XV. ⚠️Chapitre au contenu violent⚠️

Mon père, à la carrure imposante, est adossé contre un mur, les bras croisés sur sa poitrine. Malgré son hygiène de vie déplorable et son imminente entrée dans la cinquantaine, mon géniteur arbore une image idéalisée de l'homme mature.

Sa prestance et son aura bienveillante qui émanent de lui sont en totale contradiction avec sa véritable nature qu'il ne dévoile qu'en ma présence.

D'ailleurs, il est un séducteur né, apprécié de ses pairs, qui ne soupçonnent pas l'existence du narcissisme et de la perversité de sa personnalité.

— Je t'ai pourtant demandé de rentrer, mais tu n'as pas obéi, déclare mon paternel d'une voix teintée d'hostilité, en écartant son dos du mur.

— Qu... Qu'est-ce....ce que tu...

— Ta gueule, Noa. Tu as oublié la règle ? Soit tu parles sans bégayer, soit tu la fermes.

Je connais trop bien ce dictat qui m'a forcé à rester muet très régulièrement dans ma vie, puisque je suis incapable de contrôler mes problèmes d'élocution quand je suis en présence de mon géniteur.

Docile, je capitule et le regarde terrifié s'avancer vers moi, tandis que mon corps, qui par chance m'obéit encore, me laisse l'opportunité de reculer au même rythme que sa progression.

Rapidement agacé par mon manège, mon paternel s'arrête et pointe son doigt vers le sol juste devant lui en grondant :

— Viens là.

Tout être non conditionné dans ma situation chercherait quoiqu'il en coûte d'échapper à son bourreau. Malheureusement, les années de tentatives d'évasion qui me précèdent aboutissent toujours sur une violence exacerbée et m'ont conduit à lui vouer une soumission presque sans faille. Les quelques pas timides que j'arbore dans sa direction ne lui suffisent pas et l'obligent à réitérer son injonction avec encore plus de fermeté dans la voix :

— Viens ici tout de suite.

Terrifié, j'avance et m'arrête uniquement lorsque je me trouve là où son doigt pointe.

— Regarde-moi.

À peine ai-je obéi à ce nouveau commandement que mon père m'assène une gifle d'une telle violence que je suis projeté brutalement sur la route pavée. Le coup est douloureux physiquement, mais il l'est encore plus psychiquement. Mon cœur pleure alors que mon tortionnaire m'attrape par les cheveux. Il me force à me relever et me traîne à sa suite pour me mener dans une ruelle plus sombre.

Ces agissements sont inhabituels et traduisent un sentiment d'urgence qu'il ne semble pas réussir à réfréner. D'ordinaire, il n'a pas assez d'audace pour risquer d'être vu en plein acte de brutalité et réserve sa barbarie au huis clos de notre maison familiale.

Tout comme il s'évertue à ne jamais me violenter sur des parties de mon corps visibles aux yeux de tous, pour ne pas être découvert comme parent maltraitant.

Lorsqu'il relâche sa prise, mon cuir chevelu est douloureux. Il frotte ses mains contre son pantalon, sans doute pour en ôter la toison qu'il m'a arrachée au passage.

Son empressement se confirme lorsque je comprends en entendant le bruit métallique de l'ardillon de sa ceinture que la correction qui m'attend va m'être assignée dans cette ruelle lugubre.

— Tu croyais pouvoir t'en tirer à si bon compte gamin ! Je t'ai dit de rentrer et tu as préféré me désobéir !

Ma respiration est saccadée, tandis que des larmes incontrôlables inondent mon visage. Je me tasse contre un mur, suffocant, et d'une voix presque inaudible je souffle :

— Papa, s'il te plaît arrête...

— À genoux, m'ordonne-t-il sans même prendre en considération ma supplication.

Mon corps obtempère indépendamment de ma volonté.

Au moment où mon géniteur attrape mon pull et mon tee-shirt, qu'il remonte violemment pour dénuder mon dos, je sens couler entre mes membres, l'urine qui se déverse dans mon pantalon.

Tandis que le cuir se met à meurtrir ma chair, la douleur est tellement forte que mon esprit est obligé de s'évader. Bien que les reproches pleuvent autant que les coups, eux malheureusement se gravent dans ma mémoire alors que je voudrais les ignorer.

— Tu oses partir alors que je t'ai tout donné. N'oublie pas que tu n'as que moi. Tu n'as pas honte, je t'ai élevé seul et toi tu m'abandonnes sans crier gare.

L'odeur de sang se mêle à celle de l'urine, tandis que le déferlement d'accusations s'intensifie :

— Souviens-toi Noa, tu n'as pas le droit d'être heureux, tu n'en as pas la liberté. As-tu oublié que tu es un meur....

Mon âme vagabonde regagne soudain sa place, pour empêcher mon père de prononcer ces mots que je ne veux pas entendre une fois de plus :

— Ne le dis pas, hurlé-je. Ne le dis pas, je t'en supplie.

— Tu préfères te voiler la face ? Tu crois que tu peux vivre une vie normale alors que tu m'as pris la seule personne qui faisait mon bonheur dans cette vie.

— Je suis désolé, je suis désolé, m'excusé-je en me bouchant difficilement les oreilles.

Mon père lâche sa ceinture qui s'abat au sol dans un fracas assourdissant. D'une main, il tire la mienne avec force pour m'obliger à l'écouter alors qu'il me susurre avec haine :

— Tu m'as pris mon épouse, ta propre mère. Tu l'as tué Noa, n'oublie pas que tu es un assassin.

Ne se contentant pas de me rappeler ce constat douloureux, mon paternel attrape mon menton pour me forcer à le contempler. Bien décidé à amplifier mon humiliation jusqu'à son paroxysme, il me crache au visage avant de me relâcher.

Je m'écroule sur le macadam, pleurant de tout mon soûl, alors que mon géniteur s'éloigne lourdement, me laissant ainsi à terre, prostré, souillé et totalement humilié.

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