Vers Gorth 2021
L'obscurité se dissipe et je bataille contre ma propre fatigue pour soulever mes lourdes paupières. Dès que mon esprit se ranime, un profond agacement me saisit. J'ai l'envie irrépressible de rouer Xiao Liu de coups bien placés et de déverser ma rage sur tous ceux qui se mettront sur mon chemin. Je ne réfléchis pas clairement et tente vainement de me calmer. Bien entendu, c'est peine perdue. Plus je me débats avec le poids qui alourdit mon corps et plus ma fureur augmente. J'en arrive à un stade où j'en tremble. Je me dépêche donc d'éradiquer les ténèbres qui m'engourdissent et j'ouvre brusquement les yeux.
Je note tout de suite trois choses. Premièrement, je ne me trouve plus du tout dans l'usine sur Kapleeen. A en juger par les discrètes secousses, la gravité quelque peu légère et les sons d'un moteur à propulsions, je me situe sur un vaisseau spatial en direction inconnue. Deuxièmement, la douleur dans mon dos se réveille en même temps que moi et je ravale un gémissement. Je ne réussis cependant pas à retenir un râle. Ma respiration saccadée résonne à mes oreilles bourdonnantes. Il me faut cinq longues minutes pour stabiliser l'état de mon corps, c'est-à-dire pour apaiser mes spasmes et y voir clair. Troisièmement, et sûrement le point le plus important, un individu se tient en face de moi.
Assis sur un banc noir similaire à celui où je suis, l'homme ne me regarde pas et garde la tête baissée, courbé et les mains jointes en une sorte de prière ridicule. Les cheveux sombres en désordre, le bout des doigts ensanglanté et une posture qui renvoie nettement une prostration sordide, je ne le reconnais pas immédiatement. L'abattement visible dans la voûte de ses épaules et sa sérénité apparente me perturbent, car ils ne lui ressemblent pas. Ce n'est qu'en braquant tout à coup son regard dans le mien que son nom tourne en boucle dans ma tête.
Reddra Thorrak.
Par automatisme, je veux lui parler et m'informer de là où nous sommes, comment il a échappé à Xiao Liu et sa trahison infâme. Toutefois, il m'apparaît que d'une part ma gorge est sèche et ma voix enrouée, mais que d'autre part l'intégralité de mon corps est entravé par des liens d'acier loin de ceux en simples cordes dont je m'étais évadée la dernière fois. Je gigote afin de déterminer la limite de mes mouvements et je me rends compte que mes deux pieds, mes deux bras, le haut de mon buste et mes hanches sont attachés. Je ne risque pas de m'en défaire de sitôt !
— Ne bouge pas, me conseille subitement Thorrak sur un ton neutre. Tu te blesserais pour rien.
Je m'apprête à réitérer une phrase qui ne sonnerait pas comme une succession de sons incompréhensibles pour l'interroger, mais son attitude me frappe derechef. En fait, j'ai mal interprété cette espèce de prostration. Il n'est pas éreinté, certainement pas apitoyé sur son sort, ni en colère et encore moins déterminé. Au contraire, il semble désolé et inquiet. Mais, cela ne s'apparente pas à un trouble concernant un moyen de s'enfuir ou de se venger de Xiao Liu. Non, loin de là. Il a plutôt l'air angoissé de m'annoncer quelque chose.
J'envisage aussitôt qu'il ait déjà châtié Xiao Liu et que celui-ci repose désormais six pieds sous terre. Je me demande ce que j'éprouverais dans ce cas-là. Il est évident que je regretterais de ne pas l'avoir puni moi-même et également j'en voudrais à Thorrak de ne pas m'avoir donné une chance d'écouter ses explications. Quand une personne me trahit, je préfère savoir sa raison. Pour ne pas choisir un allié pareil la prochaine fois !
Mais, les liens m'interpellent. Si Thorrak nous avait sorti de Kapleeen et s'était débarrassé de Xiao Liu, quel intérêt aurait-il à m'enchaîner à ce banc ? Je l'analyse une poignée de secondes supplémentaires, mais ne comprends pas. Vous commencez à me connaître. Lorsque je ne saisis pas une situation, non seulement je panique mais en plus je m'énerve considérablement. Déjà que je ne suis pas d'humeur, ceci n'arrange rien. Mes orbes se chargent de colère et il le voit. Soupirant, il déclare :
— Nous nous dirigeons vers Gorth 2021.
Mes pupilles se dilatent, mes muscles se tendent et mon dos projette une onde de douleur dans tout mon être. Je serre les dents et détends suffisamment pour souffrir moins. Gorth 2021 représente tout ce contre quoi je me bats, tout ce que je méprise et désire anéantir dans cet univers. Il s'agit de la planète-capitale de la Rébellion. A l'entente de son nom, je n'empêche plus mon ressentiment de transparaître. Tous les anarchistes, tous les fous qui crient à la fin de la République, tous les variants préoccupants qu'il faut éliminer, ils passent tous par cet endroit caché au sein de la bordure séparatiste.
Cousine de la coalition indépendantiste, elle accueille tous les petits gouvernements qui n'acceptent pas tout autre système politique, mais qui veut tout de même une entente économique pour continuer d'exister efficacement. Elle n'aide pas les rebelles. Par contre, elle a signé une traité de paix avec eux le jour où ils se sont battus pour la possession de Gorth 2021, seule planète qui ne leur appartenait pas à l'époque au sein de la bordure séparatiste. Manquant d'hommes et de financement, elle leur a laissé ce territoire.
Pourquoi Santaria n'attaque-t-elle pas Gorth 2021 avec des missiles de guerre ou pourquoi pas un affrontement direct flotte contre flotte ? Que ce soit la République, la Couronne de Zergra ou tous les autres systèmes, incluant les indépendantistes, ils sont tous soumis à la loi universelle des terres groupées. Si un gouvernement ou une coalition détient quatre-vingt-dix pour cent d'une galaxie, alors nul ne peut y pénétrer sans un accord officiel. C'est pourquoi les rebelles n'ont pas abandonné la guerre pour cette planète. Ils savaient qu'ils seraient protégés là-bas.
— Explique-moi ce qu'il s'est passé, exigé-je. C'est Xiao Liu ? C'est lui qui nous amène sur Gorth 2021 ? Crois-moi, je ne poserai pas un pied sur cette répugnante planète !
Je refuse de me faire torturer, battre ou quelques autres supplices par de maudits rebelles. Je ne pardonnerai jamais à Xiao Liu. A la seconde où je me retrouve face à lui et libre de ces chaînes, je lui enfonce la tête dans un mur. Une nouvelle supposition justifierait le comportement de Thorrak. Ce bougre a peut-être honte de ne pas avoir compris la manœuvre de ce sale traître et n'ose pas m'avouer qu'il a été vaincu et traîné ici. D'ailleurs, je remarque que nous sommes dans les cales de stockage. Pas facile de fuir s'il faut traverser l'entièreté du vaisseau et tuer tout l'équipage.
— Tu dois d'abord te tempérer, Krixia. Nous n'arriverons à pas grand-chose dans ton état.
Un autre élément m'intrigue soudainement. Pourquoi m'ont-ils attaché malgré ma blessure douloureuse à en couper le souffle ? Thorrak, lui, est libre et dix fois plus dangereux que moi. C'est à ce moment précis que j'ouvre réellement les yeux. Trop de détails clochent et tout s'éclaircit. Il n'est pas prisonnier à bord de ce vaisseau.
— Qu'est-ce que tu as fait, Reddra ? grondé-je.
— On dirait ma mère quand tu m'appelles comme ça ! Enfin, je ne me souviens pas vraiment d'elle, mais ce n'est pas important.
Je passe outre sa réflexion inutile et insiste :
— As-tu pactisé avec l'ennemi ? Nous n'avons nullement besoin de ceci pour nous tirer de là ! Il suffit que tu voles des armes et nous attaquons de front ! Des rebelles ne peuvent rien contre nous deux !
Il hausse un sourcil et désigne de son menton mon dos.
— Ce n'est pas grave ! Je penserai plus tard à la douleur !
A nouveau, il soupire longuement et se lève. L'assassin traîne ses pieds, ne donnant pas l'impression d'être sûr de lui. Il s'avance vers une armoire et fait coulisser les battants. Thorrak fouille un instant et revient devant moi, proche et accroupi. Dans ses mains, il tient des manuels. Ceux qu'il m'a laissés dans mon compartiment sur la Valkyrie. Mon front se plisse et mon incertitude ne tarde pas à exploser.
— Ne joue pas aux devinettes, je perds patience !
— Les as-tu lus ? m'interroge-t-il avec flegme.
— Oui, évidemment ! Je n'avais que ça à faire ! Pourquoi ? Quel rapport avec notre évasion ? Essaie de briser les chaînes au lieu de divaguer !
Il rapproche davantage les manuels de moi, à un tel point qu'ils finissent presque sous mon nez.
— N'as-tu rien retenu ? Ne t'es-tu posé aucune des bonnes questions ? Cela ne t'est-il pas venu à l'esprit que ta vision de l'univers ne correspond pas le moins du monde avec ce qu'il est vraiment ? Bon sang, ce que tu es bornée !
Thorrak fait tomber les manuels à mes pieds, se redresse et marche dans la cale, le dos tourné. L'hypothèse la plus plausible émerge peu à peu parmi toutes les autres, mais je n'y crois pas. J'espère qu'il existe une explication moins dramatique, car celle-ci ne me plait pas et m'effraie. Si j'écoute ma raison, l'assassin n'a jamais été le bras droit de Gareli et il a prétendu l'être toutes ces années. Mais, en réalité, il serait un rebelle. Sinon le Seigneur ferait également partie de la Rébellion en secret, mais cette idée est tout à fait grotesque. J'imagine une théorie moins déplaisante : il me teste et je dois montrer ma loyauté envers Santaria. Pour le bien de ma santé mentale, je décide de suivre la dernière possibilité.
— Tu ne m'auras pas Reddra ! Peu importe ce à quoi tu aspires. Tu ne me piégeras pas. Je resterai une humble servante de la République à la vie ou à la mort ! Tu peux rassurer Gareli sur ce point.
Il fait vivement volte-face et affiche une expression de consternation.
— Arrête un peu de parler de Gareli ! tonne-t-il.
Je sursaute à sa grosse voix rauque.
— Oublie ce type et concentre-toi sur ce que tu dois comprendre !
— Eh bien, fais plus évident ! Apparemment, je suis trop stupide pour déchiffrer cette fichue situation !
Mon dos me tiraille à cause de mon haussement de ton et je me tais pour ne pas souffrir davantage. Je tousse et crache une perle de sang, ce qui ne présage rien de bon. Thorrak peste et je me focalise sur lui. Il chercher du regard quelque chose, le trouve et l'attrape à la volée. Il me rejoint et s'assoit sur le banc à côté de moi. Il me tend une fiole violacée et je le fixe, les lèvres entrouvertes et une mine qui arbore clairement mon refus. Il se fiche pas mal de mon avis, m'encadre la mâchoire de sa grande main, appuie fermement et glisse le liquide au goût amer dans la gorge. Pour me forcer à l'avaler, il bloque ma bouche et mon nez. Je ne me débats pas et bois.
— La balle n'a pas touché d'organes vitaux, mais tu ne guéris pas assez vite.
— Depuis combien de temps avons-nous quitté Kapleeen ?
— Trois jours, tu as dormi tout le long. Xiao Liu et moi nous sommes relayés pour veiller à ce que tu ne meurs pas sur le trajet.
— Que c'est aimable de votre part, raillé-je.
Il confirme ainsi une des hypothèses. Lui et Xiao Liu sont de mèche pour je-ne-sais-quoi et ils me conduisent tout droit sur Gorth 2021. Mes tremblements reprennent et je ne les maîtrise plus. Thorrak le constate sans peine.
— Ta température n'a pas cessé de changer ces trois derniers jours. Tantôt fiévreuse et bouillante, tantôt frigorifiée. Tu veux une couverture ?
Ce type se moque de moi ! J'hurle intérieurement et cède à mon envie de lui traduire le fond de ma pensée. Cependant, je me stoppe de justesse et choisis une meilleure stratégie. Il n'évoque pas explicitement son appartenance à la Rébellion, ni la raison pour laquelle nous nous rendons sur Gorth 2021. Par conséquent, j'entre dans son jeu et ne m'intéresse qu'à ce qu'il accepte de me révéler.
— Où est Zora ? Est-ce qu'elle va bien ?
Son regard s'assombrit et il se renfrogne. Thorrak m'informe les dix minutes suivantes de ce qu'il est advenu d'eux sur Kapleeen et je suis à deux doigts de l'étrangler à chacun de ses mots. Heureusement pour lui que je suis attachée.
Selon ses dires, Xiao Liu leur a vraisemblablement livré Ko-Tsai comme convenu. A notre séparation, le duo a donc parcouru une importante distance sur le chemin tracé, puisqu'il fallait qu'elle ne se doute de rien. En pleine journée, il a sollicité une pause, car à priori ses jambes s'affaiblissaient d'heure en heure. Ils ont fait halte à un minuscule village et ont utilisé la fontaine filtrée sous l'approbation des locaux pour remplir leur gourde. En se baissant pour la plonger dans l'eau, Zora n'a pas anticipé le coup et a été assommée.
Thorrak, supposant être tranquille, s'est retourné pour demander des cordes aux locaux. Mais, elle avait uniquement été déséquilibrée. Se secouant pour effacer la confusion, elle était certaine de la culpabilité de cet homme – elle ignorait de quel crime il était coupable. Zora a profité de son imprudence pour lui bondir dessus avec son bâton de fer. Elle l'a plaqué contre sa gorge et l'a pressé. Son but n'était pas de le tuer sur-le-champ, mais d'obtenir des aveux de sa part pour les rapporter à Gareli.
Il l'a propulsé par-dessus son épaule et l'a précipité visage contre la poussière. Pendant qu'elle s'étouffait de par les grains qui s'introduisirent dans ses voies respirations, il a dégainé son revolver à impulsion électromagnétique et l'a visé. Mais, une guerrière pareille a contrecarré son coup. Zora est parvenue à empoigner un de ses piques à cheveux et à le planter dans le poignet de Thorrak. Braillant de douleur, elle a roulé par terre et s'est relevée agilement. Face à face, en chiens de faïence, elle était prête à l'affronter.
Ils se sont rués l'un sur l'autre, elle avec son pique dans une main et son bâton dans l'autre, lui avec son revolver. Il a tiré plusieurs fois, mais il l'a décrit comme un félin ou un fantôme. Elle se faufilait dans l'air, tel un spectre souple et vif. Zora lui a donné un coup de pied haut sur sa joue et en échange il l'a heurté en plein dans le thorax. Elle a été obligée de reculer, a toussoté et il a tiré, mais a raté sa cible. Elle l'a frappé violemment au bras et il affirme avoir une marque rouge pour preuve de ce combat féroce qui l'a rapidement incommodé.
Pour y mettre un terme sans plus tarder, Thorrak l'a repoussé en fragilisant ses jambes et a tiré à trois reprises, l'atteignant enfin. Zora s'est écroulée et il l'a ligoté grâce à des cordes apportées par des locaux apeurés. Il a patienté jusqu'à son réveil dans le but de lui exposer son plan, mais rien ne s'est déroulé d'après son scénario de base. Elle a décliné véhément sa proposition de trahir Santaria et Gareli pour la Rébellion, jurant de le dénoncer et de l'assassiner à la première occasion. Ne pouvant courir ce risque, il s'est servi de son pique à cheveux et l'a poignardé près du cœur et en-dessous des poumons, de quoi l'immobiliser pour de nombreux jours.
Par la suite, un des mercenaires de Xiao Liu, qui attend également de joindre leurs forces à la Rébellion, est arrivé sur les lieux. Ils avaient tout prévu. Il lui a ordonné de confier Zora à Cränos et de veiller à ce qu'elle ne se réveille pas avant qu'ils aient accompli leur mission. Pour finir, il ajoute qu'il s'est dépêché de gagner le spatioport où une nouvelle étape de son plan était censée débuter, mais il a été prévenu des événements de l'usine et de ma blessure conséquente. Ils se sont empressés de me soigner de façon sommaire et se sont remplacés pour me maintenir en vie. Les médicaments et le repos ont fonctionné, puisque je suis en mesure de converser avec lui.
— Et Mira ? Xiao Liu l'a poignardé aussi ?
— Il lui a fait promettre de séjourner à Cränos et de vérifier avec le mercenaire que Zora n'en sorte pas et qu'elle n'avertisse personne. N'en veux pas à Mira d'avoir consenti à ce compromis. Tu aurais pris la même décision à sa place.
Oui, je sais.
— Quel est ton plan exactement ? Tu le mentionnes constamment depuis toute à l'heure, mais en quoi consiste-t-il ?
— Tu ne l'aimerais pas.
Sans blague.
— Dis-le quand même.
Je me tortille sur le banc, exténuée et probablement droguée par leurs médicaments, mais je m'accroche à la lucidité. Thorrak hésite. Il se méfie de ma docilité. Je ne l'ai pas contredit, je ne l'ai pas menacé et plus déconcertant je ne l'ai pas insulté. Il joue carte sur table, car j'ai bien l'impression que la divulgation de son plan fait précisément partie de son plan.
— J'ai convenu avec Xiao Liu de lui offrir tout le soutien nécessaire par le biais de la Rébellion à condition qu'il me prête main forte. Il m'a contraint à une preuve de ma bonne foi et m'a d'abord imposé de détruire les deux usines appartenant au gouvernement de Kapleeen. Il s'en est chargé avec ton aide et celle de Mira, tandis que je supprimais Zora de l'équation. Désormais, nous rentrons à la base pour enclencher la phase finale.
— Quelle phase finale ?
— Toi qui tues Gareli.
Il a prononcé cette phrase sans détour et sans précaution. Je suis momentanément désarçonnée par son honnêteté et en fin de compte la tension me submerge tellement que j'éclate de rire. Je prolonge même mon hilarité pour que la douleur se répande dans tout mon corps et j'en viens à prier de m'évanouir, me réveillant dans un monde sensé et familier. Thorrak me commande de me tempérer, conscient que ma blessure est en train de se rouvrir, mais je ris de plus en plus fort. Je ne lui laisse pas d'autre choix que de frapper ma nuque, me permettant de sombrer lentement.
— Comment a-t-elle réagi ? Est-ce bien des éclats de rire que j'ai entendus ?
Je perçois cette voix lointaine.
— Peut-être une dépression nerveuse, marmonne Thorrak. Elle ne s'unira jamais à la Rébellion. Pour toi ou pour un autre, c'est impossible.
— Elle est têtue certes, mais son intelligence dépasse largement la tienne. Si tu as été capable de t'affranchir de la doctrine républicaine, elle réussira à son tour. Administrons-lui de nouveaux médicaments et plongeons-la dans un coma artificiel pour le restant du voyage. Une fois qu'elle sera guérie, nous la remonterons à la surface.
Xiao Liu est entré dans les cales de stockage. Je sens son regard sur moi, mais mon corps s'est éteint. Bientôt, mon âme se rendorme.
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