Arc 1 - Chapitre 5

Je déambule dans les ruelles des bidonvilles, mon esprit en ébullition. Elsa est un monstre que je ne peux affronter seul, et Emilia, malgré sa détermination, n’est pas en état de gérer cette menace. Je dois trouver un moyen d’attirer les gardes. Mais pas n’importe comment.

Une situation critique, voilà la clé. Si je crée une scène suffisamment alarmante, les gardes n’auront pas d’autre choix que d’intervenir.

Je réfléchis aux détails. Une fausse accusation ? Oui, c’est mesquin, mais dans un endroit comme celui-ci, personne ne posera trop de questions. Maintenant, il me faut des cibles… Et justement, qui voilà ?

Chin, Kan, et Ton.

Ces trois abrutis sont exactement ce qu’il me faut. Ils me cherchent depuis tout à l'heure, sans doute pour régler un compte après notre première rencontre. En les voyant s’approcher, je sais que mon plan peut fonctionner.

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La provocation

— Eh, le gamin ! rugit Chin, le plus grand du trio. T’as cru qu’on t’avait oublié ?

Ils s’approchent, un sourire cruel sur le visage. Je fais mine de reculer, levant les mains en signe de reddition.

— Du calme, les gars, dis-je avec un sourire nerveux. On peut discuter, non ?

Ton éclate de rire, montrant ses dents jaunies.
— Discuter ? Après ce que tu nous as fait ?

Kan, le plus petit mais visiblement le plus vicieux, sort un couteau de sa ceinture.
— On va te montrer ce que ça coûte de jouer au malin dans notre quartier.

Parfait.

Je prends une grande inspiration, et avant qu’ils ne puissent faire un pas de plus, je me mets à crier.

— À L’AIDE ! DES GARDES !

Chin s’arrête net, surpris.
— Hein ?

Je continue, ma voix montant d’un cran.
— Ces types essaient de me voler ! Ils veulent me faire du mal !

Je m’approche d’une ruelle plus fréquentée, attirant quelques regards.

— CE SONT DES TUEURS ! DES VIOL… euh… DES HÉTÉROCURI… — enfin, des tarés ! ILS VEULENT ME TUER !

Les trois hommes paniquent.

— Ferme-la ! siffle Tan, son couteau toujours en main.

— CONTINUE À PARLER ET TU VAS LE REGRETTER ! hurle Chin, mais son ton manque de conviction.

Je recule encore, criant encore plus fort.
— CES MONSTRES VEULENT S’EN PRENDRE À UN ENFANT !

Physiquement.

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L’arrivée d’un héros

Soudain, des bruits de pas lourds résonnent dans la rue. Les gens autour s’écartent, et une silhouette imposante apparaît.

Reinhard van Astrea.

La rumeur dit qu’il est le maître épéiste le plus puissant de Lugnica, et juste en le voyant, je comprends pourquoi. Ses cheveux roux flamboyants et son armure impeccable lui donnent une aura presque divine.

Il s’arrête devant moi, me regardant avec un mélange de sérieux et de bienveillance.

— Que se passe-t-il ici ?

Je n’hésite pas une seconde. Je me précipite derrière lui, comme un enfant effrayé.

— Ces types ! Ils ont essayé de me voler !

Reinhard fixe les trois hommes, son regard perçant les clouant sur place.

— Est-ce vrai ?

Chin, visiblement terrifié, lève les mains.
— Non, monsieur ! On n’a rien fait !

— On passait juste par là, ajoute Kon, sa voix tremblante.

Kan, quant à lui, lâche son couteau, espérant sans doute paraître moins menaçant.

Reinhard n’a même pas besoin de parler. Un simple regard suffit à faire déguerpir les trois hommes, qui disparaissent dans une ruelle à toute vitesse.

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Une opportunité inespérée

Je sors de ma cachette, regardant Reinhard avec un sourire.
— Merci, monsieur. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous.

Reinhard me regarde, son expression s’adoucissant.
— Pas de problème. J’étais dans les environs.

Puis, il ajoute avec un sourire :
— Mais c’est rare de croiser un garçon aussi jeune dans un endroit pareil. Que fais-tu ici ?

Je décide de jouer la carte de l’honnêteté, ou du moins, une version édulcorée de la vérité.

— Je cherche quelqu’un.

Il fronce les sourcils, intéressé.
— Qui donc ?

— Une fille, répondis-je, hésitant un instant. Elle pourrait… être spéciale. Peut-être même appartenir à une lignée importante.

Je vois ses yeux s’illuminer légèrement.
— Tu parles de Felt ?

Je fais semblant d’être surpris.
— Vous connaissez son nom ?

Il hoche la tête.
— Elle pourrait être celle que je recherche. Une candidate spéciale.

Bingo.

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Le dilemme de Wilfried

Reinhard est clairement ici pour une mission importante, mais je ne peux pas lui révéler tout de suite la vérité. Emilia et Puck m’attendent, et je dois d’abord m’assurer que Felt et le demi-géant soient en sécurité.

— Écoutez, monsieur, dis-je, prenant un ton sérieux. Je crois savoir où elle est, mais la situation est compliquée.

Il plisse les yeux.
— Explique-moi.

Je prends une grande inspiration et raconte une version simplifiée des événements :
— Felt a volé un insigne appartenant à une autre candidate. Elle l’a fait parce qu’elle a été manipulée par une femme dangereuse, une certaine Elsa. Elsa a promis de l’argent à Felt, mais en réalité, elle compte tuer tout le monde une fois qu’elle aura l’insigne.

Reinhard reste silencieux un instant, assimilant mes paroles.

— Pourquoi ne pas simplement prévenir les gardes ? demande-t-il.

Je secoue la tête.
— C’est plus compliqué que ça. Si les gardes interviennent, ils risquent de tuer Felt ou de l’emprisonner. Et le demi-géant qui l’accompagne ? Il mourra sûrement dans l’affrontement.

Il croise les bras, son regard devenant encore plus intense.
— Et que proposes-tu ?

Je prends une profonde inspiration.

— J’ai besoin de votre aide. Vous êtes le seul capable d’arrêter Elsa sans causer un bain de sang inutile. Emilia et Puck, les propriétaires de l’insigne, m’attendent pour mettre en place un plan.

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Un choix difficile

Reinhard semble hésiter un instant, puis il me regarde avec une intensité nouvelle.

— Très bien. Montre-moi où ils sont.

Un sourire satisfait étire mes lèvres. Je hoche la tête, faisant demi-tour.

— Suivez-moi.

En marchant à ses côtés, je ressens un étrange mélange de soulagement et d’appréhension. Reinhard est un allié puissant, mais je sais qu’une fois cette affaire réglée, des questions seront posées. Felt, le demi-géant, Emilia… Tous sont liés à quelque chose de bien plus grand que moi.

Et moi, dans tout ça ? Je suis peut-être en train de me mêler à une histoire qui dépasse de loin ce que j'avais imaginé, mais mon expérience, mon intuition, et mon instinct de survie le confirme. Ne pas le faire, c'est condamner ces gens, donc le monde, et bien sûr ma propre survie.

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Reinhard et moi arrivons au lieu de rendez-vous où Emilia et Puck attendent. Ils sont près d’un petit bâtiment délabré, un lieu discret mais suffisamment à l’écart pour éviter les regards indiscrets.

Emilia me voit en premier et s’approche rapidement, un mélange d’inquiétude et de soulagement sur le visage.

— Tu es enfin là ! s’exclame-t-elle. Je commençais à m’inquiéter.

Puck, flottant nonchalamment près de son épaule, hoche la tête.
— Tu en as mis du temps, mon garçon.

Je me contente d’un sourire en coin.
— J’ai dû improviser un peu, dis-je en désignant Reinhard. Voici notre allié.

Emilia regarde Reinhard avec de grands yeux. Sa présence imposante ne laisse personne indifférent. Puck, lui, semble plus curieux qu’impressionné.

— C’est donc lui, murmure-t-il. Le célèbre Reinhard van Astrea.

Reinhard incline légèrement la tête, toujours aussi calme et courtois.
— Enchanté. Je suis là pour vous aider à régler cette affaire.

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L’explication du plan

Je prends une profonde inspiration et commence à expliquer le plan.

— Voilà ce qu’on va faire. Le but est de récupérer l’insigne avant qu’Elsa n’arrive, tout en mettant Felt et le demi-géant à l’abri.

Je me tourne vers Reinhard.
— Vous serez notre atout principal. Quand Elsa arrivera, c’est vous qui l’affronterez. Pendant ce temps, nous nous occuperons de mettre tout le monde en sécurité.

Reinhard hoche la tête.
— Très bien. Et comment allons-nous accéder à la maison du butin ?

— Je passerai le premier, réponds-je. Je connais le mot de passe, alors je pourrai entrer sans problème. Une fois à l’intérieur, je parlerai à Felt et au demi-géant pour les convaincre de coopérer.

Je me tourne vers Emilia.
— Toi et Puck, vous me rejoindrez dès que possible. Il est important que Felt te rende l’insigne avant qu’Elsa ne se pointe.

Emilia croise les bras, pensive.
— Et si elle refuse ?

— Alors nous improviserons, dis-je avec un sourire crispé. Mais avec un peu de chance, elle comprendra que sa vie est en danger.

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La préparation

Après quelques minutes de discussion, tout le monde semble prêt. Reinhard reste en retrait, observant calmement, tandis qu’Emilia et Puck vérifient une dernière fois leurs positions.

— Tu es sûr que ça va marcher ? demande Emilia.

— Pas du tout, réponds-je honnêtement. Mais c’est notre meilleure chance.

Je me tourne vers Reinhard.
— Vous êtes prêt ?

Il pose une main sur la garde de son épée, son expression sereine.
— Toujours.

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L’infiltration

Je m’approche de la maison du butin, prenant soin de ne pas attirer l’attention. Lorsque j’arrive à la porte, une voix rauque m’interpelle de l’autre côté.

— Pour les rats ?

— Poison, réponds-je sans hésitation.

— Pour la baleine ?

— Harpon.

— Pour le vénérable grand dragon ?

— Sacs à merde, dis-je avec une pointe d’impatience.

La porte s’ouvre, et je suis accueilli par le demi-géant. Sa stature imposante occupe presque tout l’encadrement de la porte, mais son expression est étonnamment calme.

— T’es encore là, toi ? grogne-t-il en me reconnaissant.

— J’ai des nouvelles importantes, dis-je en entrant.

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Convaincre Felt et le demi-géant

Felt est assise sur une chaise branlante, son insigne toujours dans la main. Elle me regarde avec méfiance.

— Qu’est-ce que tu veux encore ? demande-t-elle.

Je m’assois en face d’elle, essayant de paraître aussi sérieux que possible.
— Écoute, tu as été manipulée.

— Manipulée ? répète-t-elle avec un rire amer.

Je lui explique rapidement la situation : Elsa, les 10 pièces sacrées, et le fait qu’elle n’a jamais eu l’intention de la laisser en vie.

— Si tu restes ici, tu vas mourir. Toi, et lui aussi, dis-je en désignant le demi-géant.

Elle plisse les yeux, visiblement troublée.

— Pourquoi je te croirais ?

Je soupire et pointe l’insigne.
— Cet objet appartient à une candidate au trône. Il est bien plus précieux que tu ne le crois.

Je vois son hésitation, mais avant qu’elle ne puisse répondre, la porte s’ouvre.

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L’arrivée d’Emilia et Puck

Emilia entre, suivie de Puck, qui flotte à ses côtés. Felt se lève brusquement, visiblement sur ses gardes.

— C’est elle, hein ? demande-t-elle en désignant Emilia.

Emilia s’avance calmement.
— Je ne suis pas là pour te faire du mal. Je veux juste récupérer ce qui m’appartient.

Felt fixe l’insigne dans sa main, puis regarde Emilia. Pendant un instant, je pense qu’elle va refuser, mais elle finit par tendre l’insigne.

— Tiens. Mais si tu te fais tuer pour ça, c’est pas mon problème.

Emilia prend l’insigne, ses doigts tremblant légèrement.
— Merci.

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L’arrivée d’Elsa

Avant que nous ne puissions célébrer, une voix glaciale résonne dans la pièce.

— Comme c’est touchant.

Je me retourne brusquement et vois Elsa se tenir dans l’encadrement de la porte, un sourire cruel sur le visage.

— Alors c’est toi qui as tout gâché, dit-elle en me fixant.

Elle sort lentement ses couteaux, son aura meurtrière envahissant la pièce.

— Mais ce n’est pas grave. Je vais m’assurer que personne ne reparte vivant.

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Reinhard entre en scène

Avant qu’Elsa ne puisse faire un pas de plus, Reinhard apparaît à la porte, son épée déjà dégainée.

— Tu ne feras de mal à personne, dit-il calmement.

Elsa plisse les yeux, son sourire s’élargissant.
— Reinhard van Astrea. Quelle surprise.

Elle semble ravie de l’affronter, comme si elle attendait ce moment depuis longtemps.

— Tous dehors, ordonne Reinhard sans même nous regarder.

Personne ne conteste. Emilia, Puck, Felt, le demi-géant, et moi-même nous précipitons vers la sortie, laissant Reinhard face à Elsa.

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Le combat commence

Une fois à l’extérieur, je me retourne juste à temps pour voir les premières étincelles de leur affrontement. Reinhard et Elsa échangent des coups d’une vitesse incroyable, leurs armes créant des éclairs dans l’air.

— Il va s’en sortir ? demande Emilia, visiblement inquiète.

Je regarde Reinhard, sa posture inébranlable, et hoche la tête.
— S’il y a quelqu’un qui peut la battre, c’est lui.

Mais au fond de moi, je ne peux m’empêcher de me demander : et si je me trompais ?

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