Arc 4 - Chapitre 9

Une promesse à tenir.

La neige tombe encore, froide et silencieuse, enveloppant le Sanctuaire d’une lourde tension. Je me tiens droit, mes yeux rivés sur l’horizon où Roswaal fait son apparition. Il avance avec une aisance presque théâtrale, vêtu de son habit excentrique, son regard perçant empli de défi.

Je ressens sa puissance comme une onde dans l’air. Un homme qui a maîtrisé tous les éléments de la magie. Mais je ne suis pas ici pour l’admirer.

Tu as osé menacer ma survie, Roswaal. Et pour ça, il n’y a pas de pardon.

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L’affrontement commence

Je n’attends pas qu’il fasse le premier geste. Une sphère d’ombre dense se forme autour de moi alors que je murmure :

— El Shamak.

Le voile de yin s’élève, obscurcissant ma silhouette. Roswaal fronce les sourcils, ses sens étant troublés, mais ne perd pas de temps. Il lève une main, et une pluie de flammes descend du ciel, perçant la neige en un instant.

Je déploie Ul Shamak, une variation de mon ombre, devenant un trou noir, et absorbe les flammes avant qu’elles ne m’atteignent.

— Impressionnant, Wilfried, dit-il, son ton moqueur me mettant au défi. Mais ce n’est qu’un avant-goût.

D’un geste, il commence à léviter, son corps entouré d’un halo magique. Il n’a même pas besoin d’incantations. Sa maîtrise est absolue.

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Une bataille de magie

Je reste au sol, concentré, laissant mes ombred annuler chacune de ses attaques. Roswaal alterne entre les éléments — l’eau pour geler le sol, la terre pour élever des pics massifs, le feu pour m’encercler, le vent pour tenter de me désarçonner.

Mais je tiens bon.

Chaque attaque est déviée ou annulée grâce à mon contrôle précis sur les éléments yin et yang. L’eau et la terre deviennent mes alliées, renforçant mon équilibre face à ses assauts.

— Tu es tenace, je te l’accorde, lance-t-il, un sourire en coin. Mais crois-tu vraiment pouvoir égaler des siècles de pratique ?

Je ne réponds pas. Au lieu de cela, je canalise mon énergie et murmure une invocation.

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L’éveil du Monarque

— Assimilation.

Le pouvoir de Gourmandise émerge de moi comme une onde écrasante. Dans un souffle, j’invoque à nouveau le Grand Lapin, mais cette fois-ci, je vais plus loin.

— Évolue. Deviens le Monarque.

Les lapins frénétiques fusionnent, se transformant en une seule créature gigantesque. Un Lapin Monarque, majestueux et terrifiant, se dresse devant Roswaal, ses yeux scintillant d’une lueur carnassière.

Roswaal recule légèrement, une rare expression de surprise sur son visage.

— Tu joues avec des forces que tu ne comprends pas, Wilfried.

— Je n’ai pas besoin de tout comprendre. Tout ce que je sais, c’est que tu dois payer.

Avec un geste de ma main, le Lapin Monarque se déchaîne, brisant les éléments autour de nous et annulant la neige en un instant.

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Un avertissement sinistre

Alors que le combat s’intensifie, le Lapin Monarque murmure dans mon esprit :

— Si je meurs, celle appelée Ram mourra aussi.

Cette information me glace, mais je ne montre rien. Je sais déjà que je ne peux pas me permettre d’échouer, ni de céder à ses conditions.

— Je suis un survivant, murmuré-je, pour moi-même. Et je trouverai toujours une solution.

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Un incendie destructeur

Au loin, je sens une autre perturbation. Une lumière vive illumine la chapelle. Un incendie.

Je comprends rapidement ce qui se passe : Ram et Otto. Ils ont allumé cet incendie pour détruire le volume du Livre de la Sagesse de Roswaal.

La colère de Roswaal explose.

— Ce n’est pas possible ! hurle-t-il, réalisant que son précieux artefact est en train de disparaître dans les flammes.

Je le fixe, impassible.

La mort est trop douce pour toi, Roswaal.

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Rembobiner l’âme

Je concentre tout ce qui me reste, passant en mode survie. Mon esprit calcule chaque détail, chaque action nécessaire pour mener à bien mon plan.

Je ne vais pas simplement le tuer. Je vais le dépouiller de tout ce qu’il a construit.

— Assimilation complète, murmuré-je, activant mon Autorité pour interagir directement avec son essence.

Je ressens les 11 âmes qu’il a assimilées, chacune enfermée dans son corps. Lentement, méthodiquement, je commence à les libérer, une par une.

Roswaal hurle, incapable de me stopper. Sa magie vacille alors que je rembobine son être, ramenant chaque âme à sa source, jusqu’à ce qu’il ne reste que Roswaal A Mathers, faible, insignifiant.

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Un homme brisé

Lorsque tout est terminé, Roswaal tombe à genoux devant moi, sa respiration laborieuse. Il n’est plus qu’une ombre de lui-même, un homme ordinaire privé de sa puissance accumulée.

Je m’approche, le dominant de ma stature.

— Tu as joué avec des forces bien au-delà de toi, et tu as perdu. Désormais, tu es simplement un homme.

Il ne répond rien, son regard vide fixé sur le sol.

Je me détourne, laissant le Lapin Monarque s’évaporer dans l’air, et je me dirige vers la chapelle en flammes. Le Sanctuaire est en train de changer, et ce n’est que le début.

Roswaal a été vaincu, mais la bataille pour la survie continue.

Le froid commence à se dissiper autour de nous, remplacé par une tension électrique. Otto et Ram arrivent enfin. Leurs vêtements sont abîmés, des traces de suie sur leurs visages témoignent de leur affrontement. Malgré leurs divergences, ils ont trouvé un terrain d’entente pour accomplir ce qui devait être fait : détruire le livre de Roswaal.

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Un combat intérieur pour Ram

Je les observe, analysant leurs expressions. Ram est calme, mais je peux lire dans ses yeux un mélange de rage et de douleur. Je comprends ce qui l’a poussée à agir.

Ram a toujours été tiraillée entre deux pôles : son amour transformé pour Roswaal, un monstre qu’elle a idéalisé, et son attachement inébranlable à Rem, sa sœur. Elle savait pour son plan de ressusciter Echidna, mais au fond d’elle, elle espérait pouvoir l’en détourner.

Je prends la parole, brisant le silence :

— Alors, vous avez réussi ? Le livre est détruit ?

Otto hoche la tête, son expression grave, tandis que Ram détourne le regard, le poids de ses choix encore frais.

— Ce livre aurait dû être brûlé depuis longtemps, je suppose, finit-elle par dire, presque pour elle-même.

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Une vérité dévoilée

— Vous ne le connaissez que comme Roswaal L Mathers, dis-je en me tournant vers eux. Mais ce n’est pas toute la vérité. Ce n’est qu’un fragment de ce qu’il est devenu.

Otto fronce les sourcils, tandis que Ram me fixe avec méfiance.

— Il a pris possession de onze corps différents, utilisant ses propres âmes fragmentées pour survivre au fil des siècles. Ce n’est pas un homme, c’est un parasite.

Ram serre les poings, mais ne dit rien. Otto, lui, murmure :

— C’est donc pour ça qu’il a agi de façon si inhumaine…

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Un autre front

Alors que je finis mes explications, mes sens exacerbés captent des images venues du manoir Roswaal. Une série de visions me frappe comme un éclair.

Le manoir est en flammes.

Garfiel, couvert de sang, se tient victorieux au-dessus du corps d’Elsa, qu’il a abattue seul.

Rem a libéré Meili, et elles se sont échappées pour rejoindre Petra et Frederica.

Mais au milieu de cette victoire, une horreur surgit : des monstres grotesques faits de chair, des sacs de viande déformés.

Ces choses avancent, implacables. Leur but est clair : capturer ou tuer Meili, et réduire le manoir en cendres.

Je serre les dents, ma main se crispant autour du manche de mon khukuri.

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L’accusation

Je me tourne vers Roswaal.

— C’est toi, n’est-ce pas ? Tu savais que ça arriverait. Tu savais ce que Capella avait prévu. Tu les as laissés faire !

Il me fixe avec son éternel sourire narquois, mais je peux voir qu’il vacille légèrement.

— Je n’ai rien à voir avec cela, voyons… commence-t-il, mais je n’écoute plus.

Ma colère atteint son paroxysme. Ce monstre a menacé tout ce que j’ai juré de protéger.

Je saisis mon khukuri et m’approche.

— Assez. Tu ne mérites pas de continuer à vivre.

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L’intervention de Beatrice

Avant que je puisse agir, une lumière familière éclate près de moi. Beatrice apparaît, se matérialisant à mes côtés.

— Stop, en effet !

Elle tend une main vers moi, et une force invisible me retient. Je me retourne, furieux.

— Pourquoi tu m’arrêtes ? Il doit mourir !

Beatrice secoue la tête, son regard perçant.

— Tu ne comprends pas, je suppose. Si tu le tues maintenant, tout ce qu’il sait mourra avec lui. Et tu as encore besoin de lui pour ce qui vient ensuite, en effet.

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Une colère retenue

Je lutte contre l’emprise invisible de Beatrice, mais elle ne faiblit pas.

— Il a trahi tout le monde ! Il a envoyé Elsa et ses monstres, il a détruit des vies !

— Et il paiera pour ça, mais pas maintenant, je suppose.

Ses mots calment légèrement ma rage, mais pas assez pour que je relâche mon arme.

— Il y a un autre problème, en effet, ajoute-t-elle. Ces monstres que tu as vus… Ils ne s’arrêteront pas là, je suppose.

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Un choix à faire

Je baisse mon khukuri, à contrecœur. Beatrice a raison. Si je tue Roswaal maintenant, je perds une ressource précieuse. Mais cela ne signifie pas que je lui pardonne.

— Très bien, Beatrice. Mais il reste sous ma surveillance.

Je pointe une dernière fois mon arme vers Roswaal.

— Tu ne sortiras pas de cette situation indemne. Prépare-toi.

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Une nouvelle priorité

Je me tourne vers Otto et Ram.

— Nous devons nous préparer à affronter ces choses. Rassemblez tout le monde. Je vais m’occuper du reste.

Beatrice reste à mes côtés, et je sens qu’elle prépare quelque chose.

L’heure de l’affrontement final approche, et je sais une chose : je ne laisserai plus rien ni personne m’échapper.

La neige tombe doucement autour de moi, mais l'air est chargé d'une tension électrique. Je ferme les yeux et active lien télépathique, connectant mon esprit à ceux de Rem, Meili, Petra, Frederica, et Garfiel.

— Tout le monde, au Sanctuaire, immédiatement.

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Un désaccord attendu

Garfiel, fidèle à lui-même, grogne immédiatement :

— Moi ? Fuire ces sacs de viande ? Pas question ! Laisse-moi m’occuper d’eux !

Mais avant qu’il ne puisse insister davantage, je sens Frederica agir. Un bruit sourd traverse la connexion mentale, et Garfiel émet un grognement étouffé.

— Garfiel restera tranquille, déclare Frederica, d’un ton glacial. Maintenant, explique-nous ce qui se passe au Sanctuaire.

Je souris légèrement, amusé malgré moi, et réponds :

— Mission accomplie.

Rem intervient alors, sa voix douce mais inquiète :

— Est-ce que tout le monde va bien ?

— Oui, tout le monde est sain et sauf.

Mais la voix de Petra éclate dans ma tête comme une gifle :

— Pourquoi tu as laissé Meili en vie ?! Elle est responsable de tout ça !

Mon ton devient froid, tranchant comme la glace :

— C’est le royaume de Lugnica qui me l’a confiée. Si tu as un problème avec elle, c’est avec moi que tu en as un.

Un silence suit. Petra sait que je ne parle jamais de cette manière en temps normal. Cela suffit à clore le débat.

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Un échange risqué

Je prends une profonde inspiration et prépare la prochaine étape.

— Maintenant, on échange. Je prends votre place au manoir. Rassemblez-vous tous au Sanctuaire.

Je ressens un mélange de protestations et d’appréhensions, mais personne ne me contredit. J’utilise Assimilation pour inverser ma position avec la leur.

Un souffle glacé m’entoure, et en un instant, je suis transporté. Le manoir, désormais réduit en cendres, s’élève devant moi.

Je suis seul.

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L'arrivée de Beatrice

Enfin, presque.

Une lumière familière éclate à côté de moi, et je sens la présence réconfortante de Beatrice. Elle apparaît, calme et impassible, comme toujours.

— Tu n’étais pas censée rejoindre la bibliothèque ? lui demandé-je, intrigué.

Beatrice secoue doucement la tête, ses boucles blondes dansant autour de son visage.

— La bibliothèque, en effet, a été détruite, je suppose.

Ses mots me laissent sans voix pendant un instant. Pourtant, elle ne semble pas anéantie par cette perte.

— Pourquoi… pourquoi es-tu ici, alors ?

Elle lève les yeux vers moi, son regard pénétrant au-delà de mon masque d’assurance.

— Parce que je crois que tu es cette personne, en effet.

Je reste figé, ses mots résonnant dans mon esprit.

— Non… Non, attends… tu veux dire… ?

Je ne finis pas ma phrase, mais je comprends ce qu’elle insinue. Elle croit que je suis celui qu’elle attend depuis si longtemps.

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Une réponse inattendue

Les larmes me montent aux yeux, brouillant ma vision.

— Tu te trompes. Tu devrais trouver quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui mérite d’être ton contractant.

Elle croise les bras et détourne légèrement le regard.

— Je ne veux rien savoir, je suppose.

Elle est déterminée, comme toujours. Cela suffit à raviver ma flamme intérieure.

— Alors, à nous deux.

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Un combat sans relâche

Les monstres approchent, grotesques et effrayants. Leur chair palpite, dégageant une aura de corruption. Je ressens leur faim dévorante, leur soif de destruction.

Je sors mes khukuri et active mon mode survie. Beatrice, à mes côtés, prépare un sort complexe, sa magie résonnant comme une mélodie sinistre.

— Beatrice, garde mes arrières.

Elle ne répond pas, mais je sens sa magie se concentrer.

Je fonce sur les créatures, mes lames brillant dans l’obscurité. Chaque coup est précis, chaque mouvement calculé. Les monstres s’écroulent un à un, mais leur nombre semble infini.

Beatrice, elle, ouvre des portails d’énergie, piégeant les créatures dans des dimensions sans retour.

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Une synergie parfaite

Nos actions sont parfaitement synchronisées. Pour la première fois, je sens que nous formons un duo véritable.

Mais au fond de moi, une pensée demeure : si elle croit vraiment que je suis cette personne, alors je dois être à la hauteur.

Le combat continue, et je sais qu’il n’y aura pas de répit tant que chaque monstre ne sera pas anéanti. Mais je suis un survivant, et je ne laisserai rien ni personne me détruire.

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