Arc 3 - Chapitre 1

Cela fait maintenant deux mois que je suis arrivé dans ce monde, et un mois et trois semaines depuis que j'ai officiellement pris la responsabilité de devenir le chevalier d’Emilia. Ces deux mois ont été tout sauf tranquilles. Loin des festivités du manoir Roswaal, j’ai dû m'adapter aux exigences rigoureuses de la chevalerie de Lugnica.

On m’a inscrit à l’Académie des chevaliers, où les jeunes aspirants apprennent les bases de l’honneur, de l’escrime, et de la discipline. En théorie, j'aurais dû passer des années à perfectionner mes compétences pour espérer obtenir le titre officiel. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.

Un apprentissage éclair

Ma formation fut une démonstration brutale et rapide. Grâce à mes compétences en Kendo et mon expérience de survie, les instructeurs ont rapidement jugé que je n'avais pas besoin de rester dans la phase d’apprentissage. En moins de deux mois, j'étais le plus jeune aspirant à sortir de l'académie, une prouesse que seul Reinhard Astrea avait réalisée auparavant.

Bien sûr, ce succès n'a pas manqué de provoquer des mécontentements. Certains élèves plus anciens, se sentant menacés ou humiliés, ont tenté de m’intimider. Ils m’ont défié en duel, espérant prouver que je n’avais pas ma place ici.

Mais ils n’avaient aucune idée de ce que signifiait réellement être un survivant.

J’ai affronté ces chevaliers arrogants, mais pas avec leurs techniques d’escrime standard. Non, j’ai utilisé mon katana et mes techniques de Kendo, héritées de mon monde. Là où leurs épées cherchaient des ouvertures dans une garde classique, mes mouvements fluides et imprévisibles les désarmaient. Chaque coup était précis, chaque geste calculé.

Les résultats furent clairs. Ceux qui avaient osé me défier finirent gravement blessés, inaptes à poursuivre leur formation. Certains murmuraient que j'avais triché, mais je savais qu’il n’en était rien. Ils avaient sous-estimé mon expérience et ma détermination, et ils en avaient payé le prix.

La confrontation avec Julius

La rumeur de mes "exploits" finit par atteindre Julius Juukulius, le chevalier royal au service d’Anastasia. Apparemment, il ne comprenait pas la situation et pensait que j’abusais de ma position.

Lorsqu'il est venu me défier, je n’ai pas cherché à répondre à ses provocations. Chaque attaque qu’il lançait, je la bloquais avec mon katana tenu à l’envers, me contentant de le désarmer sans jamais contre-attaquer.

— "Pourquoi refuses-tu de te battre sérieusement ?" avait-il demandé, frustré.

Avant que je ne puisse répondre, Reinhard et Ferris sont intervenus pour expliquer la situation. Ils ont raconté comment les chevaliers que j'avais affrontés étaient les vrais responsables, m’attaquant sans raison valable. Reinhard, avec son calme habituel, avait confirmé que j’agissais simplement pour me défendre, tandis que Ferris s’amusait à railler Julius pour son manque de discernement.

Comprenant enfin la vérité, Julius s’est excusé pour son comportement.

— "Je n’aurais pas dû me précipiter dans mes jugements," m’a-t-il dit.

Je lui ai souri.
— "Ne t'inquiète pas. Tu ne pouvais pas savoir. Mais je veux clarifier une chose : je ne suis pas ici pour rivaliser avec qui que ce soit. Je suis un survivant, Julius. La rivalité ne m’intéresse pas, et elle n’a jamais servi mes objectifs. En dehors des entraînements ou des conflits, autant rester amis."

Un nouveau cercle

Mon attitude a surpris Julius, mais elle a également semblé lui plaire. Avec le temps, lui, Reinhard, et même Ferris sont devenus des alliés précieux. Nous avons commencé à échanger des conseils et à discuter de nos expériences respectives.

Reinhard, avec son talent prodigieux, s'est montré curieux de mes techniques de Kendo, tandis que Ferris me taquinait sans relâche sur mon "air mystérieux". Julius, bien que toujours un peu distant, m’accordait un respect nouveau.

Une position délicate

Malgré ces nouveaux liens, je n’oubliais pas ma mission principale : protéger Emilia et survivre dans ce monde. Les complots de Roswaal, les tensions politiques, et les dangers imminents pesaient toujours sur mes épaules.

Mais pour l’instant, j’avais gagné une chose précieuse : une reconnaissance qui me permettait de me déplacer plus librement dans ce monde.

Être chevalier n’était pas seulement une question de titre ou de prestige. Cela signifiait que je pouvais intervenir sans enfreindre les lois du royaume. Je pouvais agir en tant que protecteur d’Emilia, mais aussi en tant qu’individu prêt à tout pour sa propre survie.

Et si quelqu'un osait encore menacer cette survie, il découvrirait à ses dépens que le "survivant brun" n’était pas une légende, mais une réalité impitoyable.

Un avenir incertain

Alors que je quitte l’académie pour rejoindre le manoir, une pensée me traverse l’esprit : le chemin ne fait que commencer. Les défis qui m’attendent seront bien plus grands que ceux que j’ai affrontés jusqu’ici.

Mais je suis prêt.

Parce que dans ce monde, comme dans le précédent, il n’y a qu’une seule règle qui compte : survivre, quoi qu’il en coûte.

Un retour mouvementé

Après mon retour de l'académie, je suis accueilli par Rem, comme toujours fidèle à elle-même. Son visage doux et chaleureux me rassure immédiatement, mais elle me tend une lettre d'Emilia.

La lettre est concise, mais son contenu suffit à piquer ma curiosité. Emilia est partie au manoir des Karsten, probablement pour des raisons liées à la sélection royale. Elle me demande d'attendre ici et de m'occuper de mes affaires en attendant son retour.

Je relis la lettre une seconde fois. Depuis que j'ai commencé ma formation à l'académie, nos interactions ont été rares, limitées aux occasions où un chevalier doit accompagner sa princesse. Hors de ces moments officiels, nous avons peu partagé de temps. Une partie de moi s'inquiète pour elle, surtout avec l'approche imminente de la sélection royale.

Progression magique

Pour autant, je ne peux pas me permettre de me laisser submerger par mes émotions. J’ai encore beaucoup de travail à faire, notamment sur mes compétences magiques.

Le Yin : Al Shamak

Sous la supervision rigoureuse de Beatrice, je m’attaque enfin à maîtriser Al Shamak, mais pas sa version classique. Si le sort traditionnel envoie tout dans une autre dimension sans discrimination, ma version est bien plus complexe. Je veux être capable de choisir ce qui est affecté ou non, une tâche ardue qui exige une concentration absolue.

Chaque essai me rapproche un peu plus de la maîtrise, mais le chemin reste long. Beatrice, avec son regard exaspéré, finit par marmonner :
— "Hmpf, tu es vraiment désespérant... mais peut-être pas entièrement inutile, je suppose."

La magie de l’eau : El Huma

Dans le domaine de l’eau, j’ai enfin franchi un cap. El Huma, une technique avancée, est désormais à ma portée. Cela me donne une plus grande flexibilité dans les combats, notamment pour contrôler mon environnement ou soigner mes alliés en cas de besoin.

La magie de la terre : El Dona

En revanche, ma progression avec la magie de la terre stagne. Je suis toujours limité à El Dona, incapable de passer à un niveau supérieur. Cela m’agace, mais je sais que chaque chose en son temps.

Renforcement des armes : les balles Yang

Pendant mes moments libres, je m’attelle à perfectionner mes armes modernes, celles qui viennent de mon monde d’origine. Grâce à mes balles infusées d’énergie Yang, j’ai pu améliorer leur efficacité.

Balles Yang niveau 1

Avant, mes balles n’étaient que de simples projectiles d’énergie brute. Désormais, elles ont atteint le niveau 1, gagnant en précision et en puissance destructrice. Ces améliorations sont appliquées à toutes mes armes : mon pistolet, mon sniper, mon AK-47, et ma Kalashnikov.

Cartouches renforcées

J’ai également renforcé mes cartouches pour maximiser leur impact. Désormais, une seule balle est suffisante pour neutraliser un ennemi standard. Je fais des tests avec Rem à mes côtés, et elle observe chaque étape de mes améliorations avec intérêt.

— "Je crois que tu as dépassé les standards de ce monde," dit-elle en me regardant travailler.

Je souris à son compliment, mais je m’assure toujours de faire des pauses.

Les moments avec Rem

Rem est un pilier constant dans ma vie ici. Sans elle, je travaillerais sans relâche jusqu’à m’épuiser. Elle veille à ce que je m’arrête pour manger, discuter, et prendre du repos.

Lors d’une pause, je m’autorise un moment de légèreté et frotte doucement ma joue contre la sienne en signe de gratitude.

— "Merci, Rem. Sans toi, je finirais par perdre la tête."

Elle rougit légèrement, mais son sourire trahit une joie sincère.

— "C’est mon devoir de veiller sur vous," répond-elle doucement.

Ces instants de calme et de proximité me rappellent pourquoi je me bats. Peu importe à quel point ce monde est cruel, il y a des gens comme Rem qui me rappellent la beauté d’exister.

Une idée persistante

Malgré les progrès et les moments paisibles, une pensée me hante : Emilia.

Pourquoi est-elle partie au manoir des Karsten sans m’en informer directement ? La sélection royale approche, et avec elle, les jeux politiques deviennent de plus en plus dangereux. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour elle, mais je sais que je dois respecter ses décisions.

Pour l’instant, je me concentre sur mes entraînements et mes préparatifs. Ce monde ne fait aucun cadeau, et je dois être prêt pour tout ce qui pourrait arriver.

Avec un dernier regard vers Rem, je reprends mes exercices. Il y a encore tant à accomplir, mais une chose est sûre : je ne laisserai rien ni personne menacer ce que j’ai construit ici.

Le soleil commence à descendre à l’horizon, et l’air devient plus frais. Voyant qu’Emilia ne revient toujours pas, je décide de prendre les devants. Habillé de mon uniforme du collège japonais, ma cape noire drapée autour de mes épaules, je m’équipe de mon khukuri et de mon pistolet. Avant de partir, je jette un coup d'œil à Rem, qui m’observe avec une légère inquiétude.

— "Ne t’en fais pas, Rem. Je serai de retour avant que tu ne te rendes compte que je suis parti."

Elle hoche la tête, mais je peux sentir son hésitation.

Avec ma nouvelle maîtrise de la magie yin, je me téléporte directement près des écuries du manoir Karsten. Dès mon arrivée, une figure familière m’accueille : Patrasche, le dragon terrestre avec qui j’ai développé un lien unique.

Une rencontre furtive avec Patrasche

Patrasche relève la tête, reconnaissant immédiatement ma présence. Je m'approche doucement pour ne pas l’effrayer, puis je sors une pomme de mon sac.

— "Salut, Patrasche. Je sais que tu es censé rester ici, mais… je ne pouvais pas m’empêcher de passer."

Le dragon grogne doucement, acceptant la pomme que je lui tends. Je caresse sa tête écailleuse, appréciant ce moment de calme avec lui. Patrasche semble comprendre que ma visite est furtive, et il ne fait aucun bruit pour alerter les gardes.

— "Un jour, peut-être, tu viendras avec moi," murmuré-je en caressant son museau.

La confrontation avec Emilia

Alors que je termine de nourrir Patrasche, une silhouette blanche apparaît devant l’entrée du manoir Karsten. Emilia sort, enveloppée dans un manteau blanc à capuche qui lui donne l’air d’un ange descendant du ciel. Elle ne m’a pas encore vu, mais je m’avance tranquillement pour la rejoindre.

Dès qu’elle me remarque, ses yeux s’écarquillent, et son expression passe rapidement de la surprise à la contrariété.

— "Mais qu’est-ce que tu fais là ?!" s’exclame-t-elle, les bras croisés. "Je t’avais dit d’attendre au manoir de Roswaal !"

Je hausse un sourcil et sors mon téléphone pour lui montrer l’écran. L’heure affiche clairement 17 heures passées.

— "Tu m’as demandé d’attendre, mais il est déjà tard. Je me suis dit que venir te chercher serait plus efficace," dis-je avec un sourire en coin.

Elle soupire profondément, visiblement agacée, mais je peux voir une étincelle de soulagement dans ses yeux.

— "Tu aurais pu au moins me prévenir. Et pourquoi es-tu armé comme ça ?" demande-t-elle en jetant un coup d'œil à mon khukuri et à mon pistolet.

Je hausse les épaules.
— "On n’est jamais trop prudent. Avec tout ce qui se passe autour de la sélection royale, mieux vaut être préparé."

Emilia semble sur le point de me réprimander davantage, mais elle finit par abandonner, secouant légèrement la tête avec un sourire résigné.

— "Tu es incorrigible. Bon, puisque tu es là, accompagne-moi. Mais pas de bêtises, compris ?"

Je fais un salut moqueur.
— "À vos ordres, princesse."

Sur le chemin du retour

Alors que nous commençons à marcher, je remarque qu’Emilia est plus silencieuse que d’habitude. Ses mains sont enfouies dans son manteau, et elle évite de croiser mon regard.

— "Tout va bien ?" demandé-je finalement.

Elle hésite un instant avant de répondre.
— "C’est juste… la sélection royale approche, et je ne sais pas si je suis vraiment prête. Toutes ces attentes… c’est beaucoup, tu sais."

Je m’arrête et pose une main sur son épaule.
— "Écoute, Emilia. Peu importe ce que les autres disent ou attendent de toi. Tu fais de ton mieux, et c’est tout ce qui compte. Moi, je crois en toi. Toujours."

Elle relève les yeux vers moi, un sourire timide éclairant son visage.
— "Merci… Ça compte beaucoup pour moi, vraiment."

Nous continuons notre chemin, le silence entre nous étant désormais plus confortable. Malgré ses inquiétudes, je sais qu’Emilia est plus forte qu’elle ne le pense. Et moi, je serai là pour m’assurer qu’elle ne flanche pas.

À mesure que nous nous rapprochons du manoir, je me prépare mentalement à gérer Rem, qui ne manquera pas de me reprocher mon escapade. Mais au moins, j’ai pu voir Emilia sourire à nouveau, et cela en valait la peine.

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