6 | Grosse boulette

Ses coups de reins sont puissants, violents, m'arrachant des cris de plaisir indescriptibles.
Il tient fermement mes poignets contre le matelas tout en couvrant mon cou de baisers.
Je commence alors à perdre la tête, mes paupières se ferment et je ne suis pas loin de jouir je le sais, je le sens, mais avant j'ai envie, ou plutôt besoin, de me sentir davantage soumise à lui.

« - Attachez-moi, Maître. »

Mais alors il s'arrête, pas mon cher Maître dont je vient de me remémorer un souvenir avec lui, mais Éden qui me regarde les yeux grands ouverts.

« - T'as... T'as dit quoi là ? »

La honte m'envahit alors, non pas seulement parce que j'ai pensé à quelqu'un d'autre pendant qu'il me faisait l'amour, mais surtout parce que j'ai parlé à voix haute sans m'en rendre compte en dévoilant ainsi une facette de moi que je n'assume plus vraiment.

« - Je... Excuse-moi, je sais pas pourquoi j'ai dit ça. Oublie. »

Il se redresse ensuite, me permettant de faire de même. Je me lève et me rhabille, n'osant pas le regarder.
Je n'ai qu'une envie c'est de m'effondrer en larmes, mais avant cela je suis obligée de le faire partir même si cela ne me réjouit pas.

« - Vaut mieux que tu partes. Désolé, vraiment... N'en parle pas et oublie, s'il te plaît. »

Il se rhabille silencieusement mais je vois bien à son attitude qu'il est en colère.
Il part ensuite, sans un mot ni un regard, ce que je comprends totalement mais qui me blesse tout de même.

Une fois la porte d'entrée refermée derrière lui, je tombe à genou au sol et pleure sans arriver à m'arrêter.
Mila se réveille enfin et vient à ma rencontre. Elle pose sa patte sur mes mains en grognant comme pour me forcer à lui montrer mon visage. J'obéis et elle se met alors à me lécher la joue, me faisant légèrement sourire.

Je me sens atrocement égoïste.
Ce qui me fait pleurer n'est pas vraiment l'horrible chose que je viens de faire subir à Éden, bien que j'en ai vraiment honte, mais le souvenir de mon Maître. J'ai besoin d'une relation comme celle que j'avais avec lui mais j'ai l'impression que, même si je trouve un autre dominant, je ne me sentirai jamais aussi bien qu'avec Luck, tout simplement car je l'aime.

~

Mon meilleur ami vient de débarquer chez moi à l'improviste, lui qui prévient pourtant toujours à l'avance. Je devine donc assez facilement qu'il ne va pas bien.
Je l'installe sur le canapé et lui sert une bière avant de m'asseoir à ses côtés. J'attends ensuite qu'il se décide à me parler, lui laissant le temps dont il a besoin pour digérer ce qui s'est passé, bien que je n'ai aucune idée de ce que cela peut bien être.
Je laisse de côté le souvenir bouleversant de ma rencontre avec Mila tout à l'heure après tout ce temps, pour écouter et épauler au mieux mon ami.

« - Elle... Ne m'aime pas. »

Oh, ça concerne donc cette fille...

« - Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Eh bien, comment dire... On le... faisait et...

- Tu lui faisait l'amour quoi.

- Euh oui, et puis elle a dit un truc sans le vouloir, ça concernait un gars, un autre gars que moi, tu vois ?

- Elle a prononcé un autre prénom en jouissant ?

- Non disons juste qu'elle m'a vouvoyé et demandé de... l'attacher. »

Je recrache alors la gorgée de bière que je viens de prendre puis tousse comme un abruti.

« - C'est le genre de truc que t'aime et moi non, tu le sais. Je sais pas trop à quoi, ou plutôt à qui elle pensait mais j'étais vraiment gêné et honteux, tu vois ? Car on n'a jamais parlé de trucs pareil, en plus elle m'a appelé Maître, t'imagines ? »

Je peine à reprendre une respiration normale pendant qu'Éden continue à se confier et à m'avouer qu'il compte prendre ses distances avec elle, pour leur bien à tous les deux.
Mais mon cerveau reste bloqué sur le souvenir de mon ancienne soumise me demandant la même chose pendant nos ébats.

Arrête abruti, le pourcentage de chance que cette femme soit Félicie est presque nul.
Ressaisis-toi !

En tout cas, qu'importe qui elle est, ce qu'elle a fait à Éden est vraiment impardonnable.

« - T'es encore tombé sur une salope mon pauvre.

- Ne dis pas ça d'elle, tu ne la connais pas.

- Toi non-plus.

- Peut-être, mais je sais qu'elle est bien trop gentille et sensible pour faire cela exprès. »

À l'entendre dire on pourrait croire qu'il l'a déjà pardonné.
Trop bon trop con comme on dit, mais je l'aime quand-même mon frère de cœur.

« - Ça te dit de faire une partie ensemble ?

- Je veux bien, ça me changera les idées. »

Je sors alors notre jeu vidéo préféré et lui passe une manette. Comme deux gosses on s'éclate avant qu'il ne rentre chez lui, refusant de dormir chez moi sous prétexte de travailler tôt le lendemain.

De nouveau seul, mes démons me rattrapent sans que je ne m'y attende et c'est la bouteille de vodka qui en prend un sacré coup. Cependant, encore une fois, l'alcool ne m'aide pas à aller mieux. Au contraire, j'ai l'impression de déprimer davantage. Heureusement le sommeil me prend vite, apaisant ainsi mon esprit.

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