3.1 Assassin's creed en folie !

    Tomber, encore et toujours. Elle n'avait aucune notion du temps, depuis quand est-ce qu'elle tombait, et d'ailleurs, tombait-elle seulement ? Plus aucune idée, mais le visage effrayé de son frère restait bien nette dans son esprit lui. Elle gardait les yeux fermés pour ne pas voir. Voir quoi ? D'où elle tombait ? Où elle tombait ? Elle avait peur oui, mais de quoi elle n'arrivait pas à savoir.
  Petit à petit le vide dans lequel elle s'enfonçait laissa place à de l'air. De plus en plus d'air qui faisait virevolter ses vêtements et ses cheveux. Cette fois c'était sûre, elle tombait vers le sol. Alors avec crainte, elle ouvrit les yeux. Elle ne vit d'abord que du bleu, celui du ciel qui tirait sur le orangé de fin du jour, et comprit qu'elle tournait le dos à la terre. Ne sachant trop comment s'y prendre elle tenta de s'envoyer sur le côté en rouleau pour se retourner. Quelle drôle de sensation que celle de flotter et tomber en même temps, c'était des sensations inédites, addictives et effrayantes en même temps.
    En voyant où elle allait atterrir, son coeur se stoppa le temps d'un battement, autant de par la beauté du lieu que par la peur de l'impact. C'était une ville comme elle n'en avait jamais vue, grande et entourée de remparts haut comme deux maisons. Celles-ci étaient en une pierre rose tirant sur le beige, carrées et collées les unes aux autres formant les rues de la ville. Des tours se tenaient un peu partout, surplombant les habitations et offrant surement une vue splendide sur l'ensemble de la ville, bien qu'elle n'égalerait surement pas celle que Layer avait en ce moment. Le soleil se couchant envoyait de magnifique rayons dorés sur ce paysage de rêves et les gens dans les rues qui vaquaient encore à leurs obligations.
    Tout cela lui fit pendant un instant oublier la situation délicate dans laquelle elle se trouvait, mais un regard vers le sol en face la ramena brusquement à la réalité. Elle tombait droit vers un toit fait de poutre de bois engoncées de manière à former un quadrillage. Elle se maudit en silence pour regarder les détails de l'architecture de son futur lieu de décès au lieu de chercher une solution, et tenta de faire carburer son cerveau. Mais rien ne vint. En se résignant, se disant que son frère allait bien et qu'elle avait put voir un paysage digne des meilleurs films avant sa mort, elle ferma les yeux et se mit en boule, redoutant l'impact.
    Juste avant de frapper le bois, juste avant de sombrer dans l'inconscience, elle sentit quelqu'un la serrer, surement dans le but d'éviter sa chute, mais avec la douleur qu'elle sentit elle se douta qu'elle l'avait plus entraînée avec lui qu'autre chose. La dernière pensée qu'elle eu avant de sombrer fut qu'elle n'allait peut-être pas mourir finalement.

o-o-o-o-o-o-o-o-o-o

    Elle avait mal, oh ça oui, dans tout le corps mais plus particulièrement dans le bras gauche et la hanche du même côté. Elle sentait des draps et des couvertures sur et sous elle, et se crut un instant encore à Abstergo, mais des voix d'homme quelque peu lointaine - comme d'une pièce voisine - lui confirmèrent le contraire. Elle se sentait fatiguée et lourde, comme lorsque l'on se réveille, avec la douleur en plus bien sûr, mais se dit que comme d'habitude cela passerait une fois levée et qu'elle aurait commencé à bouger. Tant bien que mal elle réussi à se redresser sur les coudes et grogna face à son bras gauche qui était tout engourdit. En le regardant elle se rendit compte qu'il était couvert de bandage bien serrés, d'où l'engourdissement. D'ailleurs d'autre partie de son corps étaient couvertes de bandages : sa jambe gauche - ce devait être le côté qui avait tout prit -, son poignet droit, son cou mais elle n'avait pas du tout mal à cet endroit, et aussi sur son torse. Elle portait une robe et...une robe ? Elle grimaça et se dit que ce devait être plus pratique à faire enfiler qu'un pantalon et un t-shirt.
   Supposant q'elle n'en avait plus besoin elle retira les bandages autour de son cou, mais laissa les autre en place parce qu'elle n'était pas sûre. Les voix lui parvinrent plus distinctement et celle d'un jeune homme semblait de plus en plus proche. Avant qu'elle ne décide quoi faire un type tout à fait fangirlable passa par la porte. Il avait des yeux bruns foncé semblants un peu durs, de courts cheveux noirs de geai et une peau basanée typique des gens vivant dans les pays chaud. Il était grand, portait un long manteau gris foncé bleu avec des bordures blanches, par dessus une tenue blanche et rouge qu'elle avait déjà vu quelque part. Il lui manquait le bras gauche aussi.
Il sourit en la voyant réveillée et s'approcha un peu
_Tu récupère vite, tu as fait une sacrée chute quand même.
Elle pencha la tête en clignant simplement des yeux, cherchant quelqu'un de blessé avec deux bras derrière lui. Parce que ce n'était surement pas lui qui l'avait réceptionné. Il resta un instant quoi sans comprendre puis haussa les épaules
_Inutile, ce novice est déjà partit, il ne reviendra pas avant ce soir, ou peut-être même demain. Sinon comment tu t'appelles ?
_Layer Miles.
Il haussa les sourcils
_Pour quelque chose d'original...
_Et toi ? sa voix était un peu rouillée, c'était désagréable...
_Malik Al'Sayf.
Elle le regarda comme un être venu d'une planète étrangère puis demanda
_Où est-ce qu'on est ? Je veux dire...la ville....et l'année aussi...
_Nous somme à Jerusalem, répondit-il un peu surprit de la question. Et nous somme en 1191* si je ne me trompe pas.
_En 1191 ?
  En vérité elle avait entendu tellement de chose impensable au cour de sa vie qu'elle ne s'en étonnait qu'à peine. Les voyages dans le temps ça deviendrait monnaie courante un jour, elle en était sûre. Et adieu le monde d'ailleurs... Malik lui la regardait bizarrement
_Bien sûr, d'où est-ce que tu sors pour ne pas savoir...
_De 2000 et quelques ?
  Il fronça les sourcils en la regardant de haut en bas, semblant se demander d'où lui sortait ce numéro ci. Layer elle réfléchissait. Jerusalem, c'était où ça ? Elle n'avait jamais été forte en géographie mais elle était presque sûre que ça se trouvait vers l'Iran....ou alors vers l'Egypte ? Bah, elle n'en savait rien au final. Elle leva les yeux vers Malik qui la considérait toujours. Elle regarda un peu autour,sans non plus tourner la tête dans tout les sens, considérant que ce serait impoli vu qu'il la regardait, et haussa les sourcils en voyant un symbole bien particulier
_La marque des assassins !
Ses yeux se mirent à briller et le jeune homme sursauta un peu
_Tu...tu connais ?
_Bien sûr !
Elle dégagea les cheveux sur sa nuque pour lui monter la marque tatouée dessus. L'autre semblait de plus en plus surprit, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit elle enchaîna
_Je paris qu'on est dans un bureau du coup !
_Oui...
_Trop bien ! On en a plus de nos jours, ça a disparu depuis quelques dizaines d'années ! C'est vrai que vous donnez des plumes pour confirmer l'assasinat ? Nous on fait tout par internet maintenant...et--
_On se calme. Je ne sais pas d'où tu viens mais tu es vraiment étrange...comme tes vêtements.
_Quoi ? Parce que j'ai des pantalons ? Les couleurs ? Les formes et motifs ?
_Les trois. De quel pays viens-tu d'ailleurs ? Surement pas d'ici.
_D'Amérique. Mais je ne sais pas si elle à déjà été trouvée à cette époque...
Il haussa les épaules, ne disant pas clairement s'il savait ou non de quoi elle parlait. Il tourna les talons et se dirigea vers la porte
_Si tu peux bouger viens manger, tu dois avoir le ventre vide depuis le temps que tu es ici.
   Elle sourit et releva les couvertures pour laisser ses jambes reposer sur le bord du lit. Etrangement le sol n'était pas froid, un peu chaud même. Elle se dit que ce devait être à cause du climat de la région et tenta de se lever. Ses jambes eurent d'abord du mal, mais elle réussi à marcher jusqu'à la pièce suivante sans trop de problème. Malik était déjà en train de s'affairer sur ce qui ressemblait à une cuisine. Elle s'assit près de la table au centre de la pièce et regarda ce qui était dessus. Que des choses lui étant inconnues, sauf ce qui ressemblait à du pain. Elle en avait déjà mangé quand elle était à l'époque moderne, c'était bon. Après un regard d'assentiment du jeune homme elle en prit un et le mangea lentement pour apprécier et parce que sa gorge sèche avait un peu de mal à accepter la nourriture. Il lui donna un verre d'eau qu'elle accepta avec un grand sourire. L'eau était plus pure que chez elle, mais elle n'était surement pas purifiée du fait qu'il n'y avait pas grand chose pour la polluer à cette époque.
      Layer et Malik commencèrent à discuter un peu, notamment des différences entre leurs époques. L'homme à un bras semblait la croire à peine mais écoutait sans trop rien dire de méchant. Il lui expliqua beaucoup de choses, mais restait vague sur ce qui touchait aux assassins. Quand elle lui demanda pourquoi, il lui répondit simplement
_Je te connais depuis une demie heure seulement, je ne vais pas te faire confiance directement.
_Bah, et si moi je te dis ce que je sais, je paraitrais suspecte ou digne de confiance ? 
_Ca dépend ce que tu me diras.
_Bon je vais essayer alors !
   Elle se leva et alla voir dans l'autre salle pour chercher son sac. Par chance il s'était juste un peu déchiré et ses affaires étaient intactes. Elle en sortit le livre qu'elle lisait à Abstergo et retourna voir Malik. Elle l'ouvrit à la bonne époque et commença à lire
_"troisième croisade en Terre Sainte, cachant en réalité une guerre entre templiers et assassins pour obtenir la pomme d'Eden, aujourd'hui identifié comme l'un des quelques artefacts parvenu de ceux qui était là avant. À la tête de la confrérie le traître Al Mualim. Le récit qui ressortit le plus de cette époque ci fut l'histoire d'Altair - machintruc je sais pas lire son nom - qui sauva la confrérie avant de s'en faire exclure par Abbas qui s'en déclara nouveau chef " et blablabla, Robert de Sablé, Saladin, tout ça tout ça...
  Elle ferma le livre et leva les yeux vers un Malik incrédule qui semblait perdu
_Mais qu'est-ce que tu racontes enfin...
_Ce que me dit mon livre d'histoire. Tout y est dit, de l'Egypte ancienne où la confrérie s'est formée, à la seconde guerre mondiale.
  Il grogne et dit avec dédain
_Jamais ce novice ne deviendra le chef de la confrérie.  Jamais.
_Ne pas dire ce que l'ont peut regretter plus tard Malik.
_Je sais sûr de ne pas le regretter.
_Et bien tu as tord.
  Elle n'ajouta rien et s'apprêta à replonger dans son livre mais releva aussitôt la tête
_Attend,  novice ? C'est celui dont tu m'as parlé tout à l'heure ?
_Oui, incroyable qu'il ai voulu te sauver en risquant de se blesser, alors qu'il n'a pas hésité à s'enfuir quand moi et mon frère étions en mauvaise posture, par sa faute en plus ! Kadar est mort par sa faute...
    Elle le regarda sans rien dire, l'écoutant vider son sac face à elle. Il avait dut garder tout ça pour lui pendant un moment pour que tout sorte face à une étrangère. Altair était censé être son ancêtre, et elle avait même été sauvée par ce dernier. Elle chercha dans les pages de son livre pour voir si Malik et son histoire y était inscrit. Effectivement lors de la tentative de récupération de la pomme d'Eden la mission avait avorté et Malik avait été celui qui l'avait ramené, en y perdant frère et bras gauche. Elle leva le yeux vers lui en se disant qu'il avait bien ses raisons pour détester Altair, si quelqu'un avait causé la mort de Desmond sous ses yeux, elle aurait surement été jusqu'à tuer cette personne. Ami ou non.
   Layer décida que changer de sujet était la meilleure chose à faire, elle se leva donc et demanda gentiment - mais avec plein d'entrain :
_Tu pourrais me montrer comment ça fonctionne dans un bureau ?
_Pourquoi faire, c'est ennuyant.
Elle montra sa jambe et son bras gauche, qui étaient toujours douloureux
_Avec ça je risque de ne pas pouvoir vivre normalement avant un petit moment, et je ne te pense pas capable de mettre à la porte une pauvre jeune fille qui ignore tout de ce monde et risque de se faire tuer par les templiers ! Du coup j'aimerais pouvoir aider...Je suis pas douée pour les taches ménagères ou les trucs du genre mais...
    Elle se gratta l'arrière du crâne, c'était bien la première fois qu'elle offrait son aide à quelqu'un d'autre que son frère ou sa mère. Elle se sentait un peu stupide, ne sachant pas vraiment faire grand chose de ses dix doigts si ce n'était faire l'assassin en sautant de toits en toits ou tuer les rares templiers dont on lui donnait "la charge". Elle ne voulait cependant pas être un parasite ou un nuisible, d'où sa proposition d'aide.
_Et qu'es-ce qui te fais dire que je ne vais pas te mettre à la porte justement ? demanda Malik en souriant doucement.
_Parce que...parce que...
Elle réfléchit quelques secondes avant de lancer la première connerie lui venant à l'esprit
_Parce que tu es un beau gosse et les beaux gosses ne laissent jamais une fille à la rue !
   Bravo Layer. Très intelligent Layer. T'avais rien d'autre en stock Layer..?
Malik la regarda avec un air très surprit, puis éclata de rire, en venant à se tenir au plan de travail avec son unique bras tellement il riait. La jeune fille ne savait pas si elle devait en être vexée ou contente. Les deux peut-être ? Lorsque sa crise de rire fut passé, le jeune homme lui passa à côté en disant
_Aller viens, je vais t'enseigner deux trois trucs. Mais je te préviens à nouveau, ce sera ennuyant.
_Pas grave !
Elle lui emboita le pas et arriva dans la partie du bureau réservé aux assassinats - ou plutôt à leur confirmation - et au repos des assassins en missions. Il n'y avait personne dans la pièce avec les cousins, ni d'ailleurs dans celle où ils se trouvaient. Un grand comptoir de bois les séparait du reste, mais une partie pouvait pivoter pour permettre de passer devant. Elle regarda les étagères chargées de livres, de poteries et de grand rouleaux qui, selon les dires de Malik, étaient des cartes. Il lui expliqua comment il devait gérer l'endroit, considérer si un assassin avait ou non assez d'informations pour mener son assassinat à bien, et comment il traçait ses cartes. La dernière chose lui parut difficile étant donné que le jeune homme n'avait qu'un seul bras, mai elle ne fit pas de commentaires.
   Ce que Malik jugeait ennuyant, Layer le trouvait passionnant. À son époque où tout était informatisé et où les livres se faisaient de plus en plus délaisser, se trouver dans une autre temporalité - bon pas exactement vu qu'elle avait simplement fait un bond dans le temps - là où le papier et la voie oratoire étaient les principales sources de savoir, était un véritable dépaysement. Et ce n'était surement pas pour lui déplaire.
   Lorsqu'il lui expliqua comment tracer une carte, elle se rappela en avoir une dans son second livre - elle aimait pouvoir se repérer dans l'espace - et se maudit quelques secondes de ne pas y avoir jeté un oeil quand il lui avait parlé de Jerusalem. Elle alla vite la chercher et l'étala sur le plan de travail, à la surprise de son hôte qui eu juste le temps d'enlever un pot d'encre noire. Toute heureuse, elle lui montra la carte, lui indiquant l'endroit approximatif où ils se trouvaient, là d'où elle venait, et les endroits où la confrérie se répendrait à l'avenir. Légèrement déstabilisé par sa conduite et l'afflux d'informations il posa son unique main sur son épaule
_On se calme, je n'ai pas une mémoire suffisante pour tout retenir d'un coup... si tu commençais par m'expliquer clairement les pays et les continents ?
Layer eu un rire gêné et hocha la tête avant de montrer plusieurs parties de la carte
_Alors, il y à sept continents. On a l'Europe qui couvre cette partie là, avec la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Belgique...hum...on va rester sur les plus importants? Donc la France ici, l'Allemagne juste à coté, l'Italie, l'Espagne, le Royaume Unis - le pays du Roi Richard - et après c'est de petits pays que je ne connais pas bien. On a ensuite l'Asie qui prend toute cette partie. Il y a la Russie, la Chine, l'Inde, la Corée et le Japon. Il y a aussi l'Océanie qui est seule, avec presque uniquement l'Australie. En dessous de l'Europe il y a l'Afrique, mais à part l'Egypte je serais vraiment incapable de te donner des pays. Et enfin, L'Amérique, divisé en celle du nord et celle du sud. Voila.
_Tu n'as pas dit sept tout à l'heure ?
_Ah si, c'est l'antarctique, tu vois le truc blanc en bas. On est pas trop sûr de le compter comme un continent, même s'il y a de la terre dessous, ce n'et presque que de la glace.
_Fascinant...
   La jeune fille regarda l'assassin qui semblait vraiment ravi de voir cette carte. Ravi était faible, il était littéralement émerveillé par les tracés noirs sur le papier blanc. Tellement que Layer semblait avoir disparue du paysage car il ne répondait plus quand elle lui parlait. Elle sourit un peu et le laissa à ses rêveries sur le monde qu'il voyait sur son comptoir. Elle alla dans la chambre où elle s'était réveillée et chercha ses vêtements du regard. Ils étaient dans un coin et - par chance - juste un peu troué au niveau des genoux et des coudes. Altair avait dut s'en prendre plein la gueule - et au sens propre - pour q'ils soient si peu abîmés. Elle les enfila rapidement, laissant la robe dans un coin, et retourna dans la cuisine qu'elle devait de toute façon traverser pour retourner au comptoir. Elle s'assit au même endroit que tout à l'heure et posa le menton sur la table, regardant dans le vide tout en se ressassant les événements récents.
    Elle avait réussi à s'échapper d'Abstergo en parlant avec son frère, par un moyen qu'elle ignorait. Maintenant qu'elle y pensait, elle s'était sentie plus liée à lui que jamais auparavant, comme si les liens du sang avait été dépassé...non au contraire, c'était juste qu'ils n'avaient jamais été aussi forts. Et ce lien, il était devenu très ténu dès son réveil, comme si seul le monde des songes pouvaient les rapprocher ainsi. Enfin, le fait était qu'elle s'était échappé grâce à ça. Du moins presque. Elle avait manqué de se prendre une balle, et une aura jaune sortie d'on ne sait où l'avait sauvé en la ramenant presque 900 ans en arrière, et de l'autre côté du globe. Elle était maintenant dans un bureau s'assassin, en compagnie du meilleur ami de l'un de ses ancêtres les plus connus. Altair, elle se demandait à quoi il pouvait ressembler dans sa jeunesse, on n'avait de lui uniquement des gravures, et de lorsqu'il avait un âge avancé.
     Layer soupira et se décida à retourner dans l'espace du comptoir. Elle ne put même pas passer la porte qu'elle entendit un homme parler à Malik.
_Paix et sérénité mon frère.
_Ta présence me prive des deux.
  Curieuse de savoir à qui était destiné ce ton plein de hargne - même si elle s'en doutait grandement - elle passa la tête dans l'embrasure de la porte, et fut un peu déçue. L'homme était de taille moyenne, portait la capuche des assassins qui couvrait et cachait la moitié supérieure de son visage, et avait un équipement de novice composé d'une simple épée, d'une lame courte, une lame secrète, des couteaux de lancer et c'était tout. Les deux hommes ne s'aperçurent pas de sa présence et elle ne fit rien pour le changer, restant dans l'ombre. Confirmant ses pensées, Malik appela le nouveau venu Altair à au moins deux reprises, pour l'engueuler, lui reprochant son arrogance et sa trop grande confiance en lui. Voyant qu'il ne comptait pas lui donner de plume malgré l'importante quantité d'information qu'il avait trouvé, Layer s'avança près de Malik et lança innocemment
_Ben alors, c'est pas assez pour un assassinat ? C'est pas mal pourtant...
  Le brun grogna sans rien dire, ne voulant apparemment pas flancher devant le "novice" mais pas non plus directement se résigner face à la plus jeune. Cette dernière en profita pour regarder Altair, il avait un visage plutôt sérieux, même si elle aurait triste, et de ce fait elle ne l'imaginait pas sourire souvent. Elle remarqua cependant un détail intéressant : il avait la même coupure que Desmond au niveau des lèvres, exactement au même endroit. Ça la fit sourire doucement, lui attirant un regard interrogateur de la part de l'observé. Faisant mine de rien, elle se tourna vers Malik, attendant toujours sa réaction. Après un soupir d'exaspération il consenti à donner une plume à Altair, et ce n'était pas pour son plus grand plaisir. L'ancien maître assassin le remercia et se tourna vers la jeune fille.
_Déjà remise ?
_Yep !
Il sourit très légèrement, rendant ses précédentes analyses totalement fausses, et ajouta
_On a traversé le toit quand même, j'aurais pensé que tu serais dans un état pire que ça.
_Je suis solide ! Je suis déjà tombé de super haut sans me casser un seul os !
_Oh vraiment ?
Il semblait un peu amusé par sa façon de parler, et lança tranquilement
_En tout cas pour quelqu'un portant des vêtements étrangers, et qui en en a aussi le physique, tu parles très bien notre langue.
  Layer fit un arrêt sur image. Comment ça ?  C'est vrai que l'anglais ne devais pas être leur langue d'origine, alors comment est-ce qu'elle faisait pour communiquer avec eux depuis son réveil ? Elle maîtrisait certes deux trois mots d'arabe - et encore, n'était pas sûre que ce soit la langue parlé ici - mais rien qui lui permette de tenir une conversation normale avec un autochtone. Et elle était sûre d'avoir parlé en anglais tout le long. Elle croisa les bras et pencha la tête, regardant dans le vide en réfléchissant le plus rapidement possible. Rien de bien potable ne lui parvint, mais alors rien du tout. Elle avait bien un truc pour l'expliquer, mais c'était plus que tiré par les cheveux : peut-être que les fragments du truc qui circulait librement en elle avait le pouvoir d'un google traduction juste ? Après tout c'était ça qui l'avait transporté dans le temps non ? Alors pourquoi pas ?
Elle secoua cependant la tête et répondit
_Aucune idée, j'y arrive c'est déjà ça.
_Bref, coupaMalik visiblement ennuyé par la tournure des événements. Reposes toi, pleure dans un coin ou quoi que ce soit que tu fais avant tout assassinat, mais fait le silencieusement.
La jeune brune ne put s'empêcher d'imaginer son ancêtre pleurant dans un coin de la pièce, comme un enfant. C'était plutôt amusant, et elle enchaîna en se disant que Desmond serait bien capable de le faire s'il était vraiment stressé. Retenant un rire, elle regarda Altair partir dans la pièce aux coussins pour aller s'allonger, surement pour dormir.
Elle s'assit sagement dans un coin du bureau et resta silencieuse, observant d'une manière fixe le travail de l'assassin déchu de son rang. Tout compte fait ce surnom s'adaptant aux deux jeunes hommes elle allait devoir en trouver de plus spécifiques pour les différencier. Elle ne se souvenait plus très bien, mais était presque sûre que les "teneurs de bureaux" étaient appelés des rafik. Ou quelques chose dans ses eaux là. De toute façon c'était cela ou "fantasme vivant" donc elle préférait le premier, juste au cas où il pouvait lire dans les esprits. On était jamais trop prudent.
    Si Malik lui avait donné de quoi s'occuper elle n'aurait surement rien dit, mais au bout de quelques heures à simplement rester assise - bien que cela ne la dérangeait pas réellement - elle commença à s'ennuyer. Elle se releva, alla dans la pièce aux coussins, évita soigneusement de réveiller le "novice" qui semblait dormir profondément, et regarda les dégâts. Effectivement ils avaient traversé le toit : vers le centre les poutres étaient brisées, formant comme un rond difforme à cause de la forme rectangulaire des poutres, et leur épaisseur n'avait pas permit qu'elles se cassent aisément. Il y avait encore quelques copeaux de bois sur le sol, mais les gros morceaux semblaient avoir été déplacés ailleurs pour ne pas encombrer la pièce. Sur le mur donnant vers l'extérieur - Malik lui avait expliqué le système des entrées et sorties dans un bureau - il y avait une fontaine. Elle se posa tranquillement sur le rebord et laissa sa tête contre le mur, regardant le ciel toujours aussi bleu au dessus d'elle. C'était toujours le même ciel, sauf que dans son époque la pollution empêchait de la voir dans certains endroits. Elle prit une grande bouffé d'air, d'un air qui pour une fois ne puait pas les gaz d'échappements, la fumée des usines ou l'odeur horripilante d'une foule aux heures de pointes. Elle ferma les yeux et profita, du silence dans la pièce, des bruits assourdit des rues, de la paix qu'elle ressentait dans ce lieux, du soleil qui réchauffait la pièce... elle profitait de tant de choses qu'elle en ressentit un profond bien être, comme elle n'en avait pas ressentit depuis longtemps. Sans même s'en rendre compte, elle s'endormie contre la pierre de la fontaine, cette réalité dans laquelle elle s'était faite projeté s'effaçant peu à peu pour laisser place au monde des songes où tout était possible.
   Oui, elle se sentait bien ici.

* j'ai tenté de déduire cette date, donc elle est peut-être fausse.

YOUHOU premier chapitre bouclé !! Alors oui, il est très long, mais bon, en quoi c'est un problème ! Chapitre deux...pas avant la fin des vacances - mais de toute façon comme personne ne lit ce livre ce n'est pas comme si on allait me réclamer quoi que ce soit...- il se passera encore dans le volet nº1, comme surement encore deux trois chapitres. J'essaierais d'en faire une vraie fic un jour...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top