Chapitre 5
Je traversais un long couloir blanc. Les portes s'ouvraient toutes seules devant moi. Aucune émotion ne me traversait. Je ne ressentais rien. J'avais juste un objectif.
Mais qu'est ce que j'étais en train de faire? Pourquoi voulais-je faire ca? Je m'étais arrêtée. La tête me tournait, une douleur intense me parcourait.
Mais pourquoi me posais-je des questions? C'était absolument inutile. Ma raison, mon esprit, et mon corps tout entier était d'accord avec cette phrase, cet ordre dans ma tête. Je ne devais pas hésiter.
Je repris ma marche. La dernière porte s'ouvrit enfin sur Utopia. Devant moi s'étendait le quartier des sciences. Je devais être environ au 800ème étage d'une tour immense. C'était une belle journée, le ciel était d'un magnifique turquoise, ce qui voulait dire que l'automne était proche.
Je continuais à marcher sur le sol en verre qui reliait la porte à un toit d'un immeuble de taille moyenne.
La pente était douce, je n'avais mal nulle part. Ils m'avaient soigné. Au fond, ils n'étaient pas de si terribles personnes. Après tout, il ne m'avaient pas fait de mal. Pourquoi pensais-je donc qu'ils étaient des criminels? Ah oui c'est vrai. Le meurtre de mes parents. Mais bon, ils l'avaient sûrement mérité.
Quoi ? Mais comment je pouvais dire ca ? Qu'est ce qui se passait ?
Je ne comprenais pas. D'un côté mon esprit me disait des choses, et de l'autre mon coeur me disait autre chose. Il fallait que je comprenne ce qui se passait, cela en devenait inquiétant.
J'étais arrivée sur le toit de l'immeuble. C'était une plateforme assez grande, et il y avait quelque chose dans un coin. Une chaise avec un homme ligoté avec les câbles électromagnétiques nouvelle génération. Hyrio.
Il bougeait, essayait de se détacher de là, mais même si ces câbles laissaient une petite liberté de mouvement, ils étaient impossibles à couper sans la pince correspondante.
Je m'avançais vers lui. J'étais à 20 mètres. Lorsqu'il me vit, il sourit.
"Niro ! Tu t'en es sortie ! C'est génial! Maintenant tu pourrais m'aider à couper ces câbles? Je sais qu'il faut une pince mais bon... on trouvera bien un autre moyen !"
Je continuais d'avancer. J'étais à 10 mètres. Il ne souriait plus.
"Niro ? Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce que tu fais ? Tu as l'air étrange."
J'avançais toujours. J'étais à 5 mètres. Il avait vu le pistolet que je serrais bien fort dans ma main.
"Niro ? Mais qu'est ce que tu fous avec un pistolet ?! Qu'est ce qui se passe m*rde ?!"
Je m'étais arrêtée . J'étais à un mètre. Je levai mon bras gauche, et pointai l'arme sur le front d'Hyrio, pile entre les deux yeux. Il ne parlait plus, je ne parlais pas. On entendait juste le vent, qui ramenait des odeurs d'essence. Les bas-fonds du quartier industriel avaient souvent cette odeur, qui remontait quand le vent soufflait.
J'arrêtais de divaguer et je fixai Hyrio. Mais qu'est ce que j'étais en train de faire ?! J'essayais de baisser mon arme, mais je n'arrivais pas à me donner l'ordre de le faire. La douleur recommença à me vriller la tête. Des gouttes perlaient sur mon front. Que devais-je faire ?! J'étais à la fois pour et contre le fait de tuer mon frère.
Mais mon esprit était plus fort. Il avait toujours raison, alors s'il m'ordonnait de le tuer, je devais le faire. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais confiance.
"Une dernière parole avant ta mort ?"
Il semblait réfléchir.
"Oui et écoute moi jusqu'au bout. Je ne sais pas exactement ce qu'ils t'ont fait, mais j'ai bien ma petite idée. Tu as deux opinions absolument contradictoire et tu as l'impression que tu ne contrôles plus rien de ton esprit ? Ils y sont pour quelque chose, dit-il sans attendre ma réponse. Je pense qu'ils t'ont injecté quelque chose qui leur permet de contrôler ton esprit. Tu n'as plus le contrôle. Ton cerveau et bientôt ton système nerveux seront totalement infectés par ce "virus", et tu n'auras même plus les réticences que tu as en ce moment. Ils ont fait de toi un robot à leurs ordres Niro."
Étais-ce possible ? Disait-il la vérité ? Au fond de moi, j'avais confiance en ce qu'il affirmait. Mais alors, est-ce que j'étais condamnée à leur obéir sans même comprendre ce que je faisais ? J'essayais de me révolter contre moi même, de reprendre le contrôle. Malgré tout je n'arrivais pas à baisser mon bras, et il était agité de légers spasmes.
La douleur était horrible, intense. C'était comme si je ressentais toutes les douleurs possibles et inimaginables dans mon esprit. Comment pouvais-je arrêter cela ?
"Niro. Écoute ma voix. Essaie de t'en sortir. Redeviens toi même. Tu peux y arriver."
La réponse à ma question m'apparut soudain. Pour arrêter tout cela, je devais le tuer. C'était aussi simple que cela.
La douleur s'arrêta progressivement.
Je tirai.
"NON !!"
J'avais crié, et j'avais réussi à bouger mon bras. La douleur reprit. La balle atteint Hyrio dans l'épaule. Il cria de douleur. Les larmes roulaient sur mes joues.
"Br...bravo t'as réussi. Je suis fière de toi p'tite soeur, réussit-il à murmurer."
J'avais à moitié réussi, mais réussirais-je une autre fois ? Je me faisais peur. La douleur me faisait crier. Je savais comment tout cela pouvait s'arrêter. Définitivement.
Je me mis sur le rebord du toit. Je lançai un dernier regard à Hyrio, qui essayait vainement de m'empêcher de faire ca.
Je sautai.
La chute était longue. Le vent criait à mes oreilles. La douleur s'était stoppé.
500ème étage.
C'est fou. Je ne regrettais pas d'avoir fait cela. Je me sentais bien.
300ème étage.
L'odeur de pétrole me prit à la gorge. Je commençais à voir les bas-fonds de la ville.
100ème étage.
Je n'étais jamais allée aussi bas. Je commençais à comprendre qu'il ne me restait que quelques secondes. C'était une belle journée d'été.
50ème étage.
Adieu.
Je ne ressentis pas le choc. Je mourus sur le coup.
C'était donc ca la mort ? Un espace ni blanc ni noir, où j'étais seule pour l'éternité ? Assez reposant en fait.
Mais une voix métallique rompit le silence.
"Sujet Niro. Il vous reste deux vies. Téléportation au centre en cours."
Quoi ?!
/Et voilà ! Qu'en pensez vous ? J'ai assez galéré à l'écrire, je ne le trouvais pas super.
N'oubliez pas de voter et de commenter !/
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