain chapitre on retrouve Quil et Claire, je ne les ai pas oublié ;)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top