Texte: A cause d'une puce.
A cause d'une puce
"I found a love, for me, darling just drive right in and follow my lead." chantait Ed Sheeran dont la voix sortait de la radio de la vieille Peugeot.
Les deux enfants Portmann reprirent la chanson en chantant à tue-tête : ''Well, I found a girl, beautiful and sweet. Oh I never knew you were the someone waiting for me."
Eléa était alors âgée de 9 ans et son frère, Jake, avait 13 ans, les deux enfants commençaient à en avoir marre du si long trajet mais la chanson leur avait remonté le moral.
La voiture prit un dernier virage et derrière un grand sapin, se dressait une imposante villa blanche. Jake poussa un sifflement d'admiration, quoi que dise son père sur le gouvernement, il devait au moins admettre que le logement était impressionnant. ''Ils savent quand même faire de belles choses ces sales brigands !'' dit Zac, le père.
Puis les Portmann, descendirent de la voiture et se dirigèrent vers l'imposante porte d'entrée aux reliefs voluptueux. Mia, la femme de Zac traça du bout des doigts le contour de la plaque en cuivre qui ornait la fameuse porte. Dessus était gravé : ''Bonjour et bienvenue dans votre nouveau domicile. Nous vous remercions pour votre coopération, et nous espérons de tout cœur que vous passerez une agréable vie dans notre monde des immortels. '' Le Perfect Technological and Immortal World, P.T.I.W vous souhaite une vie plein de bonheur''
« C'est pas comme si on avait eu le choix ! » Zac grinça des dents en lisant le message. « Bon, comment on entre ? ». Demanda-t-il quand même.
Les lettres de cuivre s'effacèrent pour laisser place à un nouveau message : « Pour entrer il vous suffit de scanner la puce que vous avez sous la peau de votre paume droite, sur le petit appareil qui se trouve sous la poignée. La porte ne s'ouvrira qu'à la détection d'une de ces quatre puces. »
Jake frissonna en repensant aux manières qui avaient été employées pour leur injecter.
Eléa passa sa main droite sous la poignée et une voix artificielle retentit « Bonjour, Eléa » la porte s'ouvrit tout doucement, sans peine et sans grincement, malgré la taille de la porte. L'intérieur était totalement blanc et couleur cuivre, propre sans un grain de poussière. La fillette sentie une vague de solitude et de nostalgie l'envahir. Leur appartement du vingt-trois, boulevard du vieux moulin à Rumilles allait lui manquer.
C'est le jour suivant que commença leur nouvelle vie. Comme ça. Sans prévenir.
Leurs voix avaient été modifiées, celles de Zac et Mia étaient un peu plus graves tandis que celle d'Eléa qui était un timbre en dessous de sa voix humaine. Elle avait aussi changé physiquement, elle avait grandi d'au moins 20 centimètres et ses traits s'étaient affinés. Elle paraissait avoir cinq ans de plus.
Leur cerveau aussi avait dû être modifié car aucun n'avait été surpris par ces changements plutôt flagrants.
Seul Jake avait échappé à ces transformations, rien en lui n'avait changé. Il restait exactement le même du temps de Rumilles. Enfin rien n'avait changé part cette foutue puce électronique, le petit bijou du P.T.I.W. Elle lui faisait un mal de chien, et de plus elle refusait de fonctionner normalement, la porte d'entrée refusait de s'ouvrir à son contact.
Pire que ça, Jake continuait de devoir dormir pour se reposer. Hors cela était censé être inutile dans la Deuxième vie, c'était un des principes du monde immortel.
Quelques mois plus tard, le jeune homme commença sérieusement à s'inquiéter : depuis sa transformation il avait grandi d'un centimètre, chose également impossible.
Autour d'un repas Jake fit part de ses angoisses à sa famille, mais ils ne réagirent pas, les immortels étaient dénués d'expressions. A l'instant même où Jake pensa ces mots son cœur s'affola. Il pouvait ressentir la joie, la peur, la honte, l'incompréhension, le déni... Il pouvait ressentir toutes les émotions ! Une idée terrifiante lui traversa l'esprit. Il sursauta, c'était impossible, il devait être plus coriace que les autres et c'était pour ça que... Non ils calculaient les doses d'injections en fonction du poids.
Machinalement il continuait de couper son steak de l'Autre vie. Une douleur insoutenable venait de sa paume droite, un liquide rouge, épais en sortait. Il s'était coupé ! Et il... il saignait ! Petit à petit les morceaux du puzzle s'assemblaient. Aucun changement physique, sa puce n'arrivait pas à ouvrir la porte, il devait dormir, il ressentait les émotions, il pouvait pleurer et saigner et par-dessus tout : il grandissait !
Cela ne pouvait dire qu'une chose : il n'était pas immortel. Il allait mourir tandis que sa famille continuerait de vivre.
Enragé, Jake arracha de sa paume entaillée, cette fichue micro puce qui lui avait gâchée sa vie. Il écrasa le bout de métal avec le plat de son couteau, et la jeta dans la cheminée. Chose extrêmement inutile. Comme si cela allait la détruire ! Comme pour prouver le contraire, le feu doubla de volume et avant que Jake ait eu le temps de rabaisser la vitre de la cheminée, une étincelle explosa sur le parquet et commença à prendre feu.
Le jeune homme bondit en arrière. « Maman, Papa, Eléa, sortez ! Vite ! »
Ils ne bougèrent pas. Jake les empoigna et les poussa jusqu'à la porte d'entrée, il hurlait, trébuchait, se relevait.
Enfin ils arrivèrent dehors, l'air frais leur piquait la gorge. Le jeune garçon s'allongea dans l'herbe, le souffle court. Une sonnerie retentissait au loin. Il parvenait à reconnaître l'hymne du P.T.I.W. Ils arrivaient, il fallait faire vite. Il sortit don couteau suisse de la poche de son sweat, il s'approcha de son père, lui prit sa main droite et planta la pointe dans sa paume. Lorsque qu'il la ressortit, aucun liquide rougeâtre n'en sortait et la blessure de Zac se referma aussitôt. Ils étaient sous l'emprise du P.T.I.W. Comment faire pour les sauver ?
Il n'y voyait qu'une seule solution : il fallait qu'il s'introduise dans leur camion, qu'il vole trois doses d'antidote- il devait forcement en exister-.
Le plan se construisit dans sa tête : le P.T.I.W. devait obligatoirement avoir envoyé un éclaireur, il devait être un kilomètre devant le camion, seul et armé.
Rien de plus simple. Exactement comme les jeux auxquels il jouait et dans lesquels il excellait.
Il devait juste faire abstraction d'une chose : s'il échouait, cette mission ne se terminerait pas par un ''Game Over'' mais par sa mort pure et simple.
Il n'y avait pas de temps à perdre, Jake enfourcha son vélo – la moto serait trop bruyante et donc trop repérable. Il s'enfourna dans un chemin sinueux qui longeait la route principale.
Tout se passa très vite :
Jake aperçut l'éclaireur. Il fit un dérapage, sauta de son véhicule et se prépara à sauter. L'endroit où se trouvait l'homme était le passage le plus étroit de la route. L'adolescent piqua un sprint en direction de l'éclaireur, et, avec son élan plia les genoux et bondit. Il le percuta de plein fouet, son saut avait été gigantesque, l'adrénaline sans doute, et dans d'autres circonstances, Jake en aurait été lui-même surpris.
Il s'assit à califourchon sur l'homme, son couteau suisse sur sa gorge. Le pauvre homme essaya de dégainer son arme mais Jake anticipa son mouvement et éjecta l'arme avec son pied à quelques mètres de là.
« Ne bougez plus ! Voilà c'est ça. Maintenant vous allez répondre à ma question. Existe-t-il un remède à l'immortalité ? » L'homme ne répondit pas.
« Je vous ai demandé s'il existait un remède ! » Jake ramassa l'arme de l'homme et la lui colla sur la tempe. Double menace.
« Oui, l'antidote est dans le camion » gémit-il. « Mais vous ne pourrez pas sauver votre famille, cher Jake » dit-il avec un grand sourire. Cet homme était vraiment étrange, il fallait s'en méfier. Il ne fallait pas le croire sur parole, mais pour l'existence du remède Jake n'avait pas le choix.
Jake entreprit de presser sur la gâchette. Non, il n'était pas un meurtrier. Il fouilla le sac que portait l'homme. Une petite valise en métal, une bouteille d'eau, un talkie-walkie et... une corde. Exactement ce qu'il lui fallait. Il attacha l'homme et le bâillonna.
Le jeune homme, pris le sac à dos de l'homme et l'apporta de l'autre côté de la route. Il vida son contenu pour y mettre l'arme.
Jake pris son vélo et commença à pédaler le plus vite possible, au bout d'une centaine de mètres il s'arrêta net. Et si ses suppositions étaient justes ? Et si l'homme mentait ? Et si l'antidote ne se trouvait pas dans le camion mais dans la petite valise argentée qu'il avait laissée plus loin ainsi que le talkie-walkie et la bouteille d'eau ?
L'hymne du P.T.I.W. se rapprochait, il fallait faire vite. Jake fit demi-tour et pédala comme jamais il n'avait pédalé de sa vie. Il retrouva rapidement l'homme qu'il avait attaché, même à travers son bâillon, le jeune brun pouvait voir son sourire s'effacer.
Jake courut jusqu'à atteindre la valise argentée et l'ouvrit délicatement. Cinq petites fioles bleues étaient alignées. Il la referma, la jeta dans son sac à dos. Puis pour la troisième fois en une heure, Jake enfourcha son vélo et pédala à toute vitesse.
Les Portmann n'avaient pas bougé, ils étaient exactement dans la même position que quand Jake les avait quittés. Par qui commencer ? Son père. S'il avait été dans son état humain, il aurait voulu être le cobaye. Surtout si la survie de sa famille en dépendait.
Jake fit boire le contenu de la fiole à son père et la lumière de ses yeux réapparut aussitôt. Le jeune fit de même avec sa mère et sa sœur.
Maintenant, il devait procéder à l'étape la plus difficile : l'extraction des puces. Il détestait faire du mal à sa famille, il s'en sentait responsable.
Il tâta d'abord l'endroit où se trouvait la puce et fit une entaille dans la peau et l'arracha du bout des doigts. Zac hoqueta de douleur. Il passa à sa mère, il répéta les même mouvements : repérer la puce, entailler, extraire. Il essayait de ne pas faire attention aux larmes qui coulaient sur les joues de Mia.
Il ne restait plus que sa sœur. Dernière et pire étape. Il l'enlaça, lui disant que tout allait bien se passer. C'était maintenant sur les joues de Jake que coulaient les larmes.
Ça ne servait à rien d'attendre plus longtemps, il se jeta à l'eau. Il enfonça le couteau dans la paume d'Eléa. Elle hurla, il arracha la puce. Nouveau hurlement. Et d'un coup, sa petite sœur rapetissa, elle avait retrouvé sa taille de petite fille de 9 ans. Jake la serra dans ses bras, enfin ils étaient réunis, réunis et humains.
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Bonjour ! Le texte que vous venez de lire, je l'ai écrit à l'occasion d'un petit concours d'écrivains en herbe organisé par un village voisin du mien. C'était aux alentours de mars 2018, il me semble. Il y avait peu de participants cette année et maintenant le concours n'existe plus. Mon texte est arrivé à la première place de la catégorie 11-14 ans. Je voulais vous le présenter pour avoir votre avis : N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Je ne suis pas du tout contente du titre donc si vous en avez un a me proposer je suis partante.
PS: Je suis désolée de ne plus être présente en écriture sur Wattpad, mais je travaille beaucoup sur une ou deux histoires et j'attends d'écrire une dizaine de chapitres pour chaque histoire avant de vous les partager =D
PS (bis): J'ai un Instagram public si vous voulez allez voir, je ne poste pour l'instant aucune photo en rapport avec l'écriture, juste des photos des endroits où je suis allée. Le nom c'est @newpictureshow.
Sinon comment s'est passée votre rentrée ? Vous êtes en quel niveau ?(classe)
Bisouuuuuuuuuuuuuuuuuus ! A très bientôt j'espère !
Eva
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