I - Le départ en vacances

Cela fait un jour que Touya est de retour à la maison. Étant en liberté conditionnelle, son père est chargé de veiller sur lui et de le surveiller. Ordre de la commission des héros. Tout ce qu'il doit faire, c'est prouver qu'il mérite la réinsertion dans la société. À commencer par renouer avec sa famille.

Ce matin, il s'était réveillé dans une cellule, ce soir il s'apprêtait à dormir dans sa chambre d'enfant. 

Quelle sensation étrange que de traverser ces couloirs familiers afin de se rendre dans sa chambre, fidèle à ses souvenirs, à un détail près : la propreté de la pièce qui a été régulièrement aérée et nettoyée.

Touya se dirige alors vers son lit pour se laisser tomber lourdement sur celui-ci. Le brûlé profita de ce moment pour fermer les yeux et souffler un peu, repensant à tout ce qu'il lui était arrivé jusqu'à présent.

Maintenant qu'il est de retour à la maison, il eut l'impression que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Mais quand il ouvre les yeux, il réalise qu'il devrait à présent assumer tous les choix qui l'ont amené à être celui qu'il est devenu aujourd'hui.

- Toc, toc ! C'est moi, Fuyumi. Je t'appelle pour te dire que c'est l'heure de manger.

- D'accord, merci de m'avoir prévenu, j'arrive.

Il se leva du lit et s'apprêta à sortir de sa chambre quand quelque chose attira son attention.

Quelque chose dépassait derrière la porte. Touya la poussa et c'est avec surprise qu'il découvrit un dessin encadré sur lequel il s'était représenté aux côtés de son père, avec marqué grossièrement "Le numéro 1 des héros" en lettres multicolore.

Ses lèvres s'étirent en un faible sourire en se rappelant combien il était vraiment nul en dessin. Il repousse alors la porte et traverse le long couloir pour rejoindre le petit salon.

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À l'heure du dîner, tous s'étaient rejoints et installés à table pour partager ce qu'ils avaient fait dans la journée. Rei avait cuisiné ce soir, le plat préféré de Shoto et Touya à l'occasion.

- Du soba ! s'écria Shoto, qui n'est pas très bavard en tant normal. Merci maman, tu es là meilleure !

Tout le monde s'empressa de goûter ce que leur mère avait préparé, tous sauf l'aîné, qui avait le regard perdu dans son bol de nouilles. Il ne savait pas que son frère adorait autant le soba. Ce fut Fuyumi qui le remarqua la première.

- Bah alors, Touya, tu ne manges pas ?

- Oh euh, bafouille-t-il, perturbé que tous les regards soient sur lui.

- Mince alors, tu n'aimes plus le soba, mon chéri ? Je croyais que c'était ton plat préféré.

Rei avait pourtant raison. Tout petit déjà, Touya était toujours partant pour manger du soba, et en demandait presque tous les jours.

- Si, j'aime toujours ça.

Et pour mêler le geste à la parole, il en prit une bouchée. Il en trembla de bonheur. S'il pouvait pleurer il le ferait, mes ses landes lacrymales avaient brûlé. C'est alors qu'il repris bouchée par bouchée et qu'il termina son bol de nouilles en moins d'une minute, ce qui rassura sa mère.

Les discussions allaient de bon train et les rires fusèrent à table. Touya n'avait jamais vu ça de sa vie. Sa famille est devenue beaucoup plus soudée qu'à l'époque où il était enfant. Il se demanda s'il n'était pas de trop, quand, son père prit soudain la parole. Tout le monde s'arrêta de parler et accorda toute leur attention au chef de famille.

- Les enfants, votre mère et moi avions discuté... Et puisque Touya est enfin parmi nous... D'un commun accord, nous avons décidé de partir en vacances. Je vous demanderai de préparer vos valises après ce repas puisque nous partirons dès demain.

- Des vacances ? questionna Natsuo, intéressé. On va aller aux États Unis ?!

- Non, je vous rassure tout de suite, on ne va pas aller aussi loin. J'ai déjà réservé des chambres dans une station sur l'île de Miyajima

- Oh...fit-il, visiblement déçu, ce qui amusa sa sœur, qui lui tapota gentiment l'épaule.

Le repas se termina avec les explications d'Enji, et tout le monde se hâtait de préparer leurs valises.

Mais Touya ne trouva dans ses tiroirs que des vêtements d'enfants taillés entre trois à quinze ans.
Cependant, il sortit plusieurs vêtements pour n'en récupérer qu'un, son tee-shirt rouge avec à l'effigie un feu où était marqué "fire" en gros dessous.

Natsuo le retrouva avec son fameux tee-shirt dans les mains.

- Ne me dis pas que tu vas porter ça, rit-il. Tu ne dois même plus rentrer dedans !

- Tais-toi, Natsu, je ne faisais que de le regarder.

- J'te crois, répliqua t-il. Ah oui, je t'ai apporté deux ou trois tenues, je suis donc venu te les apporter. Bien sûr, ce sont des vêtements qui ne me vont plus, et c'est seulement pour dépanner le temps que tu te trouves des vêtements à ton goût.

Il déposa tout le nécessaire destiné à son frère sur son lit, et le regarda replier son linge d'enfants.

- Dis, vous avez vraiment tout laissé en place, mais pourquoi ?

- Hum... Je ne sais pas, il faudrait plutôt demander à maman, c'est elle qui a refusé de tout bazarder.

- ... je vois.

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01 Août

Tout le monde s'était levé très tôt afin d'avoir le temps de se préparer et de ranger toutes les affaires dans le coffre de la voiture, ce qui n'était pas une mince affaire ! Heureusement, Touya n'avait à l'heure actuelle qu'un sac avec le juste nécessaire : une trousse de toilette, trois tee-shirts, deux pulls, deux shorts, un jean et des sous-vêtements. Le reste, il allait devoir l'acheter sur l'île, comme un short de bain et des lunettes de soleil. Mais grand brûlé qu'il est, il est un peu tard pour protéger ses rétines du soleil.

- Fuyumi, tu abuses ! cria doucement Rei. On n'a pas la place pour cinq sacs en plus de ta valise.

- Mais maman, ces affaires me sont indispensables !

- J'ai déjà pris tout le nécessaire de beauté et de soins avec moi, on se les partagera si tu veux. Je vais faire rentrer ta valise en priorité, et on verra pour un sac ou deux.

Fuyumi se mit à sourire.

- Seulement un sac, pas cinq !

- D'accord.

Touya observait les deux femmes de la famille se disputer encore un peu avant d'entrer dans le véhicule. Sans s'en rendre compte, il avait lui aussi le sourire aux lèvres. Jamais il n'aurait pensé vivre ce genre de situation.

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Arrivé sur l'île de Miyajima, la petite famille se gara sur le parking menant à la station balnéaire, pour le plus grand bonheur de Touya.

- Plus jamais je prends la voiture, se plains-il.

- Bahaha si tu avais vu ta tête, frangin,  à deux doigts de dégueuler !

- Je t'emmerde, rétorqua t-il, en lui adressant son majeur.

Pendant que chacun récupérai ses affaires, Rei se dirigea vers son mari.

- Hey, tu les vois, nos enfants ? demanda t-elle en posant son doux regard dans leur direction. Quand je les regarde, j'ai l'impression qu'ils ne se sont jamais quitté.

Enji regardait lui aussi ces jeunes adultes se diriger vers l'accueil de la station. L'imagination prit le dessus, et il ne voyait plus que les enfants qu'ils étaient. Il sortit de ses pensées à l'aide d'une gifle mentale.

- Ah, je m'inquiète cependant pour Touya, il n'a pas eu une enfance normale. J'espère qu'il fera des rencontres, et qu'il nous présentera quelqu'un, qui sait !

- Oui, espérons.

- Et qu'il expérimente ses premières soirées avec Shoto ! Ah moins que... Tu penses qu'il a déjà essayé de fumer ou de boire quand il était avec la ligue ?

Enji avala sa salive de travers.

- Rei, ne dis pas de bêtises, ils n'en avaient sûrement rien à faire là bas. Ne t'inquiètes pas.

C'est alors que leurs enfants faisaient de grands gestes pour leur annoncer de se dépêcher d'arriver.

- Profitons de ces vacances pour renouer avec eux, d'accord Enji ?

Celui-ci lui répondit en un sourire.

- Oui, profitons de ces vacances à leurs côtés.

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