Arc 2 - Chapitre 4
Retour au manoir
Le chemin vers le manoir est calme, mais mes pensées, elles, sont loin de l’être. La confrontation avec Rem me pèse plus que je ne l’aurais cru. Malgré son relent de méfiance, elle a laissé une porte entrouverte, mais je ne peux pas m’en satisfaire. Je sens que le poids des attentes, des secrets et des tensions s’accumule, et il me semble évident qu’il est temps d’en parler à Emilia.
Elle est la raison pour laquelle je suis ici, la raison pour laquelle j’ai encore un objectif dans ce monde. Si je garde tout pour moi, je finirai par m’effondrer, même avec mes 513 ans d’expérience.
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Trouver Emilia
De retour au manoir, je passe rapidement par ma chambre pour me débarrasser de mon pistolet, de ma cape et de mon Khukuri. Une fois changé en uniforme de majordome, je me mets en quête d’Emilia.
Je la trouve facilement dans la bibliothèque, assise à une table avec un livre ouvert devant elle. Elle a l’air concentrée, mais quand je m’approche, elle lève les yeux et m’offre un sourire doux, comme si ma simple présence dissipait ses préoccupations.
— Wilfried ! Tu as fini ta promenade ? demande-t-elle avec une curiosité innocente.
Je m’assois en face d’elle, prenant un moment pour formuler mes pensées.
— Pas exactement, répondis-je calmement. J’ai quelque chose à te dire.
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Se confier
Son sourire s’efface légèrement, remplacé par une expression d’inquiétude.
— Est-ce que tout va bien ?
Je prends une profonde inspiration.
— Oui et non. Écoute, Emilia… je sais que je pourrais garder ça pour moi, mais je ne le ferai pas. Ce que je vis ici ne concerne pas seulement moi. Si je suis ici, c’est grâce à toi et à Puck. Et avant tout ça, il y avait aussi Reinhard, Felt, et Vieux Rom. Ce serait injuste de te tenir à l’écart de ce que je ressens.
Elle reste silencieuse, m’encourageant d’un regard bienveillant à continuer.
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Raconter les journées
— Depuis que je suis au manoir, je m’efforce de m’adapter. La vie ici est… différente. Entre mes tâches de majordome, mes entraînements avec Roswaal, mes leçons avec Ram, et mes discussions avec Rem, chaque jour est une montagne à gravir. Mais ce n’est pas le travail qui me pèse, ni même les défis magiques ou physiques.
Je marque une pause, cherchant mes mots.
— C’est la méfiance. Celle de certains habitants du manoir, celle qui plane dans l’air, même quand personne ne parle.
Emilia incline la tête, surprise.
— Méfiance ?
Je hoche la tête.
— Oui. Rem, en particulier, me regarde comme si j’étais une bombe à retardement. Je comprends pourquoi. Elle ressent une odeur liée à la Sorcière de l’Envie, Satella, qui est… imprégnée en moi.
Elle écarquille légèrement les yeux, mais je lève une main pour la rassurer.
— Je ne suis pas lié à Satella, Emilia. Je te le promets. Mais l’autorité que j’ai reçue en venant dans ce monde m’a laissé ce parfum. Je ne peux pas le contrôler, mais je sais ce qu’il signifie pour les gens d’ici.
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L’impact de cette révélation
Emilia pose doucement ses mains sur la table, son regard soudain grave.
— Wilfried… pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ?
— Parce que je ne voulais pas t’inquiéter inutilement, admets-je. Mais je réalise maintenant que ce n’est pas la bonne approche. Tu m’as fait confiance en m’amenant ici, et je te dois la vérité.
Elle reste silencieuse un moment, puis murmure :
— Je suis désolée.
Je la regarde, surpris.
— Pourquoi ?
— Parce que je t’ai mis dans cette situation, dit-elle doucement. Je ne savais pas que… les autres te regardaient comme ça.
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La force dans l’unité
Je secoue la tête avec un sourire sincère.
— Non, Emilia. Ce n’est pas ta faute. Et je ne regrette pas d’être ici. Mais je veux que tu saches que je ne peux pas tout affronter seul. J’ai mes propres forces, mais toi, Puck, et les autres, vous êtes aussi ma force.
Son sourire revient, fragile mais sincère.
— Tu n’es pas seul, Wilfried. Et je suis contente que tu m’en parles. Si Rem ou Ram te causent des soucis, dis-le-moi. Je ferai tout ce que je peux pour t’aider.
Je hoche la tête, soulagé.
— Merci, Emilia. Ça compte beaucoup pour moi.
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Puck intervient
À cet instant, une voix moqueuse mais chaleureuse s’élève.
— Oh, c’est touchant. Vous pourriez presque être une vraie petite famille.
Je me retourne pour voir Puck, perché sur le bord de la table, nous observant avec un sourire malicieux.
— Tu écoutais ? demandai-je, à moitié exaspéré.
— Bien sûr ! Tu parles de ne pas être seul, alors je suis venu te rappeler que moi aussi, je suis là.
Emilia rit doucement, et même moi, je ne peux m’empêcher de sourire. La tension qui pesait sur mes épaules s’allège, au moins pour un moment.
Et Puck disparaît à 17 heures.
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Le dîner approche
Après cette discussion, Emilia et moi décidons de descendre pour dîner. Même si je sais que le chemin vers la confiance de tout le monde, en particulier Rem, sera long et semé d’embûches, je sens que je ne suis pas seul.
Et pour la première fois depuis longtemps, cela suffit à apaiser mon esprit.
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Les préparatifs du plan.
Le dîner se déroule sans incident, mais l’urgence de la situation martèle mon esprit. Entre deux bouchées, je murmure discrètement à Emilia :
— Rends-toi au village d’Arlam après le repas. Observe ce qui s’y passe et aide-les si nécessaire.
Emilia, intriguée mais confiante, acquiesce discrètement. Une fois le dîner terminé, je croise Ram dans le couloir et l’informe calmement :
— Emilia est en train de réparer la barrière affaiblie du village. Il se pourrait qu’elle ait besoin de renforts.
Je vois son regard s’assombrir légèrement, une pointe d’inquiétude s’y mêlant. Sans poser de questions inutiles, elle quitte le manoir pour se rendre au village.
Avant de partir, je laisse une lettre à la porte de la bibliothèque de Beatrice, lui demandant de surveiller le manoir en mon absence. Pas question de laisser un quelconque danger s’approcher.
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La chasse commence
Enfilant mon uniforme de collège, ma cape, et armé de mon Khukuri et de mon pistolet chargé de balles yang, je saute par la fenêtre. L’air nocturne est glacial, mais la chaleur de l’action imminente me maintient concentré. Je cours à travers les bois, jusqu’à atteindre la route reliant le village d’Arlam à la forêt.
Comme prévu, Rem me suit discrètement. Je sens sa présence dans mon dos, son hostilité palpable, mais elle reste en retrait pour observer mes actions. Parfait.
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Le combat dans la forêt
Les hurlements des bêtes démoniaques résonnent dans la nuit. Tandis que Ram affronte celles attaquant le village, je m’occupe des créatures dans la forêt.
Je dégaine mon pistolet et tire méthodiquement, chaque balle yang trouvant sa cible avec une précision mortelle. Les créatures s’écroulent, incapables de résister à l’énergie pure des projectiles.
— Wilfried, c’est bien ça ? m’interpelle Rem, s’approchant légèrement.
— Pas le moment pour un interrogatoire, Corne Bleue, rétorqué-je avec un sourire en coin, tout en éliminant une autre bête.
Elle ne répond pas, mais je la sens évaluer mes compétences. Elle ne m’attaque pas, se contentant de s’occuper des monstres de son côté.
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Le sauvetage des enfants
Une fois la majorité des bêtes abattues, je me concentre sur la mission principale : sauver les enfants. Quatre d’entre eux sont étendus sur le sol, blessés mais encore vivants. Je m’agenouille près d’eux et utilise Soin avec une intensité calculée.
— Pas un, ni deux, ni trois… mais quatre, murmuré-je en m’efforçant de stabiliser leur état.
Les enfants, tremblants mais reconnaissants, me suivent après avoir récupéré suffisamment de forces pour marcher. Nous progressons à travers la forêt jusqu’à tomber sur une scène inattendue.
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La confrontation avec Meili
Devant nous se tient Meili, tenant Petra en otage. Son sourire innocent est remplacé par une expression glaciale et calculatrice.
— Tu as osé venir jusqu’ici, Wilfried ? dit-elle avec un ton moqueur.
Petra, malgré son jeune âge, garde une certaine bravoure dans son regard.
— J’ai vu ce que tu faisais, Meili ! crie Petra, sa voix tremblante mais déterminée.
Je souris légèrement en entendant cela.
— Petra, tu es un véritable génie.
Meili hausse un sourcil, surprise par mon calme.
— Et maintenant ? Que comptes-tu faire, héros ? Tu es seul.
— Seul ? répétai-je en riant doucement. Regarde autour de toi.
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Le duel final
Rem émerge de l’ombre, sa massue à la main, son regard froid posé sur Meili.
— Je suis là pour éliminer cette menace, déclare-t-elle simplement.
Meili rit nerveusement, serrant Petra un peu plus fort.
— Vous êtes nombreux, mais vous êtes trop tard. Ces bêtes finiront par vous dévorer !
Je m’avance, mon pistolet pointé sur elle.
— Pas si je te neutralise avant.
Elle tente de donner un ordre à ses créatures, mais je suis plus rapide. Avec Shamak, j’aveugle son champ de vision, la plongeant dans un brouillard noir.
— Maintenant, Rem !
Profitant de la distraction, Rem attaque et désarme Meili, tandis que je récupère Petra et la mets en sécurité avec les autres enfants.
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La fin du chaos
Les bêtes démoniaques, désorientées sans les ordres de Meili, sont éliminées rapidement par Ram et les villageois. Meili, vaincue, est attachée et remise aux autorités.
Le village retrouve enfin son calme, bien que les stigmates de l’attaque restent visibles.
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Sur le chemin du retour, Rem marche à mes côtés. Le silence entre nous est moins tendu qu’auparavant. Elle ne dit rien, mais je sens que ses soupçons ont légèrement diminué. Peut-être qu’elle commence à voir une facette différente de moi.
Quant à moi, je pense à ce que cette nuit a révélé : les alliances se forment dans le feu du danger, mais la véritable confiance se gagne avec le temps.
Et le temps, je compte bien l’utiliser à bon escient.
Le lendemain matin, je suis assis sur une chaise dans la grande salle du manoir. Autour de moi, Rem, Puck, Ram, et Beatrice me dévisagent, chacun avec une expression différente. Emilia, elle, se tient debout non loin, ses bras croisés. Contrairement aux autres, son regard n’est pas empreint de jugement, mais de curiosité.
— Je veux juste savoir pourquoi, murmure-t-elle, rompant le silence pesant.
Si ce n’était pas pour elle, aucun d’eux ne saurait ce qui s’est réellement passé. Mais Emilia mérite des réponses, alors je décide de tout expliquer.
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Un plan né d'une déduction
— Tout commence hier matin, lorsque Rem et moi sommes partis au village d’Arlam pour faire des courses, commencé-je, en croisant les bras.
Le souvenir du shaman revient immédiatement.
— Ce chiot, ou plutôt cette bête démoniaque, m’a attaqué sans raison apparente. En réalité, il était attiré par le parfum de Satella qui émane de moi.
Je m’arrête un instant, observant leurs réactions. Comme prévu, Puck et Beatrice semblent surpris. Ram reste stoïque, mais Rem fronce les sourcils.
— Par réflexe, je l’ai tué. Ce qui a eu pour effet de sauver tous ceux qui avaient été mordus par lui.
— C’est vrai, souffle Rem, comme pour elle-même.
Je hoche la tête avant de poursuivre.
— Mais il y a une chose que ni vous ni Meili ne saviez : je savais qui elle était dès le départ.
Un silence tendu s’installe. Je décide d’expliquer en détail.
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Gagner la confiance du village
— Après avoir tué le shaman, Meili a essayé de me faire passer pour un tueur de chien. Si j’avais laissé les choses en l’état, elle aurait pu semer le doute au sein du village. Mais au lieu de cela, j’ai pris les devants en présentant des excuses publiques.
Ram arque un sourcil.
— Des excuses ? Pour quoi faire ?
— Pour gagner la confiance du village et des enfants, expliqué-je simplement. En particulier celle de Petra.
Puck, curieux, penche la tête.
— Pourquoi Petra ?
Je souris légèrement.
— Parce que si Petra me fait confiance, les quatre autres enfants la suivront naturellement.
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Le piège de Meili
— Mais cela a également conduit Meili à commettre une erreur, repris-je. Avec le shaman mort, elle n’avait plus le contrôle total de la situation. Elle a donc décidé de prendre les enfants en otage et de lancer une attaque massive avec ses bêtes démoniaques.
— Tu savais qu’elle le ferait ? demande Emilia, incrédule.
— C’était évident, dis-je avec un haussement d’épaules. Ce genre de personnes fonctionne toujours de la même manière : elles cherchent à maximiser leur pouvoir par le chaos.
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Dissiper les malentendus avec Rem
Je tourne mon regard vers Rem, qui me fixe intensément.
— Mais avant que cette attaque ne se produise, il y avait quelque chose d’encore plus urgent.
— Mon hostilité, dit-elle simplement.
Je hoche la tête.
— Tu me soupçonnais à cause de ce parfum. Il fallait que je dissipe ce malentendu.
Rem reste silencieuse, mais je vois qu’elle écoute attentivement.
— Je t’ai parlé de ce que représente ce parfum, de ce qu’il implique pour moi, et de pourquoi je ne suis pas ton ennemi.
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Préparer le terrain
Je continue en expliquant mes préparatifs.
— Après avoir discuté avec Emilia et Puck de la situation, je savais qu’ils comprendraient l’urgence du problème. J’ai demandé à Emilia d’aller renforcer la barrière du village et à Ram de la suivre.
Ram intervient, sceptique :
— Pourquoi étais-tu si sûr que je me concentrerais uniquement sur les bêtes ?
— Parce que je savais qu’Emilia serait occupée avec la barrière et que tu te focaliserais sur la sécurité immédiate du village, réponds-je calmement.
Je reprends en me tournant vers Rem.
— Quant à toi, je me suis servi de ta méfiance envers moi pour te pousser à me suivre dans la forêt.
Elle semble hésiter, mais elle ne contredit pas.
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L’exécution du plan
— Et dans cette forêt, tout s’est déroulé comme prévu. Tandis que vous éliminiez les bêtes autour du village, j’ai pu me concentrer sur mon objectif principal : sauver les enfants et neutraliser Meili.
Puck ricane légèrement.
— Tu avais tout prévu ?
— Pas tout, admis-je. Mais assez pour que ça fonctionne.
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Un résultat qui parle
Je termine en croisant les bras à nouveau.
— Le village est en sécurité, les enfants sont sains et saufs, et Meili a été arrêtée. C’est tout ce qui compte.
Un silence suit mes paroles. Finalement, Emilia s’avance et pose une main sur mon épaule.
— Merci, dit-elle simplement.
Et c’est tout ce dont j’avais besoin.
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