Partie 3
C'est avec le moral au plus bas que Romain se rendit en cours le lendemain. Ses amis ne l'attendaient pas au point de rendez-vous, et il ne les vit pas de la journée. Soit ils étaient absents, soit ils l'évitaient...
Nathan n'était pas là non plus. Romain ne fut pas tellement surpris. Même si le plus jeune détestait louper des cours, il n'était pas maso non plus, et venir au lycée pour subir ce qu'il s'était passé les jours précédents ne l'enchantait sûrement pas plus que cela.
La journée de cours de Romain dut encore plus ennuyeuse qu'il ne le pensait. Mais une bonne surprise l'attendait à la fin des cours...
Axel : Salut ! Désolé de ne pas t'avoir répondu hier, mon portable ne s'allumait plus...
Romain sourit. Il était soulagé qu'elle lui réponde finalement.
Romain : Ce n'est rien. Le problème est réglé ?
Axel : Oui, j'ai repris mon ancien portable. Je pense que l'autre est foutu...
Romain : Mince... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Axel : J'ai glissé dans les escaliers chez moi et il est tombé. Moi je n'ai rien, mais lui a pris cher x)
Romain : Fais attention à toi. Les escaliers c'est dangereux.
Axel : Oui, en effet ! Sinon, comment vas-tu ?
Romain : Je viens de vivre une journée franchement horrible...
Axel : Ah... pourquoi ?
Romain : C'est... compliqué. Et c'est une longue histoire aussi.
Axel : Ne t'inquiète pas, j'ai du temps. Raconte-moi.
Romain : Eh bien... depuis le début de l'année, il y a un gars dans notre lycée qu'on embête souvent, mes potes et moi. Mais c'est jamais allé trop loin non plus.
Axel : C'est-à-dire... ?
Romain : On le bousculait un peu quand on le croisait, des fois mes potes renversaient son plateau au self, on se moquait un peu de lui... rien de bien méchant.
Axel : Et vous aviez une bonne raison de le faire ?
Romain : Non, pas vraiment...
Axel : ...
Romain : Alex ?
Axel : Rien, continue.
Romain : D'accord... donc voilà. Et il y a quelques jours, mes potes ont découvert qu'il était gay, et ils l'ont dit à pas mal de monde. Depuis, quasiment tous les lycéens le harcèlent, et les profs ne font rien.
Axel : Et toi ?
Romain : Quoi moi ?
Axel : Tu ne fais rien non plus ?
Romain : J'ai arrêté de l'embêter. Et hier j'ai empêché mes amis de le faire tomber dans les escaliers.
Axel : C'est tout ?
Romain : Que veux-tu que je fasse de plus ? Il était absent aujourd'hui. Et j'ai aucune raison de l'aider.
Axel : Tu aurais pu ne pas commencer à l'embêter déjà.
Romain : Je ne pensais pas que ça tournerait ainsi...
Axel : Et puis ce n'est pas sympa de le laisser se faire harceler ainsi !
Romain: Si je l'aide, ils vont tous se retourner contre moi de toute façon.
Axel : Que ferais-tu si c'était quelqu'un que tu connais ? Quelqu'un que tu apprécies ?
Romain : ...
Axel : Que ferais-tu si c'était moi... ?
Romain : Je t'aiderais, mais là ce n'est pas toi.
Axel : Si tu le dis. Mais qu'est-ce que tu en sais, en réalité ?
Romain : Qu'est-ce que tu essayes de me faire comprendre, Axel ? Que tu es Nathan ? Arrête de me faire marcher.
Axel : ... Tu pourrais me rendre mon carnet demain au lycée ? Je sais qu'Antoine et Erwan te l'ont donné.
Romain : Comment sais-tu tout cela... ? Les gars, si c'est l'un d'entre vous, arrêtez.
Axel a changé son nom en Nathan
Nathan : Ce n'est pas l'un de tes potes. On cache son identité comme on le veut sur Internet Romain. Tu devrais le savoir.
Romain resta fixer son portable pendant de longues minutes. Il refusait d'admettre la vérité. Refusait d'admettre que la personne avec qui il avait échangé depuis le début de l'année, à qui il s'était attaché, celle qu'il considérait comme une amie, voire plus... était en réalité un de ses camarades de lycée, dont ses amis pourrissaient la vie depuis quelques jours. Il éteignit son portable et pria pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve.
Le lendemain, en arrivant en cours, il sentit les murmures s'intensifier à son passage, mais il n'y prêta pas attention. Jusqu'à ce qu'un groupe de gars s'approche de lui :
« Salut Romain ! Alors, t'es tout seul ? Lança l'un d'entre eux.
- Tes amis t'ont laissé tomber, on dirait...
- Je les comprends, moi non plus je voudrais pas d'une merde comme toi comme amie !
- Tu veux aller pleurer à la bibliothèque comme Nathan ? »
Romain serra les dents. Il ne devait pas craquer.
« Tu pourrais nous répondre quand même ! À moins que t'aies trop honte pour le faire ?
- Quel malpoli ! Tes parents ne t'ont donc rien appris ? Ah mince j'oubliais : t'as plus de mère ! »
Et ils éclatèrent tous de rire. Romain inspira, expira... et envoya une belle droite à la tête de celui qui avait parlé en dernier. Aussitôt, ils se jetèrent tous sur lui. Romain avait beau se débrouiller en combat, il se fit rapidement dépasser, et les coups continuèrent de pleuvoir sur lui pendant de longues minutes. Il voyait Antoine et Erwan fumer non loin, l'ignorant totalement, et il aperçut Nathan le regarder d'un air désolé avant de partir. Il sentit les larmes monter, mais les retint. Il ne voulait pas leur laisser la satisfaction de le voir pleurer. Il ne voulait pas passer pour un faible...
Soudain, les coups s'arrêtèrent. Romain, à moitié inconscient, ne fit pas attention à ce qu'il se passait autour de lui, pas plus qu'il ne vit Aelia, Hana et Nathan arriver avec le proviseur et quelques surveillants. Quelques paroles l'atteignirent avant qu'il ne sombre entièrement dans l'inconscience :
« Alors, ça fait mal, hein ? Voilà ce que j'ai subi à cause de toi et de tes amis. Mais moi au moins j'ai un coeur et je sais pardonner. À toi de voir si tu décides d'être un monstre sans âme ou un véritable être humain... »
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Et voilà la fin de cette petite histoire qui, je l'espère, vous aura plu. Moi j'ai beaucoup aimé l'écrire en tous cas. Je l'ai réalisée dans le cadre d'un travail scolaire, on devait écrire une "nouvelle réaliste et contemporaine". Je sais pas vraiment si ça conviendra, mais bon XD
GG à tous ceux qui ont deviné la chute avant qu'elle ne survienne, ou qui ont eu quelques doutes sur l'identité d'Axel...
Dites-moi si de petites nouvelles comme ça vous plaisent, si c'est le cas j'en écrirai peut-être d'autres (si j'ai le temps ><).
En attendant, je vous fais des bisous et je vous dit à la prochaine !
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