Razor [Zouis / Narry] - Partie III

Romance | Friendship | Narry | Zouis | Lemon | UA



Louis

Niall et moi nous dirigeons vers le Skate Park comme tous les samedis matins pour notre entrainement. C'est plus qu'un jeu ou une passion, c'est notre sport à nous. Nous faisons de la compétition depuis peu mais avons notre propre chaine de vidéos sur le net depuis pas mal d'années maintenant et sommes en phase de passer pro dans les prochaines semaines.

- Tu viens au match ce soir ? J'observe Niall hausser les épaules et chausser sa vieille paire de Remz Haffey déjà bien abîmée tandis que je monte sur ma planche et me lance sur les rampes pour faire quelques échauffements. Je le scrute toujours, à l'affut de la moindre faille dans son masque. Il tire la gueule depuis quelques jours déjà, tout ça parce que j'ai voulu titiller son Harry afin qu'il se bouge le cul. Ce type est un handicapé relationnel, sentimental même, et s'en est affligeant. Quel meilleur ami serais-je si je ne faisais pas tout ce qu'il m'est possible de mettre en œuvre pour que cette montagne de muscles sans cervelle ouvre son cœur - et accessoirement son pantalon - à celui que je considère comme un frère ?

- T'es venu ici pour t'entrainer Tomlinson ou tu comptes faire joujou toute la journée ? Niall me cherche, et je ne bronche pas. Je le mérite peut-être bien mais je ne suis pas du genre à me taire.

- Nope Nialler, juste quelques courbatures persistantes. Tu comprendrais si toi aussi t'avais un fauve dans ton pieu. Je réplique, un sourire narquois aux lèvres mais le regard noir qu'il me lance rend ma victoire amère.

- Non. Effectivement je ne comprends pas. Je le pourrais si tu ne t'évertuais pas à te mêler de mes histoires et faire en sorte qu'à chaque fois qu'il fait un pas vers moi il recule de dix après ton intervention ! Je soupire et baisse la tête en signe de rédemption. Putain d'Harry-sexy-coincé-Styles. Bouges maintenant !

Les figures s'enchainent et j'en viens très vite à quitter ma planche pour à mon tour sauter dans mes Razors et débuter plus sérieusement l'entrainement. Niall et moi ne concourrons pas dans la même catégorie et c'est tant mieux, car il est mon meilleur ami et je n'ai aucune envie de devoir un jour inclure la rivalité à notre amitié. Mon cerveau est parasité en permanence ces temps-ci, et j'ai d'autant plus de mal à me concentrer lorsque Niall m'ignore de la sorte alors que nous sommes si complices d'habitude. Lorsque je me mange le sol après un full cab mal engagé qui me vaut quelques sifflements, Niall s'approche avec un petit sourire moqueur. Il me tape la tête protégée par mon casque rouge et m'aide tout de même à me relever.

- Je viens au match à condition que tu n'interfères plus entre Harry et moi. Après m'avoir filé son numéro bien sûr. Okay ? J'hoche la tête, souriant. Soulagé.

Si je me suis rapproché de Zayn au départ, c'est parce que j'y voyais un moyen d'atteindre Harry. Ce mec est timide malgré le fait qu'il soit populaire, il ne semble être à l'aise que sur un terrain ou lorsqu'il est avec Zayn et je ne méconnais pas l'attirance de Niall pour cette perche bouclée plutôt bien foutue. Niall n'est pas réservé ni même prudent mais il est persuadé qu'il vaut mieux laisser Harry venir à lui. Mec au bout de près de deux ans à l'observer comme un pervers, je crois qu'il est temps de prendre les devants. Mais Niall ne voulait pas le brusquer. Et il ne comptait pas le faire. Il a fallu qu'il soit forcé d'admettre que s'il n'agissait pas vite, Harry serait surement à quelqu'un d'autre que lui. Et ça c'est moi qui ai du m'en charger, alors il est bien gentil le Nialler à tirer la tronche et blâmer mes "interventions intempestives", mais sans moi, ils en seraient encore à se mater de loin et faire semblant de ne pas être totalement perturbés l'un par l'autre.

- Promis, je m'occupe plus de Bambi. Cédé-je la mine boudeuse. J'ai promis et je tiendrais ma promesse, parce que de toute manière j'ai également garantis à Zayn de réaliser ses fantasmes les plus bizarres s'il faisait en sorte qu'Harry prenne les devants.

- Ne l'appelle pas comme ça ! J'éclate de rire alors qu'il me pousse en arrière et que je dévale le Bowl en lui tendant mon majeur.

Harry ressemble à Bambi. Il suffit de voir sa réaction lorsque Niall lui a proposé d'échanger leurs numéros ou encore lorsque Niall le salue dans les couloir. Et c'est presque risible qu'Harry se transforme en une sorte de guimauve dégoulinante et peu ragoutante lorsque Niall parle avec lui comme s'ils étaient potes depuis des années. Harry est comme un enfant perdu dans le corps sexy d'un mec de presque vingt ans. Un putain de Bambi, qui peut-être subira une transformation intéressante.

Je tiens vraiment à les aider et les soutenir car sans eux, même s'ils n'en prennent pas conscience, je n'en serais jamais rendu là avec Zayn. Je n'en reviens pas. Moi, Louis Tomlinson. En couple. Avec un mec sexy et viril en plus. De quoi clouer le bec à mon géniteur qui restait persuadé que je serais condamné à finir avec un mec efféminé ou engoncé dans un semblant de relation avec père de famille frustré qui ne se servirait de moi que comme un exutoire ou un divertissement. Et non cher Père ; je me tape le sexy capitaine de la meilleure équipe de football de l'État, le mec sur lequel tout le monde bave. Un gars bien sous tous rapports, fier et qui s'assume ; qui non seulement est doté d'un QI assez élevé, mais détiens aussi un compte en banque plutôt bien fourni, en plus d'avoir un corps superbe et un sourire à tomber. Et pour ne rien gâcher, il baise comme un dieu et me revendique fièrement, moi, comme son petit-ami. Le mec idéal duquel je n'aurais jamais cru pouvoir tomber... amoureux.

Lorsque nous avons officialisé, mes sentiments étaient tendres et j'étais follement attiré par lui mais je ne pourrais jurer qu'il s'agissait déjà d'amour. J'étais surtout guidé par une possessivité que je méconnaissais. Jamais je n'aurais élevé à une telle importance l'envie que nous n'appartenions que l'un à l'autre. Je ne suis pas de nature jalouse ou exclusive. Après tout, je dois partager mes parents avec mes six frères et sœurs, ainsi que ma chambre et mon temps et je ne le vis pas comme une contrainte, même si c'est parfois usant. Et pourtant, je ne voulais Zayn que pour moi et j'avais besoin qu'il me démontre sa possessivité qui n'a d'égale que mon désir de lui, je le ressentais au fond de mes tripes.

Je n'ai réalisé être amoureux de lui qu'il y a quelques jours lorsqu'il a débarqué à la maison avec ma mère, l'aidant à porter les courses de toute la famille. Il avait l'air surpris par ma présence dans cette maison tout autant que je l'étais par la sienne, et pour cause nous ignorions tous les deux qu'il était - dixit ma mère - "le charmant jeune homme serviable et poli qui ne passe pas son temps à faire des bêtises sur ses rollers" qui lui avait à plusieurs reprises servi de chauffeur pour les titanesques courses mensuelles. Il a perdu ses mots face à moi, et j'étais également bouche bée de le voir pénétrer ma vie privée de cette manière impromptue. Non pas que je n'avais pas l'intention de le présenter à ma famille mais je voyais cela comme une épreuve assez difficile qu'il fallait méticuleusement préparer, et je craignais peut-être également qu'il parte en courant à cet aperçu de ma vie qui n'a rien de ce que je montre en dehors de chez moi. Ma mère l'a invité à rester prendre un café en remerciement et sûrement avec l'intention très claire de jouer les marieuses. Quinze minutes lui ont suffit pour conquérir le cœur de toute la maisonnée, et même celui de Fizzie la plus revêche et taciturne de mes sœurs.

Je n'ai pas caché notre relation, ma famille sait bien trop comment lire en moi. Mes rougissements et mes sourires envers Zayn ne pouvaient que me trahir. Et il ne s'est pas laissé déstabiliser lorsque les jumelles lui ont demandé si j'étais son amoureux. Moi j'étais mortifié et certainement aussi blanc que mon t-shirt. Il a posé sa main sur la mienne, spontanément, liant nos doigts avec tendresse. Comme ça, sans crier gare, par dessus la table, devant tout le monde, entre le pot de confiture et la tasse de café de celui que je considère comme mon père. J'ai pressé ses doigts entre les miens et il a hoché la tête avec un sourire que je lui méconnaissais. Il semblait heureux quand il affirmé d'un tonitruant oui que nous étions ensemble. Il était heureux d'être avec moi, à cet endroit.

Il est resté toute la journée, ne fuyant pas face à l'effusion de questions, aux cris et aux taquineries qui s'amplifiaient à mesure que l'atmosphère se détendait. Il a participé à toutes les discussions, apportant à tous l'importance qu'ils méritaient. Après le repas il a consenti à jouer avec mon petit frère de trois ans, avec un sourire ravit et un regard désolé envers moi. Je voyais que rien n'était forcé, qu'il était naturel et quand ma mère lui en a fait la réflexion il a eu tôt fait de finir de charmer définitivement son cœur de mère en avouant qu'il adorait les familles nombreuses et que son seul regret fut d'être si loin de ses parents et de ses trois sœurs retournés vivre en Europe l'année précédente. Il a du voir l'amertume dans mes yeux à l'évocation des enfants, celle qui fait que j'en suis souvent venu à rejeter mon homosexualité car plus tard, dans la cuisine, il s'est pressé contre mon dos et a posé un baiser dans ma gorge en me soufflant à l'oreille qu'il espérait que je sois aussi productif que mes parents car lui aussi voulait une tribu à aimer. J'ai rougis et bégayé laissant échapper la vaisselle de mes mains mouillées. Il m'a retourné dans ses bras, son nez caressant le mien, son air sérieux adoucit par son sourire tendre et son regard attentif. "Il est peut-être tôt pour aborder ce sujet Lou', mais je ne veux pas que tu remettes en doute ou rejettes ce que tu es. Ce que nous sommes. Tu me plais. Et même s'il n'est pas possible d'avoir un enfant qui soit biologiquement une part de nous deux, il sera notre enfant dès lors que nous l'aimerons et l'élèverons ensemble". Crétin. Ma gorge était serrée, bloquant mon souffle dans ma poitrine, sa niaiserie m'émouvait alors que ça m'aurait d'ordinaire excédé. Je lui ai frappé le bras, il m'a sourit, encore, comme si ce n'était pas assez, et m'a embrassé avec passion dans ma cuisine.

Quand mon père a voulu en savoir davantage sur ses projets et sa carrière de footballeur, il m'a jeté un regard et a dit comme si cela était logique que nous en parlions et prendrions des décisions qui nous conviennent à tous deux. Il a ajouté que cela deviendrait plus concret une fois que ma compétition de Rider aurait eu lieu et que mon passage en pro ne serait plus seulement une éventualité. Il était confiant, et mon père a hoché la tête, l'air grave mais rassuré de savoir que Zayn croyait en moi et avait l'intention que ce "nous" perdure. Et moi aussi. Nous en avions déjà parlé, c'est vrai, mais je ne pensais pas qu'il était réellement sérieux, - même si moi je l'étais - lorsqu'il disait être prêt à faire des concessions, et qu'il voulait vraiment que nous restions proche, l'un de l'autre, d'Harry et de nos familles respectives autant que possible.

Je me sentais fier de Zayn, fier d'être à ses côtés. Cette fierté n'était pas due au fait au simple fait que Zayn soit un homme populaire et beau, qu'il ait de la prestance et du charisme. Non, j'éprouvais seulement de la fierté à présenter à mes parents un homme qui partageait mes sentiments et mes valeurs, et qui prenait également en compte mes envies et mes désirs. Un homme attentionné et respectueux, capable d'être tendre mais également fougueux dans l'intimité. Un homme qui s'assoit à même le sol pour jouer avec mes sœurs et mon frère, qui se soucie de moi et de ses amis et fait passer nos intérêts avant les siens. Un mec qui s'arrête pour aider une inconnue à ramener ses courses. J'étais indéniablement fier que nous soyons là, face à mes parents. Que ça soit lui à mes côtés, lui avec qui nous parlions projets et avenir de manière plus concrète que jamais auparavant.

Cette journée, mais surtout l'étincelle dans les yeux de ma mère et le sourire d'approbation sur le visage de mon père n'ont fait que lever le voile sur mon cœur encore bridé par des peurs infondées ; Zayn est le bon et j'en étais dès lors persuadé. Nous n'étions ensemble que depuis peu mais ce n'est pas la durée qui crée la certitude, et je n'avais pas besoin de plus pour être confiant lorsqu'il était à mes côtés.

Zayn me fait ressentir des choses que j'ignorais. Je connais la passion et le sexe empli de fougue et de bestialité, mais avec lui tout est différent, marqué par ses attentions et sa façon subtile de me faire comprendre que je lui suis précieux. Nous nous sentons bien l'un avec l'autre. Nous pouvons parler, crier, rire et débattre, baiser et faire l'amour, nous provoquer et attiser la jalousie de l'autre sans que jamais ne soit remis en doute notre couple. Il m'est devenu essentiel et je ne crains pas cette dépendance car il l'est tout autant de moi et je sais que lui ne se servira jamais de mes faiblesses à mon encontre, veillant plutôt à me rassurer et renforcer notre confiance mutuelle.

Ouais, on peut dire sans doute possible que je suis vraiment tombé amoureux de lui ce soir-là. Et plus encore que l'exaltation de mes sœurs, les éloges de ma mère et l'accord bourru de mon père ; moi j'ai compris qu'aucun homme ne saurait mieux me correspondre. Zayn est loin d'être parfait mais il est tout ce qu'il me faut, il est franc, droit et sincère. Aux yeux des autres, il n'a toujours été que ce mec sûr de lui, grande gueule et intouchable ; et il l'est sans doute, mais il sait me montrer que ce que je pense de lui compte plus que le reste. Il aime m'embrasser devant le lycée ou appuyé à mon casier, il se fout des regards et sait se faire respecter, et surtout nous faire respecter. Parce qu'avec Zayn, j'ai intégré le sens du mot couple. J'ai compris la signification de ce "nous" auquel il tenait tant. Nous sommes ensemble, des partenaires, comme je peux l'être avec Niall, mais de manière différente. Parce que Zayn est mien et il est suffisamment fort pour que je ne craigne pas me reposer sur lui.

- Hey le tombeur, on va se faire un Blader Cross sur la promenade ? J'opine en direction de mes potes et fonce vers Niall pour l'entrainer dans une rotation et le serrer contre moi comme un gros gamin en manque d'affection.

- Je suis amoureux Niall. Je souffle au creux de son oreille et il rit fort en me répondant qu'il est heureux et que je le mérite. Et j'espère de tout cœur qu'il aura l'opportunité de l'être également.


Niall

C'est le jour J, la dernière ligne droite de cette compétition de roller. L'organisation a vraiment assuré pour ces secondes rencontres mondiales. Il y a des recruteurs des meilleures équipes nationales, quelques chaines de télévision et un nombre impressionnant de sponsors prêts à recruter de la chaire fraiche, et ce malgré le fait qu'il s'agisse principalement de Freestyle selon des règles qui n'obéissent qu'à la Street. C'est notre chance, celle de se faire remarquer et de décrocher des sponsorings qui nous permettrons de vivre de cette passion pour laquelle on vit.

Louis et moi ne sommes pas inconnus du public et des internautes, on baigne là dedans depuis un certain temps maintenant et je suis excité à l'idée que nous puissions enfin en faire notre métier. Je me suis qualifié sans trop de problème la veille en décrochant l'un des meilleurs scores grâce à des figures parfaitement exécutées et une rapidité de course que je dois à ma petite taille et ma souplesse ; et aujourd'hui c'est le tour de Louis. Je sais qu'il peut y arriver. Zayn semble lui donner des ailes et il n'a jamais été aussi bon que ces dernières semaines. Monsieur est amoureux et sa motivation est à son paroxysme.

De mon côté, j'avance doucement avec Harry. J'ai cru que ça ne mènerait à rien et que je me prendrais ce mur que je redoutais tant quand après trois semaines après avoir finalement échangé nos numéros nos discussions ne dépassaient pas le stade du « Salut ; Ça va ; Tu fais quoi ? ; Ok on se voit au lycée ». Et même lorsque je m'aventurais sur le terrain des études ou du sport, il semblait presque effrayé. Mais au moins il m'écoutait malgré sa gêne évidente et ses bégaiements intempestifs. Je n'ai pas baissé les bras, car peu à peu il se détendait, et recherchait même ma présence. Son sourire dans les couloirs était plus franc et je le voyais parfois tenter un pas vers moi avant de se raviser. Nous nous apprivoisions à notre rythme, doucement mais solidement. Harry est seulement peu confiant et très timide. Une vraie timidité, de celles qui paralysent et le font agir avec une maladresse attendrissante et frustrante. Nous ne sommes pas ensemble mais nous passons de plus en plus de moments tous les deux.

Nos conversations téléphoniques sont désormais longues et sa gêne s'est fait la malle lorsqu'il a compris que lorsque je riais ce n'était pas de lui, mais avec lui. Car même s'il ne s'en rend pas toujours compte, je le trouve amusant. Il parait désinvolte et calme lorsqu'il n'est pas sur le terrain mais il est également cultivé et drôle, son humour piquant est divertissant et nous sommes capables de débattre des heures durant sur tout et n'importe quoi tant son champ de connaissance est large. Il m'attirait depuis deux ans, il m'a conquis ces deux derniers mois. Harry est franc, gentil et ouvert mais surtout, il est authentique et unique, et une vie ne me suffirait sans doute pas pour découvrir chaque part de lui, et je désire prendre cette vie si elle me permet d'avancer à ses côtés.

Je me sens moins enclin à me moquer de Louis lorsqu'il déblatère au sujet de Zayn, se perdant dans des monologues interminables ovationnant son cher et tendre. Parce que d'une part la pudeur de Louis lorsqu'il est question de sentiments fait que ça reste très rare, mais aussi parce que je pense ne pas être à l'abri de me comporter de la même façon. Harry me rend dingue, il me galvanise et j'ai parfois l'impression de ne penser plus qu'à lui. Et je me sens soulagé d'observer des évolutions dans son comportement car je crois frôler mes limites en terme de patience.

Samedi dernier après son match, entrainé par l'euphorie de leur victoire, il m'a étreint brusquement et je ne l'ai pas laissé se barrer à tire d'ailes comme un animal effrayé. Durant la soirée habituelle qui a suivi, nous sommes restés proches, il m'a même invité à danser. Ce fut catastrophique, car il est peut-être bon sur le terrain mais quand il s'agit de mouvoir ses membres de façon coordonnée c'est plutôt désastreux. Il faut dire qu'il a plus l'habitude de se servir de son corps pour tacler et mettre au sol ses adversaires que pour les charmer.


De Harry :

T'es où ? J'ai déjà perdu Zayn, j'ai l'impression qu'il y a plus de monde qu'hier !


Je souris avec tendresse. Harry à la foule en horreur et il se trompe en pensant qu'il y avait moins de monde hier, il était juste en sécurité dans les tribunes, hors là, il est dans la fosse.

C'est pourtant un gars charismatique qui attire les regards, avenant et gentil mais il fuit les endroits peuplés. Du haut de mon spot je tente de l'apercevoir en tentant de pas perdre du regard Louis qui s'élance sur la rampe l'air concentré.


À Harry :

Sur le spot 2. Attends-moi près des grandes rampes, j'arrive dès que Louis est déclaré vainqueur.


Je range mon téléphone et reporte mon attention sur mon meilleur ami qui se prépare à exécuter un enchainement de figures particulièrement difficile et audacieux. Je sais qu'il en est capable même s'il le rate la plus part du temps à l'entrainement.

Les quatre minutes qui suivent me semblent interminables, je guette le moindre faux mouvement, la moindre faille qui pourrait le faire chuter et se blesser sévèrement. Mais il atterrit finalement parfaitement dans un crissement de roues qui sonne la fin de sa prestation. Et toute la crainte et le stress accumulés s'évaporent alors que dans mes oreilles résonnent les cris et ovations des supporters. Je me laisse glisser en bas du Quarter et percute Louis de plein fouet. Nos rires se mêlent, il hurle et nous fait tourner à toute vitesse, la joie se lit sur son visage et je me sens à mon tour pousser des ailes en levant nos poings vers les airs. Victorieux.

- On a réussi Lou' ! Criais-je et riant à la fois.

- Fais moi plaisir, va dé-vierger la bouche de Bambi le temps que j'aille montrer au peuple à qui appartient la bombe sexuelle là-bas et traine pas trop surtout sinon je ne te garantis pas de ne pas laisser Zayn me récompenser ici même comme il se doit. Je ris en même temps que je lui frappe l'épaule et pourtant je m'exécute alors que lui se dirige vers Zayn qui se tient prudemment au pied du Ledge. Je ne m'attarde pas sur eux mais je ne manque pas la façon qu'à Zayn d'étreindre Louis, comme s'ils puisaient leur énergie l'un dans l'autre.

Je roule à toute allure jusqu'aux rampes, bousculant la foule et exécute un dérapage maitrisé juste devant Harry. Il est là, dans son skinny noir et sa chemise blanche à moitié ouverte, il ressemble à un ovni dans ce milieu et pourtant je ne voudrais le savoir nulle part ailleurs qu'ici. Je respire fort, mon souffle bloqué dans ma gorge, mes sens grisés par les évènements.

- Salut. Souffles-tu. Ta voix est rauque, de ce timbre bas, lent et enivrant. Ton sourire franc me liquéfie et avant que je ne me dégonfle j'agrippe ta nuque et tire dessus pour combler la distance entre nos visages. Mon mouvement est rapide mais ma bouche est délicate lorsqu'elle se pose sur la tienne. Juste un baiser papillon, te laissant l'occasion de te défaire de mon étreinte et faire demi-tour. Je ne le souhaite évidemment pas.

Trop perdu dans la sensation de ta peau contre la mienne, je remarque à peine tes mouvements, les yeux clos, je profite. Tes bras encerclent ma taille et je ne sais si c'est pour me stabiliser ou uniquement car tu désires tout autant que moi notre proximité. Tu ne me rends pas mon baiser et je sens ton sourire contre mes lèvres et ça me suffit pour me lancer. J'en veux plus, alors je force la barrière de tes dents et nos langues se mêlent enfin. Ton baiser est comme toi, tendre et intense. Mes jambes me semblent faibles tout à coup et je vacille sur mes rollers. Tu me relâches un peu et je stresse tout à coup, craignant que tu fuies à toutes jambes en réalisant ce que nous venons de faire. C'est trop rapide, trop brusque lorsque j'ai mis plus de cinq semaines à ne serait-ce que pouvoir obtenir de toi une sortie amicale en tête à tête, sans que nous soyons chaperonnés.

- Désolé, je- je – c'est l'adréna- Balbutié-je. Tu souris et autant j'aime ce rictus sur ton visage, autant il m'agace en ce moment même. Tes mains se posent sur mon visage et je me sens presque perdu, tu es si délicat que tu serais capable de m'embrasser le front.

- C'est rien. Chuchotes-tu. Je ferme les yeux, abattu, le souffle tremblant. J'aimerais que tu me laisses aller me cacher là tout de suite.

Mais tu m'attires à toi sans que je ne m'y attende, me faisant perdre l'équilibre et percuter ton torse, et tu m'enlaces fermement, et ta bouche est déjà tout contre la mienne lorsque tu prononces doucement Au contraire..

Ma respiration est bloquée, tu m'embrasses à nouveau et mes yeux se ferment brusquement appréciant le mouvement doux de tes lèvres pleines contre les miennes. Ta main ferme contre mes reins, tu me maintiens tout proche de toi et stabilise mon équilibre. Mon souffle se fait plus court encore, mes doigts glissent dans tes boucles folles et je gémis. Notre baiser est bref mais suffit à me rassurer. Plus encore, lorsque je sonde ton regard du mien et que je n'y vois rien d'autre que de la sérénité.

- Alors champion, accepterais-tu un rencard avec moi ? Ce soir ? Demandes-tu un sourire accroché à tes lèvres pulpeuses et humides. J'hoche vivement la tête presque surpris par ton aisance et ta voix dénuée de toute timidité. J'aimerais t'embrasser encore et encore, rattraper le temps que j'ai perdu à attendre que tu sois prêt alors qu'il ne suffisait que de franchir la limite qui te ferait avoir confiance en toi et bientôt en nous.

- Niall !! Niallllerrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr, viens féliciter ton champion ! La voix de Louis se répercute dans tous les baffles du Snake, vrillant mes tympans. Je soupire et tu ris contre ma gorge. Je caresse ta nuque et la racine de tes cheveux.

- Ce soir ? Murmuré-je, ma voix se perdant presque parmi la foule.

- Au Kicker's ?

- Ouais. Y aura Lou' et Zayn par contre. Dis-je, presqu'ennuyé. Tu mordilles ma lèvre et la suçote entre les tiennes me faisant gémir à nouveau.

- Ça fait rien. On a tout le temps. M'assures-tu. J'opine presque déçu de devoir te partager ce soir, mais nous devons fêter notre victoire et je désire tout de même la présence de Louis. Mais tu sais comment me rassurer et puis cette fois ça ne sera plus toi et moi avec eux, mais nous, ensemble. Tes lèvres s'écartent sous les miennes et je ris dans ta bouche lorsque tu me dis me préférer sans mes rollers parce qu'ainsi je suis trop grand ; je n'ignore pas que tu aimes que je sois plus petit que toi. Ça te faisait déjà effet lorsqu'en boite de nuit j'étais forcé de me mettre sur la pointe des pieds pour te parler à l'oreille, ton regard brillant parlait pour toi.

- NIIIIIIAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLLL ! Hurle Louis.

Je sursaute dans tes bras et me promets de frapper ce petit con. Tu caresses ma mâchoire en m'enjoignant à rejoindre mon ami.

Alors que j'initie un mouvement pour rejoindre Louis la diva, tu me retiens et je perçois ton hésitation.

- Qu'est ce qu'il y a ? Hésité-je. Les vibrations dans ma gorge n'étaient absolument pas désirées.

- Je- histoire d'être sûr. Tu- Je cligne des yeux, ne parvenant à saisir ce que tu essayes de me dire à cause de cet abruti qui continue à chanter dans le micro et m'empêche de t'entendre correctement. Tu souffles fortement et fini par me sourire, rassurant, en me mimant un "À plus tard" auquel je répond par un hochement de tête.

Je rejoins Louis qui ne contient pas son excitation et ne m'est jamais apparu aussi mignon que vêtu de la veste de football légèrement trop grande de Zayn et qui ne cache pas vraiment sa gorge parsemée de marques d'appartenance. C'est le genre de choses que je ne pourrais pas faire avec Harry, il est bien plus grand que moi et j'aurais l'air d'une fillette dans ses fringues de géant. Louis me pince discrètement la hanche pour que je m'investisse dans la conversation engagée avec deux gros sponsors à propos des termes d'un plus qu'éventuel contrat. Mes oreilles bourdonnent, et je me sens au sommet, ou presque.


De Harry :

Histoire d'apprendre des erreurs de nos potes, et de clarifier ; je veux sortir avec toi.


Je crois que le sourire qui me bouffe le visage doit rayonner jusque de l'autre côté de l'Atlantique. Je fouille la foule des yeux pour croiser enfin les tiens. Tu es là, juste aux côtés de Zayn dont l'air amoureux est presque pitoyable. Tu te tiens droit, comme prêt à essuyer un rejet ou à te prendre un revers. J'acquiesce. Je te vois soupirer de soulagement et relâcher la tension qui régnait dans tes épaules et te faisais maintenir cette posture si peu habituelle. Je me mords la lèvre pour ne pas rire.


À Harry :

Histoire d'apprendre des erreurs de nos abrutis de potes, et de clarifier.

Exclusivité et fidélité. Ta belle gueule est désormais mienne.

Petit-ami, même sans premier rencard ?


De Harry :

Je n'en n'attendais pas moins.

Petits-amis.

Mais je veux quand même mon premier rencard.

Xx


- The End -


Fin de cet OS.

J'espère qu'il vous aura plu.  Désolée s'il y a des fautes ou des erreurs :/ N'hésitez pas à me le faire savoir !

K.

PS : je participe à un concours anonyme... si le coeur vous en dit, on est que 4 à participer, ça serait cool si vous aviez du temps : http://epistolairementvotre.skyrock.com

Bisouuuu

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