Arc 2 - Chapitre 1
Le soleil est à peine levé, mais je suis déjà éveillé, installé dans cette chambre luxueuse. Il est 6 h du matin. Une journée étrange se profile, mais je décide de ne pas la commencer vêtu de cette grotesque robe de chambre grise. Je fouille dans mon sac, récupère ma tenue de sport, et l’enfile. Enfin un peu de normalité.
Je sors courir.
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Un domaine imposant
En foulant le sol de cet endroit, je réalise la grandeur de ce lieu. Ce n’est pas une simple demeure, c’est un véritable domaine. Les jardins bien entretenus, les fontaines imposantes, et les chemins pavés témoignent d’un luxe ostentatoire.
Après quelques minutes, mon esprit commence à assembler les pièces du puzzle grâce à mes 500 ans d’expérience. Tout devient clair.
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Reconstitution des événements
Reinhard a pris la responsabilité d’emmener Felt et Vieux Rom après la défaite d’Elsa. Leur sécurité semble être sa priorité, ce qui est logique vu sa position et son sens du devoir.
Il voulait probablement faire de même avec moi, mais Emilia a insisté pour m’emmener ici, au manoir des Mathers. Pourquoi ? Peut-être pensait-elle que j’aurais besoin de soins ou voulait-elle s’assurer que je sois bien traité après m’être mis en danger pour elle.
Sur le chemin, elle a croisé Ram, l’oni aux cheveux roses. Contrairement à Emilia, Ram ne voulait pas me laisser entrer. “Laisse-le sur le trottoir,” a-t-elle dû dire. Mais Emilia, fidèle à son caractère, a insisté jusqu’à ce qu’elle cède.
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Une attention un peu intrusive
Une fois au manoir, les choses deviennent plus embarrassantes.
Emilia a... enlevé mes vêtements. Oui, j’étais endormi et, selon toute vraisemblance, elle voulait m’habiller avec autre chose. Je suppose que son intention était bienveillante, mais... c’est tout de même étrange.
Rem, l’oni aux cheveux bleus, l’a aidée à me mettre cette robe de chambre, sans doute pour que je sois plus confortable.
Rem a ensuite récupéré mon uniforme : elle l’a lavé, séché, et même recousu.
Concernant mes autres affaires :
Le khukuri subtilisé à Elsa et ma cape ont été remis à Ram, qui les a emmenés au maître des lieux, Roswaal L. Mathers, pour examen.
Quant à mon sac, Emilia a tenté de l’ouvrir. Mais grâce au code que j’ai installé, elle n’a pas réussi. Heureusement, elle n’a pas demandé à Reinhard d’essayer à son tour ; ça aurait été une autre histoire.
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Une réflexion pendant la course
Je cours à travers les jardins et les chemins qui entourent le domaine, respirant l’air frais du matin. La sensation d’effort physique m’aide à clarifier mes pensées.
Pourquoi suis-je ici ? La question tourne en boucle dans ma tête.
Je me dis que rester ici pour l’instant pourrait m’apporter des réponses. Je dois rencontrer Roswaal, comprendre ce qu’il sait sur les objets que Ram lui a apportés, et surtout savoir pourquoi Emilia tient tant à ce que je reste avec elle.
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Retour au manoir
Après une heure à courir, je retourne vers l’entrée principale. Rem m’attend, une serviette propre à la main, prête à me faire entrer.
Elle m’indique d’un ton neutre que le maître des lieux, Roswaal, souhaite me rencontrer après le petit-déjeuner.
Je hoche la tête, sans répondre. C’est parti pour une autre journée pleine de surprises.
Le début d’une nouvelle journée
De retour au manoir après mon jogging matinal, je passe dans la salle de bain pour me laver.
Rem me suit silencieusement, prenant ma tenue de sport dès que je l’enlève. Elle la plie avec soin et s’éclipse en déclarant d’un ton neutre :
— Je vais laver ça.
J’entre sous la douche, appréciant la chaleur de l’eau qui me détend après mes efforts. Cela me permet de réfléchir à la suite des événements. Il va falloir clarifier ma situation avec Emilia, mais aussi faire face à Roswaal et ses mystères.
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Un uniforme en plusieurs exemplaires
Une fois sorti de la douche, j’aperçois mon uniforme du collège posé sur une chaise. À côté, une note écrite par Rem m’interpelle :
"Ton uniforme a été lavé et réparé. J’ai également confectionné plusieurs exemplaires rangés dans ton placard, puisque tu sembles y tenir. Cependant, ton goût vestimentaire est… particulier."
Je soupire en lisant cette dernière phrase. Elle me juge clairement. Je décide de ne pas relever et m’habille rapidement.
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Une rencontre dans le couloir
Alors que je marche dans les longs couloirs du manoir, je croise Emilia. Elle est visiblement gênée, évitant mon regard et jouant avec ses doigts.
— Wilfried, je voulais… pour hier… enfin…
Je lève une main pour l’interrompre et commence calmement :
1. Bonjour !
2. Rends-moi mon pendentif, s’il te plaît. Je tends ma main, et après une seconde d’hésitation, elle s’exécute.
3. Au fait, j’ai 513 ans. Mon ton est volontairement décontracté, ce qui la fait cligner des yeux d’incompréhension.
4. Merci de m’avoir amené ici. J’incline légèrement la tête, surpris moi-même par ma sincérité.
5. Et pour ton information, mon sac est sécurisé par un code que moi seul connais. Tu aurais perdu ton temps à essayer de l’ouvrir.
Elle ouvre la bouche, puis la referme, ne sachant visiblement pas quoi répondre.
Je me détourne avec un sourire en coin et continue mon chemin.
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Le petit-déjeuner
La salle à manger est spacieuse, ornée de larges fenêtres qui laissent entrer la lumière matinale. La table est déjà dressée avec un assortiment de plats typiques de ce monde : pains frais, fruits, pâtés, et quelques mets que je ne reconnais pas encore.
Autour de la table :
Puck, qui flotte à côté d’Emilia, ronronnant presque d’aise.
Beatrice, la mystérieuse lolita, assise avec une expression boudeuse mais attentive.
Rem et Ram, debout derrière la chaise de Roswaal, prêtes à intervenir à la moindre demande.
Et bien sûr, Roswaal L Mathers, assis à la tête de la table, affichant un sourire énigmatique.
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Une ambiance étrange
Je prends place en silence, observant les interactions.
Roswaal commence par un discours poli, mais vaguement décalé :
— Bienvenue dans mon humble demeure, jeune invité. Vous avez déjà rencontré tout le monde, j’imagine ?
Je hoche la tête, évitant de montrer mon agacement face à son ton étrange.
— J’espère que votre séjour ici sera… inoubliable, ajoute-t-il en appuyant lourdement sur le mot, comme s’il préparait une surprise désagréable.
Beatrice me fixe soudainement :
— Hmf, alors tu es le "grand héros" qui a affronté Elsa ? Je ne vois pas ce qu’il y a de si impressionnant.
Je décide de ne pas m’énerver et réponds avec un sourire :
— Peut-être que je te montrerai un jour.
Elle détourne les yeux, croisant les bras comme une enfant frustrée.
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Une question brûlante
Pendant que je mange, je sens Emilia m’observer du coin de l’œil. Elle finit par poser une question :
— Wilfried, pourquoi as-tu dit que tu avais 513 ans ?
Les regards se tournent vers moi. Même Roswaal semble intrigué, bien qu’il ne perde pas son sourire énigmatique.
Je pose ma fourchette, réfléchissant à ma réponse. Dois-je tout leur expliquer ?
Un argument difficile à contester
Je repose ma fourchette calmement, croise les bras et regarde Emilia droit dans les yeux :
— Ce n’est pas compliqué. Mon apparence est celle d’un enfant, mais j’ai 513 ans d’expérience humaine à mon actif. Ce qui fait de moi le plus âgé de ce manoir.
La salle tombe soudainement silencieuse.
— Pour vous donner une idée, voici l’ordre : moi en premier, suivi de Beatrice, puis Puck, Emilia, et enfin Roswaal. Rem et Ram sont les plus jeunes.
Mon ton est calme, et je ne montre aucun signe d’hésitation.
Puck fronce ses petits sourcils inexistants.
— Attends… tu as inversé Emilia et Roswaal, non ?
Je souris légèrement.
— Peut-être. À vous de le prouver.
Je vois Beatrice plisser les yeux, mais elle ne réplique pas. Après tout, même si mon argument semble absurde, personne ici n’a les moyens de le réfuter.
— Et en ce qui concerne mes 513 ans, ce n’est pas un mensonge. Je considère que mon esprit porte le poids et l’expérience d’un humain ayant vécu tout ce temps. Vous pouvez penser ce que vous voulez, ça ne change rien.
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Après le petit-déjeuner : direction le bureau
Une fois le repas terminé, Roswaal me fait signe de le suivre, accompagné de Ram et Rem, qui encadrent toujours leur maître. Je reste légèrement en arrière, observant la dynamique entre eux.
Nous marchons dans les couloirs jusqu’à arriver dans son bureau, une pièce vaste et luxueuse, remplie d’étagères couvertes de grimoires et d’objets mystérieux.
Roswaal s’assoit derrière son large bureau en bois massif, son sourire toujours aussi énigmatique. Ram se place à ses côtés, les bras croisés, tandis que Rem se tient un peu plus en retrait.
Sur le bureau, je remarque ma cape noire, soigneusement pliée. Roswaal la fait glisser vers moi d’un geste élégant.
— Voici votre bien. J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir… examiné cet objet. Hélas, il ne semble pas contenir quoi que ce soit de particulièrement notable.
Je tends la main et récupère ma cape, l’inspectant rapidement. Rien ne semble manquer ni avoir été ajouté, ce qui me rassure un peu.
— Tant mieux, dis-je. Elle a surtout une valeur sentimentale pour moi.
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Le début d'une discussion étrange
Roswaal penche légèrement la tête, son sourire s’élargissant.
— Vous êtes une énigme fascinante, jeune homme. Ou devrais-je dire… vieil homme ? Je me demande quelle histoire se cache derrière vos paroles.
Je hausse les épaules, gardant mon calme.
— Peut-être qu’un jour, je vous la raconterai. Mais pour l’instant, je suis plus intéressé par vous et ce manoir.
Il rit doucement, un son presque dérangeant.
— Oh, mais bien sûr ! Posez vos questions, je suis tout ouïe.
Je décide de tester les limites de sa patience.
— Très bien. Première question : pourquoi avez-vous accepté qu’Emilia m’amène ici, un inconnu ?
Son regard devient un peu plus intense, mais son sourire reste inchangé.
— Parce qu’Emilia n’accepterait jamais de laisser quelqu’un dans le besoin. Elle est… comme ça. Et si elle vous fait confiance, alors je suis prêt à… observer ce qui se passe.
Il choisit ses mots avec soin, comme s’il pesait chaque syllabe. Je note l’ambiguïté de sa réponse.
— Intéressant. Deuxième question : pourquoi examiner mon couteau khukuri ?
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Une réponse évasive
Roswaal ne perd pas son sourire.
— Une simple curiosité. Vous voyez, dans ce monde, un objet venant d’un assassin tel qu’Elsa pourrait être… particulier. Je voulais m’assurer qu’il ne représentait pas un danger.
Je hoche la tête, mais je sens qu’il y a plus derrière sa réponse.
Ram intervient alors d’un ton sec :
— Vous devriez être reconnaissant que maître Roswaal ait pris cette initiative.
Je la regarde, mais décide de ne pas répondre, reportant mon attention sur Roswaal.
— Dernière question pour l’instant, dis-je. Que comptez-vous faire maintenant que je suis ici ?
Son sourire s’élargit encore, ce qui semble presque impossible.
— Vous observer, bien sûr. Et voir de quoi vous êtes capable.
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Je garde mon calme, mais dans ma tête, une seule pensée domine : Ce type joue à un jeu, et je vais devoir être encore plus prudent.
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