XXIX.
Étonné par ce geste inattendu, si éloigné de la délicatesse habituelle d'Elio, je baisse les yeux, perturbé. Le brun, avec douceur, glisse un doigt sous mon menton pour m'inciter à relever la tête et croiser son regard.
― Aucune pression, Noa... souffle-t-il avant d'inspirer bruyamment, comme s'il tentait de se donner du courage, autant à lui qu'à moi.
Puis, il se lève du lit et se dirige vers la porte, qu'il ferme à clé, sûrement pour instaurer une intimité plus profonde entre nous.
Le cliquetis de la serrure me fait sursauter, résonnant comme un écho de mon passé à travers chaque tintement métallique. L'atmosphère de la pièce se charge soudain d'une lourdeur étouffante, transformant l'espace en un lieu confiné qui réveille en moi des souvenirs douloureux. Mon ignorance face aux intentions du brun déclenche involontairement une réaction en chaîne de panique.
Les bruits résonnent dans ma tête, un rappel brutal d'une époque où la sécurité n'était qu'une illusion. La pièce, bien que différente, fait revivre les fantômes de mon histoire tourmentée, les murs semblant se refermer sur moi. Ma respiration devient laborieuse, m'engourdissant au présent.
Mon souffle s'accélère, mes mains tremblent. Un affolement incontrôlable m'envahit, me plongeant dans un état de déconnexion, m'éloignant de la réalité actuelle.
Percevant ma détresse, Elio ne panique pas et réagit avec une empathie calme. Il s'assoit en face de moi, les yeux empreints de compréhension et de préoccupation. D'une voix douce, il m'appelle par mon prénom, un murmure apaisant au milieu du tumulte intérieur.
― Noa, regarde-moi, s'il te plaît, m'encourage-t-il, ses mains tendues vers moi de manière rassurante.
Mes pupilles claires, initialement perdues dans le chaos de mes souvenirs, trouvent refuge dans celles du brun. Sa présence stable devient un ancrage, un rappel que je ne suis plus seul, que cette pièce n'est plus une cage.
― Respire doucement, Noa. Tu es en sécurité ici, chuchote-t-il avec assurance.
Je crois qu'il comprend que ma réaction en chaîne est due à cet enfermement, puisqu'il jette un œil vers la porte à plusieurs reprises, mais il ne la déverrouille pas pour autant.
Je m'accroche donc à ses paroles apaisantes, inspirant profondément pour rétablir le lien avec le moment. Les battements de mon cœur, d'abord erratiques, commencent à se calmer sous l'influence de la voix réconfortante de mon colocataire.
La pièce reprend peu à peu sa normalité, et le brun reste là, à mes côtés, son regard attentif et sa présence bienveillante servant de phare dans l'obscurité passagère de mes souvenirs.
― Noa, je m'excuse si mon geste t'a fait peur. Ce n'était pas mon intention.
Le latino, rassurant, glisse alors la clé qu'il tient dans ma main.
― Tu as le contrôle ici, Noa. Si tu veux partir, la porte n'est verrouillée que par souci d'intimité, pas pour t'empêcher de t'en aller. Tu n'es pas prisonnier. Rien ne se passera sans ton accord. Si tu te sens mal à l'aise à n'importe quel moment, tu peux sortir.
― Tu... Tu ne vas pas me forcer à faire quelque chose, n'est-ce pas ? murmuré-je dans un élan de sincérité.
― Absolument pas, Noa. Je ne ferai rien qui ne soit pas consensuel. Lorsque tu es avec moi, tu peux en avoir l'intime certitude, tu as le contrôle de ta propre situation.
Je suis sûr de la véracité de ces dires, donc lorsqu'il me suggère :
― On s'arrête là ?
Je décline sa proposition et l'incite à poursuivre.
Le sourire du brun reflète sa fierté de me voir surmonter mes peurs, et il reprend exactement comme je lui ai demandé :
― Tu peux faire quelque chose pour moi ?
― Oui.
― Ferme les yeux, respire doucement, et concentre-toi sur tes ressentis, indique-t-il en plaçant sa main sur la mienne pour les porter toutes deux à mon cœur.
Mes paupières se baissent tandis que je prends une profonde inspiration. À travers le silence, je perçois le délicat battement dans ma poitrine.
― Maintenant, regarde-moi, Noa, murmure-t-il.
Lorsque je m'exécute, il me fixe avec une intensité particulière. Sa main reste sur la mienne, et il attend calmement.
― Ton cœur révélera plus de vérité que ton esprit. Nous ne faisons qu'une expérience, Noa, explique-t-il. Tu peux penser m'apprécier, mais cela pourrait être dû au seul fait que je sois un soutien précieux pour toi. Or, dans ce cas, il ne s'agirait pas d'un réel attrait amoureux et physique. Tu comprends ?
J'acquiesce, bien que je ne sois pas certain de saisir où il veut en venir.
― Si tes sentiments ne dépassent pas le stade de l'amitié, je l'accepterai et je deviendrai un ami protecteur pour toi et m'en contenterai. Je refoulerai mes sent...
Il interrompt sa phrase et murmure apparemment pour lui-même :
― Non, ne lui mets pas la pression...
Puis il s'adresse de nouveau à moi, pour me demander :
― Noa, est-ce que... mon corps te plaît ?
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